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"thérapie comportementale décriée : votre avis ?"

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lenakasan (5 messages) Envoyer message email à: lenakasan Envoyer message privé à: lenakasan Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
06-09-04, 21:12  (GMT)
"thérapie comportementale décriée : votre avis ?"
Bonsoir,

je me renseigne actuellement sur les maladies mentales, et les moyens de les soigner.
j'ai croisé un jour une psychologue (j'ai appris qu'elle l'était au cours de la discussion), et nous avons parlé de la thérapie comportementale.
Elle m'a fait part de son avis, qui était assez négatif. Elle ne comprenait pas le fait que l'on tente de modifier le comportement des personnes. Cela sous entend pour elle qu'on les considère comme anormales et qu'on essaie de les remettre dans le droit chemin, comme si elles étaient déviantes. (ce terme est pour moi très désagréable, mais je pense qu'elle l'employait du point de vue médical, qui je pense, j'espère, n'est pas aussi péjoratif que dans le vocabulaire courant)
Cela sous tend selon elle une volonté de vouloir formater les gens, de les manipuler afin qu'ils soient conformes à ce que la société exige. Comme si tout le monde devait mesurer 1m80, ni plus ni moins.

Au delà de cet avis, j'ai lu un ou deux articles, et le discours tenu est qu'il s'agit grace à cette thérapie, de modifier les réflexes pour éviter les raisonnements qui mènent à l'angoisse ou la crise de panique par exemple. Ce qui semble très acceptable vu ainsi.

Cependant, je reste perplexe, et j'aimerais votre avis si cela vous intéresse et ou vous concerne de près ou de loin.

merci de votre attention !

lenakasan.

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  Liste des réponses à ce message

  Sujet     Auteur     Posté le:     ID  
 RE: thérapie comportementale décriée : votre avis ? Cafe_Sante 06-09-04 1
   RE: thérapie comportementale décriée : votre avis ? Pandore 06-09-04 2
       RE: thérapie comportementale décriée : votre avis ? D_Dupagne 06-09-04 4
       RE: thérapie comportementale décriée : votre avis ? Cafe_Sante 06-09-04 5
           RE: thérapie comportementale décriée : votre avis ? cilloux 06-09-04 6
               Un exemple concrêt... cilloux 07-09-04 7
                   RE: Un exemple concrêt... Aloes 07-09-04 15
                       RE: Un exemple concrêt... cilloux 07-09-04 17
                   RE: Un exemple concrêt... Cafe_Sante 07-09-04 19
           RE: thérapie comportementale décriée : votre avis ? Pandore 07-09-04 9
               RE: thérapie comportementale décriée : votre avis ? D_Dupagne 07-09-04 10
                   RE: thérapie comportementale décriée : votre avis ? Pandore 07-09-04 11
                       RE: thérapie comportementale décriée : votre avis ? Cafe_Sante 07-09-04 12
                       RE: thérapie comportementale décriée : votre avis ? D_Dupagne 07-09-04 24
                           RE: thérapie comportementale décriée : votre avis ? Pandore 08-09-04 25
   RE: thérapie comportementale décriée : votre avis ? Aloes 07-09-04 8
 RE: thérapie comportementale décriée : votre avis ? D_Dupagne 06-09-04 3
   RE: thérapie comportementale décriée : votre avis ? Pandore 07-09-04 13
       RE: thérapie comportementale décriée : votre avis ? Aloes 07-09-04 14
           RE: thérapie comportementale décriée : votre avis ? Aloes 07-09-04 16
               RE: thérapie comportementale décriée : votre avis ? Pandore 07-09-04 18
                   RE: thérapie comportementale décriée : votre avis ? Aloes 07-09-04 20
 Ma petite réflexion Giulia 07-09-04 21
   RE: Ma petite réflexion Pandore 07-09-04 22
       RE: Ma petite réflexion Giulia 07-09-04 23
           Thérapies comportementales : leurs indications Pandore 15-10-04 26

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Texte des réponses

Cafe_Sante (8965 messages) Envoyer message email à: Cafe_Sante Envoyer message privé à: Cafe_Sante Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
06-09-04, 22:29  (GMT)
1. "RE: thérapie comportementale décriée : votre avis ?"
Bonsoir,
J'ai déjà lu et entendu ce genre d'argument que je trouve totalement incompréhensible. Le but d'une thérapie, quelle qu'elle soit n'est pas de "normaliser" un comportement, mais de diminuer la souffrance de celui qui l'entreprend.

Qu'importe le moyen, du moment qu'il est efficace et non dangereux.

Certains psychanalystes disent que les les thérapies comportementales ne servent à rien puisque l'on a pas trouvé l'origine du traumatisme psychique et que donc on ne peut pas le guérir. Les faits montrent que les phobies et autres angoisses disparaissent parfois sans avoir demandé à Œdipe ce qu'il en pensait.

L'évaluation rigoureuse est plutôt en faveur des thérapies comportementales. La psychanalyse n'a pour l'instant rien prouvé et n'est donc qu'une religion (on y croit ou on n'y croit pas).
http://www.atoute.org/dcforum/DCForumID5/6797.html
http://vdrp.chez.tiscali.fr/psychanalyse.html
http://www.psychiatrie-und-ethik.de/infc/fr/La_Desinformation_des_Freudiens.htm
Philippe,
médecin à la campagne

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Pandore (1637 messages) Envoyer message email à: Pandore Envoyer message privé à: Pandore Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
06-09-04, 22:41  (GMT)
2. "RE: thérapie comportementale décriée : votre avis ?"
Bonsoir Philippe,

Encore une fois, je ne comprends pas votre réponse.

Ne pouvez-vous pas argumenter sur l'intérêt et le bénéfice des thérapies comportementales, qui sont certains et évidents pour certains malades et certains cas, sans pour autant tomber dans le dénigrement d'autres formes de thérapies ?

Je trouve votre réponse très à l'emporte-pièce, très peu scientifique, très peu rassurante pour les patients, très peu constructive...

De nombreux malades psychiques sont soignés actuellement par des thérapies analytiques, ou du psychodrame analytique, dans de très nombreux centres de soins, des cliniques, des hôpitaux. Croyez-vous que votre message va les encourager dans leur démarche de soin, est-ce que cela va les aider à installer une quelconque alliance thérapeutique avec leur thérapeute ?

Votre argument selon lequel la psychanalyse n'a pour l'instant rien prouvé est très contestable. Les thérapies qui ont été évaluées l'ont été... avec des "outils de mesure" qui ont été forgés spécialement pour elles. Il n'y a évidemment pas, et il n'y aura jamais, d'outil de mesure d'une démarche analytique, qui se fait sur du très long terme.

