moi-même à cette époque j'associais l'alcoolisme
>aux personnes qui étaient dans le caniveau et moi je
>n'y étais pas même si sans le savoir j'y allais
>de ce pas !!!!
Bonsoir à tous 
Je ne pense pas que de mon côté j'aie visé le caniveau, car lorsque j'étais dans l'alcool, je n'ai jamais manqué d'argent, l'alcool que je buvais ne me coûtait rien car je le prenais chez mes parents viticulteurs ou je me prostituais en quelque sorte, pour me faire offrir des verres que ce soit au restaurant, en discothèque, dans un bar...
Et je crois que mon problème était là aussi :
Je ne comprenais pas ce qu'il m'arrivait car Je ne me reconnaissais pas dans ces "clochards alcooliques sales et sans retenue vautrés saouls dans le caniveau"...
Moi, j'étais allée en école religieuse, j'avais le Bac, un BTS, je parlais plusieurs langues, j'étais hôtesse dans une compagnie aérienne, j'avais un joli compte en banque, je fréquentais des palaces et des boîtes de nuit branchées, bref je n'avais rien d'une clocharde et pourtant...Pourtant je ne savais pas boire modérément comme paraissaient savoir le faire les gens qui m'entouraient, et le vomi dont j'éclaboussais mes tailleurs bcbg lors de mes beuveries, n'avait rien de bien différent de celui des clochards du caniveau !
Je me sentais franchement le vilain petit canard au milieu de personnes qui me paraissaient savoir gérer leur vie avec un sage contrôle et une dignité qui semblaient me faire défaut.
Je me sentais complètement usurpatrice dans mon milieu de vie, tout en sachant que je n'étais pas faite non plus pour le caniveau (j'ai bien essayé de parler avec quelques clochards mais je ne me sentais pas plus à ma place avec eux).
Tout s'est franchement éclairé avec cette histoire de "maladie" plus que d'alcoolisme :
J'étais malade et comme tout malade, il n'y a pas de milieu social auquel s'identifier !
Ma place, pour l'instant, était à l'hôpital éventuellement, chez un psy, ou dans un groupe de thérapie pour me soigner, comme n'importe quel malade.
Quelle liberté lorsque j'ai compris ça ! Je savais enfin où "me mettre"! 
Aujourd'hui, au bout de plusieurs 24 heures de "soins" de ma maladie alcoolique, je sens que je peux sortir la tête de sous ma couette de malade :
Je sens que je peux commencer à marcher au milieu de gens sains, à y avoir moi aussi ma place, qui est unique, c'est la Mienne, elle n'apartient à aucun milieu social, à aucun groupement quel qu'il soit, elle est mouvante, scélée par un fil invisible à celle de mon Homme, elle me va bien.
Si je n'avais pas soigné ma maladie de l'alcoolisme, je n'aurais jamais connu ma vraie place, et en ce sens, je pense que je serais passée à côté de la chose la plus précieuse de ma vie.
Poulou