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""dépression", Alzheimer et psychothérapie"

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Forum : Recherche d'informations sur une maladie (Protected)
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chantale (34 messages) Envoyer message email à: chantale Envoyer message privé à: chantale Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
27-01-04, 18:08  (GMT)
""dépression", Alzheimer et psychothérapie"
Bonjour,
Je m'appelle chantal et c'est la première fois que je fais appel à votre forum de discussion pour tenter d'exorciser un malaise général dans lequel je suis plongée depuis 3 mois. Jusqu'à ce jour, j'ai toujours réussi à surmonter les obstacles en tant qu'aidant d'un malade ALZHEIMER. Sauf aujourdh'hui, je n'arrive plus à affronter cette mort lente qu'est la mort du cerveau, celui de ma mère. Aussi, je vis actuellement une dépression. je suis sous anti-dépresseur, anxiolitique et je suis suivie par un neuro-psychiatre dans le cadre d'une thérapie de soutien.
c'est un fait, ma vie n'est pas facile tous les jours. Je vis par la force des choses avec mon père âgé de 92 ans et ma mère atteinte de cette grave maladie. je vis donc dans un stress permanent, à la maison, sur mon lieu professionnel. Petit à petit, je me suis coupée du monde extérieur. Plus de temps à consacrer pour les loisirs, plus de sorties sans organisation incroyable. De plus, je ne m'attendais pas à ce que de vieilles blessures personnelles ressurgissent subitement et m'entraînent dans cette spirale infernale qu'est la dépression. C'est très dur à vivre mais grâce aux médicaments et peut-être à la thérapie, il me semble que je remonte la pente. je dis peut-être à la thérapie, car je ne suis par convaincue. En effet, je dois faire face et m'ajuster à chaque étape de cette maladie. La psychothérapie de soutien peut-être à ce niveau recommandée. Mais quels sont les impacts réels d'une telle thérapie lorsque celle-ci vise des faits qui ne sont pas un leurre mais une réalité et lorsque celle-ci vise également des actes me concernant que je n'ai osé faire ou pu faire depuis des années m'entraînant dans cette solitude ? Comment une psychothérapie de soutien peut-elle améliorer un problème de comportement ?
j'ai besoin de communiquer, d'échanger des idées ou solutions avec d'autres personnes qui vivent où ont vécu des situations semblables.

Merci du temps qe vous prendrez pour me répondre.

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  Liste des réponses à ce message

  Sujet     Auteur     Posté le:     ID  
 RE: "dépression", Alzheimer et psychothérapie Cafe_Sante 27-01-04 1
 RE: "dépression", Alzheimer et psychothérapie chantale 29-01-04 2
   RE: "dépression", Alzheimer et psychothérapie Cafe_Sante 29-01-04 3
       RE: "dépression", Alzheimer et psychothérapie chantale 30-01-04 6
 RE: "dépression", Alzheimer et psychothérapie ennb 30-01-04 4
   RE: "dépression", Alzheimer et psychothérapie chantale 30-01-04 5
       RE: "dépression", Alzheimer et psychothérapie Cafe_Sante 30-01-04 7
       RE: "dépression", Alzheimer et psychothérapie ennb 01-02-04 8
           RE: "dépression", Alzheimer et psychothérapie chantale 01-02-04 9
               RE: "dépression", Alzheimer et psychothérapie ennb 01-02-04 10
                   RE: "dépression", Alzheimer et psychothérapie chantale 01-02-04 11
                       RE: "dépression", Alzheimer et psychothérapie ennb 02-02-04 12
                           RE: "dépression", Alzheimer et psychothérapie chantale 02-02-04 13
                           RE: "dépression", Alzheimer et psychothérapie chantale 03-02-04 14

