BonsoirTant que je me suis jugée, tant que je me suis accusée d'être une pocharde, une ivrogne, une alcoolique, une moins que rien, une sans volonté, une larve, une minable, un déchêt de la société, celle qui rendait son entourage malheureux, celle qui était bonne à jeter...J'ai tourné en rond dans l'apitoiement sur moi même, dans la culpabilité, la honte, et la peur d'être découverte telle que j'étais.
Alors je continuais à m'assomer dans l'alcool et la boulimie vomitive, l'anorexie...Je continuais à me dégoûter tout en essayant de faire bonne figure devant les étrangers, à en vouloir à mes proches de ne pas me sauver de cette galère dans laquelle je m'étais enfoncée toute seule (en leur compagnie, soit, mais toute seule quand même).
Et le jour béni est arrivé où j'en ai eu marre d'en avoir marre de m'accuser, de braquer les armes contre moi, de m'auto-poignarder et de poignarder les autres par la même occasion.
Le jour est venu où j'ai enfin pu m'en tenir à CONSTATER en toute simplicité et sans me juger que "J'étais malade alcoolique" et que puisque j'étais malade, je pouvais choisir de me soigner.
A partir de ce jour là tout a changé pour moi :
J'ai déposé mes armes, et suis descendue du ring.
J'ai commencé à ne plus juger ni accuser les autres ou moi même, mais à constater et à accepter ce qui était, beau ou laid.
Et là, j'ai enfin commencé à avancer dans ma vie, parce que j'ai enfin su où j'en étais vraiment, j'ai commencé à connaître ce que je pouvais changer et ce que je ne pouvais pas changer; J'ai commencé à faire la différence entre les deux.
En constatant ce qui ne m'allait pas dans mes comportements, j'ai pu m'atteler à les changer.
En constatant ce qui ne m'allait pas chez mon entourage, j'ai pu prendre le recul nécessaire pour ne plus me laisser piétinner, manipuler ou mettre en danger.
En arrêtant d'idéaliser ce qui ne devait pas l'être, j'ai pu poser mes pieds sur le sol de la réalité.
En perdant ainsi mes illusions sur moi même et sur les autres, j'ai commencé à gagner ma Liberté.
En voulant bien croire que certaines personnes et moi même avions aussi des bons côtés, j'ai pu sentir naître dans mon coeur de l'Amour au détriment de ma paranoïa de malade alcoolique.
"Accuser" me faisait me résigner, "constater" m'a permis d'accepter en toute liberté la réalité de ce qui était, même si pour ce faire j'ai dû passer par en pleurer à chaudes larmes, parce que ce que je constatais était parfois difficile à regarder en face et la pillule difficile à avaler.
Certains constats d'échec sont trés difficiles à admettre aussi...Mais une fois constatés et admis, quelle liberté ! : On peut passer à construire autre chose en tirant les leçons de ces fameux echecs ou erreurs.
Poulou