Philippe, je suis désolée de devoir vous le dire (mais je le dis quand même ), mais je trouve votre message complètement irresponsable de la part d'un médecin.

Cordialement,

Pandore

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D_Dupagne (14037 messages) Envoyer message email à: D_Dupagne Envoyer message privé à: D_Dupagne Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
06-09-04, 22:50  (GMT)
4. "RE: thérapie comportementale décriée : votre avis ?"
Bonjour Pandore,

Je vais laisser Philippe vous répondre s'il le souhaite, mais je voulais juste faire remarquer que le message initial relatait les dires d'une psychologue, sans doute freudienne, qui dénigrait fortement l'approche comportementale.
j'ai rédigé la brève réponse plus bas avant d'avoir lu les autres réactions (j'avais commencé à écrire et j'ai été voir un documentaire à la télévision).

Dr Dominique Dupagne

Administrateur du Forum

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Cafe_Sante (8965 messages) Envoyer message email à: Cafe_Sante Envoyer message privé à: Cafe_Sante Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
06-09-04, 23:04  (GMT)
5. "RE: thérapie comportementale décriée : votre avis ?"
Bonsoir Pandore,

>Philippe, je suis désolée de devoir vous le dire (mais je
>le dis quand même ), mais je trouve votre message
>complètement irresponsable de la part d'un médecin.
>

Je suis désolé, mais je pense que la psychanalyse (comme l'homéopathie) est de la fumisterie et les excuses d'outils non adaptés sont justement un des arguments (bidon) de non évaluation de ces thérapies.

Quand j'entends les raisonnements ineptes de "manipulations" et autre "formatage", mon sang ne fait qu'un tour. Je ne crois pas qu'il soit irresponsable de dénoncer les dogmes et les idées reçues.

Je connais quelques déprimés qui sont tout à fait soulagé par les prières et la confession. Faut il pour autant que je me convertisse au catholicisme ?

Philippe,
médecin à la campagne

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cilloux (2292 messages) Envoyer message email à: cilloux Envoyer message privé à: cilloux Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
06-09-04, 23:33  (GMT)
6. "RE: thérapie comportementale décriée : votre avis ?"
Modifié le 06-09-04 à 23:56  (GMT)

Bonsoir,

si quelqu'un souffre parce que son usine vient de déposer le bilan, la thérapie comportementale ne sert à rien. La psychanalyse non plus.

La thérapie comportementale, ça peut être utile pour quelqu'un qui a un comportement pathogène : quelqu'un qui mange n'importe quoi, qui dort n'importe quand, qui fréquente n'importe qui... et qui en souffre.

La religion, ça n'est pas un outil médical, c'est tout à fait autre chose.
C'est comme si on disait que l'amour des parents pour leurs enfants n'est qu'une question d'hormones et de synapses.
En tout cas, même via internet, je m'adresse à des personnes vivantes, et pas à des réactions chimiques.

Cécile

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cilloux (2292 messages) Envoyer message email à: cilloux Envoyer message privé à: cilloux Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
07-09-04, 00:02  (GMT)
7. "Un exemple concrêt..."
Au fait, vous en pensez quoi, de ça (recopié d'un forum de troubles alimentaires, une adolescente ou une jeune adulte) :

Ma psy m'a dit de me détacher de ma mère, de ne plus la voire même! en fait quand je ne ressentirais plus rien et que je serais totalement indifférente ça ira beaucoup mieux

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Aloes (653 messages) Envoyer message email à: Aloes Envoyer message privé à: Aloes Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
07-09-04, 15:41  (GMT)
15. "RE: Un exemple concrêt..."
Bonjour Cécile,

J'en pense surtout qu'il faut être prudent avant de juger de quoi que ce soit. Car il y a parfois une marge entre ce qu'un thérapeute dit, et ce que le patient comprends, interprète, et une marge entre ce qu'il retransmet à l'autre sur un forum, et ce que l'autre entends, en comprends et interprète lui-même. Une phrase sortie du contexte, peut prendre un tout autre sens, que celui qui lui a été donné au départ.

Bonne journée,

Aloès

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cilloux (2292 messages) Envoyer message email à: cilloux Envoyer message privé à: cilloux Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
07-09-04, 16:19  (GMT)
17. "RE: Un exemple concrêt..."
Oui, c'est très vrai

Merci Aloes

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Cafe_Sante (8965 messages) Envoyer message email à: Cafe_Sante Envoyer message privé à: Cafe_Sante Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
07-09-04, 18:04  (GMT)
19. "RE: Un exemple concrêt..."
Bonsoir,
>Ma psy m'a dit de me détacher de ma mère, de
>ne plus la voire même! en fait quand je ne
>ressentirais plus rien et que je serais totalement indifférente ça
>ira beaucoup mieux

La rupture (momentannée) avec le milieu familial est une des rares propositions thérapeutiques pour laquelle tous les thérapeutes s'occupant des TCA soient d'accord.
Philippe,
médecin à la campagne

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Pandore (1637 messages) Envoyer message email à: Pandore Envoyer message privé à: Pandore Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
07-09-04, 07:46  (GMT)
9. "RE: thérapie comportementale décriée : votre avis ?"
Modifié le 15-09-04 à 14:26  (GMT)

Philippe,

Vous dites "Quand j'entends les raisonnements ineptes de "manipulations" et autre "formatage", mon sang ne fait qu'un tour" eh bien là je suis complètement d'accord avec vous, mais si votre sang ne fait qu'un tour, alors pourquoi ne pas essayer de rédiger un message pour expliquer au lecteur ce que sont réellement les thérapies comportementales et/ou cognitives, qui sont effectivement tout-à-fait autre chose que cette image de reconditionnement à la Pavlov qui est véhiculée par les médias ?!

Pourquoi voulez-vous opposer deux formes de thérapie, qui en réalité, et pour peu qu'on creuse au-delà des apparences en allant se documenter, ne sont pas si éloignées qu'il y paraît au premier abord ?

Quant à vos digressions sur la religion, je les trouve complètement hors de propos sur un forum médical.