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Texte des réponses

Cafe_Sante (8965 messages) Envoyer message email à: Cafe_Sante Envoyer message privé à: Cafe_Sante Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
27-01-04, 21:48  (GMT)
1. "RE: "dépression", Alzheimer et psychothérapie"
Bonsoir,
Tout d'abord je voudrais vous dire mon admiration pour votre dévouement envers vos parents. Je ne sais pas si je pourrais faire la même chose. La maladie d'Alzheimer est un problème que j'affronte quotidiennement en tant que médecin, et comme je ne peux pas faire grand chose pour les malades, je m'applique à soutenir et aider la famille du mieux que je le peux.
Vous faites bien de vous faire aider par une thérapie. Elle pourra vous être utile en vous permettant d'affronter vos angoisses de façon différente. Nos mécanismes mentaux sont tels que nous sommes parfois pris dans un cercle infernal qui fait que plus nous débattons et plus nous nous enfonçons. Pire, nous nous enfonçons parfois PARCE QUE nous nous débattons. Une thérapie (analytique ou autre) peut permettre de vous donner d'autres solutions et vous pourrez ainsi vous débattre de façon plus efficace.
L'épuisement psychologique des familles d'aidants (en soins palliatifs ou dans votre cas) est un grave problème. N'avez vous pas la possibilité de prendre un peu de distance ? Nous avons la chance dans notre campagne d'avoir un hôpital local qui permet d'hospitaliser les personnes âgées dans un milieu moins traumatisant qu'un gros hôpital et de faire ainsi souffler la famille.
Ils ont besoin de vous.
Prenez soin de vous.
Philippe,
médecin à la campagne
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chantale (34 messages) Envoyer message email à: chantale Envoyer message privé à: chantale Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
29-01-04, 18:02  (GMT)
2. "RE: "dépression", Alzheimer et psychothérapie"
Modifié le 29-01-04 à 18:04  (GMT)

Bonsoir,
Merci à vous, docteur, d'avoir bien voulu répondre à mon message.
j'avais espéré par le biais de ce forum d'avoir des possibilités d'échange avec des gens qui vivent des situations similaires.
A croire au nombre de réponses, que la maladie d'Alzheimer sensibilise peu de personnes. C'est dommage car c'est une maladie très dure à vivre, tant pour le malade que pour les personnes qui vivent dans leur entourage.
je pensais en fait sortir de mon isolement. A première vue, cela n'a pas marché.
j'aimerai tout de même poser une question complémentaire :
Existe-t-il des centres d'apprentissage (ou cours) destinés à faire connaîte les techniques de base (si possible dans la région de Lille)qui permettraient aux aidants d'accomplir les bons gestes pour éviter de se faire mal, comme transférer un malade du lit à un fauteuil, le lever d'un siège, etc... car voyez-vous, ces gestes qui paraissent anodins sont lourds quant on a devant soi une personne inerte.
Merci d'avance.

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Cafe_Sante (8965 messages) Envoyer message email à: Cafe_Sante Envoyer message privé à: Cafe_Sante Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
29-01-04, 19:36  (GMT)
3. "RE: "dépression", Alzheimer et psychothérapie"
Bonsoir,
Il y a certainement des instituts de formation d'aides soignantes où vous pourriez apprendre tout ça. Mais ne serait-il pas temps de laisser des professionnels le faire à votre place ? Vous êtes déjà épuisée, vous allez vous faire mal.
Philippe,
médecin à la campagne
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chantale (34 messages) Envoyer message email à: chantale Envoyer message privé à: chantale Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
30-01-04, 19:05  (GMT)
6. "RE: "dépression", Alzheimer et psychothérapie"
Bonsoir Docteur,
Je vous remercie pour vos éléments de réponse.
Je profite de l'occasion pour vous signaler que vous êtes également destinataire du message que je viens d'adresser à "ennb".
Cordialement
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ennb (9 messages) Envoyer message email à: ennb Envoyer message privé à: ennb Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
30-01-04, 00:59  (GMT)
4. "RE: "dépression", Alzheimer et psychothérapie"
bonjour,

