Bonjour Philippe. Vous ne me connaissez pas, et quoi que vous pensiez je crois avoir une certaine connaissance des malades vous allez comprendre par la suite. Je suis un peu long, mais ça vaut le détour.
Je vous trouve bien arrogant dans votre réponse, " je dois la fermer, " dites- vous, un forum, c'est bien pour exprimer sa pensée du moment que l'on reste correct, ce n'est pas pour cela que je suis un "Zèbre". (Tournez 3 fois votre plume dans l'encrier avant d'écrire).
J'ai 78 ans, avec mon épouse nous avons élevé 4 enfants dont une trisomique 21. Nous n'avons jamais couru systématiquement chez les spécialistes.
Mon épouse a accouché la 4e fois dans une clinique importate à Argenteuil. A la naissance, les médecins, les sages-femmes sont venu regarder le bébé sous toutes les faces et ne nous ont rien dit, eux ils savaient !! Le médecin de famille qui nous suivait n'a rien dit non plus quand nous lui avons fait remarquer que notre fille avait du retard, "vous verrez, ça s'arrangera vers 6 ans" la bonne blague !! à 3 ans elle ne marchait pas encore.
Nous étions, entre temps, partis en Anjou pour mon travail, et le géné que nous consultions n'a rien dit non plus. Des amis nous ont conseillé de voir un pédiâtre qui a de suite vu de quoi il s'agissait. Notre fille a fait l'objet d'un des 1er cariotypes fait à Angers ce qui a confirmé le diagnostic du pédiâtre. (1967)
Etant de retour dans la RP( 1970) mon épouse a eu une maladie de Hotchquing. Elle avait des oedèmes de la face au lever, notre géné étant en congé, nous en avons consulté un autre qui nous a envoyé chez un alergologue, qui changeait le traitement tous les 8 jours sans succès. Voyant que rien ne s'améliorait, nous avons revu notre médecin habituel qui a pensé à un pb de thiroïde et nous a envoyés à Cochin voir le Pr. B. Les médecins voulaient hospitaliser ma femme aussitôt, mais elle est entrée 2 jours après et après un mois d'examens, une bioptie et une lymphographie ils ont trouvé la cause du mal. Elle a eu droit à la chimio, et à de la radiothérapie. Sur les radios des poumons, ont voyait une multitude de ganglions. Elle est restée à Cochin 6 mois, puis a été en clinique, puis est rentrée à la maison, elle allait 2 fois par semaine à Cochin pour sa chimio. Enfin elle s'en est tiré, elle avait 40 ans.
Il y a environ 3 ans, depuis plusieurs mois ma femme se plaignait d'essouflements, elle ne pouvait pas marcher sans s'arrêter tous les 50 m, notre géné (encore un autre, nous étions reparti en province) ne nous a pas prescrit de spésialiste. C'est un ami qui avait des pb respiratoires qui nous a indiqué son pneumologue. Après 6 mois de traitement, il a mis mon épouse sous oxygène, d'abord la nuit. Je vous précise qu'à chaque visite nous avons demandé un courrier pour le généraliste afin qu'il soit au courant des évènements. J'ai soigné mon épouse pendant 2 ans 1/2 elle a eu plusieurs fois des évanouissements, je l'ai à chaque fois rattrapée en augmentant le débit d'oxygène qui est passé de 3l/Mn la nuit à 6l/Mn en continu. Au mois de juillet 02, un matin, elle s'est étalé dans le couloir, le sang pissait de son nez et elle ralait, ayant du mal à respirer, j'ai réagi aussitôt, augmentation l'oxigène, coalgan pour stoper les seignements du nez provoqués par la monture des lunettes ( elle était sous sintron depuis 4 ans, suite à une Phlébite) j'ai appelé les pompiers pour la remettre au lit (95k), et le médecin le plus proche, (notre habituel étant en congé). Celui-ci lui a conseillé de se faire hospitaliser, ce qu'elle a refusé. 2 jours après, elle s'est rendu compte que c'était préférable, elle a bien fait, elle est partie dans le service du pneumo qui la suivait. Les analyses ont permis de voir chez elle une anémie sévère sans doute à l'origine de sa chute , en 2 semaines elle a eu 2 transfusions (2 X 2 poches) puis elle est rentrée à la maison avec un traitement de plus pour manque de fer. Le dim 29 déc, nous avons fait un repas de famille, tout semblait bien aller. Le lundi, ayant mal au ventre notre médecin habituel est venu et l'a soignée pour une gastro. Mardi matin elle s'est réveillée après une mauvaise nuit, elle avait froid et tremblait comme une feuille, elle ne voulait pas revoir le médecin, à qui j'ai quand même demandé de venir à 14 heures. Après auscultation, il lui a trouvé un peu d'infection au niveau d'un poumon et a ordonné 1 antibio. Le matin elle n'a pas pu prendre sa douche avec l'infirmière.
Le soir elle est allée aux WC et j'ai dû intervenir comme pour un bébé et lui faire une toilette, ensuite je l'ai accompagnée à son lit sur lequel elle s'est effondrée en ayant les mêmes symptomes qu'en juillet, étouffements et râles. J'ai aussitôt passé l'oxygène à 12 L/Mn et appelé le SAMU. Ils sont arrivé rapidement, à 20 heures ils étaient là. L'urgentiste m'a dit que j'avais eu le bon réflexe, avec sa collègue ils ont pratiquez aux premiers examens et puis l'ont dirigée sur l'hôpital où elle avait été soignée en juillet. Ils sont partis à 21 heures me disant qu'il était inutile d'aller avec eux, je devais téléphoner à 23 heures pour demander des nouvelles. Elle reposait et tout semblait aller. Le lendememain 1 janv quand j'ai appelé à 9 heures 30, l'infirmière m'a passé l'interne de service qui m'a annoncé qu'elle s'était éteinte sans souffrir à 9 heures.
J'ai la consiance tranquile, ma chère épouse ne m'a pas claquée entre les mains, j'ai fait le maximum pour la sauver, sinon, je crois que j'aurais culpabilisé.
Je m'excuse d'avoir été aussi long, je veux vous montrer qu'à l'inverse de votre jugement, je peux parler, je ne suis pas un hurluberlu ou un zèbre, je crois en avoir assez vu pour savoir comment ça se passe.
Actuellement, étant seul, je peux m'occuper de moi qui souffre du dos depuis 2 ans 1/2, j'explique mon cas sur le forum spondylo… je ne vais pas me répéter. Vous verrez que comme beaucoup j'ai été l'objet de soins par mon généraliste qui m'a envoyé à un rumato qui n'a pas fait mieux et c'est un ami qui a eu des pb plus graves que moi qui m'a aiguillé vers le spécialiste qui l'a réparé.
Si je vais chez un de ces praticiens, je leur demande à chaque fois un courrier pour mon médecin de ville afin qu'il soit au courant et si l'un d'eux me donne quelque chose qui ne me convient pas je vois avec lui les changements à effectuer, ce que j'ai fait dernièrement, on a remplacé 2 médicaments par 1 et supprimé 1 autre. ( petits pb cardio).
Sans rancune, je vous salut.
Yves Jean