Forum Médical

Attention : cette archive du forum est en lecture seule.
Page d'accueil du site

"L'aide d'un médecin dans maladie alcoolique"

Envoyer ce sujet à un(e) ami(e)
Format d'impression
Mettre en signet (membres seulement)
 
Précédente | Suivante 
Accueil Général des Forums
Forum : Arrêter l'alcool (Protected)
Message d'origine

Poulou (958 messages) Envoyer message email à: Poulou Envoyer message privé à: Poulou Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
05-12-03, 19:19  (GMT)
"L'aide d'un médecin dans maladie alcoolique"
Modifié le 05-12-03 à 19:23  (GMT)

Bonsoir

Je me souviens de ma première entrevue avec un professionnel de la santé pour parler de mon problème d'alcool :

J'avais pris rendez vous avec ce gastro entérologue sur les conseils d'un malade alcoolique rétabli rencontré à ma première réunion chez les Alcooliques Anonymes.

Ce médecin était la première personne n'ayant pas un problème avec l'alcool que j'allais consulter de mon plein gré pour trouver une moyen de sortir au mieux de ma maladie.
En dehors de lui, j'avais bien parlé de mon problème à mon ex mari, mais il ne m'avait pas cru...
Les seules personnes qui m'avaient acceptée et parlée comme à un être humain étaient d'autres alcooliques comme moi, le Mercredi de ma première réunion...

Je me souviendrai toujours comme si c'était hier de cette première consultation :
J'ai poussé la porte de son cabinet dans l'hôpital, il était assis derrière son bureau, m'a invitée à m'assoir et s'est mis à me parler....DE LUI !
Il s'est mis à me raconter, en mettant évasivement de l'ordre dans ses papiers sur son bureau, qu'il rentrait de l'exposition universelle de Séville, en Espagne; Il me racontait comment ils s'étaient rafraichis à des petits jets d'eau qui sortaient du sol, sa femme, lui et son jeune neveu, tellement il faisait chaud.

Et moi j'étais là, assise en face de ce Chef de service du secteur gastro entérologie de ce grand centre hospitalier, qui me parlait comme à un être humain, malgré mon problème d'alcool, qui me parlait de lui comme à une égale et non comme à un cas pathologique, comme à un cas "à étudier" et je me suis sentie tellement restaurée, reconnue, en un seul instant, grâce à cet homme, que j'en ai encore les larmes aux yeux aujourd'hui, de gratitude

Je suis ensuite passée dans la pièce d'auscultation, il a trouvé mon foie légèrement gros, m'a dit que ça rentrerait facilement en ordre si j'avais décidé de me soigner, que je ne semblais pas avoir d'autre problème organique, que tout allait bien sinon.

Et c'est vrai que mon foie a repris sa juste place avec mon abstinence d'alcool, c'est vrai que ma couperose s'est estompée, que les saignemants dans mes selles ont disparu, mais que ce médecin est resté pour moi comme un ancrage solide sur les bords du chemin de ma sobriété :
Il avait jeté un pont entre lui et moi en me parlant de lui, un pont vivant et humain.

Je lui ai envoyé un petit mot pour le prévenir de mes dix années d'abstinence, le remerciant de m'y avoir aidé par son humanité...

Il m'a répondu quelques jours aprés sur une lettre à en-tête de son service :
J'ai ri car plus de la moitié de sa lettre était remplie par l'en-tête des états de fonction qu'il représentait, mais il avait écrit quelque chose qui le reflétait, il avait écrit en toute simplicité :
"BRAVO SYLVIE" avec tout plein de points d'exclamations.

Je sais que des médecins comme ça ne courent pas les rues, car ils font passer les gens avant leur maladie, avant leur mort, avant leurs problèmes, avant leur travail à eux ou leurs diplomes.

En tant que malade alcoolique, je souffrais de n'avoir à faire qu'à des gens qui faisaient l'inverse de ce médecin.

Sur ce forum, je rencontre des médecins qui lui ressemblent, qui parlent aux gens avant de parler à des cas, et je voulais dire, par ce post,que nombreux sont les malades alcooliques sensibles à ça.

Avant d'être des machines, de simples corps, avant d'être des "imbibés d'alcool", nous sommes des êtres vivants, et c'est bon, ça fait chaud au coeur et ça peut sauver des vies autrement qu'en les rafistolant uniquement comme des garagistes, lorsque des médecins s'en souviennent

Merci aux médecins qui se reconnaitront dans cette description; Je pense que ces derniers ont droit aux Honneurs d'Hypocrate

Poulou

  Alerte Modifier | Répondre | Répondre en citant | Retour


Fermer | Archiver | Effacer

Lobby | Retour au Forum | Précédente | Suivante

Rechercher sur le site Atoute.org: