Bonsoir, >Est-il si dégradant (pour un médecin, ou tout autre métier relevant
>d'un rapport humain)d'avouer que l'on souhaite demander un autre avis
>à un confrère?
Le problème n'est pas là. Le problème est de savoir où s'arrête notre compétence. Votre médecin devait penser dominer la situation. Il ne savait pas qu'il ne savait pas.
Atoute m'apporte beaucoup car il m'oblige à répondre à des questions que je ne me pose pas. Et si je dis une bêtise, il y a toujours (ou presque) quelqu'un pour me le faire observer.
Dans notre métier, nous travaillons de façon totalement isolée, nous "révisons" ce dont nous avons envie. Si je vois un article sur la sciatique au milieu des centaines d'articles à lire, je vais me dire : "Ça, je connais" et passer à autre chose. Comment puis-je m'apercevoir qu'en fait j'ai oublié pas mal de choses et retenus quelques autres de travers ?
Il faut que la société exige des médecins qu'ils soient évalués régulièrement. Mais il faut aussi qu'elle leur en donne les moyens. Après mes quatre vingts heures de travail de la semaine dernière, vous comprendrez aisément que je n'avais pas envie de lire l'Encyclopédie Médicale Illustrée ou d'aller passer la soirée à écouter un "grand" professeur me raconter les dernières nouvelles hypothalamo-pituitaires.
Nous avons tous des lacunes. Nous le savons. Mais où sont elles ?
 | Philippe, médecin à la campagne |