Bonjour,
pour ceux qui ne me connaissent pas, je suis abstinent et fréquente ce forum depuis le 20 janvier de cette année.
Dans les tous premiers temps, j'ai un peu fait l'ours, puis à partir de la première semaine, je me suis accordé quelques sorties en duo, sous contrôle de ma petite chérie.
Je ne recommence à bouger que depuis peu, et chaque fois jusqu'à la semaine dernière c'était un peu dur.J'avais déjà raconté ici la conversation téléphonique que j'ai eue avec un ami il y a peu, alors que je devais déjeuner avec lui le lendemain. je lui avais tout dit avec franchise, et à ma grande surprise, c'est lui qui avait parlé, m'exposant tous ces doutes et la relation complexe qu'il reconnaissait avoir avec l'alcool. Il m'avait même remercié d'avoir abordé le sujet... Il sait que je suis prêt à l'écouter et à l'aider. Ca m'a donné un surcroit de confiance.
J'étais aussi allé sans difficulté dans des bars que je ne connaissais pas.
Ce midi, j'ai décidé d'aller déjeuner dans un petit bar que je fréquentais il n'y a pas longtemps et ou je buvais allègrement tous les jours mes deux demis mon quart de rouge et mon digestif . Je n'y avais pas, bien sûr, mis les pieds depuis 1 mois. Un test.
J'entre et le serveur que je connais bien me demande "Une grim ?" (grimbergen pour les non connaisseurs : une bière d'Abbaye un peu costaud). Et là, très calmement, et à ma grande surprise sans aucune gène, je réponds : "Non merci Momo, j'ai arrêté l'alcool, je vais prendre un jus de tomate sil te plait". Il n'y avait pas grand monde au bar, juste le patron et une jeune cliente (elle buvait une coupe de champ').
Au bout de quelques minutes, elle me demande : "Je peux vous poser une question ?". Devant mon acquiessement, elle ajoute "Est ce que vous avez perdu du poids depuis que vous avez changé vos habitudes". Je lui déclare : "Oui (ce qui est la pure vérité) j'ai dû perdre environ 4 kg en 1 mois". Et elle répond : "je m'en doutais un peu, je crois qu'il faut que je me calme".
Cerise sur le gateau, Rachid le patron (c'est un bar tenu par des Kabyles) enchaîne : "Oui, tu as raison, il faut calmer le jeu de temps en temps". Et là dessus, il m'avoue, à mots à peine couverts, ne pas pouvoir contrôler sa consommation une fois qu'il a commencé, traitant même l'alcool de "saloperie" .
Etonnant non. Et je n'ai jamais eu l'impression d'être en danger de tentation (même si je sais qu'il ne faut pas renouveller systématiquement l'expérience); Très agréable aussi d'avoir lu dans leurs yeux, à ce moment, comme une expression de respect.
Amitiés
RVCat