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"sos"

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Forum : Schizophrénie (Protected)
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freezergirl (0 messages) Envoyer message email à: freezergirl Envoyer message privé à: freezergirl Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
22-07-03, 22:57  (GMT)
"sos"
bonjour,

Je m’appelle sophie, j’ai bientôt 30 ans et mon frère, de 6 ans mon aîné, que j’aime, est schizophrène.
La maladie semble s’être déclarée au sortir de son adolescence. Malgré tout, à ce moment là, tout ce comprenait comme un conflit ouvert avec mes parents. Après son Bac, il a fait une première année en fac et habitait avec sa petite amie. Tous 2 ont commencé à fumer un peu (ou beaucoup je ne sais pas). Ils ont raté leur année et en ont recommencé une autre dans une autre fac. D’après ce que j’ai comprit, la vie en commun devenait impossible pour sa copine, ils se sont séparé et mon frère et revenu vivre à la maison quelques temps, avant de partir à l’armée.
A cette période, et pour long moment, la vie à la maison était devenue impossible. Seule ma mère (infirmière) considérait mon frère comme ayant une maladie pouvant être traité, mon père refusait catégoriquement l’idée, mes parents étaient en train de divorcer . Quant à moi, j’avais 12, 13, 14 puis 15 ans, je voyais que mon frère n’allait pas bien, mais c’était mon grand frère, celui que j’admirais quoiqu’il fasse, que j’aimais quoiqu’il arrive, mais que je ne comprenais pas malgré tout. Je crois aussi que j’avais peur de cette maladie dont, chez moi, personne n’a jamais vraiment parlé…Je suis donc tombé amoureuse d’un garçon que j’ai rejoint pour poursuivre mes études, me construire loin de tout ça sûrement aussi, à 700 km de chez moi…
Mon frère a donc fait son armée, avec une schizophrénie non diagnostiquée alors, qui s’accompagnait de délire paranoïaques, de bouffées délirantes…je pense qu’ils ont du le mettre aux arrêts au moins 20 jours sur 1 an de service. Le résultat a évidemment été catastrophique. Son armée terminée, mon frère est revenu vivre chez nos parents, qui eux, étaient toujours en train de divorcer. Conflits à répétition. Un jour il a disparu, pendant un an, les seules nouvelles provenaient des amendes RATP, un avis d’emprisonnement en Allemagne, amendes SNCF…
Il est revenu 1 an après, le jour de son anniversaire. Ma mère, toujours seule, l’a tout de suite fait hospitalisé. Petit à petit, il est revenu à lui, à nous, il a comprit la maladie (sans pour autant l’accepter), a accepté un traitement. Il est sorti de l’hosto au bout de 3 mois, a entreprit des études d’infirmier qu’il a réussi haut la main. Pour commencer sa vie professionnelle, il a choisi de venir travailler à paris, en interim. Au début ça allait bien puis il a rechuté. Arrêt du traitement, paranoïa qui revient, hostilité envers tout et tous. Je ne sais comment, ma mère l’a convaincu de redescendre plus près de chez nous, lui a trouvé un appartement, lui envoyait de l’argent, allait le voir toutes les semaines, sans que son état ne s’améliore. Mon frère a commencé a devenir violent. C’est à ce moment là qu’il a rencontré sa femme. Ils sont tombés amoureux l’un de l’autre instantanément. Ils ont vécu pendant quelques mois en autarcie sociale totale, chez elle. Lui, lui parlait de sa mère et de sa famille qui l’avait abandonné, l’avait maltraité…Elle a toujours reconnu sa souffrance. Malgré tout, elle a su prendre contact avec ma mère qui croyait que son fils avait à nouveau disparu (puisqu’il n’était plus chez lui et ne donnait pas de nouvelles). 5 mois de plus ont passé, jusqu’au moment où mon frère était dangereux pour les autres et pour lui même. Ensemble, elles ont su organiser une HDT à la demande de ma mère. Il est resté hospitalisé 1 mois et demi. Reprise du traitement heureuse, mais pas de suivi psy, sans parole de la part des soignants, sans parole de notre part. Il a toujours parlé ouvertement de sa maladie avec sa femme, un peu avec moi, jamais avec mes parents. Il acceptait le traitement, mais n’a jamais accepté la maladie, n’a peut-être pas eu l’aide pour ça.
