De quelle couleur est votre homme?Par Louis-Simon Ferland, Animateur à RockDétente 107,3
Depuis des décennies, les femmes ont rêvé de posséder à la maison un Homme Rose, trophée de chasse par excellence et symbole de réussite féminine! À celles qui l’ont attrapé, bravo! Mais pour les autres, une grande question demeure : si votre homme n’est pas rose, alors de quelle couleur est-il?
L’homme rouge est celui qui s’approche le plus du rose, mais sans en avoir la délicatesse. En fait, le rouge, c’est l’amoureux passionné. Il aime les femmes (et souvent toutes les femmes), il est romantique à souhait, charmant comme pas un, mais il pousse la générosité jusqu’à partager son corps entre plusieurs flammes. Après avoir conquis sa douce et lui avoir décroché la lune, il est en manque de nouveaux défis. Et à force de gâter ses conquêtes, son compte en banque prend la même teinte que lui : rouge.
L’homme vert se démarque par un mot : implication. C’est un genre de phénomène Écolo-écono-bénévo-social. Il s’implique dans des causes environnementales, vante la simplicité volontaire, milite pour la cuisine végétarienne, croit en son député, donne son sang chaque semaine et consacre ses temps libres à des organismes sociaux. Il est d’ailleurs le seul humain qui trouve les réunions de parents intéressantes.
L’homme jaune, c’est celui qui a froid aux yeux. Il ne s’implique dans rien, fuit les discussions de couple, les responsabilités et les moments en famille. Tout ce qui nécessite un investissement émotionnel lui fout la trouille. Toute sa vie il a eu peur de son patron, peur de sa mère, peur de sa femme, peur du voisin et peur des nains de jardin. Alors pour lui, avoir des sentiments est un signe de faiblesse.
L’homme bleu, c’est le modèle masculin de base; le contraire du rose, le viril, le pas jasant et pas compliqué. Il est parfois bleu marine comme un habit de garagiste, d’autres fois Bleu comme sa bouteille de Laurentide, ou bleu-blanc-rouge comme son club. L’homme bleu vit actuellement des moments difficiles; depuis quelques années, la mode féminine est au bleu pâle, très pâle…
L’homme brun, c’est le macho du siècle passé. Lui n’a fait aucune concession sur la condition féminine. Pour lui, la place d’une femme est à la maison et, plus précisément, dans la cuisine. Il est généralement d’une incroyable quétainerie mais ne le sait pas, puisque sa femme est interdite de parole. Il a l’âme brune comme un ours, dont il a aussi la finesse.
L’homme blanc n’a qu’une fixation, le travail. Son col blanc déteint même sur son visage, pâle en toute saison. Pour tout ce qui touche les activités familiales, il semble toujours avoir un blanc de mémoire. Il a manqué les premiers pas du petit, il oublie l’anniversaire de mariage et s’étonne de l’âge des enfants. À la maison, il est blanc transparent, c’est à dire très peu présent. C’est pourquoi il donne à sa femme carte blanche pour tout, accompagnée d’un chèque en blanc.
L’homme gris est, comme son nom l’indique, assez terne. C’est un bon gars mais qui connait pas la Passion. À la Saint-Valentin, il achète des fleurs. À la fête des mères, il achète des fleurs. Quand quelqu’un meurt, il achète des fleurs. En fait, ses moments d’exaltation surviennent seulement lorsqu’il feuillette les cotes de la bourse. Au lit il agit comme il l’a appris dans ses manuels scolaires. Développer une passion avec un homme gris nécessite une vocation, comme celle d’une sœur grise.
L’homme noir, c’est l’artiste, le tourmenté, le sombre penseur. Comme la couleur noire, qui est un mélange de toutes les autres, il est d’humeur très changeante. Avec lui, rien n’est clair. Apôtre de l’humour noir, sa vision plutôt sombre de la vie emmène néanmoins à de belles découvertes. Il est comme la nuit, qui masque les détails pour nous permettre de percevoir la véritable forme des choses.
Et moi, allez-vous me demander, à quelle catégorie j’appartiens? Je vous réponds tout de suite :
Rose quand ma Blondinette est malade
Vert quand je sors mon bac à recyclage
Brun quand j’écoute le hockey
Blanc quand je pars pour le boulot
Jaune quand je dois négocier une augmentation
Gris quand je fais notre comptabilité
Noir quand j’entre dans ma bulle d’écriture
Rouge au printemps, la saison des fleurs et des femmes.
Et invisible quand c’est le temps du ménage…
À la prochaine!
Il est bon de préciser que cette chronique utilise régulièrement la dérision et la légèreté et que toute théorie est avant tout un clin d’œil. Souriez sept fois avant de vouloir étriper l’auteur…
Pour en connaître davantage sur notre collègue.
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Point de vue - Publiée le 25/11/2004
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Amicalement vôtre,
Normand
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