ma mère a été diagnostiquée Alzeimer il y a 2 ans, à 63 ans... pas facile pour moi qui ai 2 soeurs vivant à l'autre bout du monde. Je suis très attachée à ma mère et c'est douloureux, je commence à comprendre qu'il ne faut pas trop s'investir au détriment de ma propre vie, car finalement je crois que ma mère, comme le dit le docteur, a besoin de voir sa fille s'occupant de sa propre vie. Et puis, si je ne prends pas soin de moi, personne ne le fera à ma place. Pour ma mère, je prépare des exercices pour faire travailler sa mémoire, je glane des infos sur la maladie et les médicaments, je me préoccupe de son suivi médical, j'en parle autour de moi, j'en parle avec elle et lui dis qu'il faut continuer à communiquer même si elle n'a pas les mots... etc... J'ai très peur de voir son état empirer, je ressens sa tristesse et son impuissance devant les mots et les gestes quotidiens qui s'envolent et cela déteint sur moi, je rentre parfois démoralisée de mes séjours chez mes parents. Je me sens impuissante. Mais je sais que j'essaie de faire ce dont je me sens capable: le dialogue et des conseils. Ma mère ne veut engager aucune démarche de rencontre avec d'autres personnes ayant Alzheimer (je lui ai donné les coordonnées), aucune démarche d'amélioration de sa vie quotidienne (par exemple je l'ai emmenée acheter un agenda mais elle ne s'en sert pas).Il m'arrive de dire mon impuissance à mon entourage et on me dit que je ne peux pas faire les choses à sa place.
Je sais que votre problème est différent, que votre mère est à un stade bien plus avancé, mais je suis d'accord avec ce que dit le docteur, il faut faire ce que l'on peut faire et ne pas sacrifier sa vie même si la culpabilité nous fait mal, car au final c'est nous qui tombons malades.
Je comprends ce que vous dites quand vous dites que votre mal-être concerne la réalité et non des choses irrationnelles, des bloquages inconscients... je ressens la même chose: comment combattre quelque chose d'inexorable comme l'est cette maladie ? Je pense qu'il est important de voir quel écho a la maladie de votre mère sur votre vie à vous. La déchirure face à la maladie de la mère est d'autant plus forte que l'attachement à la mère est fort. Moi je me sens encore très attachée à ma mère. Je "travaille" depuis des années déjà à prendre une "distance émotionnelle" parce que j'ai besoin de vivre sans elle et maintenant aussi: je veux me préserver.
Ce n'est pas moins aimer sa mère que de vouloir moins souffrir pour elle. Je connais une dame de 95 ans qui n'a aucun de ses enfants près d'elle mais qui garde d'excellents contacts (réguliers)avec eux, elle a des infirmières qui viennent tous les jours, des gardes de nuit etc... et cela ne remet aucunement en cause l'amour que ses enfants ont pour elle. Car le vrai problème, n'est-il pas celui-là? la culpabilité qu'on peut ressentir? la peur de ne pas en faire assez? moi en tous cas, j'ai l'impression de ne pas en faire assez. Mais je tente de rationnaliser et de prendre du recul par rapport à mon sentiment d'impuissance et de culpabilité.
Nos situations sont différentes car nous n'avons pas le même âge, votre mère est plus âgée et n'en est pas au même stade de la maladie que la mienne, j'espère malgré tout que mon témoignage vous aura apporté quelque chose. Répondez-moi!

Bon courage à vous.