Toujours est-il se soignait, acceptait le traitement. Il a recommencé à travaillé, en allant tous les mois voir son psychiatre, puis tous les 2 mois, puis tous les 4 mois…histoire de renouveler l’ordonnance. Avec le traitement, c’est un super bon professionnel, meilleur que beaucoup d’autres, plus sensibles que d’autres…En parallèle à son travail, il s’est inscrit pour passer une licence par correspondance, qu’il a eu avec mention.
Depuis l’été dernier, son traitement était au minimum.
Au début de cette année, mon frère et sa femme ont fait le projet de venir s’installer à Paris (pour de bonnes raisons que je ne détaillerai pas). Tout était planifié. Il a organisé sa semaine d’entretiens d’embauche, tous se sont bien passé. Peut-être a-t-il commencé à ce moment là à oublier de prendre son traitement, peut-être que le stress, bien normal, de passer tous ces entretiens aurait-il pu être planifié par son psychiatre qui savait tout de ces changements de vie…toujours est-il qu’à partir de ce moment là, mon frère ne m’a plus jamais appelé au téléphone, a perdu toute émotions, ne réagissait pas aux discussions, semblait ne plus rien ressentir…il a rechuté.
Comme prévu, il a pris son poste à Paris au début de ce mois. Ca a duré 10 jours, ils lui ont donné une semaine d’essai de plus pour qu’il se ressaisisse (ils ignoraient tout de sa maladie), mon frère n’a pas supporté et a donné sa démission dans l’après-midi. C’était il y a 2 semaines. Sa femme et moi-même sommes en contact quotidien depuis 2 mois. Je me suis un peu renseigné sur cette maladie dont j’ignorais tout. Dès que sa femme abordait l’idée du traitement qu’il ne prenait plus, dès qu’elle lui disait qu’ils manquaient peut-être de sommeil, bref dès qu’elle parlait d’un truc pouvant, de près ou de loin évoquer la maladie, mon frère devenait agressif. 2 jours après sa démission (dont il refusait que sa femme parle), j’ai tenté de lui dire que je sentais qu’il repartait, ou que la maladie était revenue. Il s’est braqué, est devenu méprisant, impossible de discuter. Avec sa femme, nous avons organisé une HDT à ma demande. Devant le psychiatre de garde, il a accepté de rester à l’hopital est y est en hospitalisation libre. Il a reprit, semble-t-il, le traitement mais on ne voit pas vraiment d’amélioration : il me dit que c’est moi qui devrait m’occuper de ma tête, qu’une fois sorti, avec sa femme, ils prendront du recul, qu’il ne souhaite pas me revoir. A sa femme, il dit que c’est pas la peine qu’une fois sorti elle lui parle de traitement, il ne le prendra pas. Il dit vouloir partir en vacances dès sa sortie, avec ou sans elle, en voiture (sans traitement, il est loin de rouler prudemment), il n’a pas du tout accepté sa maladie. Et pour des raisons qui nous échappe, le psychiatre de l’hopital lui a parlé d’une sortie pour la fin de la semaine.
voilà.
Sa femme et moi-même voyons le psychiatre demain (puisqu’au moins ce psychiatre là accepte de nous parler et de nous entendre).
Malgré tout, si mon frère sort sans avoir pris conscience de sa maladie, je vois vraiment pas où on va et j’ai peur.
Peur d’avoir fait ça pour rien. Une HDT c’est pas facile, en la faisant je savais que j’allais perdre un peu de mon frère, que ça allait mettre du temps pour que la confiance revienne. Mais s’il sort maintenant, sans avoir comprit pourquoi j’ai fait ça, j’ai l’impression que je le perdrai pour toujours. Et ça me fait mal et peur. Sa femme aussi a peur. Nous n’avons pas peur de lui, mais peur de le perdre, sans être vraiment aidées.
Je n’étais pas là avant et j’assume mon retrait. Je me refuse à juger mes parents pour la façon dont les choses se sont passées : je n’y étais pas. Mais aujourd’hui, j’y suis et je ne sais plus trop quoi faire.
Je l’aime vraiment très fort, je lui dit même s’il ne m’entend plus. C’est mon grand-frère et c’est comme si je l’avais humilié en faisant cette HDT. Que pouvais-je faire d’autre ? Et que faire maintenant ? J’ai un enfant, je souhaite qu’il grandisse en connaissant son oncle (qui le chérissait vraiment jusqu’à la rechute). Bien sûr, j’ai jamais pensé que parce que c’était moi qui prenait un peu les choses en main tout allait changer, mais aujourd’hui, mon père a mûri, il a comprit la maladie qu’a mon frère, ma mère n’est plus seule, mon frère a une vie de couple, une femme qui l’aime et qu’il aime…Comment faire pour qu’il ne soit pas trop tard…

