encore moi, j'ai préféré faire 2 posts pour vous raconter tout ça et bien différencier l'histoire de mon séjour en cure, et ma première journée dehors. parce que je peux vous dire que comme baptème du feu, on n'aurait surement pas pu faire mieux (ou pire)..je vais commencer par le plus léger, et en fait je vais suivre l'ordre chronologique de la journée. depuis que je suis rentré vendredi soir mon mari fait plutôt la gueule, comme on disait suspiscion, il n'y croit pas, il attend des "preuves". samedi 11h départ pour la kermesse de l'école où sont mes 2 enfants, on y retrouve 2 couples d'amis qui sont au courant de mon problème et de ma récente hospitalisation (1 des couples boit mais ne se dit pas alcoolique alors que je peux vous dire qu'ils le sont, l'autre couple sont des buveurs modérés). arrive le moment de l'apéro (du punch) offert par l'assos. des parents d'élèves, mon mari et un des amis vont chercher les verres, mon mari me demande ce que je veux je dis un jus d'orange et lui donne 1 ticket, car l'apéro est offert mais le reste des boissons est payant. il reviennent avec 7 verres de punch (nous sommes 6 adultes) et pas de jus d'orange. je l'interroge, et il me dit "oh il a trop de queue, j'irais te le chercher plus tard", donc tout le monde a un verre devant lui, et il reste 2 verres au milieu de la table. je me lève pour aller faire cette fameuse queue, il insiste en me disant mais non, c'est bon je vais y aller "aprés"....j'y vais quand même car c'est vraiment trop insuportable de me retrouver la seule avec rien à boire ou plutôt avec une seule possibilité de boire quelque chose : du punch ! je prends un ice-tea (y'a pas de jus), puis on mange, le couple qui boit (nous l'appeleron couple1)a amené des bouteilles de rosé, ils se servent et serve mon mari qui accepte volontiers en disant "mais oui bien sur, moi je ne suis pas au régime sec", l'autre couple (couple2), prévenant et compréhensif vis à vis de moi refusent et prennent un coca et un ice-tea, je les bénis intérieurement, donc cela dure de 12h à 16h30, d'un coté de la table se regroupe couple1 et mon mari qui tourne tout l'aprem au rosé, et à l'autre bout de la table couple2 et moi, trés nette la séparation entre les 2 groupes mais choquante la séparation de mon couple.....17h retour à la maison, pour une broutille mon mari s'emporte, et me crie dessus, "mais faut être con pour pas avoir penser à ...", alors là j'explose, c'est étrange mais, moi qui n'est jamais crier ni était violente en buvant, alors là oui j'ai crié : "oui c'est ça pas de bol, je suis con, alors maintenant tu dégages de là et tu me laisses tranquille"...il s'en va sans rien dire et en faisant la gueule manifestement trés surpris de mon explosion de colère. il revient à la charge 5mn plus tard, sans rien dire mais en me prenant les choses des mains pour faire à ma place, j'explose à nouveau..ce coup ci il a compris départ définitif. bizzarement, d'avoir laisser sortir ma colère je me sens rapidement de nouveau calme et je ne sens pas comme d'habitude cette grosse boule rentrée, coincée au niveau du plexus solaire...et qui me donne envie de boire pour faire disparaitre cette boule, comme quoi parfois la colère est salutaire...d'ailleurs 10mn plus tard, mon mari m'appelle et s'excuse de m'avoir parler comme ça, il dit qu'il n'avait pas à le faire et ne le ferais plus, se justifie en disant que mes 3 semaines d'absence ont été difficile pour lui (quelque part c'est encore de ma faute mais bon.., je lui précise que pour moi ces 3 semaines n'ont particulièrement été une sinécure non plus...enfin bref fin de l'acte. 17h30: j'écoute mon répondeur, j'ai un message relativement angoissé de ma part qui dit que mon frère ne va pas bien et me demande de la rappeler, pour ceux qui me connaisse ici, ils savent que le 25 avril mon frère a eu une bouffée délirante, c'est moi qui ais du aller le sortir de chez lui avec l'aide des pompiers pour l'amener à l'hosto etc... il y est resté 1 mois et a repris le travail le 1er juin. donc je rappelle de tous les cotés chez mes parents, chez mon frère, personne...finalement j'appelle l'hosto à antibes où il était la dernière fois, il me dise qu'il est bien rentré aux urgences le matin à 11h30 mais qu'ils ont du le transférer à nice sans me dire pourquoi, j'appelle l'hosto de nice, ils me disent qu'ils est en traumatologie, d'habitude il est toujours en psychiatrie, j'ai enfin mes parents au téléphone, ils sont sur place, et m'annoncent qu'il a bien eu une bouffée délirante mais cette fois ci il a sauté par dessus le balcon, 3 étages, il est cassé de partout et en plein délire. je les rejoints à l'hosto que j'avais quitté la veille....c'est vraiment terrible. en sortant de là, l'envie est forte, trés forte, cela fait beaucoup pour une 1ère journée, et puis j'ai téléphoné à une amie de ce forum elle se reconnaitra et merci à elle, on a parlé, et j'ai repris ma voiture sans passer ni par le bar, ni l'épicerie, suis rentrée chez moi, j'ai bu un coca, j'étais en état de choc, impossible de verser une larme. évidemmen aucune paroles et aucun réconfort de la part de mon conjoint, on n'en parle pas on fait semblant de rien. ce matin réveil à 5h, angoisse, tristesse, boule dans la gorge, je me dis, je n'y arriverais pas, c'est sûr je vais craquer, alors j'ai envoyé un texto à toutes les personnes du groupe qui était avec moi en cure et avec qui je m'entendais bien, donc nous avions échangé nos numéros de tèl. 6 personnes au total, réaction immédiate, pourtant il est tôt pour un dimanche matin, des messages d'encouragements, de soutien, ils me poussent à ne pas craquer, ils m'ont presque convaincu et j'ai été tellement touchée que j'ai enfin réussi à sortir quelques larmes, 2 m'ont téléphoné, 1 vient me voir cet aprés-midi pour parler alors qu'ils n'habite pas nice...je vous assure que cela fait chaud au coeur, bon la journée n'est pas fini, je vous dirais si cela a suffi, mais pour l'instant je suis toujours au coca. je retourne à l'hosto à 13h, et j'irais voir mes nouveaux amis toxico-abstinents aprés... voilà mon baptême du feu, je vous le disais que crois que cela aurait été difficile de faire pire. laurence
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