PARIS (AFP) - La décision de l'Assistance Publique - Hôpitaux de
Paris, de faire financer les blouses de son personnel par des sponsors
industriels soulève un tollé chez les soignants.
La décision,
annoncée le 28 mars par Rose-Marie Van Lerberghe, directrice générale
de l'AP-HP, suscite de vives réactions au sein du personnel de
l'institution qui gère 24 173 lits et 1 380 places en hôpital de jour,
dans 750 services médicaux et médico-techniques.
"La situation de paupérisation des hôpitaux est telle"
déclare Mme Van Lerberghe "que nous sommes contraints de trouver des
expédients".
Elle ajoute "Ces réactions sont exagérées : depuis de nombreuses
années, certains dossiers ou pochettes de résultats d'examens comportent
de la publicité et personne n'y a trouvé à redire".
En
pratique, la publicité concernera des laboratoires et non des
médicaments en particulier, et figurera sous forme d'un discret logo sur
une manche ou dans le dos de la blouse. Cette pratique serait courante aux
USA d'après la direction de l'APHP. En échange de cette promotion,
fourniture et entretien des blouses des quelques 57000 soignants seraient
assurés par le ou les sponsors dont l'identité n'a pas été dévoilée
à ce jour.
Pour Jean-Marie Sala du syndicat SUD-SANTE AP-HP, c'est à l'état de
financer la santé et non aux laboratoires pharmaceutiques : "Nous
subissons déjà de fortes pressions commerciales, notamment des
médicaments fournis gratuitement dans le but de nous pousser à les
prescrire à à la sortie des patients. Cette perte d'indépendance est
grave pour l'hôpital public".
Une assemblée générale des personnels est prévue en début de
semaine prochaine, mais des voix s'élèvent déjà un peu partout dans le
monde de la santé pour contester cette décision et demander l'arbitrage
du Maire de Paris, Bertrand Delanoë, qui préside le Conseil
d'Administration de l'institution.