Bonjour Hélène,Je suis maman d'un fils de 11 ans pas trop "casse-cou" mais très "tête en l'air".
Nous n'habitons pas près des montagnes (vous en avez de la chance )donc ici pas de ski, mais du skate ou rollers en ville, avec une circulation dense et des conducteurs français, stressés au volant, le pied impatient sur l'accélarateur au feu ou profitant de la moindre petite ligne droite pour "gagner du temps", en région parisienne, il y a beaucoup de je dirais "de félés".
Mon fils déjà à pied, traverse toujours un peu sur le qui-vive, il évalue encore mal distance et vitesse des véhicules, "tête en l'air" aussi, il se laisse surprendre. Il n'a jamais eu d'accident, mais m'a raconté plusieurs fois ses frayeurs, comme une moto qui pile et lui recroquevillé, les mains sur la tête, au milieu de la chaussée et pas sur le passage piéton.... c'est normal il fait comme tous ici me dit-il !
Le skate, les rollers, je tremble un peu, beaucoup de le voir partir, je "n'autorise" qu'un tout petit peu , en ce moment (il est jeune), je rappelle les "conditions" et je le laisse partir tremblante... mais confiante.
Que j'ai peur ou non pour lui, ne change rien, les risques existent et il doit apprendre à vivre avec, les évaluer et reconnaître ses limites et surtout se modérer pour ne pas aller au-delà, chercher à les dépasser oui, mais dans la prudence, prendre le temps, à son rythme qui n'est pas forcément le m^me que les copains (lui, n'ai pas un "champion" mais rêve de l'être comme un champion, les coups, les bosses, si ce n'est une petite foulure, fracture, il en a eu, mais jamais avec de graves conséquences).
Sans lui "prendre la tête" avec les risques, je ne manque pas de les lui rappeler, je n'hésite pas à lui parler des nombreuses personnes en rééducation ou sous-terre, à la suite d'un accident bête, de comment on peut se retrouver et souffrir physiquement, moralement aussi d'être aller inconsciemment au-delà de ses limites, sans tenir compte des risques.
Les risques, nous pouvons aussi les limiter en respectant déjà toutes les règles de sécurité, les champions respectent des règles de sécurité pour se protéger, il faut aussi qu'il les respecte, cela n'empêche aucunement de prendre du plaisir, d'essayer de se surpasser. Il peut s'oublier, par mes paroles, je lui apprends à ne pas s'oublier et puis aussi il y a nous, sa famille.
Et nous alors ? s'il lui arrivait quelque chose, y pense-t-il? Les conséquences nous les supporterions tous, on l'aime, on l'aimera toujours, mais nous n'avons pas envie de gâcher notre vie inutilement, par sa faute où inconscience, (m^me par sa faute ou inconscience, nous serions toujours à ses côtés, je le lui dis aussi ).
Voilà ce que je dis, ce que j'essaie de faire passer, adapté pour un enfant de 11 ans, avec des exemples concrets, pas morbides. Je lui dis aussi très simplement que nous avons envie de vivre « vieux » ensemble, j’aimerai bien être une gentille grand-mère
Il ne faudrait pas, surtout pas, lui faire peur de la vie, de se lancer, au contraire j'aime le voir avoir cet état d'esprit, il veut grandir, il veut tout seul, il veut se prouver des choses à lui même, je l'encourage à se lancer, à aller plus loin. Mais pour aller plus loin, je lui rappelle qu'il partira plus haut en ayant les deux pieds sur terre.
Quand il part, je veux bien, mais je veux lui FAIRE CONFIANCE, pas de risques inutiles, cela je ne veux pas, je ne sais pas ce qu'il fait avec les copains, je ne suis pas là pour tout voir, je ne veux pas non plus avoir à le surveiller, s'il arrive quelque chose de grave, je ne voudrais pas qu'il y ait de regrets, des "si",c'est pour cela que je le responsabilise.
Les risques il y en a toujours dans la vie, tout peut arriver très vite, on ne peut tout prévenir, tant de choses ne dépendent pas de nous, les concours de circonstances malheureux, les irresponsables aussi, cela ne doit pas faire peur, autrement on ne ferai plus rien.
Voilà ma manière de vaincre mes peurs pour lui, sans lui faire peur, je lui fait bien part de MES peurs rationnelles, après je le laisse partir en confiance, j'essaie de ne pas en dire trop ni trop peu. Je veux simplement qu'il respecte la valeur de la vie, mais pour cela je ne peux que le guider, et non le trouver pour lui.
La vie, la confiance en la vie, j'y crois très fort.
Je te souhaite de trouver vraiment la tranquillité d'esprit et que ton fils soit confiant en toi, qu'il sache que si tu as peur pour lui, cette peur est raisonnée, non pour le bloquer, mais pour qu'il aille plus loin. Cela les "casse-coups" mettent peut être plus de temps à l'entendre de la part des parents, ce n'est pas parce que nous nous aurions peur de faire ce qu'ils font que nous les en empêchons pour autant, au contraire nous sommes fiers qu'ils y arrivent grâce à leur persévérance, sans prendre de risques inutiles.
P.S. ma fille 18 ans fait de l’escalade à haut niveau, maintenant, le vide moi j’ai peur, mais ha ! les filles, elles sont souvent plus raisonnables, pas toutes, mais j’ai cette chance, alors tout va bien.
Toutes mes amitiés
Fleur