Bonjour Je suis d'accord avec Iseulta, si l'appellation de malade te gene, ne l'emploie pas pour toi
Mais tu vois, en ce qui me concerne, elle m'a beaucoup aidée au début de mon abstinence, à moi, par contre (tous les alcooliques n'ont pas forcément le même vécu) :
Quand j'étais dans l'alcool, non content de souffrir d'angoisse terribles, de peurs, de hontes, de dégoût de moi même, d'auto jugement et du jugement des autres, je souffrais d'un sentiment immense de culpabilité.
Je me sentais coupable de ne pas pouvoir me contenter d'un ou deux verres comme les "autres", je me sentais coupable de ne pas être entièrement conforme à ce qu'auraient voulu que je sois ceux que j'aimais, je me sentais coupable de ne pas avoir la volonté adéquate pour pouvoir ne pas boire, je me sentais coupable d'être aussi impuissante dans ma propre vie.
Le jour où j'ai touché mon fond dans ma souffrance avec l'alcool, que j'ai poussé la porte d'une réunion des Alcooliques Anonymes et qu'on m'a dit :
"L'alcoolisme est une maladie, tu n'es pas coupable d'être malade, tu ES malade ou non"
Waou ! Le délestage d'un seul coup pour moi !! :
Mais alors, si j'étais malade, ce n'étais pas de ma FAUTE, ce n'était pas une histoire de volonté si je ne parvenais pas à restreindre ma consommation, c'était lié à ma maladie, pas à moi !
Tu ne peux pas savoir, Winzz, le bien que m'a fait cette révélation, ce soir là.
Si j'étais malade, je pouvais m'atteler à ma guérison et arrêter de perdre du temps et de l'énergie à me juger intérieurement comme étant la pocharde, la poivrote, l'ivrogne, le déchêt de l'humanité, la cloche...
En acceptant l'alcoolisme comme une maladie sans me poser de question au début, c'est vrai, ça m'allait trop bien de voir ça comme ça, j'ai arrêté de me sentir une poubelle et j'ai commencé à prendre espoir, à me sentir une humaine parmi les humains...Une humaine malade, soit, mais pas un déchet bon à jeter.
A partir de là, je me suis occupée de ma guérison, de mon rétablissement, en assistant régulièrement aux réunions, en lisant des livres écrits par d'autres malades alcooliques, en partageant avec eux, en mettant en pratique un programme de rétablissement voué à changer ma façon de penser négative, mes habitudes de vie destructrices, voué à me connaître, à me remettre en question, à regarder mes responsabilités dans ma vie, à restaurer ce que j'avais brisé chez les autres et chez moi lors de mon alcoolisation, dans la mesure du possible etc etc...
Aujourd'hui, je comprends que l'alcool était une "aide d'urgence" que j'avais trouvée pour panser des malaises énormes que j'avais dans ma vie depuis mon enfance.
En me soignant, j'ai appris à changer petit à petit, avec l'aide d'autres malades alcooliques, cette "aide" qu'était l'alcool par l'Amitié et l'amour de moi même, au fur et à mesure que je suis devenue de plus en plus consciente.
Mais en tout premier lieu, avant d'en arriver là, j'ai dû arrêter de boire, car sans ma lucidité, je n'aurais pas pu me libérer ainsi.
Voilà, en ce qui me concerne....
Poulou