Forum Médical

Attention : cette archive du forum est en lecture seule.
Page d'accueil du site

"besoin de vous"

Envoyer ce sujet à un(e) ami(e)
Format d'impression
Mettre en signet (membres seulement)
 
Précédente | Suivante 
Accueil Général des Forums
Forum : Schizophrénie (Protected)
Message d'origine

mimimi (0 messages) Envoyer message email à: mimimi Envoyer message privé à: mimimi Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
29-08-03, 22:03  (GMT)
"besoin de vous"
Bonjour à tous,

Des heures de recherche sur Internet m'ont conduite sur ce forum. Avant d'y déposer ce message, j'ai parcouru plusieurs de vos lignes. A leur lecture, je me suis demandée si j'avais ma place parmi vous, puis ai décidé de vous laisser répondre vous-même à cette question.

Tout d'abord je me présente, je m'appelle Myriam, j'ai 36 ans, et j'aime depuis 3 ans et demi un homme qui présente des troubles schizophréniques. (Je ne l'ai compris que très récemment).

Mon intention n'est pas de venir ici déverser mes problèmes, piocher un conseil et "retourner à mes moutons". Si vous me faites une place parmi vous, je l'accepterai avec fierté.
Ma démarche est de comprendre, d' écouter, d'apprendre à vous écouter et à vous parler.
Les réponses que vous me ferez (ou pas) seront la première pierre apportée à ma recherche, à cette démarche que je fais par amour.


Si je suis là aujourd'hui, ce n'est je pense pas un hasard. Mon père est schizophrène, mais je n'en suis consciente que depuis peu (1 mois et demi !).
C'est en entreprenant une thérapie que toutes les choses se sont emboitées.


J'ai rencontré Paul il y a 3 ans et demi. Nous avons eu ce que l'on appelle un coup de foudre.
J'étais alors en couple et il allait se marier. Nous avons quitté nos conjoints dés le début de notre histoire et parlions d'enfants.
très vite, il a montré des troubles qui auraient peut être alarmé quelqu'un d'autre, comme une énorme angoisse, des réactions contradictoires, une sensibilité extrème...
Ayant vécu jusqu'à l'age de 20 ans auprès d'un père qui avait toujours eu ce genre de réactions (sans savoir de quoi il s'agissait!), je n'ai donc pas trouvé cela "anormal".

Depuis trois ans, notre histoire est chaotique, mais les nombreuses ruptures qui l'ont émaillées, ne traduisent que notre difficulté à communiquer. Nous nous aimons.


Sans m'en rendre compte je me suis transformée petit à petit. je vivais avec une angoisse perpétuel d'un revirement d'attitude. (je l'ai alors surnomé pour moi : Doc jeckill et Mister Hyde , sans voir plus loin. je me disais, il est un peu rigide, très angoissé, il a son monde à lui, il se réfugie dans sa caverne...rien de plus.

Je voulais le protéger mais en même temps je me fragilisais et devenait de plus en plus en attente de preuves d'amour, d'écoute...
Je voulais qu'il me comprenne sans jamais me rendre compte qu'il essayait de me parler de sa souffrance.

En même temps, nous sortions beaucoup, nous buvions (lui, énormément).
Il riait alors beaucoup.
Il y a deux ans, je suis tombée enceinte, j'étais si heureuse. je désirais tant cet enfant avec lui.Son angoisse l'a complètement paralysé et il s'est totalement renfermé, incapable de communiquer avec moi.
j'ai avorté et je suis partie.
Il m'a demandé de revenir. j'ai accepté à la condition qu'il aille voir un psy, qu'il se soigne.
Il a accepté pour lui et pour moi.
Je suis revenue, je l'aimais mais j'étais déjà épuisée.

Nous avons alors repris la vie commune.
Il était toujours très angoissé.
Nous sortions toujours beaucoup, nous buvions beaucoup , il a alors commencé à consommer de la cocaïne de façon systématique.


Il m'était pratiquement impossible de faire autre chose avec lui, que les sorties pour boire dans les bars, et pourtant de plus en plus je ne supportais plus et n'y allais que pour pouvoir le ramener avant l'aube.
nous nous sommes mis à ne fréquenter régulièrement que des gens de ce milieu là.