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  Liste des réponses à ce message

  Sujet     Auteur     Posté le:     ID  
 RE: sos Laurence2 23-07-03 1
   RE: sos freezergirl 23-07-03 3
       RE: sos Laurence2 23-07-03 5
           RE: sos freezergirl 31-07-03 8
               RE: sos Laurence2 31-07-03 9
 Pour Freezegirl soleilnoir 23-07-03 2
   RE: Pour Freezegirl freezergirl 23-07-03 4
       Les relations futures ( pour Freezergirl ) soleilnoir 23-07-03 6
 RE: sos Esperenza 23-07-03 7

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Texte des réponses

Laurence2 (702 messages) Envoyer message email à: Laurence2 Envoyer message privé à: Laurence2 Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
23-07-03, 12:12  (GMT)
1. "RE: sos"
Bonjour Freezergirl,

j'ai été très touchée par ton témoignage, il est très émouvant et montre bien les difficultés de la maladie, le chemin parcouru de rechutes, de désespoirs mais aussi d'espoirs.
Je comprends ton désarroi aussi face à la situation actuelle, que faire? demandes-tu, franchement je ne sais pas répondre, la situation est asez délicate et l'évolution dépendra de beaucoup de choses: de ton frère, de toi, sa femme, les médecins, la maladie,...

Bon courage en tout cas,

Laurence

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freezergirl (0 messages) Envoyer message email à: freezergirl Envoyer message privé à: freezergirl Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
23-07-03, 20:23  (GMT)
3. "RE: sos"
Bonjour Laurence,

Merci beaucoup. Déjà, la compréhension que je trouve sur le forum, dans les messages (que j'ai tous lu), et dans vos réponses est très réconfortante.
Aujourd'hui donc, nous avons vu, ma belle-soeur et moi même,le psychiatre seules dans un premier temps, nous avons pu lui faire part de nos inquiétudes et puis ensuite, nous nous sommes vu tous ensemble, avec mon frère. Mon frère fait beaucoup d'efforts pour être "normalement sociable" face aux gens de l'extérieur, et face aux soignants en particulier(très poli, voire obséquieux, il ne se mélange et ne parle à personne dans le service sauf quand on lui demande quelque chose...). Cette entrevue tous ensemble leur a permis, je crois, de se rendre compte de choses qui ne sont pas visibles simplement et notament du "mur émotionel" derrière lequel est mon frère. L'hospitalisation a été prolongée de quelques jours. J'espère que ces quelques jours, avec les médicaments, lui permettront de briser ce "mur émotionnel", afin qu'il puisse entrprendre un travail sur la parole, la prise de conscience et l'acceptation de la maladie. Puisque j'ai bien l'impression que pour vivre, bien, avec cette maladie, c'est essentiel de pouvoir parler avec un psy- (psychiatre, psychothérapeute, psychologue...je ne sais pas), au delà ou plutôt en accompagnement du traitement. Et que le choix du psychiatre est très important aussi pour cela, pour que la parole soit libérée, avec une personne extérieure, professionelle et humaine (et tous les psychiatres ne le sont pas). Peux tu me confirmer cette idée?
Merci encore.
A bientot. Sophie

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Laurence2 (702 messages) Envoyer message email à: Laurence2 Envoyer message privé à: Laurence2 Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
23-07-03, 21:04  (GMT)
5. "RE: sos"
Bonsoir Sophie,

je suis tout à fait d'accord avec toi, et beaucoup de personnes sur ce forum pensent la même chose: avoir un psychiatre en qui on a confiance et avec lequel on peut parler librement est trè important, autant que les médicaments. Les médicaments atténuent les symptômes mais un travail psychothérapeutique est essentiel pour se comprendre, évoluer,...

Comme tu as lu les messages du forum, tu te souviens peut-être de mon expérience avec les psy dont j'ai parlé plusieurs fois: je n'ai jamais été aussi bien depuis que j'ai une psychiatre qui me convient, avec qui je peux parler en toute liberté et qui est très compréhensive. Il m'a fallu du temps pour la trouver, mais ça a fini par arriver pour mon plus grand soulagement. Avoir une bonne relation avec son psy aide aussi à mieux accepter le traitement.

