Bonjour Iza,Je suis psychiatre.
Un psychiatre est un <i>médecin</i> spécialisé (en psychiatrie) dont la fonction, en ce bas monde, est de <i>diagnostiquer</i> les maladies relevant de sa spécialité (la psychiatrie) et de les <i>traiter</i>. Précisons ici que le psychiatre s'adresse à la globalité d'un patient, son psychisme mais aussi son statut somatique et social.
Il ne me semble pas qu'il y ait mille manières d'établir un diagnostic psy mais en revanche, dans cette spécialité médico-psychologique (car elle intéresse également les psychologues), il en existe mille pour conduire un soin, opposées et/ou complémentaires, tout semblant dépendre de la souplesse psychique, intellectuelle des psychothérapeutes.
Vous n'êtes pas la seule que cette spécialité intrigue, tout bonnement parce que la psychiatrie s'intéresse au "fou" qui, de tout temps, fascine ses contemporains bien heureux, eux, de ne l'être pas. Il faut préciser que cette fascination s'exerce sur des contenus psychiques (des idées) et des comportements dits déviants (par rapport à une norme sociale communément admise) et non pas à des maladies du corps, comme celles du cœur par exemple : un infarctus du myocarde ne pose pas de problème à un voisinage tout à fait capable de s'identifier au malade. Un pétage de plomb en règle (les idées, les comportements) provoque en général la réprobation et le rejet.
In fine, pour avoir un bon résumé de l'opinion publique et après des dizaines de faits divers concernant des malades mentaux, les psychiatres sont très souvent accusés de laisser les fous "dehors" alors que dans le même temps, ils sont aussi accusés de garder arbitrairement "dedans" des personnes qui ne sont pas folles (certaines émissions de télé-réalité sont particulièrement friandes de ce genre de témoignages proférés, le plus souvent, par de grands paranoïaques).
La psychiatrie fascine le public ? On ne verra jamais un bachelier + 3 s'autoproclamer cardiothérapeute... En revanche certains petits paranoïaques ne bouleversent pas grand monde en militant pour une vérité psychothérapeutique qui dénigre "l'immense majorité" des psychiatres en place. Ils ont immanquablement un public suffisamment gogo pour trouver une légitimité que leur absence de formation et de diplômes ne pourront jamais justifier. Sans doute question d'opacité et de préjugés.
Deux grandes voies, si on peut dire, les facultés de psychologie et de médecine mais aussi toutes les spécialités paramédicales qui interviennent en santé mentale : infirmière, psychomotricienne, assistanat social, etc.
Et bien sûr, le moyen ultra-rapide d'y arriver : visser près de sa porte une plaque de psychothérapeute, la nouvelle loi française du 9 août 2004 ne devant, je pense, qu'à peine leur en toucher une sans faire bouger l'autre...