Il y a un an, son père est décédé.
A ce moment là, tout s'est accéléré.
j'ai tout de suite senti que je ne pouvais plus l'atteindre. j'étais perdue, je ne savais pas quoi faire. Il ne me parlait qu'en état d'ébriété ou sous l'effet de substances. Il me parlait de sa douleur, me demandait de l'aider, me disait le mépris qu'il avait de lui, la peur de sombrer. le reste du temps je n'existais plus.

Je le voyais souffrir devant moi et était totalement impuisante.
Progressivement, les choses ont empiré. Il me repoussait de plus en plus, me rejettait, se refermait sur lui même. Il devenait de plus en plus aggressif. Me reprochait constamment ce que je disais, la façon dont je le disais, mes idées...
Le dialogue était coupé.
J'ai cru alors qu'il ne m'aimait plus et croyez moi j'aurai 100 fois préféré cette explication si simple, Nous ne serions pas là aujourd'hui moi au bout du rouleau, face à mon impuisance et lui prisonnier de sa souffrance.

Par moment il était à nouveau docteur Jeckill (pas sûre de l'orthographe ! , tendre, près au dialogue, détendu...

Les choses se sont encore dégradées.
Il ne me regardait plus, m'ignorait, m'envoyait sur les roses à chaque fois que je faisais une tentative vers lui.
A cette période, j'ai cru mourir. j'ai cru devenir folle.
ces réactions étaient sans cesse paradoxales.
Je lui proposait que l'on se quitte s'il ne m'aimait plus, lui disait que c'était moi qui ne l'aimait plus !!! que j'étais folle.
Il disait qu'il n'avait pas su me rendre heureuse, que je lui reprochait cela, mais que tout venait de moi, que je lui faisait du mal...
Que je voulais le quitter et que je le manipulai pour qu'il provoque la rupture à ma place, que je n'avais même pas le courage de m'avouer à moi même que je ne l'aimais pas !!!!!!

Il sortait seul, ne voulait pas que je sois là, et me laissait prostrée en pleurs à la maison, en me disant que c'était pour effacer le mal que je lui faisait qu'il avait besoin de sortir.
Il rentrait de plus en plus tard (7h, 8h, midi...), me prenait dans ses bras, pleurait, tremblait de tout son corps, avait des spasmes, me demandait de l'aider.
Et le lendemain ça recommençait!
Je devenais dingue, je ne mangeais plus, je n'avais plus d'envie, je ne pouvais plus voir personne, je ne répondais pratiquement plus au téléphone, je ne vous parle même pas de mon implication au boulot! je vivais dans l'attente de ses retours, où après avoir plongé il revenait vers moi, redevenait le Paul sans barrière.
Finalement il m'a chassé le matin du 1° janvier et n'a jamais voulu l'admettre soutenant que JE l'avais quitté.

Je vous passe tous les épisodes intermédiaires, la longueur de mon récit est déjà indécente !
.

Aujourd'hui, je suis en thérapie pour me retrouver, nous ne vivons plus ensemble, mais nous nous voyons très régulièrement. nous habitons à quelques mêtres l'un de l'autre.
Nous ne pouvons guère plus dialoguer sauf par msn.
là il pose des questions, me livre des choses, ce qu'il ressent parfois, sa peur...
Mais jamais en termes de maladie.

J'ai compris qu'il souffre, que son amour pour moi n'est pas en cause.
Je n'ai mis un nom sur son mal que depuis quelques jours. Je l'ai toujours su mais était incapable je crois de le formaliser clairement.

Je veux pouvoir lui apporter un environnement stable pendant qu'il continue son travail psychanalityque.
J'ai peur parce que les choses s'accélèrent. Sa paranoïa, sa coupure progressive d'avec les autres, sa perte d'envie et de sentiments, son incapacité à communiquer....
Je le vois souffrir, je ne sais pas quoi faire.
Quoique je fasse (douceur, fermeté, mise en retrait, mots d'amour...) il me le reproche comme cause de sa souffrance....