Tu peux peut-être questionner ton frère sur ce qu'il recherche chez un psy, je pense que réfléchir là-dessus est la première chose à faire pour pouvoir trouver un bon psy, notamment se demander quelle type de thérapie lui conviendrait. Ma psy m'a expliqué que certains psy voient une fois les patients pour réfléchir avec eux à ce sujet et les orienter vers telle ou telle type de thérapie qui leur conviendrait mieux qu'une autre.
Je pense que c'est vraiment très important.

Quand je suis revenue d'Espagne après ma plus grosse crise, je n'avais pas de psy en Belgique, je me suis retrouvée aux urgences et le psychologue qui m'a vu est devenu mon psy. Il était psychanalyste même si ma thérapie n'était pas une psychanalyse pure et dure, mais ne m'a jamais demandé si ce type de thérapie me convenait et je me suis laissée prendre dans une relation thérapeutique qui ne me convenait pas du tout, sa rigidité me faisait du mal, son silence aussi, il pensait que les mots "psychose" et "schizophrénie" ne voulaient rien dire et chaque fois que je voulais arrêter ma thérapie, il me lavait le cerveau pour que je reste (il se basiat sur la théorie de la résistance je suppose). Bref deux ans et demi pendant lesquels je pleurais devant lui en me sentant seule comme un chien face à son silence et sa froideur (je n'ai jamais eu droit à un sourire ou à la moindre expression d'émotion), je rentrais chez moi et je me mettais au lit, et surtout je n'ai absolument pas avancé dans le travail sur moi-même. Finalement, je suis partie et cette fois j'ai choisi une femme car j'avais remarqué que sur tous les psy que j'avais vu avant, ça ne passait jamais avec les hommes mais pltôt bien avec les femmes, je les trouve plus douces, plus gentilles, plus compréhensives,...

Bref, tout ça pour dire que ça vaut vraiment la peine de réfléchir au choix du psy car si ton frère tombe sur quelqu'un avec qui le courant ne passe pas, il pourrait finir par être dégoûté des psy. C'est vrai que ce n'est pas évident de tomber sur quelqu'un avec qui ça fonctionne vraiment bien, mais quand on est malade, on a vite envie de prendre ses jambes à son cou, de ne plus affronter de psy car certains nous donnent plutôt envie de les fuir tous.

Amitiés,

Laurence

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freezergirl (0 messages) Envoyer message email à: freezergirl Envoyer message privé à: freezergirl Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
31-07-03, 15:31  (GMT)
8. "RE: sos"
Bonjour Laurence,

La chimie a opérée. Mon frère est "revenu", tout à lui, tout à nous...nous avons pu dicuter librement de la maladie, de sa rechute, de l'état d'esprit dans lequel il était. Il se souvient de beaucoup de choses sur son ressenti pendant la rechute et c'est très interessant de pouvoir en discuter avec lui. Il est sorti de l'hopital Mardi. Il est bien décidé à prendre son traitement, et il va pouvoir travailler à nouveau.
J'ai l'impression que cette 2nde rechute lui a étrangement permis d'en savoir plus sur sa relation avec la maladie (comme elle me l'a permi à moi d'ailleurs). Le suivi psychothérapeutique, nous en avons parlé, mais il semble que les mèdecins de cet hopital ne considère pas ça comme essentiel (de plus, aucun n'a accepté de confirmer le nom de "schizophrénie" pour la maladie de mon frère - j'ai lu tout une discussion sur le fait de nommer ou pas la maladie face au patient, cela m'a aidé à comprendre sans m'énerver pourquoi ils ne le faisaient pas).
Donc doucement, nous continuerons à discuter de cela avec lui, de la necessité de pouvoir parler à coeur ouvert des symptomes, du ressenti...avec un psy. Puisque mon frère aussi considère que c'est très compliqué et très intime. Donc très important.
Merci encore de votre aide.
Sophie

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Laurence2 (702 messages) Envoyer message email à: Laurence2 Envoyer message privé à: Laurence2 Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
31-07-03, 17:35  (GMT)
9. "RE: sos"
Bonjour Sophie,

toutes ces bonnes nouvelles font plaisir.
Schizophrène ou pas, je crois que le fait de pouvoir parler de ses troubles avec un psy est très important, et si les médecins de cet hôpital ne sont pas d'accord, il y en a d'autres qui le sont, ton frère pourra toujours trouver quelqu'un prêt à l'écouter s'il le désire.

