Bonjour,Moi, ça ne va pas plaire aux médecins, c'est d'abord ma mère qui m'a informé de ma schizophrénie. Mon psy le lui avait dit, car nous avions le même psychatre. Et puis j'ai mené mon enquête, comme toi rose_noire. Mais à ce moment là, je délirais pas mal, la fait de lire des bouquins sur la schizophrénie me faisait délirer encore plus.
Je suis resté plusieurs années sans voir de psychiatre ( mais jen ai vu un lors de mes premières crises ). Mon généraliste me prescrivait du tranxène ou du xanax, mais il insistait souvent pour que je prenne du Zyprexa. A l'époque, je n'avais aucune confiance en la médecine, je savais que le zyprexa était un neuroleptique et je ne voulais pas admettre que j'étais malade. Ma mère me tenait un discours, mon généraliste ne voulait pas me répondre quand je lui demandais ce que j'avais.
Et puis j'ai fini par voir un psychiatre, et il n'a pas hésité à me dire que j'étais schizophrène. Je m'étais un peu confier à lui, il a du voir que j'étais près à collaborer, et puis il savait que je m'attendais à ce diagnostic. A ce moment là, je ne m'intéressais plus à ce que pouvait signifier " être un schizophrène ". Encore aujourd'hui d'ailleurs. Je fais comme Pandore, je ne veux pas en savoir plus. Quel est le type de schizophrénie dont je suis atteint ? ça m'est égal, je veux vivre, sortir de mon isolement, avoir des amis, prendre du plaisir dans ce que je fais.
J'ai véritablement entamé une analyse. Avec ce psychiatre, la règle ( qu'il a fixé lui-même ) est que je me confie, sans que j'attende des informations de sa part. C'est marrant, il n'a pas voulu que je m'allonge, ou que je le regarde. Il faut que je sois de travers. ça correspond aux précautions à prendre quand un schizophrène entame une analyse. Je le lui ai fait remarquer, il ne m'a pas répondu. Bon, il est psychanalyste après tout, et comme il dit souvent, je suis là pour me confier, pas pour m'informer.
L'autre psychiatre que je vois m'a confirmé le diagnostic de schizophrénie, très clairement. Avec lui, je peux poser des questions, mais nous parlons par exemple de ma réinsertion sociale, et puis il me prescrit mon traitement.
J'ai réclamé mes dossiers médicaux aussi, mais il n'y avait pas encore de diagnostic précis. " Troubles schizo-affectifs ", " rationnalisme morbide ", associés à d'autres symptômes. Maintenant, je n'ai pas encore demandé tous mes dossiers médicaux lors de mes hospitalisations. J'y ai renoncé, je trouve que ce comportement relève de la pathologie. Le diagnostic a été posé, je peux désormais me tourner vers autre chose, mon avenir professionnel par exemple. ça soulage, je te comprends rose_noire. Apprendre formellement que l'on a tel type de pathologie m'a permis de penser à autre chose. A une époque, je ne vivais que pour savoir ce que j'avais. Maintenant, je réfléchis à la meilleure façon de m'adapter.
Felipe.