Quand on est affligé d'un problème psychique important, tout d'abord on est obligé de prendre l'offre de soins qui existe et qui est accessible. Il n'est pas toujours possible de faire réellement un choix dans les méthodes proposées par les thérapeutes si on est soigné en hôpital ou en dispensaire. D'autre part, sur toute une vie, je trouve que c'est une bonne stratégie, comme pour certaines maladies physiques qui sont longues à soigner, que d'essayer plusieurs approches et plusieurs sortes de thérapies. Il n'y a pas de contradiction, chaque thérapie peut améliorer un aspect de ces problèmes, qui sont extrêmement complexes. D'ailleurs c'est bien de signaler aussi qu'il existe encore d'autres formes de thérapies efficaces, dont on parle moins, et qui ne sont pas évaluées non plus, comme par exemple l'art-thérapie.

Votre comparaison avec l'homéopathie n'est pas convaincante non plus. On peut regretter que des malades se tournent vers l'homéopathie quand cela leur fait prendre des risques importants, en leur faisant abandonner un traitement allopathique efficace. Pour ce qui est des psychothérapies quelles qu'elles soient, elles sont la plupart du temps proposées aux malades en appoint d'un traitement médicamenteux et d'un suivi psychiatrique, et pas en remplacement.

Dr Dupagne,

Vous dites "Passer des années à essayer de comprendre pourquoi ils sont comme cela n'est pas toujours indispensable et d'ailleurs pas toujours possible". L'idée qu'une thérapie analytique ou une psychanalyse, consiste à essayer de trouver des causes cachées, ou des traumatismes enfouis je ne sais où, est une autre idée simpliste et complètement réductrice. Ces thérapies sont bien autre chose que cela. Il s'agit davantage d'un travail visant (entre autres) à se retrouver soi-même, à retrouver une cohérence interne, et à développer de nouvelles défenses psychiques plus efficaces.

Aloès,

Tu parles de personnes qui ont fait 7, 10 ou 15 ans de psychanalyse. Bien sûr qu'il existe ce genre de cas de psychanalyse interminable, mais est-ce la majorité des cas ? je ne le crois pas. Et que sais-tu de l'état intérieur de ces personnes, comment jauger leurs symptômes et leurs souffrances ? Comment évaluer leur progression ? Comment savoir ce qu'aurait été leur vie autrement ? C'est bien hasardeux... Et puis il faut aussi ne pas avoir peur de le dire, il y a des personnes qui ne pourront pas tirer de bénéfice d'une psychanalyse ou d'une thérapie analytique parce qu'au bout d'un certain temps, il ne se passe rien en eux, soit qu'ils n'ont pas "d'insight" (compréhension soudaine), soit que leur compréhension n'entraîne chez eux aucun changement. C'est là que c'est bien difficile parfois pour le psychanalyste de faire comprendre à son patient qu'il ne peut pas faire grand chose pour lui, et c'est là qu'il y a un risque d'enlisement. Et c'est pour cela qu'il est important à mon avis de ne pas opposer les thérapies entre elles, pour permettre à un malade qui n'aura pas progressé avec une méthode, d'en essayer une autre.

Bon, il est temps que je parte au travail, je vous remercie tous, je suis déjà épuisée à 7 h 45.

Cordialement,

Pandore

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D_Dupagne (14037 messages) Envoyer message email à: D_Dupagne Envoyer message privé à: D_Dupagne Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
07-09-04, 08:20  (GMT)
10. "RE: thérapie comportementale décriée : votre avis ?"
Dr Dupagne,

Vous dites "Passer des années à essayer de comprendre pourquoi ils sont comme cela n'est pas toujours indispensable et d'ailleurs pas toujours possible". L'idée qu'une thérapie analytique ou une psychanalyse, consiste à essayer de trouver des causes cachées, ou des traumatismes enfouis je ne sais où, est une autre idée simpliste et complètement réductrice. Ces thérapies sont bien autre chose que cela. Il s'agit davantage d'un travail visant (entre autres) à se retrouver soi-même, à retrouver une cohérence interne, et à développer de nouvelles défenses psychiques plus efficaces.

Bonjour Pandore,
Je ne suis pas d'accord avec vous. Je persiste à dire que l'idée première de la psychanalyse est d'analyser le passé pour mieux comprendre ses réactions face au présent et ses comportements passés.
Que les limites de la méthode aient pu conduire à d'autres objectifs louables est autre chose.

Je suis bien d'accord en revanche sur le fait suivant : une (voire deux) séances régulières à heure fixe où l'on ne s'occupe que de soi est un excellente école pour certain(e)s. Et de la réflexion naît la cohérence, et de la cohérence naît la meilleure défense.

Contrairement à Philippe, j'ai une haute estime pour la psychanalyse, mais je comprends ses réserves. Je crois vraiment qu'il faut pouvoir proposer (ou utiliser) un éventail varié de thérapies, et les propos initiaux (rapportés) de cette discussion, très antipsychiatrique, sont à mon avis les plus sectaires de cette discussion.

Dr Dominique Dupagne

Administrateur du Forum

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Pandore (1637 messages) Envoyer message email à: Pandore Envoyer message privé à: Pandore Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
07-09-04, 09:08  (GMT)
11. "RE: thérapie comportementale décriée : votre avis ?"
"Contrairement à Philippe, j'ai une haute estime pour la psychanalyse, mais je comprends ses réserves"

Il y a pour moi une grande différence entre avoir des réserves pour soi-même par rapport à une technique de soins, et s'exprimer sur un forum médical en tant que médecin, et donc en quelque sorte un peu au nom du corps médical. Je ne trouve pas correct pour un médecin de dénigrer une thérapie par quelques phrases à l'emporte-pièce.

Pour moi, écrire sur un forum engage, c'est comme si la vie des gens en dépendait. Le jour où je penserai autrement, je cesserai d'y écrire.

(D'ailleurs ce matin mon mari m'a conseillé de commencer la construction d'une tour Eiffel en allumettes plutôt que de m'escrimer sur les forums).

La définition que je donne de la psychanalyse et des thérapies analytiques n'est pas une invention de ma part. Vous pourrez trouver beaucoup d'informations sur le site http://www.spp.asso.fr.

Entre autres :

..."La psychanalyse est d'abord le procédé par lequel ces processus psychiques inconscients, à peu près inaccessibles autrement, peuvent faire l'objet d'une investigation rigoureuse. Ce procédé est celui de l'association libre des idées. Utilisé dans le cadre bien défini de la situation analytique, il devient la "règle fondamentale" qui enjoint à l'analysant de dire tout ce qui lui vient à l'esprit. Ainsi apparaissent et s'organisent les phénomènes, centrés sur la relation dite transférentielle à l'analyste, qui constituent le processus analytique.
La psychanalyse désigne ensuite la méthode de traitement d'un certain éventail de désordres psychiques, notamment névrotiques. De fait, la dimension thérapeutique de la cure analytique découle indirectement des transformations psychiques induites par le processus et les prises de conscience qu'il implique : la modification de la relation du Moi et de l'Inconscient se traduit, outre le soulagement de la souffrance psychique par une capacité accrue à aimer et travailler. Les autres traitements psychanalytiques sont plus ou moins dérivés du modèle de la cure, en fonction de l'adéquation à la diversité clinique."...