Il reste charmant, cool, pour les personnes extérieures mais est en train de se renfermer, il reste couché devant la télévisison à regarder des dvd toute la nuit ou la journée,(c'est d'ailleurs, avec l'amour, la seule chose que l'on fait lorsque l'on passe la soirée ensemble. Toutes mes propositions pour un ciné, une expo, allez voir des choses qu'il aimait, sont rejettées ).
Il a été licencié puis a retrouvé un travail dans lequel il n'arrive pas à s'investir (il n'y va plus depuis 3 semaines alors qu'il est le deuxieme actionnaire de la société).

Toute question est source d'angoisse pour lui et pour moi qui ne sais plus ce que je peux dire, ne pas dire, comment le dire ...........

J'ai tellement peur pour lui et je suis sûre que si je sais quoi faire maintenant, sa maladie ne progressera pas.
Mais pour ça, en cherchant et lisant des dizaines et des dizaines de sources d'informations depuis plusieurs jours et plusieurs nuits, j'ai compris qu'il lui faut un traitement médicamenteux adapté...

Comment l'amener à admettre son état ? il se protège en rejettant tout sur les autres et en particulier sur moi, il est totalement incapable de prendre du recul, il ne se remet jamais en cause.

Si vous êtes arrivés jusqu'à là c'est que vous avez lu mon roman fleuve et je vous en remercie tout en m'excusant de vous infliger ainsi mes problèmes.
Mais ce n'est pas de moi qu'il s'agit.

Malgré mes lectures, j'ai trouvé très peu de choses sur les troubles schyzophréniques et encore moins sur ce que l'entourage doit faire à ce stade de la maladie.
Je ne suis pas la seule à aimer une personne présentant des troubles de ce type ?
Si quelque part quelqu'un peut partager avec moi son expérience (que je pourrai à mon tour partager avec ceux et celles qui en ont besoin), c'est ici, je crois.
Le croyez vous aussi?

Comment aider Paul dans cette étape?
Faut il attendre une première crise? je ne veux pas y croire

Apprenez moi à comprendre ce dont Paul a besoin, ce qu'il ressent, lui qui souffre comme certains d'entre vous, dans ses rapports avec les autres.
Dites moi vous qui avez été comme moi désemparée devant la souffrance de celui ou celle que vous aimez, .
Guidez moi.
Aidez moi à ne pas être par mon ignorance et ma peur, un facteur aggravant pour Paul, aidez moi à le protéger, aidez moi à l'aimer tout simplement.


Myriam


  Alerte Modifier | Répondre | Répondre en citant | Retour

  Liste des réponses à ce message

  Sujet     Auteur     Posté le:     ID  
 RE: besoin de vous Laurence2 29-08-03 1
 RE: besoin de vous nora 29-08-03 2
 Bonne matinée Myriam soleilnoir 30-08-03 3
 RE: besoin de vous Daniel 30-08-03 4
   RE: besoin de vous mimimi 30-08-03 5
 RE: besoin de vous charly 01-09-03 6
   RE: besoin de vous mimimi 02-09-03 7
       RE: besoin de vous Laurence2 02-09-03 8
           RE: besoin de vous mimimi 04-09-03 9
       RE: besoin de vous charly 05-09-03 10
           RE: besoin de vous mimimi 05-09-03 11
           RE: besoin de vous mimimi 05-09-03 12
               RE: besoin de vous D_Dupagne 05-09-03 13

Lobby | Retour au Forum | Précédente | Suivante

Texte des réponses

Laurence2 (702 messages) Envoyer message email à: Laurence2 Envoyer message privé à: Laurence2 Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
29-08-03, 22:56  (GMT)
1. "RE: besoin de vous"
Bonsoir Myriam,

merci pour ce témoignage très émouvant et bienvenue parmi nous.
J'espère que les échanges sur le forum pourront t'aider à mieux comprendre l'homme que tu aimes, comme tu pourras nous aider à mieux comprendre ce que ressentent les conjoints de personnes schizophrènes.