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chantale (34 messages) Envoyer message email à: chantale Envoyer message privé à: chantale Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
30-01-04, 18:45  (GMT)
5. "RE: "dépression", Alzheimer et psychothérapie"
Tout d'abord, je tiens à préciser que certes je suis épuisée, non pas uniquement par le fait que je m'occupe de ma mère, mais parce que la situation stressante dans laquelle j'évolue a fait ressurgir d'autres problèmes personnels que je pensais avoir maîtrisés. Donc, c'est un tout qui a provoqué cette dépression et la nécessité d'un suivi psychologique.
Mon mal être concerne aussi bien la réalité, des choses irrationnelles que des blocages inconscients qui n'ont pas la même origine. c'est pourquoi je doutais de l'intérêt d'une psychothérapie de soutien par rapport à une psychothérapie analytique.
Ceci dit, je désire apporter mon témoignage à tous les aidants qui sont nouvellement confrontés à la maladie d'ALZHEIMER.
Le moment le plus pénible a été pour moi l'instant du diagnostic. On ne le soulignera jamais assez, l'urgence de poser un diagnostic. Pour notre part, nous n'avons pas eu cette chance malgé plusieurs tentatives auprès du médecin traitant qui est resté sourd à nos demandes d'examen. je pense que nous avons perdu quelques années. Là, je culpabilise. Aurais-je du être plus ferme, plus intransigeante. Depuis, nous avonc changé de médecin.
Il m'a fallu également beaucoup de temps pour accepter cette maladie. Avec le recul, je peux dire que tant que nous refusons le diagnostic, nous nous débattons, nous nous faisons mal. C'est la première étape à franchir, accepter le verdict.
Nous nous trouvons parfois agressifs envers le malade. je pense que ceci est du à ce sentiment d'impuissance que l'on ressent. Nous ne comprenons pas, nous répétons sans cesse les mêmes choses qui sont immédiatement oubliées, sauf la mémoire ancienne qui reste elle intact plus longtemps.
Nous comptons par ailleurs beaucoup surle traitement. Pour ma mère, il a été efficace les deux premières années, voir trois, avec une période de légère amélioration, puis une période de stabilisation. Mais le traitement a ses limites. Pourtant, suite à une aggravation de son état, une nouvelle molécule (EBIXA) lui a été prescrite en complément du traitement de base (ARICEPT). Depuis, je ressens une nette amélioration, des idées plus claires alors que le traitement a à peine 15 jours.
Je réponds maintenant à vous Docteur, sur votre suggestion de laisser les professionnels prendre la relève. Ce n'est pas si aisée. A titre d'exemple, je me suis faite incrite sur une liste d'attente afin d'avoir une aide soignante. Lors de cette inscription, j'ai appris que certaines personnes attendaient depuis plus d'un an.
Je suis d'accord également avec vous sur l'éventualité d'un placement en établissement médicalisé. Mais je suis convaincue que le malade doit rester le plus longtemps possible dans son environnement, donc chez lui.
Tant que nous pouvons assumer, tant que nous en avons les moyens, nous devons le faire.
Toutefois, lorsque l'état s'aggrave suite à une bronchite, pneumonie ou tout autre pathologie qui ne permet pas de soigner correctement au domicile car cela devient de plus en plus difficile, nous avons opté pour l'hospitalisation aussi bien dans l'intérêt du malade que de l'aidant.
C'est à ce moment là, avant et après l'hospitalisation que je ressens le besoin de connaître les bons gestes afin d'éviter de me faire mal.
Pour conclure, je peux rajouter qu'à chaque franchissement d'une nouvelle dégradation tant physique que mental, sans cesse il faut accepter, organiser, aménager son emploi du temps, mettre en place une aide spécifique. c'est le combat de tous les jours.
cordialement.
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Cafe_Sante (8965 messages) Envoyer message email à: Cafe_Sante Envoyer message privé à: Cafe_Sante Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
30-01-04, 19:18  (GMT)
7. "RE: "dépression", Alzheimer et psychothérapie"
Modifié le 30-01-04 à 19:19  (GMT)

Bonsoir,
>On ne le soulignera jamais assez, l'urgence de poser
>un diagnostic. Là, je culpabilise. Aurais-je du être
>plus ferme, plus intransigeante.

Pourquoi ? Les études montrent malheureusement, que le bénéfice d'un traitement ne concerne que 10% des patients et que l'effet de stabilisation ne dure que six mois. C'est la dure réalité des chiffres. Par contre, les laboratoires pharmaceutiques ont sorti la grosse artillerie pour convaincre le corps médical et le public de "l'urgence" du diagnostic et de l'efficacité des traitements. Les effets secondaires sont en outre assez nombreux et se confondent souvent avec les signes de la maladie. Le dernier à qui j'ai arrété son Aricept, s'est mis, tout à coup, à remarcher et a arrété de trembler.

>j'ai appris que certaines personnes attendaient depuis plus d'un
>an.

Je ne sais pas où vous vivez, mais chez nous la prise en charge est quasi immédiate.

>Je suis d'accord également avec vous sur l'éventualité d'un placement en
>établissement médicalisé. Mais je suis convaincue que le malade doit
>rester le plus longtemps possible dans son environnement, donc chez
>lui.

Je me suis mal exprimé. Je parlais d'un placement temporaire pour éviter l'épuisement familial. Evidemment, le malade doit rester le plus longtemps possible chez lui. Mais le possible a des limites.


>Pour conclure, je peux rajouter qu'à chaque franchissement d'une nouvelle dégradation
>tant physique que mental, sans cesse il faut accepter, organiser,
>aménager son emploi du temps, mettre en place une aide
>spécifique. c'est le combat de tous les jours.

