Bonjour Maxime et Laurence,Maxime, vous dites:
-> Il aurait dut, par son écoute se rendre très vite compte qu'il faisait fausse route avec toi dans la voie que tu décrit ci-dessus, même si il doit de temps en temps brusquer (voir "choquer", ou "casser") un peu ton travail personnel.
Certains psys ont parfois du mal à se remettre en question. On peut croire que parce qu'ils travaillent dans le domaine de l'humain et du psychisme, qu'ils ont tous, au préalable fait un travail sur eux-même en profondeur mais ce n'est pas toujours le cas. Alors pour ce qui est de se rendre compte qu'ils font fausse route, ça prends de l'humilité et une capacité de reconnaître ses erreurs, ce n'est pas donné à tout le monde.
J'ai rencontré un psychiatre, un vieux monsieur à sa retraite, qui venait à la clinique où je recevais des soins, pour dépanner, par manque de professionnels. Ses méthodes, loin de m'aider, me rendaient nerveuse à un point tel que je ne fonctionnais pas du tout avec lui. Je le lui ait exprimé clairement et celui-ci, surpris, m'a tout bonnement répondu qu'il a toujours fait ainsi avec ses patients et qu'il ne voyait aucune raison de faire autrement. J'ai compris qu'il ne se remettrait pas en question, et conserverait ses méthodes. Moi j'ai dû penser à ma santé, qu'il m'était impossible de recouvrer avec ses méthodes. J'ai donc changé de psy.
J'ai aussi connue une psychiatre, par internet, dans un contexte plus personnel, et bien que j'affectionne beaucoup cette personne et que j'apprécie plusieurs de ses qualités personnelles, il n'en demeure pas moins que je ne suis pas d'accord avec plusieurs des méthodes professionnelles qu'elle utilise, ou plutôt plusieurs des attitudes professionnelles qu'elle a démontré. J'ai pu relever plusieurs erreurs dans son rôle et son attitude, qui m'ont semblé inquiétantes pour une professionnelle de la santé. Dont une difficulté (voir une impossibilité) de se remettre en question, des discours tels "moi à mon niveau!" qui bloquent toute possibilité de réelle écoute et dialogue, une insistance à intervenir et à s'imposer dans des situations où elle n'avait pas son mot à dire. Je trouve ces pratiques dangereuses, surtout lorsque cela se passe sur le net.
J'ai aussi travaillé pendant plusieurs années, en tant qu'éducatrice spécialisée, avant de me réorienter dans un autre domaine. Mais je connais assez les milieux d'aide pour affirmer, que dans les "aidants" on trouve de tout. Des gens passionnés et impliqués, aux imbéciles qui ne viennent travailler auprès des gens en difficultés que pour passer leurs pulsions dominatrices, aux professionnels blasés, usés par leur métier.
Tout cela pour dire que la priorités de certains professionnels, malgré leurs discours, n'est pas toujours le soin, ou la santé du patient. Mais il est parfois une question de narcissisme ou d'égo personnel, qui passe bien avant la santé du patient. Il y a aussi, heureusement, des professionnels qui ont eux-même travaillé sur eux suffisemment, ou qui sont en tout les cas assez en contact avec leur propre intériorité pour s'impliquer réellement, tant avec leurs techniques professionnelles, que dans une relation thérapeutique.
Je considère que mon principal thérapeute fait partit de cette dernière catégorie. Il a d'ailleurs remis en question, rapidement, et de par lui-même, le diagnostique premier qui m'avait été attribué à la va-vite (et qui ne correspond pas du tout à la pathologie dont je souffre), et les méthodes qu'il avait employé avec moi ce faisant. Cela a augmenté ma confiance en lui, car je considère que lorsque ça ne va pas, et qu'un thérapeute a l'humilité de le reconnaître et de réajuster son tir, c'est pour moi une qualité non négligeable de ce que je considère un bon thérapeute.
Aussi, pour aller dans le sens de Laurence, il ne faut pas oublier, que la psychanalyse pure et dure, est parfois utile dans les pathologies d'ordre névrotiques, et encore... Mais que c'est déconseillé pour d'autres pathologies (comme la schizophrénie par exemple).
Pour ma part, j'aime la psychanalyse pour certaines de ses idées théoriques, j'apprécie et je trouve utile les psychothérapies d'ordre analytiques, lorsque les difficultés rencontrées permettent d'utiliser cette méthode, par contre, j'ai un peu de mal avec la psychanalyse pure et dure qui ne s'applique à mon avis, que dans des cas particuliers (personnes sans pathologie complexe).
-> "(...) ce qui m'énèrve c'est l'attitude "hors la psychanalyse point de salut" de certains psy qui fait qu'ils ne se remettent jamais en question et n'imaginent même pas qu'il puisse y avoir d'autres thérapies valables."
C'est ce que j'entends par dogmatisme. Au delà de la psychanalyse et des autres approches, je trouve cette attitude dénuée de sens en psychothérapie. Il est normal qu'un thérapeute adhère à une école de pensée, mais je trouve dangereux qu'il s'y cantonne en rejetant systématiquement tout ce qui se trouve en dehors de cette école. Certains comportementalistes sont tout aussi rigides que les psychanalystes dans leur position. Cela ressemble plus à une guerre d'égo ou de narcissisme, que d'un réel souci pour le soin et la santé du patient. Pendant qu'ils s'égosillent sur des querelles d'approches, le patient lui demeure dans son mal-être.
Salutations,
Aloès