Cordialement,

Laurence

  Effacer | Alerte Modifier | Répondre | Répondre en citant | Retour

nora (293 messages) Envoyer message email à: nora Envoyer message privé à: nora Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
29-08-03, 23:20  (GMT)
2. "RE: besoin de vous"
bonsoir Myriam
j'ai lu votre long message... J'avoue que je ne comprends pas comment vous pouvez affirmer que votre père et que votre ami soient schizophrènes sans que cela soit confirmé par des psychîatres.

mon fils est schizophrène, il a fallu plusieurs mois de suivi hebdomadaire pour que le diagnostic soit posé avec certitude par le psychîatre.
Vous ne parlez pas non plus de délires ou d'hallucinations, mais ce ne sont peut-être pas des manifestations obligatoires de cette maladie.
Il existe diverses maladies psychiques seul le psy qui suit votre ami peut déterminer avec précision ce dont il souffre.

Comment aider un être cher qui souffre : je crois qu'il faut toujours être là pour écouter, sans juger, mais il faut savoir aussi quelque fois rester en retrait pour respecter ce besoin d'être dans un autre monde.

J'espère que votre ami retrouvera la paix et le gôut de vivre.
Amicalement
Nora

  Effacer | Alerte Modifier | Répondre | Répondre en citant | Retour

soleilnoir (222 messages) Envoyer message email à: soleilnoir Envoyer message privé à: soleilnoir Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
30-08-03, 07:03  (GMT)
3. "Bonne matinée Myriam"
Tu as écris une longue lettre. Je l'ai relu plusieurs fois. Ce que je remarque c'est que votre ami comme l'as écrit Nora, n'a pas connu de périodes ou il à perdu la raison.
Car etre schizophréne, c'est perdre la raison, littéralement on atteint des dégrés de :moyen beaucoup à énorme dans la folie. Comme je l'ai écris hier, quand j'étais malade j'ai maigri, je mangeai le poisson pané cru car j'étais perdu dans l'iréel, et ne pouvait faire la cuisine.
Et puis un schizophréne ( mon but est de t'expliquer, pas de démonter ta lettre...) n'est pas un dr.JEKILL et Mr. Hydes. Certes en psychologie un étudiant de maitrise m'a répondu que c'était plusieurs personnalités, moi j'étais aux anges parce que je me suis dis: mais qu'est-ce qu'ils apprennent en psychologie? (Pour l'anecdote)
Un patient touché par la schizophrénie à des problèmes physiques aussi, puisque c'est le cerveau qui ne fonctionne pas bien.
Il existe une grande famille de maladies... Et je ne sais pas qu'est ce qu'il à. Je connais juste des schizophrénes et des maniaco-dépressifs ( trouble bipolaire ) et ce qu'ils prennent.
Il faut bien que je te donne un conseil: puisque il y a eu décés du père cela peut engendrer une grave dépression. Il a besoin de se faire remonter le moral comme tout fils.
Mais le forum n'est pas là pour établir des diagnostics... Cependant à tu remarquée des propos incohérents ou des actes "bizarres": alors peut etre dans ce cas il est schizophréne. La schizophrénie c'est très grave, car c'est la folie mentale et la régression physique. Donc j'éspère de tout coeur que ton ami n'est pas schizophréne.
Par exemple: si tu parles à un schizophréne qui ne prend pas de médicaments il n'y aura pas de dialogue, car il va rester muet, ne te regardera pas, ne te répondra pas et au lieu d'un dialogue il va aller dans tous les coins de la pièce et s'en aller. C'EST AINSI...
A bientot. Très amicalement. David
  Effacer | Alerte Modifier | Répondre | Répondre en citant | Retour

Daniel (761 messages) Envoyer message email à: Daniel Envoyer message privé à: Daniel Voir profil de ce membre CLiquez pour envoyer message ICQ à ce membre Voir addresse IP de cet auteur
30-08-03, 10:26  (GMT)
4. "RE: besoin de vous"
Bonjour Myriam,

Votre message est beaucoup trop long Et les remarques qui suivent font état d'un manque de diagnostic psy.
J'ai déjà remarqué 2 messages interrogatifs.
Vous devez faire attention de ne pas parler de choses qui peuvent déstabiliser les malades. Ne faites pas vous même de diagnostics.

Amitiés
Daniel

  Effacer | Alerte Modifier | Répondre | Répondre en citant | Retour

mimimi (0 messages) Envoyer message email à: mimimi Envoyer message privé à: mimimi Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
30-08-03, 00:04  (GMT)
5. "RE: besoin de vous"
Bonjour à tous et merci

Je n'ai jamais participé à un forum et je ne sais comment vous répondre à tous en même temps ! je répond donc à Daniel mais ce message est pour tous ceux qui ont répondu à mon appel.
Merci donc à Laurence, à Nora, à David, et à Daniel de m'accepter parmi vous.

