Je me demandais si
>une personne qui a bu dit des choses qu'elles pensent
>reelement ou pas???
>Louloutte Bonjour Louloutte
En ce qui me concerne, lorsque j'avais bu, je disais beaucoup de choses que je pensais réellement, et d'autres que je ne pensais pas, mais "en réaction" à ce que me disait l'autre.
Un peu comme lorsque vous jouez au ping pong, vous renvoyez la balle sans réfléchir, là, à la place d'une balle, c'étaient des mots qui revenaient par habitudes en réponse à des mots qui ne variaient pas non plus (Les disputes ou les gérémiades tournaient toujours autour des mêmes thèmes, leurs mots aussi par la même occasion).
Les mots d'une personne qui a bu et se dispute ou palabre avec une personne qui n'a pas bu, n'ont pas plus de valeur à mon avis que les mots de la personne qui n'a pas bu et qui alimente la discussion avec une personne alcoolisée.
Mes discussions ont commencé à devenir vraiment constructives lorsque j'ai arrêté l'alcool.
J'ai alors vu et entendu avec un étonnement sans pareil, que les discussions de certains de mes proches dits "normaux" tournaient en rond comme un serpent qui se mord la queue, et ne voulaient rien dire dans le "fond", sauf en aparence.
J'ai pris conscience que je pouvais m'épuiser à essayer de répondre à leurs questions, ils me reposaient les mêmes quelques temps plus tard, ne tenant absolument aucun compte de mes réponses.
Je me suis rendue compte qu'en fait, ce qui intéressait certains de mes proches (ma mère et mon ex mari en particulier) n'était pas d'entrer en relation avec moi, mais de me faire tourner en bourrique pour s'amuser avec moi comme le chat s'amuse avec la souris.
Le jour où j'ai pris conscience de leur manège (inconscient ou non, ce n'est pas mon problème mais le leur, ça), j'ai enfin arrêté d'entrer dans leur jeu et d'essayer de me justifier de quoi que ce soit à leurs yeux.
Enfin...Je dis "d'essayer" parce que stopper un dysfonctionnement ancré depuis tant d'années, ça se fait lentement et pas d'un seul coup...
Par exemple, lorsqu'aprés m'être rendue compte de ce que je viens de vous raconter, je me trouvais face à face avec mon ex mari ou ma mère et que je les voyais commencer à entrer dans le cercle infernal de leurs "questions-paroles-tourbillon", je me répétais pour moi même : "Reste en toi Sylvie, reste en toi Sylvie, reste en toi Sylvie..." Ils me suivaient bien souvent partout afin que je donne prise à leur tourbillon verbal, mais comme j'avais démasqué leur jeu, mon petit mantra mental m'empêchait d'y répondre, et ils se lassaient avant que je me mette mal.
Une fois, je donnais tellement pas du tout prise à l'hameçon que me tendait mon ex mari, -il voulait à tout prix que je lui dise que j'étais d'accord avec lui en critiquant les A.A. grâce auxquels moi je sauvais ma peau; Je n'adherrais donc pas sans me justifier pour autant- Et vous savez ce qu'il a fait, du coup, comme je ne montais pas sur le ring avec lui ? : Il m'a gifflée de rage !
Vous voyez, ce serait aujourd'hui qu'une telle chose se serait passée, je l'aurais quitté sur le champ.
Mais à l'époque, mon abstinence était toute jeune et ma confiance en moi aussi, je n'ai pas du tout apprécié cette giffle, mais je n'ai pas quitté mon ex mari pour ça, je tenais encore trop à lui, et ne voulais pas voir que son prétendu amour était un simulacre...
Je parle en tant qu'alcoolique là, mais je pense que ce système peut être valable aussi pour vous, Louloutte : Si vous apprenez à ne plus donner suite à une discussion stérile ou à ne pas entrer dans le jeu d'une discussion "ring de boxe", les paroles de votre père ne vous atteindront plus, au contraire, il les recevra en retour en effet boomerang et s'entendra peut être enfin, s'il veut bien s'entendre...Puisque rien ne vous aura pénétré de ses mots, ils les recevra en retour; C'est tout simple, et ça fonctionne... Mais bon...Parfois l'effet boomerang induit une violence dont on se passerait bien; Protégez vous...Et demandez vous peut être si celà vaut vraiment la peine de parler avec une bouteille...
Cordialement,
Poulou