Non, non, ne me dites pas que le sujet est clos.
Je viens de rentrer de chez mon médecin et je viens trop tard pour dire quelque chose (qui aura été une bêtise peut-être) à Cécile. Non pas clos le sujet parce que j'ai envie de vous raconter mon aventure rigolo avec un psychiatre :
C'était il y a longtemps. J'étais jeune, svelte et belle, mais les médecins avaient perdu leur latein, parce que je me plaignais sans cesse d'avoir mal en marchant en faisant des escaliers et que les nombreux examens cliniques n'avaient rien montré de significatif.
Donc, ce que c'était psycho-pathologique et on m'a envoyé chez le psychiatre (pour examiner l'état de mes neurones ?.
Je n'avais vraiement pas envie d'y aller, mais toute la famille me harcelait tellement (c'est pour ton bien... pense à ton mari... tes 3 enfants... ne pas se soigner, c'est faute grave quand on est mère de famille...).
Excédée, je suis donc allé. La 1ère fois, c'était très, très simple. Une fois assise dans son cabinet le doc me dit : "Je vous écoute" et j'ai répondu : "je n'ai rien à dire !"
Au bout de 3/4h, il me dit "alors au revoir et c'est autant!" (cher, pour une telle prestation).
La famille continuait : "Tu n'a pas collaboré... faut retourner).
La 2ème fois, j'ai pris les choses en main et je lui ai dit que je n'avais pas l'intention de venir trop longtemps chez lui, que je préfères qu'il soit clair et précise d'office avec moi.
Il m'a alors expliqué que les gens qui présentaient de telles douleurs sans raison physique, ce sont des personnes qui, pour plusieures raisons possibles, n'osent, ne veulent plus avancer dans la vie, ils ne veulent plus se battre, progresser... et le corps peut le manifester ainsi.
"quelles peuvent être les raisons 3 lui ai-je demandé ? Il m'a répondu : "Un passé douleureux (c'est mon cas), un couple en crise (à cet époque, c'était aussi le cas) etc.
"Alors quels sont les rémèdes possibles " m'ai-je encore enquis ?
Il m'a expliqué :
1) une longue psychothérapie pour apprendre à vivre seule
2) le divorce et une nouvelle vie
3) faire un compromis et prendre un amant qui vous donne ce dont vous avez besoin en ce moment. Dans votre cas, cela semble être la meilleure solution puisque vous refusez la psychothérapie.
Là, mon sang n'a fait qu'un tour. J'ai croisé mes longues et belles jambes (d'alors), j'ai pris une cigarette (excuses, c'est le passé) et j'ai dit provocatrice, en soufflant la fumée dans sa direction : "Eh bien docteur, qu'est-ce qu'on attend pour appliquer votre thérapie ?"
Il m'a regardé comme un imb... bouche bée et puis il a répondu : "Madame, je suis marié !" "Docteur, moi aussi !" ai-je retorqué et je ne vous payerai pas en plus pour avoir eu de tels conseils.
Suite à cela, ce cher doc a dit à un ami commun : "Si tu m'envoie encore celle-là, c'est moi qui aura besoin d'un psychiatre !"
P.S.
- Quelques années par après, on m'a diagnostiqué la maladie des Syndromes d'Ehlers-Danlos (atteinte des articulation, de la peau, de tous les tissus conjonctifs, ayant les symptômes secondaires ; arthrose précoce, périarthrite, fibromyalgie...
- Pour notre couple, nous avons appris à mèner le bon combat : non pas l'un CONTRE l'autre, mais bien POUR une meilleur compréhension, un plus grand amour... (42 ans de mariage et une vraie tendresse).
Je me sens très proche de tous ceux qui souffrent, de toi, Cécile. Dans la famille on a une personne très, très dépressive et suicidaire depuis des années jusqu'à ce que l'on a découvert une grave atteinte de la chimie de son cerveau. Elle a eu une opération difficile permettant d'avoir aujourd'hui un cerveau convenablement irrigé et c'est devenue une autre personne, ou plutôt : elle est enfin devenue elle-même.
Bonne soirée et courage pour me lire en souriant.
Ute