Tout d'abord je tenais à dire que depuis hier, j'ai parcouru des dizaines et des dizaines d'archives sur votre forum. J'ai compris beaucoup de choses et je me suis promis qu'en y venant j'essaierai de laisser à la porte mes propres angoisses.
J'ai compris qu'ici avec vous tous je pourrai apprendre à communiquer avec l'homme que j'aime. Aujourd'hui je me sens comme une bombe qui pourrait blesser mais qui ne demande qu'à être désamorcée. N'hésitez donc jamais à me dire stop si je blesse l'un d'entre vous.
Je serai surement maladroite parfois bien que je pense que le support de l'écriture me permettra peut-être de prendre le recul nécéssaire dans mes paroles (ce dont à l'oral je ne suis pas encore capable avec Paul).

Pour répondre à Nora tout d'abord :
je ne peux absolument pas affirmer que mon ami soit schizophrene, je ne suis effectivement pas psychiatre. C'est en discutant avec mon psy que cette éventualité est apparue. Bien qu'effectivement je n'ai pu constater aucuns délires ou hallucinations.
D'après ce que j'ai lu, ces manifestations ne sont pas indispensables au diagnostic.
Il y a eu d'autres choses qui me font penser à cette maladie du moins à une tendance, un profil schizoide (l'expression est elle exacte?)
De plus, vivant chacun de notre côté depuis 8 mois (vivant ensemble une partie de la semaine quand il en exprime le besoin), je ne suis pas toujours à ses côtés.
Il est d'une famille où les choses ne se disent pas. (m'en parlerait il?)
Il a fait une tentative de suicide quand il avait 19 ans et je n'ai pas réussi à savoir ce qu'il s'était réellement passé par la suite. Mais apparement il n'a pas eu de suivi psychologique et tout le monde a fait comme si rien ne s'était passé. (!)

Depuis j'ai lu beaucoup de choses, de textes scientifiques, de témoignages dans lesquels je retrouve ma réalité depuis trois ans. C'est en lisant sur ce sujet que j'ai compris toutes ses réactions qu'il m'était impossible de relier à quelque chose avant.
(Idem pour mon père qui lui avait des réactions violentes, et des délires paranoïaques ).

C'est effectivement au psy qui le suit de diagnostiquer sa psychose et de lui donner un nom, pas à moi. Vous avez tout à fait raison Nora.

Merci en tout cas pour votre conseil. l'écoute et le retrait. C'est effectivement grâce à ces conseils que j'espère pouvoir lui permettre de retrouver la paix et le gout de vivre.

Pour répondre à David, je dois te dire que j'ai apprécié ta parenthese "(mon but est de t'expliquer, pas de démonter ta lettre)". Merci d'avoir eu cette délicatesse, c'est vrai que j'en ai besoin.
Quand je parlais de Dr Jekill et Mr.Hydes, cela se réferait à la transformation de son regard sur moi en quelques sec, un regard que je ne reconnaissais plus, sans comprendre alors qu'il se protégeait.
En fait, pour être plus claire sur le cas de mon ami, je crois (mais une fois de plus je peux me tromper) qu'il est dans un processus ascendant (je constate une évolution dans ses réactions et "actes bizarres" comme tu dis David depuis trois ans. (Pour moi "la bizarerie n'a jamais été un problème, donc l'alerte est difficile)

Je n'ai rien trouvé sur cette période de la maladie, cad avant la première (?) crise grave avec hallucinations. Mais je me débrouillerai et je ne vous demande pas de diagnostic. Ce n'est pas ma demande, je demande seulement à comprendre ce que je dois faire. Je ne peux quand même pas attendre que quelque chose de grave arrive pour agir ? Je me dis que si quelque chose est possible pour que sa souffrance n'augmente pas, pour qu'il n'arrive pas jusqu'aux crises, il me faut agir.
En tout cas merci à toi David de m'avoir répondu aussi clairement, de m'avoir aussi sincèrement parlé de toi.