Il me semble également exagéré de qualifier de sectaires ou "d'antipsychiatriques" les propos rapportés dans le message initial. Ils me semblent simplement refléter une grande méconnaissance du but et des enjeux des thérapies comportementales, et cette méconnaissance étant partagée par le plus grand nombre, il serait très intéressant d'y apporter une vraie réponse dans ce forum.

J'aimerais que cette réponse concernant les thérapies comportementales soit apportée ici, de manière argumentée et constructive. Je ne crois pas pouvoir le faire moi-même, je ne connais pas très bien ce sujet et je n'ai pas fait de thérapie comportementale. Mais je serais très intéressée d'apprendre, et si personne n'apporte de réponse au premier message, j'irai me documenter dans des livres ou sur des sites internet.

Cordialement,

Pandore

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Cafe_Sante (8965 messages) Envoyer message email à: Cafe_Sante Envoyer message privé à: Cafe_Sante Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
07-09-04, 12:48  (GMT)
12. "RE: thérapie comportementale décriée : votre avis ?"
Bonjour,

Maintenant que mon sang s'est reposé, je vais pouvoir répondre plus calmement.

>Il y a pour moi une grande différence entre avoir des
>réserves pour soi-même par rapport à une technique de soins,
>et s'exprimer sur un forum médical en tant que médecin,
>et donc en quelque sorte un peu au nom du
>corps médical. Je ne trouve pas correct pour un médecin
>de dénigrer une thérapie par quelques phrases à l'emporte-pièce.

Je crois avoir joint des liens pour expliciter mon propos.

>Pour moi, écrire sur un forum engage, c'est comme si la
>vie des gens en dépendait. Le jour où je penserai
>autrement, je cesserai d'y écrire.

Je crois aussi que vous donnez trop d'importance à ce que nous faisons ici. Quelqu'un qui suit une thérapie analytique et qui en est content ne changera pas parce qu'il à lu les critiques d'un obscur médecin à la campagne.

>(D'ailleurs ce matin mon mari m'a conseillé de commencer la construction
>d'une tour Eiffel en allumettes plutôt que de m'escrimer sur
>les forums).

Ma femme serait d'accord avec votre mari

>La définition que je donne de la psychanalyse et des thérapies
>analytiques n'est pas une invention de ma part. Vous pourrez
>trouver beaucoup d'informations sur le site http://www.spp.asso.fr.

Il y a autant de définitions de la psychanalyse qu'il y a de bras dans le delta du Nil. Ils ne s'y retrouvent plus eux-mêmes.

>
>Il me semble également exagéré de qualifier de sectaires ou "d'antipsychiatriques"
>les propos rapportés dans le message initial. Ils me semblent
>simplement refléter une grande méconnaissance du but et des enjeux
>des thérapies comportementales, et cette méconnaissance étant partagée par le
>plus grand nombre,

C'était quand même les propos d'une psychologue. Pas d'un pékin moyen.

>il serait très intéressant d'y apporter une
>vraie réponse dans ce forum.

Il n'y a pas de "vraie" réponse. En dehors des timides évaluations dont nous avons parlé tout n'est que croyances et chapelles de pensée.

>J'aimerais que cette réponse concernant les thérapies comportementales soit apportée ici,
>de manière argumentée et constructive.

Vous rendez vous compte du travail colossal que représente votre demande ?
Philippe,
médecin à la campagne

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D_Dupagne (14037 messages) Envoyer message email à: D_Dupagne Envoyer message privé à: D_Dupagne Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
07-09-04, 23:03  (GMT)
24. "RE: thérapie comportementale décriée : votre avis ?"
>(D'ailleurs ce matin mon mari m'a conseillé de commencer la construction
>d'une tour Eiffel en allumettes plutôt que de m'escrimer sur
>les forums).

Ce serait une grosse perte.
Pourquoi avoir employé le mot "escrimer" ?

Dr Dominique Dupagne

Administrateur du Forum

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Pandore (1637 messages) Envoyer message email à: Pandore Envoyer message privé à: Pandore Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
08-09-04, 07:48  (GMT)
25. "RE: thérapie comportementale décriée : votre avis ?"
Bonjour,

"Ce serait une grosse perte"

Merci

"Pourquoi avoir employé le mot "escrimer" ?"

C'est mon mari a employé le mot "s'escrimer" (et je ne peux pas lui demander pourquoi tout de suite, il est sous la douche...). S'escrimer signifie "faire des efforts en vue d'un résultat difficile à atteindre, s'appliquer, s'évertuer". Je pense qu'il se rend compte que je prends à coeur la tâche de renseigner des gens que je ne connais pas, et que je me donne du mal pour ça. Et ça l'ennuie que je ne m'occupe pas exclusivement de lui, donc il râle...

Bonne journée.

Pandore

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Aloes (653 messages) Envoyer message email à: Aloes Envoyer message privé à: Aloes Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
07-09-04, 00:21  (GMT)
8. "RE: thérapie comportementale décriée : votre avis ?"
Bonjour,

Personnellement, mon psychologue traitant est d'orientation analytique, et il s'avère qu'avec lui, je progresse bien et mes souffrances psychiques sont en régression.

J'ai aussi eu, précédemment, pour d'autres troubles, des soignants d'orientation comportementale-cognitive, et j'ai pu avec eux aussi, faire le travail que j'avais à faire afin de me sortir de ces problématiques.

Je crois que les débats autour des "orientations théoriques" en psychothérapie, sont de faux débats. Je m'explique. L'enjeu réel est le soulagement de la souffrance des patients, peu importe le ou les moyens. Je crois que le danger, est lorsque le soignant ne s'appuie que sur une seule ligne directrice, réfutant les autres. Il existe diverses écoles de psychothérapie, chacunes avec son lot de bons coups et de mauvaus coups. Et il s'avère qu'aucune n'est parfaite. Il s'agit, de la part d'un psy, ou autre soignant, je crois, d'être ouverts aux diverses possibilités thérapeutiques et de savoir les adapter à chaque patient.

