Modifié le 20-11-04 à 12:23 (GMT)...
>1ER QUESTION : Je voudrais savoir ...quelles sont les raisons qui
>font que vous tombez amoureux d'une personne...elle vous ressemble ou
>au contraire elle est très différente de vous?, vous avez
>les mêmes valeurs?, centre d'intérêts?, convictions politiques?, le même passé (heureux ou douloureux)?,c'est uniquement physique?, .... (c'est vaste)
>2EME QUESTION : Quel amoureux êtes vous? romantique? jaloux ? possessif?
>vous partagez tout? vous êtez le dominé? le dominant? les
>deux? vous parlez peu, beaucoup?...(toujours aussi vaste)
...
>NB3 : vous pouvez ne rien répondre...mais ce serait dommage...je serai
>triste...je risque même de verser une petite larme...(oh le vilain
>chantage! )
>Lucie
Bonjour Lucie, je ne te laisserai pas verser ta petite larme !Dans le désert sensoriel et affectif que nous sommes en train de créer, il existe heureusement des points d'eau, des oasis.
Pour l'un, elles prennent la forme de quelques meubles, de quelques livres seulement parfois pour lesquels subsiste de l'attachement ;
Pour un autre, elles prennent la forme d'un paysage cher ;
Pour un troisième, celle d'une maison héritée de la famille ;
Pour un quatrième, celle d'un restaurant hospitalier et chaleureux.
Nos chefs-d'oeuvre préférés sont dans l'ordre intellectuel et spirituel l'équivalent de ces points d'eau.
Il faut conserver ces oasis, les défendre jalousement, s'y ressourcer le plus constamment et le plus fréquemment possible.
Ils constituent notre seul espoir de renouer avec les voluptés fécondes rendues possibles par l'enracinement.
Regarder ensemble le même coucher de soleil, remuer ensemble la même terre du même jardin, boire à la même eau du même ruisseau, courir ensemble pour échapper au même orage, avoir froid sous la même tempête, se réchauffer près du même feu de cheminée.
Toutes ces expériences élémentaires partagées sont essentielles à l'amour. Le souvenir de ces communions deviendra une raison d'être fidèle au moment où les états du moi, changeants, n'en fourniront plus.
Les expériences intellectuelles et spirituelles partagées ont le même effet stabilisateur.
Ces attachements sont aussi des attaches, des fils qui nous fixent à un être, limitant ainsi notre liberté de choix et, par là l'expansion de notre moi. Toute attache, toute connaissance même limite notre liberté de choix. Sauf quand elle se réduit au repérage des biens de consommation, la connaissance est toujours une attache, un lien, une racine.
Notre destinée est de ne pouvoir être nourri(e) que par ce qui nous limite et nous fixe.