Bonjour,Auparavant, j'étais comme beaucoup de monde, une personne qui cherchait à éviter les conflits. C'était mode et bon ton. Et de plus, c'est ce que l'on m'avait inculqué dans mon éducation. "Sois sage et tais toi". Ne jamais mettre un mot plus haut que l'autre, et l'évitement plutôt que la confrontation, lors de désaccord.
Mes parents viennent tous deux de famille pour lesquelles, certains conflits importants, ont poussé leur famille respectives à s'entredéchirer. Donc, c'était une règle sacrée dans la maison, l'évitement des conflits. Ils étaient donc vus telles de petites bêtes noires, infectes, qui pouvaient vous gruger jusqu'à la moëlle des os. De grands tabous.
Dans mon chemin de vie, j'ai rencontré des gens qui m'ont parlé d'affirmation de soi. Et qu'il était normal, de ne pas toujours penser comme les autres, et de l'exprimer. Que nous en avions le droit. Secrètement, après avoir passé des années à observer tout un chacun sans rien dire, ce fut pour moi une étincelle, et si j'essayais? Entre le discours et l'application, il s'est passé de nombreuses années, et quelques thérapies.
J'ai surtout commencé à le faire sur le net, dans des salles de discussions (des chats). Histoire d'expérimenter. J'ai alors pu constater deux phénomènes. Exprimer un point de vue qui diffère, génère parfois, de la houle. Il y a des gens qui nous appréciaient, qui tout à coup, ne nous apprécient plus autant. Ce sont en général, ceux-là même, qui ont du mal à tolérer les conflits, et qui les évitent. D'autres gens au contraire, que nous laissions plutôt indifférents, se mettent à nous parler, et j'ai fini par développer des liens, des correspondances intéressantes, passionnantes, avec des gens de vives personnalités.
Une manière de dire, que ça éloignait de moi certaines personnes, que j'avais plus ou moins envie de toute manière de concerver dans mon entourage, et que cela attirait des personnes qui me convenaient mieux, à moi, à mon évolution, mes apprentissages, et pour le simple plaisir.
Je me faisais "aimer" par moins de monde, mais les personnes qui "m'aimaient" pour moi, se sont mis à m'aimer d'avantage, à m'apprécier pour ce que je suis, avec toutes mes colorations, et non pas pour une quelconque image statique.
Le problème quand on commence à s'affirmer, surtout dans des discussion qui peuvent apporter des conflits, c'est que bien des gens entretiennent le mythe que: si j'accepte de discuter dans des discussion à polémiques, forcément, je suis quelqu'un qui cherche les conflits, le trouble. Affirmer cela est un grand manque de nuance. Il y a en effet, des personnes, qui recherchent le conflit, et même le sèment volontairement sur leur route, c'est un plaisir pour eux.
Mais tous ceux qui participent à des discussions difficiles, ne sont pas forcément ainsi. Car cela demande du courage, d'oser dire et d'oser se dire. Dans une discussion où les discours sont déjà enflammés. Beaucoup n'oseront pas, justement pour éviter d'augmenter le conflit, ou pour éviter d'être eux-même agressés.
-> "C'est pour cette raison que j'hésite à intervenir, mais quand j'interviens, ça passe mal vis à vis des autres, et ça n'est pas mon but, donc y a encore du boulot."
Même si j'ai une grande gueule dans certaines discussions, moi aussi j'hésite à intervenir, même plus souvent qu'il ne semble. Même si ma prose semble élaborée et solide comme le roc, il m'arrive de trembler, et d'avoir peur des autres. Surtout, sur le net, derrière un écran, il est facile de se méprendre sur l'autre, personne n'est là pour voir les réactions et les conséquences de certains mots, certaines tournures de discussion, derrière la prose solidement posée.
Quand j'interviens, mon but n'est pas non plus de soulever les foules, ni d'alimenter la colère où encore de blesser autrui. C'est uniquement d'exprimer un point de vue, une opinion, selon mes sensibilités. Parfois je manque peut-être de délicatesse, ou de discernement, dans mes manières de dire, parfois c'est l'autre qui en manque aussi, à mon égard. Parfois, malgré les meilleurs intentions du monde, dans la foulée et les émotions, les interprétations et les accusation fusent. C'est un peu dommage, et cela bloque toute possibilité de dialogue. Mais parfois ça passe, et tous finissent par tirer leur épingle du jeu.
-> "je fais ce que j'ai à faire, avant j'hésite un maximum, et les réactions me perturbent bien sûr, on n'est pas insensible, heureusement. Donc après, on se sent incomprise, donc on finit par la fermer. Et ça n'avance pas le schmilblik.
Ce que je trouve difficile, c'est de savoir communiquer, aux autres, de ne pas se laisser tromper, par la force de caractère de certaines, et par la solidité de l'affirmation de leurs propos. Pour reprendre votre phrase, c'est difficile de trouver le milieu entre dire, ou ne pas dire. Et nous sommes, pour la plupart en tout les cas
tous et toutes humain(e)s et sensibles, à divers degrés.
J'ai fait le petit test, et j'aime bien certaines de leurs réponses:
"Vous savez néanmoins qu'il ne faut pas en abuser, et que les altercations sont justifiées uniquement lorsque qu'il s'agit de défendre un point de vue qui vous tient à cœur."
j'aime bien aussi celle-la:
"Vous vous sentez ainsi obligé d'intervenir lorsque les protagonistes s'enlisent dans l'incompréhension mutuelle. Attention pourtant à ne pas en faire trop : vous risquez de les voir se retournez contre vous, et vous feriez alors les frais de votre altruisme exacerbé."
Bonne fin de journée,
Aloès