Bonjour;Le fait que vous m'ayez contactée ne me dérange absolument pas, bien au contraire. Parler et échanger avec d'autres familles, est très important à mon sens.
Notre mère n'en est visiblement pas au même stade de dépendance que la votre. Elle peut encore se déplacer seule, même si cela s'avère parfois difficile dans certaines circonstances, elle s'alimente également à condition bien sur, que tout soit mis à sa disposition car elle parfaitement incapable de préparer quoi que se soit par elle même.
je pense pour ma part, que la régression est très différente d'un malade à l'autre et que le tempérament naturel des personnes avant la maladie y est pour beaucoup.
Je peux seulement vous dire que depuis un an, les choses se sont accélerées pour elle. Les traitements, en effet, sont lourds et tous ne réagissent pas de la même manière. Le problème, c'est du moins ce que notre médecin traitant nous avait expliqué, est de devoir faire un suivi régulier car les doses sont réadaptées au fur et à mesure de l'évolution de la maladie.
Notre père, s'est occupé d'elle durant quatre années et il est lui aussi tombé malade; il n'a pas la même pathologie, mais le fait de devoir veiller sur elle l'a considérablement affaibli, car il ne connaissait plus un rythme de sommeil régulier; les malades d'Elzheimer dorment peu. Il devait chaque instant être vigilent et c'est vite devenu, ces derniers mois, ingérable pour lui; il est âgé de 79 ans !
Aussi,si votre père s'occupe de votre mère, mon conseil serait de prendre grand soin de lui aussi, car vivre au quotidien et souvent en "vase clos" avec ces malades, peu s'avérer "dangereux" .
Nous avions trouvé une première solution de placement, dans l'urgence comme la plupart des familles confrontées à ce problème, à Villars Les Dombes, dans l'Ain. Cela a été une véritable catastrophe... Le personnel de soin attachait notre mère du matin au soir, car elle se déplaçait beaucoup et incommodait d'autres personnes. elle était également sanglée la nuit; nous nous en sommes aperçus en faisant des visites "surprises" car les gens étant habitués à nous voir venir à des heures précises, détachait ma mère dans ces moments là. Inutile de vous dire que nous avons pris des mesures radicales pour changer de foyer d'accueil.
Elle est aujourd'hui placée en cantou, à Valence dans la Drôme. Le cantou revêt pour bien des gens, une notion de "Ghetto";il faut cependant savoir, que ce mode de placement présente l'avantage d'accueillir uniquement des malades atteints de la même pathologie et que la surveillance y est plus présente.
En revanche, je pense qu'il est éssentiel pour eux, d'être occupés à des activités.
Pour des raisons financières, ce n'est pas souvent souvent la cas, car cela suppose du personnel supplémentaire. Nous poursuivons notre quête de foyer, car à terme, nous aimerions trouver un foyer acceptant de recevoir à la fois mon père et ma mère. Ils sont mariés depuis 55 ans et nous ne pouvons pas une minute envisager de les séparer plus longtemps. Ils sont affectivement très dépendants l'un de l'autre.
Nous avons récemment approcher l'association France Elzheimer pour nous aider. Je vous conseille vivement d'en faire autant; sur le plan du moral déjà, c'est un excellent soutien. Pour les familles aussi, c'est le chemin de croix et trouver des gens avec qui partager la douleur, est très imporatnt.
N'hésitez pas à me recontacter, si vous en éprouvez le besoin. Bon courage.