D'ailleurs, j'ai déjà lu à quelque part, que peu importe l'école de pensée principale du thérapeute, ce qui compte le plus, c'est la qualité de l'alliance thérapeutique avec celui-ci qui est déterminante dans la réussite ou non, de la thérapie.

En ce qui concerne la psychanalyse pure et dure, j'ai une opinion plus tranchée: les quelques personnes que j'ai croisées sur ma route, qui ont fait 7, 10 ou 15 ans de psychanalyse, ne m'ont pas semblé mieux portantes que tout un chacun, et certaines démontraient encore des signes de détresses psychiques importantes.

Tout cela n'engage que mon opinion personnelle du moment.

Bien à vous,

Aloès

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D_Dupagne (14037 messages) Envoyer message email à: D_Dupagne Envoyer message privé à: D_Dupagne Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
06-09-04, 22:46  (GMT)
3. "RE: thérapie comportementale décriée : votre avis ?"
Bonjour,
Votre psychologue a une vision très rigide et un peu dépassée de la thérapie comportementale.

Il y a des gens dont l'état est insupportable et qu'il faut rapprocher de la moyenne des "normaux", c'est à dire la norme. Passer des années à essayer de comprendre pourquoi ils sont comme cela n'est pas toujours indispensable et d'ailleurs pas toujours possible.

A chaque problème son approche.

Dr Dominique Dupagne

Administrateur du Forum

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Pandore (1637 messages) Envoyer message email à: Pandore Envoyer message privé à: Pandore Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
07-09-04, 13:39  (GMT)
13. "RE: thérapie comportementale décriée : votre avis ?"
"Il n'y a pas de "vraie" réponse. En dehors des timides évaluations dont nous avons parlé tout n'est que croyances et chapelles de pensée."

Eh bien alors s'il n'y a pas de "vraie" réponse, si tout n'est que croyance, pourquoi à ce moment attaquer avec virulence telle ou telle croyance ?

Ce que j'appelle une vraie réponse est une réponse argumentée.

Pour moi, même si on accepte l'idée que tout n'est croyance, il y a quand même des croyances qui n'apportent rien, et d'autres croyances qui sont fécondes, produisent de belles choses et permettent d'apprendre.

La psychanalyse, ou les thérapies analytiques, donnent l'occasion à des personnes en souffrance d'être écoutées et entendues. Cette écoute a permis d'apprendre beaucoup de choses sur ce que vivent et pensent les malades mentaux. Je trouve que c'est déjà pas mal. Qui d'autre qu'un psychanalyste a l'occasion d'écouter par exemple une personne schizophrène pendant des heures ?

"J'aimerais que cette réponse concernant les thérapies comportementales soit apportée ici, de manière argumentée et constructive"
...
"Vous rendez vous compte du travail colossal que représente votre demande ?"

Ce que j'aime bien chez Philippe, c'est son sens de la mesure...

Pandore

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Aloes (653 messages) Envoyer message email à: Aloes Envoyer message privé à: Aloes Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
07-09-04, 15:37  (GMT)
14. "RE: thérapie comportementale décriée : votre avis ?"
Coucou Pandore,

Je vois que c'est un sujet qui te passionne. Alors je réponds aux questions que tu me soulèves:

"Bien sûr qu'il existe ce genre de cas de psychanalyse interminable, mais est-ce la majorité des cas ?"

Dans mon message initial, je n'apportais pas une information appuyée par des statistiques, à grande échelle, mais une expérience personnelle d'avoir cotoyée plusieurs personnes ayant été en cure analytique pendant plusieurs années. Je ne cherchais pas à extrapoler, exporter, ni à généraliser à partir de ma maigre expérience en ce domaine.

Autrement, quant à savoir si c'est la majorité des cas ou non, je n'en ai franchement aucune idée et je ne prétends pas le contraire. Il serait intéressant de trouver des statistiques de réussite ou non, à propos des psychanalyses au long cours. Mais encore là, j'ignore si c'est quelque chose qui a été fait, et sur quel critères ou évaluation se baser pour évaluer ces cures.

Sinon, à plus petite échelle, il serait intéressant d'avoir des témoignages de personnes qui ont réellement profité dans leur vie, d'une psychanalyse aussi longue. C'est-à-dire qu'au delà des associations d'idées et d'une meilleure compréhension du fameux "pourquoi" ils agissent comme ceci et comme cela, d'apprendre (ou non) s'ils ont réellement réussis à aménager des défenses psychiques plus adaptées et moins souffrantes, dans la vie de tous les jours. Il serait intéressant de voir ce que la psychanalyse, sur un long terme, leur a apporté. Car, toujours d'un point de vue personnel, je n'en connais pas pour qui ça a été réellement profitable. Surement qu'il y en a et ça serait intéressant d'avoir leur point de vue sur la chose.

"Et que sais-tu de l'état intérieur de ces personnes, comment jauger leurs symptômes et leurs souffrances ?"

Eh bien, quand ces personnes ont un mal de vivre tellement grand qu'elles expriment le souhait d'en finir régulièrement. Quand elles choisissent de vivre avec des personnes qui leur font violence et qu'elles continuent de valider ces choix tout en se plaignant de leur souffrances pendant des années. Quand elles m'expriment le fait qu'elles entendent leurs voisins de pallier les menacer par le biais d'ondes mentales à travers les murs. Voilà sur quoi je m'appuie pour affirmer que je constate des signes de souffrances psychiques importantes chez ces quelques personnes, malgré toutes ces années d'analyses. Quand à savoir ce qu'elles étaient avant, je l'ignore, car je ne les connaissaient pas avant leur analyses, mais si c'était pire, ça ne devait pas être joli joli.

"Et c'est pour cela qu'il est important à mon avis de ne pas opposer les thérapies entre elles, pour permettre à un malade qui n'aura pas progressé avec une méthode, d'en essayer une autre."

Je suis aussi de ton avis, en ce qui concerne le fait de ne pas opposer les thérapies entres elles. J'irais plus loin que ta pensée, en disant aussi, que ce qui n'a pas fonctionné avec un thérapeute, peut fonctionner avec un autre, même s'ils sont du même courant de pensée et qu'ils utilisent des méthodes semblables. L'alchimie entre deux personnes, même en ce qui concerne un thérapeute et un client, est à mon avis essentielle à la réussite d'une thérapie.

J'ai, par le passé, travaillé dans un métier de relation d'aide. Durant ma formation, les professeurs nous ont signalé avec insistance, que le premier et le principal outil de travail que nous avions pour travailler avec des personnes en difficultés, était soi-même. Bien avant les courant thérapeutiques, bien avant les écoles de pensées, et bien avant les techniques.

