Modifié le 31-01-05 à 01:54 (GMT)Bonjour Felipe,
Je comprend ton point de vue, que je partage en partie, mais pas entièrement. Je trouve que tu mélanges beaucoup de notions ensembles.
Une relation de soin, et une relation amoureuse, peuvent avoir certains points en commun: offrir du soutien, de l'écoute, une présence, de la compréhension, etc.
Certaines choses, sont cependant très différentes, et spécifiques de l'une ou l'autre relation.
1) Dans une relation de soin, on a pas besoin d'aimer ou d'être aimé, pour soigner ou être soigné. Il n'y a pas non plus de réciprocité, au niveau de l'intimité: le patient dévoile sa vie personnelle, mais pas le thérapeute. De même qu'étant en position d'autorité ou en tout les cas d'influence, certaines barrières ne sont pas à franchir, en ce qui concerne la sexualité, ou la relation amoureuse, justement.
2) Dans une relation d'amour, il y a réciprocité (enfin, on le souhaite!!), et l'intimité se partage par les deux personnes impliquées.
Un proche, n'a pas les compétences pour soigner. Soit il n'est pas médecin, et ne peut donc pas offrir un traitement médicamenteux approprié (on voit parfois des proches, tenter de jouer au soignant, en proposant au malade des herbes, ou autres méthodes, sans savoir ce dont son proche souffre, ce qui fait que le proche refuse ou retarde la consultation chez le médecin, en espérant que le remède bidon "fonctionne"), ce genre de proches qui s'improvise soignant, est convaincu du bien fondé de ses interventions la plupart du temps - mais en réalité fait parfois beaucoup plus de mal, que de bien. Soit le proche n'a aucune compétence en thérapie, et ne peux donc pas explorer les fonctionnements problématiques avec son conjoint, comme le ferait un professionnel - ni intervenir avec les méthodes et techniques thérapeutique appropriées aux difficultés de la personne.
De même on voit parfois dans certains couples, une personne prendre la position du soignant, et prendre en charge la personne malade, qui au final se retrouve dans une relation de dépendance, et ne peut développer son autonomie. Il y a beaucoup de pièges semblables dans ce type de relations. La personne qui cherche à jouer au "sauveur" a aussi beaucoup à apprendre sur elle-même et ce qu'elle recherche réellement à travers ce type de relation.
Si je prend un exemple tout personnel, mon mari, qui n'a pas de problème de santé mentale, m'offre du support, du réconfort, sa présence, des encouragements, sa compréhension, mais au delà, il ne peut absolument pas soigner mes troubles psychiques. C'est avec mes thérapeutes que je le fais. Tout comme je suis sa conjointe, et que je lui offre aussi ce dont il a besoin, comme ma présence, compréhension, etc., dans la mesure de mes capacités.
En effet, il existe aussi des couples de toutes les sortes, où le conjoint ou le parent joue au soignant, mais avec les connaissances que j'ai des relations soignants-soignés, la plupart du temps, j'affirme que ce ne sont pas des relations très saines.
Même que dans le soins de certaines pathologies (comme l'anorexie par exemple), on provoque une coupure, un éloignement de la famille, cela fait partie du soin. Je répète que souvent, on souhaite "aider", ou soigner un proche, et nos maladresses peuvent retarder le soin réel.
Quand un proche souffre d'une maladie physiologique, comme du diabète par exemple, il ne viendrait pas à l'idée d'un proche de s'improviser médecin, et de concocter des recettes douteuses pour le soigner. Pourquoi en serait-il autrement des maladies mentales, ou autres troubles psychiques?
-> "On ne remplacera jamais un médecin ou un psychologue, mais il est possible d'associer une aide extérieur et le soutien moral d'un proche. "
Ça je suis tout à fait d'accord.
Merci pour ton point de vue, cette discussion est très constructive je trouve,
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Aloès littéraire et modératrice de Santé Psy (non médecin) |