Pour répondre à Daniel : Bon !! mon nouveau message est encore trop long j'en suis désolée. Il s'agit de mes premières prises de parole et je voulais répondre à chacun et puis il y a tant à dire.
Merci pour ta mise en garde, mon intention n'est en effet pas de destabiliser qui que ce soit. sorry si cela a pu être le cas.

Merci à tous et je voulais terminer en disant que je suis heureuse de vous rencontrer, que vous êtes généreux.
Je sais aujourd'hui que je vais pouvoir "aimer mieux" .

Myriam

  Effacer | Alerte Modifier | Répondre | Répondre en citant | Retour

charly (394 messages) Envoyer message email à: charly Envoyer message privé à: charly Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
01-09-03, 20:46  (GMT)
6. "RE: besoin de vous"
bonjour myriam,
j'ai lu votre témoignage et je constate deux éléments qui se rapporte à la schizophrénie : le replie sur lui même, le dénie de la maladie- la souffrance non exprimé. je pense contrairement à certain que comme il ne s'exprime pas, myriam, vous ne pouvez pas savoir s'il a des hallucinations ou pas, il se peut qu'il en aient, et il ne vous le dira jamais car inconsciemment on sait à quoi associer nos troubles"a la folie, être fou" et rien pour cela on ne le dira pas de peur de se faire interner à vie comme on le faisait avant avec des gens encore plus fous. je pense qu'il faut vous préserver en le faisant hospitaliser de force pour son bien, et là vous pourrez souffler. au début il vous en voudra mais après un certain temps vous serez la personne qui considéra, car vous l'aurez sauvé de lui même pour son bien et qu'il ira suffisamment mieux pour s'en rendre compte.contrairement à ce que vous pensez la maladie évolue, je suis stable sans rechute, si vous lisez mes témoignages, vous verrez que c'est possible de vivre avec. a vous de savoir ce que vous voulez faire.
je vous souhaite bon courage et ne vous démoraliser pas, au besoin faite appel à des professionnels pour cela comme des psychiatres.
il faut avant tout le faire hospitaliser pour connaître son problème et ensuite le traiter sous médicament s'il est nécessaire avec obligation de prendre la médication, sinon il restera aussi longtemps qui refusera de guérir et d'accepter son état.
daniel à raison ne faite pas de trop longues lettres car c'est difficile pour nous de nous concentrer longtemps en comprenant du début à la fin sans déconnecter.

amicalement, charly!

  Effacer | Alerte Modifier | Répondre | Répondre en citant | Retour

mimimi (0 messages) Envoyer message email à: mimimi Envoyer message privé à: mimimi Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
02-09-03, 14:10  (GMT)
7. "RE: besoin de vous"
Merci charly de votre réponse.
Promis je vais apprendre à être conscise .C'est un de mes grands défauts le manque de conscision et je sais aujourd'hui à quel point cela doit être difficile pour Paul (et pour vous) ! Je vais donc apprendre .

Aujourd'hui mon intention n'est pas de faire interner Paul il n'est un danger ni pour lui ni pour les autres.
Mon objectif maintenant que je connais un tout petit mieux son problème c'est de le soulager. Apprendre à communiquer avec lui d'une façon plus rationnelle, cad d'une manière acceptable et compréhensible pour lui afin de ne pas augmenter ses angoisses.
Ensuite d'être là, de pouvoir le guider si je sens qu'il en a besoin.
Il commence à me parler de son mal-être. En fait maintenant que j'ai compris des choses, grâce à vous tous en lisant et relisant les discussions qui ont eu lieu, je crois qu'il m'a toujours parlé de sa souffrance. Je ne pouvais alors pas l'entendre.
Aujourd'hui, peut-être pourrai-je le guider quand il en exprimera le besoin.
Ma plus grosse inquiétude est que je ne suis pas sûre que sa psychanaliste qui le suit depuis deux ans maintenant, soit compétente.
Mais je ne suis moi meme pas psychiatre et je sais que je n'ai pas à juger du travail qu'ils font ensemble.
j'ai exprimé le souhait de la rencontrer, il s'est élevé contre. je ne peux que respecter.
Aimer c'est aussi faire confiance. C'est ce sentiment que je voudrai qu'il retrouve. En attendant je lui donne la mienne.
Pensez vous que je me trompe de voie ?