Il est aussi bien rare de nos jours, de rencontrer des thérapeutes qui n'utilisent des éléments que d'une seule école de pensée. Souvent, ils sont rattachés principalement à un courant de pensée, auxquels ils ajoutent en terme de plus value, d'autres techniques ou pensées empruntés à des écoles différentes.

On a qu'à penser aux thérapies pour les borderlines, comme tu connais bien le sujet, pour s'appercevoir que plusieurs des traitements de pointes pour traiter cette pathologie s'appuient sur plusieurs écoles de pensées (voir thérapie de Linehan, et aussi le livre "Réinventer sa vie" de Joung et Kolsko). Il en est de même pour les thérapies concernant les troubles alimentaires (un amalgame de thérapie comportementale, analytique et systémique).

Ceci dit, la psychanalyse demeure pour moi, une école théorique, qui a apporté beaucoup dans le développement de la psychologie et dont plusieurs éléments sont intéressants et encore actuels en thérapie. Mais utilisée pure et dure, j'ai un peu de mal à en voir les bénéfices.

Ceci dit, une opinion est portée à évoluer dans le temps, et selon les informations qui se grefferons dans ma connaissance actuelle des choses (qui est somme toute bien petite), j'évoluerai peut-être dans un sens comme dans l'autre, en ce qui a trait à la psychanalyse (pure et dure).

"(D'ailleurs ce matin mon mari m'a conseillé de commencer la construction d'une tour Eiffel en allumettes plutôt que de m'escrimer sur les forums)."

Dis-lui que de s'enflammer sur un forum est moins dangereux que d'enflammer une tour eiffel construite en allumettes.

Amitiés,

Aloès

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Aloes (653 messages) Envoyer message email à: Aloes Envoyer message privé à: Aloes Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
07-09-04, 15:52  (GMT)
16. "RE: thérapie comportementale décriée : votre avis ?"
Petit ajout:

"Qui d'autre qu'un psychanalyste a l'occasion d'écouter par exemple une personne schizophrène pendant des heures ?"

Tout d'abord, il me semble que la psychanalyse c'est surtout pour les personnes névrosées non? Il me semble avoir déjà lu, qu'en cas d'aménagements psychotiques, c'est plutôt destructurant une psychanalyse, mais cela reste à vérifier.

Autrement, je me demande si la réflexion qu'ont certains psys, n'est pas plutôt contraire. C'est-à-dire "Il est chanceux ce schizophrène (ou autre pathologie) de m'avoir pour l'écouter pendant des heures". J'ai pu remarquer qu'après plusieurs années passées dans le métier, certains psys viennent blasés, usés d'apporter des traitements aux patients. Qu'ils en viennent à développer un égo plus grand que ce qu'ils sont en réalité. Il serait interessant que certains se posent la réflexion que tu portes. Car je crois que plusieurs en viennent à oublier la valeur réelle des gens qui les consultent.

Aloès

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Pandore (1637 messages) Envoyer message email à: Pandore Envoyer message privé à: Pandore Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
07-09-04, 16:38  (GMT)
18. "RE: thérapie comportementale décriée : votre avis ?"
Salut Aloès

En ce qui concerne les personnes psychotiques, il s'agit de thérapies analytiques en face-à-face http://www.spp.asso.fr/Main/Extensions/Items/01_psychotherapies.htm,
de psychodrame analytique http://www.spp.asso.fr/Main/Extensions/Items/02_psychodrames.htm,
de thérapies familiales http://www.spp.asso.fr/Main/Extensions/Items/05_famille.htm
et de psychothérapie institutionnelle http://www.spp.asso.fr/Main/Extensions/Items/06_institution.htm.

Mais ces techniques sont issues de la psychanalyse et de ses théories, et de l'écoute des personnes psychotiques.

Amitiés,

Pandore

P.S. - j'abandonne l'idée de Tour Eiffel en allumettes, trop inflammable, et je m'attaque au rideau en capsules de bouteilles .

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Aloes (653 messages) Envoyer message email à: Aloes Envoyer message privé à: Aloes Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
07-09-04, 18:58  (GMT)
20. "RE: thérapie comportementale décriée : votre avis ?"
"P.S. - j'abandonne l'idée de Tour Eiffel en allumettes, trop inflammable, et je m'attaque au rideau en capsules de bouteilles . "

Je peux avoir une photo lorsque l'oeuvre sera terminée? mdrrrrrrrrrr

(gare à toi avec ces nouvelles occupations, si jamais on t'invite à un dîner pour parler de tes passions (cf. un dîner de cons))

Salutations,

Aloès

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Giulia (435 messages) Envoyer message email à: Giulia Envoyer message privé à: Giulia Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
07-09-04, 19:18  (GMT)
21. "Ma petite réflexion"
Bonjour à tous
Je m'adresse spécifiquement à vous, Pandora et Aloès, car tout ce que vous dites sur le sujet m'interesse beaucoup. D'ailleurs ce que vous dites est interessant, et plein de bon sens.
Je n'ai pas une maladie psy, et Dieu merci, simplement j'aimerais justement soulever certaines questions qui, qui sait, en espérant que les deux médecins répondent de manière davantage argumentée, sans juger à l'emporte pièce svp. Car les jugements à l'emporte-pièce n'apportent rien à un débat.
Le problème de la psychologie, je pense, et qu'il n'est pas possible de faire des méthodes en double aveugle comme quand on teste des médicaments. Idem pour l'hypnose. Pourquoi ? Car la majorité du travail se passe de personne en personne, de l'alchimie entre les gens. Et ça n'est malheureusement pas évaluable. Comment faire une méthode pour avoir un placébo, docteur ? Comment savoir si le "médicament" a été efficace puisque il n'y a aucun effet placebo ?
D'où les difficultés d'évaluation de la thérapie, puisque le placebo est l'élément clé des évaluations théraputiques.