Amitiés,

Laurence

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soleilnoir (222 messages) Envoyer message email à: soleilnoir Envoyer message privé à: soleilnoir Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
23-07-03, 12:12  (GMT)
2. "Pour Freezegirl"
Modifié le 23-07-03 à 14:49  (GMT)

Tu parles de beaucoups de sujets. Je ne peut pas trop de répondre sur la vie d'un homme de son adolescence à ses 36 ans.
Personnellement je n'ai jamais été violent quand j'ai eu mes crises. Je sais meme pas si on peut expliquer des pensées délirantes dont je me souviens parfaitement. La mort à été mon quotidien, pas par le suicide, mais étant malade, on est sans défense. On n'a plus la notion de grand chose.
Donc moi je suis un "bon" patient: parce que je coopère. C'est à dire dans la mesure ou il est impossible de nier ma crise dont je me souviens, je coopère avec l'équipe médicale.
Je prends mes médicaments.
Je crois que si ton frère avait été attaqué par une crise forte, il aurait pas été comme ça. Moi je prend des antidépresseurs qui agissent sur le moral et c'est aussi contre les "angoisses".
Mon rapport à la famille n'est pas conflictuel, c'est une bonne chose. Je vais voir régulièrement ma mère, ma soeur et mon père. Mes oncles et tout. Des fois c'est quand meme un peu de l'incompréhension. Des fois ils me blessent. Mais je n'aurais jamais à l'esprit l'idée de veangeance. Mais moi aussi si on me blesse par des mots j'ai envie de retourner la balle. Mais je ne suis pas quelqu'un qui me venge.
Aussi je suis pour le dialogue. Mais c'est très dur de discuter avec quelqu'un qui sait ta maladie mais n'y connait pas grand chose. Il y a trop encore les préjugés du genre: " espèce de dement ".
L'HDT est nécessaire. Moi on ne me l'a fait qu'une fois, mais je suppose que je retournerai que de manière rarrissime à l'hopital. Cela se passera si je fume un joint ou si le médicament principal: le SOLIAN n'a plus d'effets moi. Normalement il y a pas de réductions des effets m'a dit ma psychiatre.
Mais je te l'écris noir sur blanc: Si on est agressif des fois c'est la maladie qui le fait, mais si on est tetu tous les traitements du monde ne pourront rien faire face à quelqu'un qui à des troubles psychiques légers depuis 10 ans et ne veut pas en finir une fois pour toutes avec ces petits problèmes.
Donc faudra-t-il qu'il souffre un jour comme un dément, pour prendre ses médicaments?
Amicalement. David

