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"Cinq ans moins des poussières 2"

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Forum : Arrêter l'alcool (Protected)
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Frodon (21 messages) Envoyer message email à: Frodon Envoyer message privé à: Frodon Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
27-01-05, 14:00  (GMT)
"Cinq ans moins des poussières 2"
J'espère que vous aurez beaucoup de commentaires à me poster.


Chapitre un.

Il règne dans la classe une atmosphère lourde et silencieuse que seuls viennent troubler les cris des oiseaux perchés sur les marronniers de la cour et le vacarme que produit un marteau-piqueur éclatant quelque part l’asphalte fondu par un soleil impitoyable. Les étudiants se taisent, me fixent ou regardent danser dans les rais de lumière aveuglante les dernières poussières de craie de l’année. Dans quelques minutes ils seront libres. Pour la plupart d’entre eux, ce sont les ultimes instants de leur cycle secondaire. Ils ne leur restent plus qu’à préparer la session d’examens qui s’ouvre dans trois jours, période cataclysmique ponctuée par les grincements des violons du concours Reine Elisabeth, le râle rauque des chattes en chaleur se baladant sur les toits la nuit venue, et le bruit sec que font les balles de tennis quand elles rebondissent sur de la terre battue. La majorité de ces adolescents bêtes et boutonneux dont le centre d’intérêt semble être ce qui leur pend entre les jambes, et de ces aguicheuses maquillées comme des sapins de Noël et habillées comme si elles se rendaient à la plage, passeront avec succès l’épreuve de mathématiques que je leur ai préparé et se retrouveront dans moins d’un mois avachis devant un poste de télévision à ingurgiter bière sur bière en regardant deux ou trois centaines d’imbéciles heureux franchir un col montagneux sur un vélo de deux ans de salaire. Ils finiront bien par trouver une université ou une école supérieure avec un cursus convaincant, c’est-à-dire leur permettant d’en faire le moins possible, et se prépareront à rater année sur année tout en brûlant les maigres économies de leurs parents. Dans les mois qui vont suivre, ils découvriront bien autres choses que celles enseignées dans les amphithéâtres ; ils feront l’apprentissage du sexe, connaissance des soirées de beuverie se terminant aux petites heures du matin dans un champ en friche, goûteront à la peur qui motive parfois à la veille d’une épreuve importante, apprendront la compétition, comprendront que l’amour ne dure jamais. Les meilleurs sortiront de ces écoles licenciés en prétention et occuperont un poste tout à fait inutile. Ils tueront le temps en se reproduisant et développeront un petit cancer en attendant le jour tant espéré où, eux aussi, ils pourront en toute impunité mettre à sac la sécurité sociale.
Mon regard se pose sur une fille du premier rang. Elle semble suspendue à mes lèvres, guettant le moindre de mes mots. Le jeu de la séduction a déjà débuté, la mécanique du désir mise en branle. Elle n’a rien appris cette année, jamais étudié une seule ligne ni réalisé un exercice. Elle compte sur sa minuscule jupe qu’elle raccourcira davantage le jour de l’examen pour s’attirer mes bonnes grâces. Je dois lutter un petit moment pour ne pas jeter mes yeux vers ses cuisses, même si je suis convaincu que ça ne la dérangerait pas. Je devine que dans quelques jours, elle m’offrira la possibilité d’observer le mince tissu transparent de sa petite culotte de dentelle et y découvrir le reflet foncé de son pubis. D’où je me tiens, je peux percevoir la délicate fragrance de ses hormones juvéniles.
Si le bruit strident qu’émet la sonnette électrique du préau n’est pas assez puissant, une trentaine d’élèves impatients, sont là pour me faire remarquer que la fin des cours est venue. D’aucuns piaffent, tandis que d’autres referment leurs livres, sur lesquels ils n’ont pas jeté un seul regard durant les cinquante dernières minutes. Cela donne un mélange assez crispant de claquements secs et de murmures à peine dissimulés. Les plus polis se tiennent droits comme des i en face de leur pupitre, observant les autres qui se dirigent déjà, avec une certaine nonchalance, vers la porte vitrée de la classe. Il y a des soupirs d’aise et des gloussements. A ceux qui sont restés, je fais un signe paresseux de la main droite pour signifier leur congé, répond évasivement à deux questions avant de m’affaler sur la chaise du bureau, si peu accueillante qu’on croirait une farce du Ministère de l’Education Nationale. Je demeure assis quelques minutes à savourer le silence.
Le vendredi, Karen me dépose à l’école le matin, et je rentre à pied dans le courant de l’après-midi. Je peux ainsi prodiguer à mon corps le peu d’exercice qu’il réclame en observant l’influence du rythme des saisons sur la flore banlieusarde, et laisser ma moitié se rendre à sa réunion hebdomadaire de chasseurs de cailloux. Parfois, la semaine terminée, je vais prendre un verre avec mon ami Alex, un professeur d’histoire remarquable. Mais lors de notre dernière sortie, il a écrasé un chien en me reconduisant sur le pas de ma porte. Depuis nous n’osons plus nous proposer cette rafraîchissante récompense.
Je rentre donc seul, cartable à la main, non sans avoir vaincu une fois encore l’infâme café qui cuit et recuit dans le vase taché du percolateur de la salle des professeurs.
Je déambule dans les sentiers à-moitié boisés et recouverts de graviers au blanc aveuglant, une main dans la poche ou tenant un cigarillo, pensant et repensant à mon épouse qui à du laisser de côté l’archéologie pour cette semaine, et qui m’attend sans doute dans notre maison au crédit hypothécaire ahurissant, le corps parfumé simplement vêtu d’une nuisette transparente.
Aujourd’hui, c’est le quatorzième jour du cycle de Karen, la grande période de fertilité. Ce soir donc, comme c’est le cas depuis un peu plus de seize mois, nous allons essayer de mélanger nos chromosomes afin de fabriquer une nouvelle vie. Respectant à la lettre les conseils du gynécologue, je n’ai pas éjaculé depuis trois jours et me suis convenablement reposé. Dans quelques heures, je ne vais pas faire l’amour, mais tenter une insémination malgré tous les efforts de Karen pour rendre ce moment le plus agréable possible.
C’est dès notre mariage que nous avons décidé d’abandonner tout moyen contraceptif. Nous étions d’accord sur le fait d’avoir un enfant assez vite. A chaque fois que je me couchais sur elle, j’avais dans la tête une frimousse poupine émergeant d’un berceau. Ce n’était pas pour me déplaire. Nous attendions alors avec impatience la date présumée de ses règles, espérant qu’elles ne surviennent pas, mais elles arrivaient toujours à l’heure, réduisant à néant des espoirs de deux semaines. Nullement démotivés, nous recommencions le mois suivant. Aux alentours de ce quatorzième jour fatidique, nos jeux sexuels s’affadissaient, laissant place à des rapports mécaniques. Le but était uniquement de procréer, et cela valait tous les plaisirs du monde. Après trois jours d’abstinence, Karen se couchait et j’entrais rapidement au cœur de sa toison sombre et épaisse, magnifiquement taillée. Nous avions entendu quelque part que la position du missionnaire était la plus propice à la procréation. D’habitude, je jouissais assez vite et m’affalais sur le lit défait, la tête reposant sur un des gros oreillers. Karen se tenait tête-bêche, les jambes relevées et appuyées contre le mur, espérant par-là favoriser la rencontre de mes millions de spermatozoïdes avec son ovule. Nous discutions ensuite quelques minutes, et ces quelques minutes étaient devenues au fil des mois les instants les plus importants de notre petite vie. Ma petite femme souriait souvent dans ces moments-là, elle parlait vivement de nos futurs possibles. Le temps passant, ces sourires se sont figés, puis se sont transformés en grimaces inquiètes. Plus la venue d’un enfant se faisait attendre, plus nous la désirions.