Aloès
En ce qui concerne les thérapies longues, ce n'est pas toujours un "choix" en tant que tel du patient. C'est à dire que en attendant une autre solution, on l'utilise pour rafistoler, pour éviter que les choses aillent de Charybde en Scylla.
Je suis en thérapie depuis plus de 10 ans (j'ai 18 ans) suite à de gros problèmes d'intégration en groupe. Mis evidemment sur le compte de "troubles psy".
A 15 ans ma surdité, qui est de naissance, a été diagnostiquée.
Je ne prétends pas que la thérapie m'ait permise de guérir de la surdité et donc des problèmes d'intégration en groupe qui en découlent, ça c'est seulement avec le diagnostic de la surdité que les choses ont réellement pu se débloquer et aller mieux (je ne dis pas guérir, car les problèmes en groupe, meme atténués, existent encore). Seulement elle a permis peut-etre d'éviter des troubles de la personnalité ou d'autres graves maladies psy qui m'auraient encore plus marginalisé que la surdité elle-meme.
J'ai parlé avec quelqu'un de l'association des borderline, l'AAPEL (Pandore, confirme moi ou infirme moi le nom s'il te plait, car je ne suis pas sure de l'avoir retenu) qui m'a dit que dans certains cas, le handicap non diagnostiqué provoque des troubles de la personnalité s'il n'y a pas de prise en charge psy en attendant le diagnostic.

Si cette thérapie est au long cours et que parfois, elle me semble interminable, je reconnais que sans elle, j'aurai probablement eu à affronter un cuisant échec scolaire, sans aucune possibilité d'envisager sereinemet à un avenir personnel et professionnel.
Je ne serais probablement pas partie en voyage seule.
Je me rends compte que grace à la thérapie, j'ai pu éviter cet été de me fiche dans un pétrin pas possible à cause d'une copine qui passe son temps à piquer des crises de nerfs. Avant dès que quelqu'un piquait une crise de nerfs e disant que c'était de ma faute, je me fichais encore plus dans le pétrin et à la fin je me prenais tout dans la figure et ça me donnait mauvaise image. Cet été je me suis dit : "Ma "copine" pique sa crise de nerfs ? Eh bien tant pis pour elle, je n'ai pas à endosser des responsabilités qui ne m'appatiennent pas. Je vais vivre ma petite vie et à la fin c'est elle qui va se prendre dans le plat tous les soucis et les problèmes". Et non seulement en évitant de faire ce que je faisais avant, c'est à dire fiche les pieds dans le plat, j'ai évité un ramaissis supplémentaire de problèmes, mais en lus c'est elle qui a au total pris tout en pleine poire.
Tout ce blabla les filles pour dire que vous ne connaissez jamais assez la personne pour savoir si cette thérapie longue durée est efficace ou non.


Par contre, j'aimerais soulever une problématique qui me tient à coeur.
Sur ce forum je n'ai lu que des témoignages de personnes qui étaient prises en charge psy à cause d'une maladie psy. Ce qui est dit est très interessant, seulement il ne fait pas le tour de toute la problématique de la prise en charge psy.
Seulement je n'ai jamais entendu parler sur ce forum du problème de la prise en charge psy à la suite d'un handicap physique ou d'une maladie chronique, et ce quel qu'en soit le type (ça va du diabète insulinodépendant au SIDA, en passant par l'IRC, ou la cardiomyopathie..... l'éventail est extrèmement large).
Comment pensez-vous que la prise en charge psy puisse etre intégrée au protocole thérapeutique ? Comment améliorer la sensibilisation des psys sur le sujet ? Comment éviter que ces personnes ne soient encore plus marginalisées ?
Voilà un début de problématique sur laquelle nous pourrions réfléchir et si besoin est, créer une nouvelle discussion.
Par contre SVP les modérateurs par pitié, pas de réponse à l'emporte-pièce sur le sujet. Argumentez vos réponses. Cilloux, Aloès et Pandora vous ont expliqué pourquoi mieux que je ne le saurai l'expliquer.


Giulia

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Pandore (1637 messages) Envoyer message email à: Pandore Envoyer message privé à: Pandore Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
07-09-04, 19:48  (GMT)
22. "RE: Ma petite réflexion"
Modifié le 15-09-04 à 14:39  (GMT)

Merci Giulia pour ton témoignage et tes idées, très intéressants. Je trouve que tu as une grande maturité pour ton âge, bravo !

C'est évidemment impossible de savoir ce que je serais devenue sans la thérapie. Mais je peux quand même mesurer pour moi-même le chemin parcouru, et je sais bien au fond de moi que j'étais très très mal partie... très franchement, je ne pense pas que je serais encore en vie sans cela (d'où ma ténacité pour défendre mon point de vue à ce sujet).

Sur la prise en charge psy suite à un handicap physique ou une maladie chronique, je crois qu'il n'est pas forcément nécessaire que cela soit intégré à un protocole, il suffit que la personne fasse la démarche d'entamer une thérapie, tout simplement. Il y a des personnes qui souhaiteront le faire... et d'autres pas, tout dépend de l'état psychique de la personne, de sa motivation.

Il n'est pas évident que les handicaps physiques ou les maladies chroniques entraînent fatalement des problèmes psychiques. Les causes des problèmes psychiques sont très complexes, avec une part liée à l'hérédité, une part liée aux carences du milieu, une autre due à des traumatismes dont l'impact est complètement différent d'une personne à l'autre justement en fonction du "terrain" pré-existant... je ne crois vraiment pas qu'on puisse prédire que tel ou tel événement, telle ou telle maladie, sera un facteur déclenchant d'un trouble psychique.

Bonne continuation dans tes réflexions !

Pandore

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Giulia (435 messages) Envoyer message email à: Giulia Envoyer message privé à: Giulia Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
07-09-04, 20:38  (GMT)
23. "RE: Ma petite réflexion"
Modifié le 08-09-04 à 07:18  (GMT)

Bonsoir
>Merci Giulia pour ton témoignage et tes idées, très intéressants. Je
>trouve que tu as un grande maturité pour ton âge,
>bravo !
Euh ops:


>Il n'est pas évident que les handicaps physiques ou les maladies
>chroniques entraînent fatalement des problèmes psychiques. Les causes des problèmes
>psychiques sont très complexes, avec une part liée à l'hérédité,
>une part liée aux carences du milieu, une autre due
>à des traumatismes dont l'impact est complètement différent d'une personne
>à l'autre justement en fonction du "terrain" pré-existant... je ne
>crois vraiment pas qu'on puisse prédire que tel ou tel
>événement, telle ou telle maladie, sera un facteur déclenchant d'un
>trouble psychique.
C'est pour ça que j'ai précisé dans certains cas dans ma contribution.
Tout dépend aussi si le handicap a été diagnostiqué dès le départ ou non. En effet une personne dont le handicap n'a pas été diagnostiqué dès le départ (et à fortiori les enfants) va se poser des questions, se demander ce qui cloche... Or tu le sais aussi bien que moi que le secret sur ce sujet-là est particulièrement délétère pour un enfant. En particulier si c'est son handicap. Car c'est lui qui porte au quotidien le handicap ou la maladie.
Si je dis aussi dans certains cas il peut y avoir des troubles de la personnalité dans les cas de handicaps non diagnostiqués, c'est bien parce que le handicap à lui seul ne peut pas provoquer le trouble. Comme tu l'as dit toi-meme plus haut, le handicap n'est pas le seul facteur. De plus, la nature meme du handicap, quand est ce qu'il a été diagnostiqué.... sont des facteurs de paratexte pour reprendre ma prof de français de l'an dernier à tenir compte.


