bonjour lincey,tu as eu beaucoup de courage pour écrite cette lettre, trouves en un peu pour la lui donner. fait le pour toi pour soulager quelques une de tes peines.
tu sais, je n'ai jamais pu rien dire à mes parents :
parler de mes souffrances, celles de l'ai voir se disputer jusqu'à la haine en pensant que cela pouvait être de ma faute (il s'en passe des choses dans la tête d'un enfant).
paler du manque d'affection que je ressentai : pas de je t'aime, pas de bisous ni de calins (peut-être parce qu'elle ne savait pas comment faire) "si on ne dit pas un enfant qu'on l'aime, alors il a des doutes, même si materiellement il a tout et qu'il manque de rien.
parler des attouchements que j'ai subi à 10 ans : comment parler de çà, c'est si sale et si honteux.
parler de tout et de rien entre mère et fille.
non rien de tout çà. les repas étaient pris en silence, on ne parlait jamais de nos joies et de nos peines. on ne connait rien de la vie de l'autre.
alors moi j'ai grandi dans le silence. j'ai quitté la maison à 22 ans, un grand soulagement, j'attendais çà depuis tellement longtemps.
mais, j'ai fui ! et fuire ne règle pas le passé, tu fuis pour qu'un jour le passé te rattrape, et le cauchemar recommence. tu ne vis plus, tes pensées ne vont que pour eux, tu ne parles que de tes problèmes. tu culpabilise de n'avoir rien dit rien fait à l'époque ou tu avais le choix.
avec le temps et une thérapie, j'ai appris à dire et faire les choses pour moi, parceque çà me fait du bien.
ma mère ne veut pas me dire je t'aime, tampis, çà fait mal mais tampis. moi je lui dit "je t'aime" et je la prend dans mes bras. çà me fait du bien. et puis je suis sûr qu'à elle aussi. et tu sais c'est difficile, car ma mère je ne la supporte même plus respirer, tout me dégoûte chez elle, mais c'est ma mère. et j'ai pas envie de me repprocher, le jour ou elle partira ! "pourquoi je ne lui ai pas dit je t'aime".
à bientôt