Bonjour Sylvain!Et bonne fête en retard!
Nous épousons différents moi successifs dépendamment des situations auxquelles nous sommes confrontés et ces moi sont des moules dans lesquels nous nous fondons. Ces moi nous permettent de nous adapter à ce que nous vivons, et pour la personnalité, nous restons les mêmes d'une façon générale. En clair! tu es à la fois Yan et Sylvain. Mais je peux recommencer à t'appeler Yan: c'est juste que je me suis fié à la dernière indication.
Les gens ont peur de perdre leurs illusions; nous, on les a déjà perdues. Et pourtant, perdre ses illusions est une bonne chose. Cela veut dire que nous sommes débarrassés du faux, du surplus, du superficiel, du fatras. Les illusions sont ce qui nous empêchent de voir la réalité comme elle est. Les illusions nous aveuglent. On est rendu plus loin que de perdre nos illusions. Les gens ne devraient pas avoir peur de perdre leurs illusions. S'ils les perdaient, ils cesseraient d'avoir peur. On peut se penser meilleur qu'on est: c'est une illusion. Nous, on a quand même peur: il faut voir, là, du côté du dysfonctionnement. Tout le monde a des dysfonctionnements, mais ceux-ci ne créent pas tous autant de complications. Je sais que j'ai un dysfonctionnement...
Je ne redeviendrai jamais comme avant. Et pourtant, je refuse à me croire en retard par rapport aux autres. Il me faut faire le deuil de redevenir comme avant. Chacune de nos vies à tous, est une réalité; et elle n'a rien à comparer avec les autres, séparément, avec n'importe laquelle des autres. Nous pouvons nous rendre jusqu'à notre bout à nous. Nous ne sommes pas en compétition les uns contre les autres. Nous n'avons pas à nous comparer.
Penser à cela me rassure car 1-J'ai la chance d'avoir perdu mes illusions; 2-Je ne suis pas en retard par rapport aux autres.
La vie est une succession de moments. La vie est un fil conducteur qui nous amène toujours vers d'autres événements. La vie est une ligne de continuité. Je crois à l'idéalisme car: Si nous vivons des événements très malheureux très longtemps durant, et qu'ensuite nous vivons un événement un tant soit peu heureux, cet événement nous apparaîtra comme étant très heureux. D'un autre côté, il se peut qu'après avoir vécu des événements très malheureux très longtemps, et que, même s'il se produit un autre événement, mais lequel est très heureux, il se peut alors que nous ne soyions pas capable d'en profiter, sous le traumatisme, pas remis de nos émotions anciennes et aussi présentes, mais négatives, toujours sous le choc quoiqu'il advienne. C'est la subjectivité, et il n'y a aucune objectivité là-dedans pour voir ce qu'il nous arrive comme on devrait autrement seulement. Je crois aussi au matérialisme. Quelqu'un qui aura observé la réalité de quelqu'un d'autre avec assez d'acuité, pourra prévoir comment cet autre réagira alors confronté à de nouvelles situations.
Ce sont deux façons de comprendre les autres. Dans le cas de l'idéalisme, on peut, mais il faut avoir une forte capacité d'intérioriser la conscience humaine (je crois que c'est mon cas par exemple). Dans le cas du matérialisme, on peut également, mais il faut faire des recherches et être disposés à les mener suffisamment loin (je veux bien essayer. Au fait, l'intuition aussi y participe (ou insight) et l'inné aussi y est pour quelque chose). Dans les deux cas, ce sont des façons de capter les profondeurs, d'y avoir accès.
Mais d'un autre côté, si les profondeurs qui nous attirent ne sont accessibles que par nous seuls, individuellement, et dépassent largement le niveau de compréhension des autres personnes, il se peut qu'il soit difficile pour les autres de se rapprocher de nous. Il se peut même que ce soit sur tous les plans. Cela peut engendrer de la solitude. Mais la solitude n'est ni nécessaire, ni souhaitable. La solution est simplement de balancer. Balancer entre ce que je dis dans ce paragraphe et ce que je dis dans le dernier, avant celui-ci.
Je vois plus clair maintenant et j'essaie à tous les jours d'accepter que je ne redeviendrai jamais comme avant. Je fais des efforts et je suppose que cela me sera récompensé.
Je commet un dérapage dans mes sujets... Écris-nous un premier extrait du bouquin que tu es en train d'écrire (même s'il n'est pas encore terminé)!!!
J'ai déjà voulu écrire un livre... mais je me disais alors que je devais lire tous les autres livres qui avaient été écrits précédemment et qui existaient encore, pour vérifier si ma pensée et mes idées étaient originales, du moins si au moins une partie l'était... C'est impossible de lire tous les livres qui ont été écrits et qui défilent sur les étagères des bibliothèques. Alors je me suis rabattu à abandonner mon projet et à brûler ce que j'avais déjà entammé. De plus, je changeais toujours les mots, les virgules et aussi l'intrigue comme telle de mon supposé roman. Ne fais pas mon erreur!!
Tu peux écrire un roman ou un autre livre, mais ce que tu vas écrire sera tourné vers le présent, contrairement à la plupart des livres qui existent (très vieux). C'est ce dont on a besoin! On doit vivre dans notre époque. On a besoin de s'intéresser plus à notre époque et moins aux anciennes, qui sont terminées depuis des lustres et lurettes! Comme tu es vivant, on peut être sûr que tu es de cette époque!
Donc, à quand le premier extrait de ton livre!!!
Je ne te dis pas au revoir non pas parce qu'on ne s'est jamais vus (bien que ce soit le cas), mais parce qu'il n'y a pas d'au revoir entre amis... Ce que tu m'as apporté est et restera, c'est là, c'est fait, et c'est irrémédiable... et c'est parfait comme ça! Alors, quoiqu'il advienne, tu es là, bien présent... Il n'y a pas d'au revoir (cela ne veut pas dire que je pars).
Stéphane