Giulia

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Pandore (1637 messages) Envoyer message email à: Pandore Envoyer message privé à: Pandore Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
15-10-04, 17:22  (GMT)
26. "Thérapies comportementales : leurs indications"
Bonjour,

Voilà un article paru dans le Quotidien du Médecin à ce sujet :

Thérapies cognitivo-comportementales

Des indications de plus en plus larges

Les thérapies cognitivo-comportementales, utilisées en France à partir du début des années 1970, ont prouvé leur efficacité dans le traitement des troubles anxieux et dépressifs. Peu à peu, ces thérapies ont été enrichies et adaptées à d'autres manifestations comme les troubles du comportement alimentaire et les troubles de la personnalité. Explications du Dr Christophe André (1).

AU DEBUT DE L'ANNEE 2004, l'Inserm publiait les résultats d'une expertise collective sur l'efficacité des psychothérapies qui a fait beaucoup de bruit chez les psychiatres. Ce travail est le premier en France qui se soit appuyé sur des études contrôlées pour évaluer l'efficacité de trois psychothérapies : la psychanalyse, les thérapies familiales ou de couple et les thérapies cognitivo-comportementales. Il conclut à la très grande efficacité des psychothérapies comportementales dans l'ensemble des troubles étudiés.

L'OMS avait déjà validé les thérapies comportementales en 1993 dans un ouvrage de synthèse sur les techniques de soin en psychiatrie et encourageait le développement de ces techniques pour la prise en charge, en première intention, de troubles psychiatriques comme les troubles anxieux, les troubles de l'humeur et les troubles liés aux dépendances. L'expertise de l'Inserm ne fait que confirmer ces données.

Au départ, les thérapies comportementales étaient surtout orientées vers la prise en charge des troubles anxieux et dépressifs, domaines où elles ont fait la preuve de leur efficacité et où le gain d'efficacité par rapport aux autres thérapies est le plus important. Dans tous les troubles anxieux, anxiété généralisée, phobies*, attaques de panique, TOC, les thérapies comportementales sont maintenant considérées comme un traitement de première intention. Peu à peu, les indications se sont étendues à d'autres pathologies comme les troubles des conduites alimentaires, la réhabilitation des patients psychotiques, toutes les addictions et les troubles de la personnalité. Les thérapies comportementales ont également été utilisées dans le traitement des personnalités borderline. Une technique adaptée à ces troubles a été mise au point, intéressante parce qu'elle introduit des éléments nouveaux de philosophie, de dialogue socratique et de méditation dans ces thérapies et parce qu'elle a montré son efficacité sur des critères objectifs et pas seulement des éléments de qualité de vie : diminution du nombre de réhospitalisations et du nombre de tentatives de suicide avec un suivi de deux ans.

Toutes ces nouvelles indications sont en cours de développement avec quelques études en ouvert, pas toujours des études contrôlées mais des résultats vraiment encourageants.

Il faut y ajouter la prise en charge des troubles psychiatriques de l'enfant, notamment l'autisme où des stratégies psychoéducatives parviennent à aider les enfants à communiquer, à se socialiser, à apprendre parfois des rudiments de lecture et de calcul pour être plus autonomes.

Une efficacité biologique.

La reconnaissance croissante des thérapies cognitivo-comportementales par les autorités scientifiques va de pair avec un enrichissement et une adaptation des techniques utilisées, un souci constant de valider les résultats obtenus et la mise en évidence depuis plusieurs années d'une efficacité biologique de ces thérapies.

Des études de neuro-imagerie cérébrale ont montré, notamment dans les TOC, dans la phobie sociale et dans la dépression, que les thérapies comportementales normalisaient les dysfonctionnements cérébraux constatés avant la thérapie. La normalisation des images de PET-scan ou d'IRM en postthérapie confirme la notion de neuroplasticité, autrement dit la possibilité d'influencer l'architecture fonctionnelle cérébrale.
La phobie sociale sévère, par exemple, s'accompagne d'un hyperfonctionnement de la région amygdalienne et, proportionnellement, d'un hypofonctionnement au niveau du cortex préfrontal ; après thérapie comportementale, la région amygdalienne s'active moins violemment et le cortex préfrontal (qui module les signaux de peur) régule mieux le fonctionnement de la région amygdalienne.

Un net déséquilibre entre la demande et l'offre.

Après leur reconnaissance par les autorités scientifiques, les thérapies comportementales sont devenues les thérapies préférées du grand public ; les médias qui, pendant longtemps, se sont beaucoup intéressés à la psychanalyse, parlent maintenant des thérapies comportementales. Ces thérapies attirent parce qu'elles sont plus logiques, parce qu'elles reposent plus sur le bon sens. Le fait que le thérapeute dialogue avec le patient, donne des conseils, essaie de mesurer les progrès, correspond mieux à l'idée que se font les patients de ce que doit être un soin.

La seule ombre au tableau est qu'il existe un déséquilibre énorme entre une demande très importante des patients et une offre encore très pauvre. Les thérapeutes, les psychiatres et les psychologues, formés aux thérapies comportementales ne sont pas plus de 1 000 en France. Conséquence : les listes d'attente s'allongent. A l'hôpital Sainte-Anne, dans le service où travaille le Dr Christophe André, il faut six mois avant d'obtenir un premier rendez-vous et parfois un an ou deux avant de pouvoir être pris en psychothérapie.

Des psychiatres réticents.

Certains psychiatres ont encore une vision réductrice des psychothérapies comportementales qu'ils considèrent un peu comme des « sous-thérapies ». C'est ne pas voir ou refuser de voir que ces techniques sont devenues peu à peu très riches, très complexes et surtout très efficaces.

> Dr FRANÇOISE BLOCH-JANIN

D'après un entretien avec le Dr Christophe André, service hospitalo-universitaire, centre hospitalier Sainte-Anne, Paris.
* Christophe André vient de publier un livre aux éditions Odile Jacob : « Psychologie de la peur. Craintes, angoisses et phobies ».


Pandore

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