Modifié le 28-04-04 à 14:57 (GMT)Bonjour,
Il est vraiment cocasse de constater que, souvent, ce langage s'établit avec de parfaits étrangers qui, en l'espace de quelques conversations, deviennent des interlocuteurs priviliégiés...Au grand dam des proches qui ne comprennent pas pourquoi. Ces intimes, très souvent habités du désir de nous aider ne ressentent, au début, que frustation de voir qu'un parfait étranger peut améliorer une situation où ils se sont avérer impuissants.
Avec le temps, la plupart comprennent qu'un lien spécial relie l'être aimé à ces nouveaux venus et que c'est une question de survie pour celui-ci de rester en contact avec eux et même d'essayer, lorsque l'occasion se présente, de transmettre leur expérience personnelle à de parfaits inconnus.
Avant de rencontrer les AA, je me croyais un véritable monstre. Habitée de tant de désespoir et de ressentiments, mon âme était très malade et celà avait des répercussions sur tout mon organisme, mental et physique. A qui pouvais-je livrer les secrets de mon coeur : personne.
Je ne pouvais risquer cela.
Et, lorsque l'on m'a transmis le message, je ne cessais de dire : "oui ! oui! c'est bien moi ! Moi aussi j'ai fait des choses semblables ! Moi aussi j'ai souvent pensé comme cela ! Moi aussi, j'ai bu malgré toutes les raisons que j'avais de ne pas boire ! oui ! c'est bien moi"
Alors, pour moi le langage du coeur s'établit, en premier lieu, à partir du moment où il y a identification avec un autre alcoolique. Par la suite, en développant plus de compréhension et d'amour, j'ai réussi à m'identifier à d'autres personnes.
Bref, le langage du coeur, pour moi, c'est un processus d'humanisation qui s'installe au plus profond de mon âme à force d'abstinence, de réflexions...
Et maintenant accro à vous ! vous en doutiez ?
Alors je reviens vers vous car j'ai besoin de vous.
Yanou