Merci Charly.
Après vous avoir lu à plusieurs reprises sur le site, je suis heureuse d'avoir l'occasion de m'entretenir avec vous.
Amicalement.
Myriam


  Effacer | Alerte Modifier | Répondre | Répondre en citant | Retour

Laurence2 (702 messages) Envoyer message email à: Laurence2 Envoyer message privé à: Laurence2 Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
02-09-03, 22:21  (GMT)
8. "RE: besoin de vous"
Bonsoir Myriam,

au sujet de la psychanalyste de ton ami, je ne sais pas s'il s'agit de compétence ou pas, pour moi c'est plutôt une question d'orientation thérapeutique. J'ai eu un psychologue qui était psychanalyste, pour lui psychose et schizophrénie ne voulaient rien dire, il ne s'adaptait donc pas aux réactions psychotiques que je pouvais avoir ou qu'il pouvait provoquer, quand je lui parlais de mes symptômes, ça ne l'intéressait absolument pas, ce qu'il voulait c'est que je lui parle de mes rêves et de mon passé et que j'y associe des pensées, selon lui quand j'aurais trouvé d'où venaient mes problèmes, ils seraient résolus.
Il voyait bien je pense que je n'arrivais pas à lui parler et que les séances me faisaient du mal, mais pour lui c'était la preuve que des choses travaillaient et, à force d'arguments de ce genre, je suis restée deux ans et demi en thérapie avec lui, et je n'en ai rien retiré de positif.

Les psychiatres sont plus attentifs aux symptômes de la maladie et à leur soulagement, même si on peut bien sûr parler d'autre chose.
Il faudrait voir ce que ton ami cherche chez un psy, mais une chose est sûre, ce n'est pas chez un psychanalyste qu'il aura un traitement médicamenteux.

Personnellement, je préfère faire une thérapie avec un psychiatre, je ne supporte pas la psychanalyse, ça m'a fait assez de mal comme ça.
Faire une psychanalyse peut apporter des choses à ton ami s'il a envie de comprendre son passé, les racines de ses problèmes, etc... Ca peut bien sûr être intéressant mais je pense que dans la schizophrénie, il y a des choses qui demandent des prises en charge immédiates comme soulager la souffrance et ramener à la réalité le plus vite possible pour que le décrochage ne soit pas trop fort et ça, je ne pense pas que la psychanalyse puisse l'apporter à un schizophrène en crise.

Quant à l'internement, je pense qu'il ne doit être utilisé qu'en dernier recours et que tu as raison de respecter la volonté de ton ami tant qu'il n'est pas dangereux. Il y a aussi beaucoup d'autres façons de se soigner que l'hospitalisation forcée, et moins traumatisantes, donc autant les utiliser tant que c'est possible.

Amitiés,

Laurence

  Effacer | Alerte Modifier | Répondre | Répondre en citant | Retour

mimimi (0 messages) Envoyer message email à: mimimi Envoyer message privé à: mimimi Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
04-09-03, 20:48  (GMT)
9. "RE: besoin de vous"
Merci Laurence.
Ton message est très instructif pour moi, c'est tellement important d'avoir ton avis.

Pour le moment je navigue seule. Paul n'a conscience de rien je crois, et le diriger vers un psychiatre m'apparait aujourd'hui mission impossible.
Il se noie dans sa psychanalyse sans que je puisse faire grand chose pour le moment, le dialogue devenant de plus en plus difficile.
Peut-etre prendra il conscience de lui même que sa souffrance peut être soulagée.
En tout cas, ce jour là je serai là et armée de vos conseils je l'aiderai de mon mieux.

