Bonsoir Leslie,Tu ne me connais pas encore alors je me présente en quelques mots. Je ne suis pas schizo mais j'ai un ami qui souffre de cette maladie et je suis venue chercher de l'aide ici. J'ai d'ailleurs reçu plus que ce à quoi je m'attendais...Tu as bien fait de venir parler ici, tu verras, ça va t'aider.
Je me permets de te répondre parce que bien que non schizo (ce qui ne met pas à l'abri d'autres problèmes...), je me suis reconnue dans ton " je ne peux pas admettre ceci: je vais bien".
Tu sais Leslie, je ne veux pas t'embêter mais quand on ne veut pas admettre qu'on va bien, c'est que quelque part, on va mal.
Quand on a pris l'habitude d'être mal , quand on a pris l'habitude de conditionner sa vie en fonction de ses problèmes, quand on fini par s'identifier au malheur, c'est normal de ne pas accepter facilement l'idée d'être heureux.
Je crois même que la simple idée du bonheur peut brusquement sembler fade, sans intérêt /Et qu'est-ce que je deviens moi sans ces problèmes qui me définissent aux yeux du monde, à mes propres yeux depuis tant d'années?/
Il est évident que tu as un problème d'identité, dû à ta maladie mais dû aussi peut-être au fait que tu commence à aller mieux.
Je m'explique un peu:
Tu n'as plus d'angoisse et c'est un pas de géant.
Mais c'est aussi normal d'être chamboulée quand quelque chose change, or la bataille gagnée contre ces angoisses c'est un changement. A une époque tu as vécu avec elles maintenant tu dois apprendre à vivre sans. C'est apprentissage aussi que celui d'être et surtout de désirer être bien.
Je sais que ce n'est pas facile. Qu'on a parfois envie de s'accrocher au malheur qu'on a connu longtemps, auquel on a fini par s'habituer, qui fait partie de nous....
Permets moi encore un petit mot...Tu nous parles d'auto-mutilations qui perdurent,d'hallucinations,de traitement non accepté et d'un sentiment de perdition.....
Alors peut-être que ta psy te trouve plus posée (et c'est sans doute vrai...), peut-être bien que les angoisses ont disparu mais enfin, Leslie, /ce n'est pas ce que tu es d'être bien./ Pas encore. Y'a manifestement encore des tas de choses que tu dois régler....
Après peu-être, quand tu auras goûté le bonheur, le vrai, le tien (sans hallus, sans mutilations, sans oppression, en dormant huit heure par nuit....)alors, je suis sûre que tu pourras admettre ceci: je vais bien.
Bien à toi.
Donne nous des nouvelles.
Hara.