Bonjour,J'ai lu et relu ton message et je suis troublées car je me suis reconnue. Du moins, je me suis reconnue il y a 2 ans.
Aujourd'hui, je vais bien. Après être descendue au plus bas, j'ai fini par accepter mon mal-être. Ensuite,, je l'ai dépassé.
En résumé, entre décembre 2002 et janvier 2003, j'ai perdu mon travail (licenciement) mon ami (, (il m'a quitté), ma maison (je suis partie)... et mon chat (il est mort).. . J'était au bout du rouleau. Je me suis comportée de façon affreuse, jouant du chantage affectif, me détruisant en surdosant mes médicaments, en buvant beaucoup... Je voulais qu'on s'occupe de moi, qu'on me plaigne... Je ne supportais pas que cela ne marche pas comme je l'entendais. Je vivais tout comme une immense injustice contre moi-même. J'en voulais à la terre entière. J'avais l'impression que toutes mes batailles étaient vaines. Et puis, j'ai demandé à être internée. Je voulais me couper du monde pour reprendre mon souffle car je devenais folle... Je ne supportais plus ma vie, je ne me supportais plus, ce n'étais pas ce que je voulais. Pendant un mois, je me suis reposée. J'en avais besoin, trop de stress, trop de combats...
J'ai repris chaque point de mon mal-être à la source et j'ai réalisé que j'étais la première responsable de mon malheur. J'ai accepté que je n'étais pas bien dans mon travail et que le licenciement avait été une bénédiction. J'aime mon métier par dessus tout, mais pas la société pour laquelle je travaillais.
Pareil pour ma séparation, mon ami était aussi perdu que moi. Notre relation, qui a duré près de 6 ans, était digne des "Liaisons dangereuses". Nous avons mis plus de 2 ans à nous séparer. Un jour j'ai compris que ce n'était pas l'idée que je me faisais du couple, que, là non plus, ce n'était pas ce que je voulais. En fait, si c'est lui qui m'a quitté, c'est moi qui suis partie. Cela a aussi été un vrai soulagement.
Je me suis dépouillée du superflu. J'ai réfléchi avant de prendre la moindre décision, pesant le pour et le contre. Petit à petit, dès qu'un point négatif apparaissait, je rompais, partais quittais.J'ai rompu avec ma famille car elle me faisait du mal, certains de mes amis qui me tiraient vers le bas...
Petit à petit j'ai eu soif de bien-être, de lumière… Il m'aura fallut un an, tout 2003, pour reprendre confiance. Un an de vrai traversée du désert pour renaître à moi-même.
Je suis toujours fragile, j'ai encore de la colère en moi, mais je suis heureuse. J'ai accepté mes faiblesses, mes parts d'ombre, elles font partie de moi. Je me suis réconciliée avec moi-même.
Ce n'a pas été facile. J'ai été diagnostiquée dépressive enfant, mes premiers cachets à 13 ans.. Mais j'y suis arrivée.
Aujourd'hui, une seule chose m'importe : être en accord avec moi-même.
Je ne t'apporte aucune solution, j'espère seulement un peu d'espoir : celui d'aller mieux…
Tu as fait, je pense, le plus difficile, coucher sur papier et reconnaître tes faiblesses. La suite, même si elle fait peur, est aussi la plus simple.
Je te souhaite bon courage,
Stéphanie