Modifié le 02-02-05 à 17:42 (GMT)Modifié le 02-02-05 à 17:37 (GMT)
Bonjour,
""Les anti-dépresseurs ne donnent pas de dépendance.""
Je ne suis pas sûr que l'on puisse faire une telle affirmation. Si on cherche dans le dictionnaire hachette, on trouve: état d'une personne, d'une chose, qui dépend d'un autre.
Dans le sens médical, ici, c'est pour aller mieux, n'est-ce pas. Loin de moi l'idée de comparer les AD aux cigarettes ou autres choses plus graves, la dépendance souligne l'idée que pour entretenir un état plus ou moins constant (se sentir zen par la nicotine par exemple), il faut prendre régulièrement quelque chose. Et que si on l'arrête, il y aura un effet de manque qui s'en ressentira, mettant la personne dans un état très désagréable qui n'était pas celui dans lequel elle était au moment de la prise de cette substance.
Ainsi, si une substance comme un médicament léger est désigné pour n'induire aucune dépendance après la guérison, cela signifie qu'il n'y aura pas, normalement, si le sujet est réellement guéri (dans le cas d'un trouble dépressif, que les causes en auront été déterminées et que le travail fait sur un certain temps avec l'aide des médicaments aura permis cette guérison), d'effets indésirables qui se produiront, ou si légers qu'ils ne seront pas une torture pour celui qui est guéri de se sentir contraint à continuer à prendre ces médicaments même s'il est guéri, n'est-ce pas?
Or, on peut lire dans des magazines de vulgarisation psy mais cependant très sérieux (je pense à psychologies magazine, que je considère très sérieux, sauf erreur de ma part), qu'il n'est pas exceptionnel que des personnes prenant des antidépresseurs forts souffriraient d'effets secondaires très forts (nausées, maux de tête, courants électriques vrillant le crâne, interdisant toute vie normale, suées, tremblements, manifestation d'anxiété, etc.) Anna, interviewée dans le livre de Guy Huguet, essaie depuis 10 ans d'arrêter mais en vain, les effets secondaires étant trop forts pour elle pour avoir une vie normale.
Sur 25% des utilisateurs d'un antidépresseur connu (dont je ne citerai pas le nom ici car je ne veux pas être responsable de l'influence d'un message comme le mien provoquant l'arrêt de prise de cet AD par certaines personnes le lisant), quelques-uns se trouvent dans l'incapacité totale d'arrêter. Les cas dramatiques sont dits minoritaires, mais ils existent.
Peut-être qu'effets secondaires liés à l'arrêt de prise d'une substance et dépendance sont des termes différents et que je me trompe, mais je pense que lorsqu'on dit d'un médicament qu'il n'induit pas de dépendance, cela signifie qu'en l'arrêtant, on ne doit pas se sentir brusquement si mal quelques heures ou quelques jours après, alors qu'on est là en période de sevrage. D'ailleurs, sur la notice de mon AD, il est dit qu'il ne faut pas arrêter brusquement (mais cela a déjà été dit dans cette discussion) sous risque de sevrage et que malgré tout, des effets du sevrage pouvaient apparaître.
Je me pose une question: le fait qu'il y ait un sevrage si progressif à faire et entraînant malgré tout l'apparition d'effets secondaires n'est-il pas significatif qu'il induit une dépendance? Pour moi, la vitamine C n'induit pas de dépendance si on en prend que deux-trois mois. Si on se met à en prendre plusieurs mois, notre corps en devient dépendant et nous sommes obligés de continuer à en prendre en diminuant les doses pour que les choses reviennent à la normale (dixit un de mes anciens professeurs de biologie de deug).
Le fait que le corps réagisse si mal quand on diminue ce médicament n'est-il pas le signe que les AD, réputés pour ne pas induire de dépendance, en induiraient cependant une?
A méditer je pense.
Amitiés,
John