Bonjour,Ce n'est pas un coup de gueule car mon éducation m'a appris à contenir mes coups de gueule. C'est peut-être dommage. Comme il n'y a pas de forum pour les gens qui ne poussent pas de coup de gueule à cause de leur éducation, je me permets de poster quand même ici.
Suis-je donc la seule ?
La seule à vivre avec une personne malade ?
La seule à ne pas gérer ça comme il faudrait ?
La seule à toujours avoir un train de retard sur les évènements ?
La seule à me jeter sur les analyses de sang comme un aigle sur sa proie ?
La seule à me ruer sur internet, à y passer des journées à la recherche d'informations sur une maladie, pour être certaine d'avoir fait tout ce qui est en mon possible ?
La seule à avoir imprimé un dossier de 200 pages sur le diabête (que je
n'ai jamais lu) ?
La seule à tourner deux heures, l'estomac noué, autour du téléphone "j'appelle le médecin ou je ne l'appelle pas ?"
La seule à penser de façon réccurente à la mort, la guérison, l'hopital ?
La seule à faire des associations d'idées un rapides, parfois complètement débiles, sur les causes de la maladie ?
La seule à me culpabiliser de ce que je n'ai pas fait, à songer à ce que j'aurais dû faire, ce qu'il faudra que je fasse ?
La seule à guetter les moindres signes de changement et à tout interprêter de manière exagérée. "Il s'est levé ? C'est qu'il va guérir. Il a poussé un soupir ? Peut-être est-ce l'agonie."
La seule à vivre à la limite de la superstition "si je vais au cinéma, ça va lui porter malheur"
La seule à croire qu'un pot de gelée royale ou qu'une cuillérée de baume du lapin du Chili vont faire disparaître la maladie ?
La seule à ne pas arriver à me concentrer au travail ?
La seule à ne pas pouvoir programmer l'avenir même proche ?
La seule à empoisonner l'existence de mon médecin avec mes réactions inadaptées, injustifiées, envahissantes ?
La seule à culpabiliser d'être trop possessive, trop affective, trop inquiète, trop présente, interventionniste...
Mais alors ils font comment, les autres ?
Cécile