Bonsoir à tous
J'ai 41 ans. Vavou ici, car j'aime bien qu'on m'appelle comme ça. Je ne sais plus de quand date ma première lecture ici, mais peu importe.J'ai rencontré le père de mon fils > 16 ans demain, quand j'en avais 19. Je n'ai pas plus à me plaindre de ma famille directe que de ma famille d'accueil. Car il s'agissait bien de ça. J'ai été accueillie, dès les premiers mois dans une famille qui représentait l'art de vivre, les belles choses, l'argent facile, et surtout le mot "envie".
J'ai envie de ça, j'ai ça.
J'ai envie de manger, je mange.
J'ai envie de partir, je pars.
J'ai envie d'être, je suis.
J'ai envie de boire... je bois.
J et M étaient comme des nouveaux parents, et A était l'amour de ma vie.
En 1990, après 8 ans de vie plus proche de mes beaux parents que de mes parents (moi au nord, eux au sud) J est malade. Médecin comme on les aime, toubib né, il disparait en 92. Notre fils a 3 ans. Depuis et jusqu'à peu, il pleurait, comme ça, en disant "Je veux voir J, pourquoi il est mort ?"
S'en suivent des années où je reste la confidente des souffrances des autres, l'entrepreneuse de combats pour que les gens que j'aime continuent. C'est là que je commence à boire, mais sans accoutumance.
Nous accueillons ma belle mère chez nous. 2 ans. Je passe mes journées à faire en sorte qu'elle survive à son (notre) chagrin...
De mon côté, la famille va bien. Ma grand mère, du haut de ses 90 ans aujourd'hui, chapotte un essaim de petits et arrières petits enfants.... sur environ 60 membres directs, seule une cousine nous a quittés...
Et puis la vie va...
Entre temps, l'amour de ma vie me trompe.
Et à chaque fois, je l'apprends sous des formes très douloureuses.
Accident de voiture (pas grave mais avec témoins...), aventure de tournage (il est dans le cinéma), cassete vidéo oubliée dans la caméra familiale (celle là, je m'en suis jamais remise...).
C'est probablement là que la bouteille est devenue mon amie. Une amie triste, je précise.
Depuis, nous nous sommes séparés, je vis seule avec mon fils (c bizarre comme on peut dire "mon" fils des fois et "notre" fils d'autres...)
Depuis 5 ans je bois - non, depuis 5 ans je continue de boire - . Dans une moyenne plus que dangereuse. Un besoin de boire pour etre mieux... alcool gai qui redonne des forces (le plus dangereux).
octobre 2002, avec mon fils, je quitte Paris pour Marseille sur un coup de tête (du sud je suis), acceptant de me lancer dans une licence, moi qui avait quitté les bancs de l'école à 16 ans.
Je l'ai eue cette licence, et j'en suis fière !
Aujourd'hui, je suis bien moins fière. L'alccol me rattrape, malgrè une année (aussi...) à me battre contre ma maladie (psy, alcoologue, mais pas de réunions AA pour l'instant).
Ce soir j'ai toujours 41 ans, mais j'ai très peur de ma souffrance.
Je suis alcoolique dépendante, je le sais et je l'accepte.
En fait, je sais très bien ce que je devrais - dois - faire.
Mais j'ai peur.... Peur de moi.
Voilà, j'ai été un peu longue.
Vavou
Alcoolique dépendante relativement chanceuse