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freezergirl (0 messages) Envoyer message email à: freezergirl Envoyer message privé à: freezergirl Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
23-07-03, 21:04  (GMT)
4. "RE: Pour Freezegirl"
Bonjour David,
Merci beaucoup de partager ton expérience, c'est vraiment une grande aide.
C'est vrai que cette fois, mon frère n'a arrêté son traitement que depuis 3 mois, qu'il n'avait pas eu de bouffées délirantes et qu'il n'était pas vraiment violent (contrairement à quand il avait rechuté la première fois, mais là il avait stoppé le traitement pendant 3 ans...). Alors c'est sûr que le côté "avant que ça ne dégénère et qu'il devienne dangereux pour lui même et pour les autres" complique un peu les choses. Parce que ses bouffées délirantes, lui aussi en avait un parfait souvenir et je crois que ça l'a aidé à prendre conscience (ne serait-ce que momentanément) de la maladie.
Alors que là, il s'agit de pleins de petites choses relatives à un changement de comportement. D'un point de vue extérieur, il devient antipathique, méprisant, accusateur et péremptoire. Et comme je l'expliquais à Laurence, le psychiatre a failli n'y voir que du feu parce mon frère est ultra poli, répond "oui d'accord docteur" tout le temps, alors qu'avec nous il est ultra agressif et tiens un discours tout autre ne serait-ce que par rapport au traitement.
Malgré tout, ce psychiatre là, contrairement à d'autres, nous a écouté et entendu. Nous avons pu lui faire part de nos inquiétudes, de notre ressenti et ensuite, lorsque nous nous sommes vu tous ensemble, ça lui a vraisemblablement permis de se rendre compte que mon frère ne pouvait pas sortir de l'hosto tout de suite, qu'il n'était pas en "voie de guérison". Le plus difficile dans la façon dont mon frère "vit" sa maladie dans sa rechute aujourd'hui, c'est qu'il dépense une énergie énorme pour paraître OK aux yeux des soignants et qu'il est muré émotionnellement, avec nous comme avec eux. Et ça, dans l'univers souvent impersonnel de l'hopital c'est difficile à combattre parce qu'il faut tout le temps leur expliquer que non, quand il est "bien", il est pas comme ça.
C'est du SOLIAN qu'il prend lui aussi mais je voudrait qu'on puisse me dire l'importance de la parole, du dialogue, avec les proches bien sûr, mais n'est-il pas nécessaire qu'il puisse s'ouvrir et discuter de sa maladie avec son médecin? Peut-on vivre bien avec cette maladie en ayant un psychiatre qui se contente de renouveller l'ordonnance? Je ne suis pas sûr que mon frère ait pu verbaliser ses angoisses en période de crise auprès de son médecin et d'ailleurs, il n'a jamais voulu consulter ailleurs pour ça. Et quand, poussé par sa femme, il a demandé à son psychiatre s'il était nécessaire d'avoir un suivi psychothérapeutique, il s'est fait répondre "Moi je ne suis pas là pour ça, il faut aller voir ailleurs". Mais n'est-ce pas nécessaire?
Son séjour à l'hopital est donc prolongé. j'espère que le temps jouera en sa faveur, en la notre aussi et que le traitement agira afin que l'on puisse discuter, vraiment. Je ne lui en veut vraiment pas d'être méprisant, agressif, ou insultant envers moi, je sais bien que c'est la maladie qui le fait réagir comme ça et qu'il souffre. Je souhaite que dans quelques jours, il puisse me dire s'il a été blessé, si je l'ai fait souffrir afin de pouvoir m'en excuser. Je souhaite pouvoir m'excuser auprès de mon frère et pas devant un mur. Pour l'instant il ne dit rien.
Je garde l'espoir.
Merci beaucoup de ta présence sur ce forum. Et merci de ton aide.
A bientot.
Sophie
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soleilnoir (222 messages) Envoyer message email à: soleilnoir Envoyer message privé à: soleilnoir Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
23-07-03, 22:18  (GMT)
6. "Les relations futures ( pour Freezergirl )"
En effet, l'importance de la relation patient-psychiatre est fondamentale. Le psychiatre est un etre humain, il évalue le patient selon ce que le patient lui dit: As-t-il des difficultés à s'exprimer? A mettre des mots sur ce qu'il ressent? Moi avec ma psy j'essaye de détailler au maximun ce que je ressens à l'intérieur de moi.
On apprend beaucoup de choses en parlant avec quelqu'un, comme moi j'ai déprimé en parlant à l'hopital de jour. Il y a des gens qui parlent parfaitement bien mais hop! D'un coup on remarque qu'il y a quelque chose qui va pas. On remarque qu'ils sont dans leur monde.
La seule manière de connaitre quelqu'un c'est de parler avec lui. Bien sur lorsque l'on à rechuté, il est très dur de s'en remettre. La schizophrénie en un sens c'est la solitude. Il faut l'aider, mais savoir comment l'aider. La schizophrénie c'est la solitude pour beaucoups de raisons. Au niveau relationnel c'est très dur pour un schizophréne. Moi, j'ai coupé les ponts avec les amis avant. Il y a cette volonté négative de pas paraitre agreable aux yeux des autres.
Le seul espoir aujourd'hui c'est les médicaments, il faut des années pour etre "normal". En fait je ne crois pas que votre frère aime pas la famille mais à mon humble avis: sa maladie cree un changement en lui, et cela il ne le controle pas. Il ne peux pas controler grand chose d'ailleur s'il à rechuté.
Amicalement. David
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Esperenza (0 messages) Envoyer message email à: Esperenza Envoyer message privé à: Esperenza Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
23-07-03, 23:46  (GMT)
7. "RE: sos"
Modifié le 24-07-03 à 00:16  (GMT)

Salut Sophie

Bravo pour ton courage, c'est important d'être soutenu quand on ne va pas bien, que l'on s'en rende compte ou pas.
Je confirme également que le travail psychothérapeutique est important, il a la qualité de permettre d'être écouté et de travailler sur soi donc d'avancer.
Si je peut te donner un conseil pour ton frère c'est celui-ci : essaye de faire les choses étapes par étapes, il a certainement envie d'être comme les hommes de son âge, de travailler....et va peut-être vouloir brusquer les choses, peut-être que sa femme, toi, vous pouvez l'aider à reprendre les choses dans le bon sens, la psychothérapie est je crois un bon point de départ.

A +

Pierre

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