Bonsoir EveJ'ai bu beaucoup d'alcool de manière pathologique depuis l'âge de 17 ans.
Je n'en bois plus avec l'aide des Alcooliques Anonymes depuis l'âge de 36 ans, j'en ai 48.
Ma mère était comme vous, elle me tolérait sous son toit alors qu'elle m'avait vue plusieurs fois ivre morte. Elle devait avoir, elle aussi, "beaucoup d'enjeux en balance" (je vous cite)....Des enjeux certainement plus important que ce que je devais l'être pour elle ...
J'ai 3 enfants : Deux garçons de 19 ans et demi, 17 ans, et une fille de 9 ans.
J'ai dit à mes fils adolescents, que tant qu'ils étaient sous mon toit et sous ma responsabilité, il n'était pas question que je les voie fumer ou boire de l'alcool. Ce sont MES valeurs, MES règles, si elles ne leur allaient pas, ils demandaient leur émancipation et allaient vivre leur vie ailleurs, ou allaient vivre chez leur père (je suis divorcée de leur père).
Mon fils aîné a voulu suivre le troupeau des moutons :
S'alcooliser pour faire la fête, vomir ses tripes sur la place du village de concert avec ses copains les soirs de bal en été etc etc....
Il est parti vivre chez son père.
Je ne vous cache pas que j'ai pleuré qu'il ait fait ce choix, que mes cheveux ont blanchi fortement par mèches; J'ai de ses nouvelles; La vie qu'il choisit de vivre ne me plait pas pour l'instant, mais c'est son choix, et il a à vivre ce qu'il a à vivre...Il a ses expériences à faire...Même s'il prend de fortes baffes de la part de la Vie, il n'en mourra pas; Je sais qu'il apprendra tôt ou tard, s'il le veut...
Je me dis qu'en vivant la vie d'honnêteté que j'ai choisi de vivre, il a un pillier solide en bordure de son chemin; Si un jour il en a marre de ses bétises, de son orgueil, je serai là pour l'accueillir...
Mais pour l'instant, je dois penser à mes deux cadets qui vont bien; Si j'avais accepté de garder mon fils aîné chez nous alors qu'il ne respectait personne au sein de la famille, je me serais mal occupée de mes deux derniers enfants, et ils ne serait pas allée bien non plus...
Au lieu d'un seul enfant en errance, ils auraient été trois...
Je n'ai pas abandonné mon fils aîné; J'ai tenu compte de lui au contraire; Il a préféré choisir ce que je désapprouvais plutôt que de rester avec nous, je l'ai laissé partir...Si difficile que ça ait été pour moi.
Je prie pour lui, trés souvent; C'est tout ce que je peux faire pour l'instant...
J'ai aussi compris que je n'étais pas seule dans sa vie :
Il a un père, mais il a surtout son libre arbitre, sa responsabilité dans les choix qu'il fait, Je lui ai longtemps parlé, je l'ai souvent averti, je lui ai expliqué des choses...
Je ne veux pas faire de mon fils un irresponsable en effaçant toutes ses ardoises ou en acceptant l'inacceptable, ce ne serait pas l'aider.
Poulou