Bon courage dans ce combat.
Philippe,
médecin à la campagne

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ennb (9 messages) Envoyer message email à: ennb Envoyer message privé à: ennb Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
01-02-04, 11:03  (GMT)
8. "RE: "dépression", Alzheimer et psychothérapie"
On dirait que mon message ne vous a pas apporté grand chose... J'avais compris que vous aviez atteint vos limites mais que vous n'arriviez pas à prendre du recul.
En ce qui concerne la thérapie analytique, en avez-vous parlé avec le psychiatre qui vous suit? il peut sans doute juger de sa nécessité et vous conseiller un confrère le cas échéant. Sinon, vous pourriez directement aller voir un psychiatre psychanalyste qui, ayant les 2 casquettes, saura sûrement faire la part des choses et vous orienter vers la thérapie qui vous convient. Je crois comprendre ce que vous dites: la thérapie de soutien n'est pas basée sur votre histoire à vous mais sur celle d'une personne-type vivant avec Alzheimer (j'ai déduit que votre neuro-psychiatre est un spécialiste d'Alzheimer, sans doute d'ailleurs celui de votre mère?).
Je ne suis pas sure que les deux thérapies soient inconciliables. Je pense à rencontrer un neuro-psychologue spécialiste de la maladie d'Alzheimer (qui a vu ma mère, 2fois, malheureusement pas assez à mon goût mais elle ne veut pas y aller)pour avoir un soutien car je pense que ces spécialistes connaissent bien les étapes par lesquelles passent les malades et les "aidants" et peuvent nous aider à les franchir plus facilement. Il s'agirait d'une aide ponctuelle, spécifique à cette situation en général mais aussi spécifique à la situation de ma mère, une aide permettant de relativiser, d'intellectualiser la maladie, de m'adapter à cette maladie et à la façon dont ma mère vit sa maladie. N'est-ce pas ce que vous faites en thérapie de soutien? Cette façon d'aborder les choses est différente de celle qui consiste à analyser nos émotions et est peut-être complémentaire.
J'ai lu votre réponse docteur. Moi j'ai poussé ma mère à faire un diagnostic tôt, je la pousse énergiquement à prendre ses médicaments quand elle veut arrêter parce qu'elle a des effets secondaires. Serait-il possible que tout le monde , spécialistes y compris, nous donnent des informations fausses pour pouvoir engraisser les laboratoires pharmaceutiques?
Si vous êtes sûr de vos informations, faites-vous quelque chose pour répandre cette vérité? car les sons de cloche sont partout les mêmes : malgré quelques réserves (mais certainement pas du 90%) sur l'efficacité réelle, difficile à mesurer, "les médicaments ralentissent l'évolution de la maladie, voire la stabilisent, surtout lorsqu'elle est diagnostiquée tôt". Assisterait-on à un grand foutage de gueule ?
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chantale (34 messages) Envoyer message email à: chantale Envoyer message privé à: chantale Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
01-02-04, 13:10  (GMT)
9. "RE: "dépression", Alzheimer et psychothérapie"
Bonjour,
En premier lieu, je tiens également à dire que moi aussi, j'ai été très surprise de lire que le bénéfice d'un traitement ne concerne que 10% des patients et que l'effet de la stabilisation ne dure que 6 mois. Quelles sont, Docteur, ses études ?. Pour ma part, étant adhérente de l'association ALZHEIMER FRANCE et ayant assisté à des coloques sur ce sujet, il a toujours été souligné que les chances de réussite tournaient autour de 50%, soit un chance sur deux et que la durée de stabilisation étaient de 2 ans environ. Ce délai dépassé, on assiste à une aggravation importante par palier. A titre d'exemple, en ce qui concerne ma mère (elle a peut-être eu de la chance), le traitement prescrit (ARICEPT) a stoppé presque immédiatement les effets dévasteurs avec même une amélioration au démarrage, dès les premières prises. j'ai bien ressenti cette différence. Malheureusement, l'ARICEPT au bout des 2 ans, je dirais même 2 ans 1/2, a arrêté de faire effet. Aussi, l'hôpital lui a prescrit en complément une nouvelle molécule, EBIXA avec un taux de réussite de 30%. Depuis, 15 jours que ma mère est sous ce nouveau traitement, j'ai l'impression qu'elle a les idées plus claires. Mais je n'ai pas assez de recul pour le vérifier.
Ces choses dites, je peux vous certifier que votre message au contraire m'a apporté beaucoup sur la compréhension des psychothérapies. je nai pas affaire à un neuro psychologue spécialiste de la maladie d'ALZHEIMER. Ces références m'ont été communiquées par mon médecin traitant. Il y a trois mois, j'ai été vraiment mal. Le traitement anti-dépresseur et anxiolitique qui a été changé il y a 3 semaines commencent à peine à me faire effet, et à m'équilibrer. c'est un fait, je me sens mieux depuis une semaine et mon tempérament de fonçeuse reprend le dessus. Quant au choix de la psychothérapie, je n'ai pas osé en parler avec le psychiatre. Toutefois, lors de la dernière visite, je lui ai fait comprendre que sur le plan familial et professionnel, je pouvais grâce au traitement affronter à nouveau les difficultés ; que mon problème de dyslexie était également atténué et m'empoisonner donc moins la vie. Il reste donc à traiter le point essentiel pour moi, celui de solutionner mes blocages inconscients qui m'ont ammené à me couper du monde extérieur et à la solitude que je ne supporte plus. Peut-être, maintenant, la thérapie va prendre une autre direction.
