Bonjour, je viens vider mon sac.Si mon père ne va pas bien, c'est parce qu'il ne fait pas ci, qu'il fait trop ça.
Si moi je ne vais pas bien, c'est parce que je suis une tête de cochon, je n'ai qu'à voir un psy, prendre des médicaments.
C'est à dire que les médecins sont comme la majorité des gens qui ne connaissent pas personnellement la maladie : face à la souffrance, ils rejettent la faute sur le malade. "traitement mal pris, régime non observé", et pour finir, la phrase qui tue "mauvaise hygiène de vie".
De guerre lasse j'ai annulé le RV avec mon médecin à moi (que pourtant j'aime bien), parce que je sais que je vais me faire engueuler une fois de plus.
Parfois, je me dis que le malade est en quelque sorte un soldat qui se bat contre la maladie. Le médecin, c'est l'officier qui donne des ordes, qui connait les stratégies.
Si l'officier accuse le soldat tout le temps, le soldat y'a un moment où il en a marre de se battre pour des prunes.
Pfff franchement, là, je vais laisser tomber.
Je m'attendais à ce qu'elle veuille revoir mon père, pour adapter son traitement, lui prescrire de l'insuline de façon plus ponctuelle dans la journée. C'est bien simple : elle m'a parlé comme si j'étais une grosse conne complètement débile. "ce qui compte, c'est de noter sur un carnet".
Et si mon père se brise le crâne en tombant, ça compte pas ?
"ah mais la glycémie c'est plus compliqué que ça". Elle pense quoi ? Que je ne sais pas lire un graphique ? Que je n'ai pas pigé l'histoire des pics d'insuline après les repas ? Les variations du taux de sucre, l'influence des médicaments etc...
Pfff je peux vous dire que si y'a du bluff dans certains métiers, les médecins ne sont pas en reste. Que de la gueule.
Cécile