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  Sujet     Auteur     Posté le:     ID  
 RE: Cinq ans moins des poussières 2 arcenciel 27-01-05 1
 RE: Cinq ans moins des poussières 2 bertha (VNI) 27-01-05 2
   RE: Cinq ans moins des poussières 2 QUESTION (VNI) 27-01-05 3
       RE: Cinq ans moins des poussières 2 Mustang 27-01-05 4
           RE: Cinq ans moins des poussières 2 iseulta 27-01-05 5

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arcenciel (634 messages) Envoyer message email à: arcenciel Envoyer message privé à: arcenciel Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
27-01-05, 14:06  (GMT)
1. "RE: Cinq ans moins des poussières 2"
bonjour,

Vous devriez aller poster vos écrits ailleurs. Ceci est un forum d'aide et entraide pour arreter l'alcool.


arcenciel

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bertha (VNI) (41 messages) Voir addresse IP de cet auteur
27-01-05, 14:21  (GMT)
2. "RE: Cinq ans moins des poussières 2"
wow mais quel vie emmerdante! dis, ca te tente pas d'y mettre un peu de joie et moins de cynisme? le tout est un etat d'esprit, c'est quoi, la vie jusqu'ici a trop ete facile pour toi? j'ai l'impression que c'est un gamin capricieux mais mal aimer qui parle. personne ne pourras vivre ta vie a ta place ni y mettre des couleurs, et ne remet pas la faute sur les autres conjointe ou etudients (es). un petit retour sur ton echel de valeur? un questionnement sur qui tu est et ce que tu aime? un apprentisage au plaisir (mmm pas cynique hein, le plaisir de sentir le soleil sur ta peau, de faire ce que tu aime, etre bien dans ce que tu fais......)le tout sans faire de mal a personne...ni a toi! suffit l'autoderision lollll
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QUESTION (VNI) (2 messages) Voir addresse IP de cet auteur
27-01-05, 14:27  (GMT)
3. "RE: Cinq ans moins des poussières 2"
SALUT,


Ne serait-ce pas DEIZEIRA qui nous reviens masqué???????????????

En attendant ça polue le forum!!!!!!!!!!!!!!!!

Merci

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Mustang (767 messages) Envoyer message email à: Mustang Envoyer message privé à: Mustang Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
27-01-05, 15:03  (GMT)
4. "RE: Cinq ans moins des poussières 2"
>SALUT,
>
>
>Ne serait-ce pas DEIZEIRA qui nous reviens masqué???????????????
>
>En attendant ça polue le forum!!!!!!!!!!!!!!!!
>
>Merci

Bonjour

La seule chose que nous pouvons trouver sur le forum est:

http://www.atoute.org/dcforum/DCForumID30/2465.html#

Hermann

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iseulta (2345 messages) Envoyer message email à: iseulta Envoyer message privé à: iseulta Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
27-01-05, 15:28  (GMT)
5. "RE: Cinq ans moins des poussières 2"
Bonjour Frodon

En effet ce (long!!!!!!!!) texte n'a rien a faire ici! Je ferme.

Iseulta
Modératrice forum alcool

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