Je désire soulever un dernier point. vous avez raison, il faut faire appel à une aide ponctuelle par le biais d'un psychologue spécialiste de la maladie, car c'est un fait, nous avons sans cesse besoin d'être soutenue, guidée, de nous adapter. j'ai parcouru un grand chemin seul sans aide et avec le recul, je pense qu'une aide spécifique était indispensable car j'aurais pu être conseillée pour mieux gérer la situation tel que l'intellectualisation du malade essentielle au début (exercices de mémoire). c'est un fait, je vous le conseille vivement.
cordialement.
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ennb (9 messages) Envoyer message email à: ennb Envoyer message privé à: ennb Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
01-02-04, 16:20  (GMT)
10. "RE: "dépression", Alzheimer et psychothérapie"
Rebonjour!
juste une précision,(peut-être vous aviez compris mais comme vous réutilisez le mot avec un autre sens, je préfère préciser): quand je parlais d'"intellectualisation" de la maladie, il s'agissait de l'intellectualisation de la maladie par l'aidant, c'est à dire faire davantage passer les faits par le filtre de la raison et moins par le filtre des sentiments de frustration et de culpabilité.
En vous écrivant, je me rends compte que le problème est que j'ai l'impression, à chaque fois que je parle de la maladie, d'être face à quelque chose de froid et d'implacable, et que considérer la malade c'est ne plus considérer ma mère, c'est comme si ma mère était exclue, comme si en considérant la maladie je parlais de ma mère à la 3ème personne, comme si face à moi il y avait une malade et non plus la personne que j'aime. Je ne sais pas si quelqu'un peut comprendre. Est-ce de la pudeur, du déni, je ne sais pas. Mais c'est pour ça que je n'ai pas fait de démarche de thérapie de soutien jusqu'à maintenant.
Au sujet des thérapies, il y a quelque chose que je trouve étrange, c'est qu'à 2 associations Alzheimer où je me suis renseignée, il y a des thérapies de soutien (ou "groupes de soutien") pour la famille des malades mais pas pour les malades (même en phase débutante).
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chantale (34 messages) Envoyer message email à: chantale Envoyer message privé à: chantale Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
01-02-04, 18:02  (GMT)
11. "RE: "dépression", Alzheimer et psychothérapie"
Bonsoir,
Oui j'ai parfaitement compris ce que vous voulez dire par le terme intellectualisation. C'est considérer en fait le malade et sa maladie uniquement par le biais de la raison et non des sentiments. Je comprends le pourquoi de la chose et je réagis de la même façon quant je dis que la première étape à affronter, c'est d'accepter la maladie. Comment peut-on accepter cette maladie autrement que par le chemin de la raison car, si ont fait intervenir trop les sentiments, on plonge. Donc, c'est presque un nécessité pour supporter les aléas de la maladie, chose que je n'arrivai plus à faire depuis quelques temps.
Ce que vous dites c'est profond ; oui, nous avons tendance dans un but d'équilibre psychique, de vouloir placer si je peux dire, le malade et sa maladie en dehors de notre contexte. Quand les sentiments font surface, que ce soit des sentiments de frustration ou de culpabilité, cela nous empêche d'aider comme il faut le malade. C'est bien ce type d'attitude que j'ai depuis le départ pour l'aider au mieux et c'est pour cette raison que je peux parler aussi librement de sa maladie.
j'ai également employé le terme d'intellectualisation en tant que travail sur la mémoire.
En ce qui concerne les thérapies, vous m'apprenez qu'il existe des thérapies de soutien pour les aidants. je n'étais absolument pas au courant. Je connais toutefois les centres d'Accueil ALZHEIMER où on peut se retrouver entre aidants et quelquefois avec les malades.
Je ne sais pas de quelle région vous êtes, mais si éventuellement vous habitez LILLE (59), on aura peut-être l'occasion de se voir dans une de ces réunions.
Cordialement
Chantal
Chantal
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ennb (9 messages) Envoyer message email à: ennb Envoyer message privé à: ennb Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
02-02-04, 21:13  (GMT)
12. "RE: "dépression", Alzheimer et psychothérapie"