Merci encore.
Amitiés.
Myriam

  Effacer | Alerte Modifier | Répondre | Répondre en citant | Retour

charly (394 messages) Envoyer message email à: charly Envoyer message privé à: charly Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
05-09-03, 10:01  (GMT)
10. "RE: besoin de vous"
bonjour myriam,
ce que je voulait vous expliquer c'est que la schizophrénie ne se soigne pas à coup de compréhension et d'amour, c'est plus compliqué que cela, c'est vraiment une maladie à part entière et il serait grave de ne pas la prendre au sérieux, l'amour aide et les attentions aussi mais le plus important est le suivi par un psychiatre et une prise de médicaments appropiés, lors d'une crise tu peux l'aimer autant que tu veux cela ne le fera pas revenir sur terre, il n'y a que l'hospitalisation (et je ne parle pas d'internement car pour moi c'est un terme très péjoratif) qui pourra l'aider, car on est intélligent et on ne se laisse pas pièger par des mots doux des proches car on sait très bien ou ils veulent en venir, l'hospitalisation est un passage quand le malade refuse toute prise de médicament à son détriment, car cela peut aller jusqu'a tuer quelqu'un et je ne rigole pas car les garçons schizophrènes sont plus violents que les femmes schizophrènes de par leur nature initiale, donc ne jamais sous estimer le problème, il vaux mieux en faire trop que pas assez car en temps de crise nous ne sommes pas aptent à prendre des décisions rationnelle pour notre bien être. ce n'est pas un rhume mais une maladie mentale avec tout ce que cela implique.

amicalement, charly!

  Effacer | Alerte Modifier | Répondre | Répondre en citant | Retour

mimimi (0 messages) Envoyer message email à: mimimi Envoyer message privé à: mimimi Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
05-09-03, 12:50  (GMT)
11. "RE: besoin de vous"
bonjour Charly,

Merci de ta mise au point.
Je suis d'accord avec toi et ton précédent témoignage m'a beaucoup fait réfléchir.
Tu as entiérement raison et il n'est pas dans mon intention de ne pas prendre la maladie au sérieux. Mais tu sais que Paul n'a pas été diagnostiqué schizophrène et que je ne peux en aucun cas le faire à la place d'un psychiatre.


Actuellement, depuis que j'ai pris conscience des choses j'essaie de renouer le dialogue et de l'amener à consulter une personne qualifiée. Mais il refuse de voir à quel point il a changé, il s'enferme pour le moment dans une attitude où je ne le reconnais plus et où il m'impute toutes les difficultés de communication.
Sur ce point j'ai beaucoup évolué à votre contact et je crois que cela se passe de mieux en mieux.
Il n'a jamais eu de crises, sinon je suppose qu'il aurait eu peur et essaierait de comprendre.
Il dit qu'il va très bien, que sa psychanalyse lui suffit etc.......

Hier il a cherché le conflit et j'ai réussi à rester calme et à dire certaines choses qui j'espère vont le faire réfléchir un peu.
Comme il devenait de plus en plus aggressif je lui ai demandé de quitter mon bureau.
10 minutes après il m'a appelé et m'a demandé pourquoi il ne me "croyait plus, pourquoi il n'avait plus confiance, pourquoi il me trouvait un ton supérieur" (!!!). Il était calme et semblait vraiment se poser la question. Je lui ai répondu qu'il devait se poser la question, que ça s'appelait peut-être de la paranoia. Contre toute attente ça l'a calmé et il m'a demandé de le rejoindre pour que l'on passe la soirée ensemble.

Voilà où j'en suis.
Penses tu que je me trompe dans ma façon de l'aborder?

Amicalement .
Myriam

  Effacer | Alerte Modifier | Répondre | Répondre en citant | Retour

mimimi (0 messages) Envoyer message email à: mimimi Envoyer message privé à: mimimi Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
05-09-03, 12:50  (GMT)
12. "RE: besoin de vous"
Rebonjour

Quelqu'un pourrait il me dire, à quoi correspond l'icone message en flamme ?

Merci.
Myriam

  Effacer | Alerte Modifier | Répondre | Répondre en citant | Retour

D_Dupagne (14037 messages) Envoyer message email à: D_Dupagne Envoyer message privé à: D_Dupagne Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
05-09-03, 12:53  (GMT)
13. "RE: besoin de vous"
Bonjour,
Cela veut dire :
- Qu'il y a eu plus de 10 réponses
- Qu'il faut cliquer sur "voir tous" à côté du titre pour voir tous les messages de la discussion dans la même page.

Dr Dominique Dupagne

Administrateur du Forum

  Effacer | Alerte Modifier | Répondre | Répondre en citant | Retour


Fermer | Archiver | Effacer

Lobby | Retour au Forum | Précédente | Suivante

Rechercher sur le site Atoute.org: