Coucou Pandore,Je vois que c'est un sujet qui te passionne. Alors je réponds aux questions que tu me soulèves:
"Bien sûr qu'il existe ce genre de cas de psychanalyse interminable, mais est-ce la majorité des cas ?"
Dans mon message initial, je n'apportais pas une information appuyée par des statistiques, à grande échelle, mais une expérience personnelle d'avoir cotoyée plusieurs personnes ayant été en cure analytique pendant plusieurs années. Je ne cherchais pas à extrapoler, exporter, ni à généraliser à partir de ma maigre expérience en ce domaine.
Autrement, quant à savoir si c'est la majorité des cas ou non, je n'en ai franchement aucune idée et je ne prétends pas le contraire. Il serait intéressant de trouver des statistiques de réussite ou non, à propos des psychanalyses au long cours. Mais encore là, j'ignore si c'est quelque chose qui a été fait, et sur quel critères ou évaluation se baser pour évaluer ces cures.
Sinon, à plus petite échelle, il serait intéressant d'avoir des témoignages de personnes qui ont réellement profité dans leur vie, d'une psychanalyse aussi longue. C'est-à-dire qu'au delà des associations d'idées et d'une meilleure compréhension du fameux "pourquoi" ils agissent comme ceci et comme cela, d'apprendre (ou non) s'ils ont réellement réussis à aménager des défenses psychiques plus adaptées et moins souffrantes, dans la vie de tous les jours. Il serait intéressant de voir ce que la psychanalyse, sur un long terme, leur a apporté. Car, toujours d'un point de vue personnel, je n'en connais pas pour qui ça a été réellement profitable. Surement qu'il y en a et ça serait intéressant d'avoir leur point de vue sur la chose.
"Et que sais-tu de l'état intérieur de ces personnes, comment jauger leurs symptômes et leurs souffrances ?"
Eh bien, quand ces personnes ont un mal de vivre tellement grand qu'elles expriment le souhait d'en finir régulièrement. Quand elles choisissent de vivre avec des personnes qui leur font violence et qu'elles continuent de valider ces choix tout en se plaignant de leur souffrances pendant des années. Quand elles m'expriment le fait qu'elles entendent leurs voisins de pallier les menacer par le biais d'ondes mentales à travers les murs. Voilà sur quoi je m'appuie pour affirmer que je constate des signes de souffrances psychiques importantes chez ces quelques personnes, malgré toutes ces années d'analyses. Quand à savoir ce qu'elles étaient avant, je l'ignore, car je ne les connaissaient pas avant leur analyses, mais si c'était pire, ça ne devait pas être joli joli.
"Et c'est pour cela qu'il est important à mon avis de ne pas opposer les thérapies entre elles, pour permettre à un malade qui n'aura pas progressé avec une méthode, d'en essayer une autre."
Je suis aussi de ton avis, en ce qui concerne le fait de ne pas opposer les thérapies entres elles. J'irais plus loin que ta pensée, en disant aussi, que ce qui n'a pas fonctionné avec un thérapeute, peut fonctionner avec un autre, même s'ils sont du même courant de pensée et qu'ils utilisent des méthodes semblables. L'alchimie entre deux personnes, même en ce qui concerne un thérapeute et un client, est à mon avis essentielle à la réussite d'une thérapie.
J'ai, par le passé, travaillé dans un métier de relation d'aide. Durant ma formation, les professeurs nous ont signalé avec insistance, que le premier et le principal outil de travail que nous avions pour travailler avec des personnes en difficultés, était soi-même. Bien avant les courant thérapeutiques, bien avant les écoles de pensées, et bien avant les techniques.
Il est aussi bien rare de nos jours, de rencontrer des thérapeutes qui n'utilisent des éléments que d'une seule école de pensée. Souvent, ils sont rattachés principalement à un courant de pensée, auxquels ils ajoutent en terme de plus value, d'autres techniques ou pensées empruntés à des écoles différentes.
On a qu'à penser aux thérapies pour les borderlines, comme tu connais bien le sujet, pour s'appercevoir que plusieurs des traitements de pointes pour traiter cette pathologie s'appuient sur plusieurs écoles de pensées (voir thérapie de Linehan, et aussi le livre "Réinventer sa vie" de Joung et Kolsko). Il en est de même pour les thérapies concernant les troubles alimentaires (un amalgame de thérapie comportementale, analytique et systémique).
Ceci dit, la psychanalyse demeure pour moi, une école théorique, qui a apporté beaucoup dans le développement de la psychologie et dont plusieurs éléments sont intéressants et encore actuels en thérapie. Mais utilisée pure et dure, j'ai un peu de mal à en voir les bénéfices.
Ceci dit, une opinion est portée à évoluer dans le temps, et selon les informations qui se grefferons dans ma connaissance actuelle des choses (qui est somme toute bien petite), j'évoluerai peut-être dans un sens comme dans l'autre, en ce qui a trait à la psychanalyse (pure et dure).
"(D'ailleurs ce matin mon mari m'a conseillé de commencer la construction d'une tour Eiffel en allumettes plutôt que de m'escrimer sur les forums)."
Dis-lui que de s'enflammer sur un forum est moins dangereux que d'enflammer une tour eiffel construite en allumettes.
Amitiés,
Aloès