Ce qui est difficile aussi c'est d'accepter le changement :
le changement de la relation: je ne peux plus parler à ma mère comme avant parce qu'il y a des mots ou des expressions ou des concepts qu'elle ne comprend plus et aussi elle, elle ne me dit plus les mêmes choses, elle n'ose pas me parler, même à moi!, parce qu'elle a peur de se tromper ou de se répéter, ça c'est terrible, je lui dis sans arrêt de ne pas hésiter;
et le changement de rôle: je me sens responsable de ma mère.
Beaucoup de changements en sorte. Mais le pire c'est d'avoir l'impression qu'elle change, elle. J'ai peur pour la suite. Votre mère se rend-elle compte de sa maladie? en souffre-t-elle? vous reconnaît-elle?
Au sujet du forum, je suis étonnée que nous ne soyons que 2 à intervenir sur ce sujet.
Au fait, j'habite à Toulouse! Je ne me suis pas encore rendue dans des colloques, je n'ai pas envie d'entendre des théories... Vous, qu'est-ce que cela vous apporte ?
Une question encore: avez-vous des frères et soeurs? si oui, que font-ils? moi mes soeurs ne font rien, elles m'en parlent très peu, elles ne se renseignent pas, ne suivent l'état de ma mère que par à-coups, elles font leur vie (elles habitent à l'étranger). Bon, je sais que je peux compter sur elles quand-même quand j'ai besoin de leur en parler et ... de les engueuler!
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chantale (34 messages) Envoyer message email à: chantale Envoyer message privé à: chantale Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
02-02-04, 22:18  (GMT)
13. "RE: "dépression", Alzheimer et psychothérapie"
Bonsoir,
Oui je suis étonnée comme vous d'être si peu nombreux sur ce forum. Toutefois, je tiens à vous préciser que j'ai transmis également des messages sur le forum "AIZHEIMER" et là il y a des réponses.
je reviens sur vos interrogations.
Tout comme vous, j'ai du mal à accepter le changement. Au début, c'est très difficile car on ne connait presque rien de la maladie, on se documente. Je me suis vue tout au début de la maladie, abondonner la lecture dès le premier paragraphe car la suite devenait pour moi insupportable. Puis, il y a eu une acalmie, la maladie évoluait doucement. Malheureusement aujourd'hui, je me sens à nouveau mal car le changement s'accélère à nouveau et je n'ai pas le temps de m'adapter. C'est très dur. J'ai peur qu'elle perde l'usage de ses jambes. Mais le moment que je redoute le plus, c'est celui où elle perdra tout contact avec nous. Pour l'instant, elle nous reconnait.
c'est vrai, on ne peut plus parler comme avant avec sa mère, elle ne comprend plus, elle participe bien aux conversations mais ce qu'elle dit n'a plus de sens. Ma mère était pour moi une confidente. aujourd'hui, je n'ai plus personne à qui me confier. j'ai bien une soeur qui vit à l'autre bout de la France, moi dans le nord, elle dans le sud à AIX EN PROVENCE. Mais en cas de coup dur, je ne peux pas compter sur elle. Ma soeur me demande bien des nouvelles, mais pas plus. Jamais elle ne se soucie de mon état. Elle ne se renseigne pas. Elle connait la maladie mais sûrement pas l'impact négatif qu'elle povoque sur l'aidant.
Elle a sa vie et peu de disponibilité pour m'aider.
Vous soulignez également que nos rôles changent. oui, on devient la mère et notre mère devient l'enfant que l'on doit surveiller, garder...
Ma mère s'est rendue compte de sa maladie au début sans pour autant lui donner un nom. Elle souffrait car elle s'apercevait qu'elle déclinait.
Maintenant, je ne pense pas.
A+
CHANTAL

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chantale (34 messages) Envoyer message email à: chantale Envoyer message privé à: chantale Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
03-02-04, 07:07  (GMT)
14. "RE: "dépression", Alzheimer et psychothérapie"
Bonjour,

J'ai omis de vous dire que j'ai assisté seulement à 3 ou 4 réunions pr manque de temps. Il s'agit surtout d'un lieu d'échanges.
cordialement
CT

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