Bonsoir Dominique, Laurence et Rebelote,Je ne sais pas si ce que je dis vaut de l'or, en tout cas, c'est mon expérience. Vos conseils me semblent très judicieux Rebelote, mis à part celui qui consiste à ne rien dire quand votre enfant saccage l'appartement. Dans les situations extrêmes, je crois qu'il faut toujours réagir.
Vous dites qu'un parent doit rester " de marbre ". Je suis de cet avis aussi, mais pas en toutes circonstances. Quand quelqu'un délire, je pense qu'il n'y a pas grand chose à faire, et essayer de le raisonner a souvent pour effet de l'énerver. " On " peut se contenter de faire une remarque par contre.
Maintenant, ça dépend des situations, il faut voir si la personne malade est suffisamment réceptive.
Je parle de délire au sujet de votre fille, Dominique, sans vraiment savoir de quoi il en retourne. Je ne dirais pas que son délire consiste à ne pas se savoir malade, mais plutôt qu'il est de vous attribuer tous les torts. Il y a certainement des reproches que votre fille n'ose pudiquement pas vous faire en votre présence. Je n'en sais rien après tout. Je vais plutôt vous parler de moi : je reprochais à mes parents ma forte consommation de cigarettes, de haschish, mes échecs scolaires, ma trop grande timidité ... jusqu'à mes propres délires. Tout y passait. Aujourd'hui, je sais bien que je suis le seul responsable de mon ulcère à l'estomac, par exemple ( j'en suis remis depuis quelques années ), et que mon éducation a été plutôt bonne. Mes parents m'ont toujours déconseillé de fumer. Ils ont essayé de m'interdire de fumer aussi. En vain, car on ne peut pas contrôler ses enfants à 100 pour cent. D'ailleurs, je ne suis plus à un âge où l'on éduque. Si je fume, c'est donc mon problème. Par contre, les conseils qu'ils m'ont donnés me travaillent beaucoup, ils ne sont pas inutiles, loin de là. Si je continue de fumer du tabac, je ne me drogue plus depuis longtemps et ne bois presque pas, même en étant sous l'influence de camarades. C'est pour dire que vous ne parlez pas vraiment dans le vide, croyez-moi.
Bon, je vous disais donc qu'il était possible que votre fille vous reproche pas mal de chose ( je ne voulais pas dire qu'elle se drogue par contre !!! C'est le premier exemple qui m'est venu pour parler de moi ), voire tous ses problèmes par moments, quelqu'ils soient. Il peut s'agir d'un délire léger. Elle cherche un bouc-émissaire là où il n'y en a pas. Elle doit apprendre à prendre sur elle. A ce propos, je suis d'accord avec Laurence, vous pouvez lui montrer de temps en temps que vous avez votre propre personnalité, que vous êtes différente, car elle se raccroche visiblement à vous quand ça ne va pas. Pour vous parlez de moi, je me souviens de ma mère qui ne travaillait pas et ne vivait que pour ses enfants. Le résultat a été que je me réfugiais systématiquement en elle. Mais lorsqqu'il y avait un désaccord, lorsque j'avais tort, je ne l'écoutais pas. Elle devait correspondre à mes attentes tout comme elle était auprès de moi quand je n'allais pas bien. Depuis quelques années par contre, elle sort, vois des amies, chante dans une chorale ... Je suis surpris quand elle m'annonce qu'elle ne sera pas " à ma disposition ", mais comme c'est pour voir une amie, je réalise qu'elle mène sa vie et moi la mienne. Je l'accepte et assume moi-même mes problèmes.
En même temps, je me souviens de ses " non ! " qu'elle me rétorqua dans le passé. Je réalise que là aussi elle menait sa propre existence. Elle essayait du moins. Et bien j'essaye de lui laisser son espace de liberté désormais. Les problèmes que j'ai pu poser raisonnent en moi de façon bénéfique car mes parents leur donnaient un sens, simplement en me faisant la morale.
Mais il est bon de pardonner aussi. Cette femme est ma mère également ! Nous avons besoin de réconfort. Quand c'est non, c'est non, mais quand c'est fini, on passe à autre chose, on essaye de rétablir une relation de confiance.
En bref, " restez de marbre " permet de renvoyer à l'autre son propre discours, car on ne parle jamais dans le vide. Et puis ça évite les conflits parfois. Cependant, il est bon qu'un parent s'affirme haut et fort, mais pas nécessairement en donnant des leçons de morale à son enfant, non, simplement en lui montrant qu'il mène une vie bien à lui aussi. Remarque, c'est peut-être ce que votre fille n'accepte pas finalement. Vous m'avez l'air assez indépendante dans le fond ( je n'en pense pas du mal ! ).
Bon, ce que je dis devient gênant. Je vous souhaite une bonne soirée.
Felipe.
P.S : " Ce soir en dînant, elle m'a dit, les gens de la cotorep nous ont énervées, j'ai répondu qui on ? elle me dit nous, qui nous ? "
C'est plutôt positif ! Non ? Elle regrette le conflit qu'il y a eu à midi.
Ah, et puis une piste de réflexion, vraiment à tout hasard : vous ne savez pas comment vous comporter quand il y a un problème. Et si vous réfléchissiez à votre attitude quand ça roule ? Je n'ai aucune arrière pensée, croyez-moi, c'est juste une réflexion qui me paraît intéressante, en général. Elle ne s'adresse à personne en particulier, je vous le jure ! C'est ma dernier séance avec mon psychanalyste qui me tourne à la tête.