>Dans ce cas, face à un symptôme isolé et peu évocateur
>:
>
>- Je ne parle pas de SEP à mon patient
>- S'il me parle de SEP, je nie totalement cette éventualité
>et mets tout mon poids dans cette dénégation.Je comprends bien votre raisonnement mais n'est pas pire? En plus de gérer les questions (car même sans nommer une maladie ou une autre il faut bien justifier que l'on remue ciel et terre), il faut gérer la peur de l'inconnu qui est, à mon avis, pire. Surtout avec Google où n'importe qui peut lancer une recherche avec des mots clés.
Le neurologue a pris votre tactique et du coup, je me suis beaucoup creusée pour trouver des paroles à lui donner pour qu'il me les retourne. J'ai trouvé le stress. Je pense que, du coup, notre façon de communiquer n'étais pas claire ("Mme X nous pose spontanément, de façon insistante et répétée, la question d'un éventuel problème 'psycho-somatique' selon ses propres termes. Bien entendu, il est extrèmement difficile de répondre à cette question en présence d'éléments aussi objectifs qu'un signe de Babinski.") Au mieux cette matraquage l'a passablement énérvé, au pire elle aurait pu brouiller les cartes.
Le généraliste a répondu à ma question (je l'avais en fait appellé pour entendre "Non" et étais surprise par une pause déjà suffisante pour constituer une réponse) et a eu la patience de m'accompagner pendant la phase angoissante de questionnement à la fin de laquelle j'avais totalement intégré le principe d'une "possibilité parmi d'autres". (J'ai d'ailleurs passé un été sublime, et vous?
) Cette relation de confiance m'a énormément rassurée.
>Soit j'ai raison, mon patient n'a pas de SEP et il
>a été rassuré.
>
>Soit j'ai tort, il a passé quelques mois ou années rassuré
>puis il démarre vraiment une SEP (dont le pronostic est
>identique). Bien sûr, je passe pour un imbécile, mais cela
>n'a pas grande importance.
C'est ce que j'aime bien dans ce forum. C'est parfois assez rude mais toujours empreinte d'humanisme.
J'admire le désir d'épargner la tracasserie à quelqu'un mais me demande si la franchise n'est pas la voie la plus difficle mais aussi la plus juste.
Puis-je reposer ma question? Comment se définit-elle la relation soignant-soigné dans les machins à rallonge sans diagnostique ou en cours de diagnostique? Comment faire pour ne pas "user" le soignant?
Merci du dialogue fertile,
JB