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"Psy et interculturel"

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Giulia (435 messages) Envoyer message email à: Giulia Envoyer message privé à: Giulia Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
07-01-05, 14:22  (GMT)
"Psy et interculturel"
Bonjour à tous
Bon je sais que le sujet est assez vaste, mais je le propose quand meme.

Quand on va voir un psy, ce thérapeute doit aussi tenir compte des problèmes des différences culturelles, autrement il va se planter.

Pour en revenir au psy, je disais donc que ma précédente psy a occulté tout ce pan d'interculturel qui régissait mon histoire, pour elle cet interculturel n'avait aucune importance. Or dans ma famille nous sommes baignés par ça : mon père a vécu plusieurs années à Brazzaville (Congo belge) alors que son père était militaire de carrière, ma tante Françoise est née à Antananarivo (Tananarive, pour faire plus court, Madagascar), ma grand-mère est originaire de la Réunion (un Territoire d'Outre Mer français).
Ma mère est née à Sfax, Tunisie, dans une communauté juive sépharade composés d'italiens, d'espagnols, de grecs, de libanais... qui vivait en paix avec les arabes (des amitiés existaient entre juifs et arabes, ils allaient à l'école ensemble...). Elle est partie de là-bas avec sa famille alors qu'elle avait 5 ans pour venir vivre en France, alors que la Tunisie prenait son indépendence à l'époque de Bourguiba et avaient chassé tous les Français de la région.
Je pense donc que ce n'est pas un pur hasard si mon père a épousé une Américaine de Califormie, ce n'est pas non plus une absurdité pour moi de faire plusieurs langues (Italien, Anglais et Grec), ce n'est pas une absurdité absolue non plus que ma mère ait épousé un Juif américano-Israelien.
Si on passe ça à l'as, on perd complètement le sens des réalités puisque ceci explique quand meme beaucoup de choses, cet interculturalité fait partie de ma vie, de mon histoire.

Plus d'infos afin d'alimenter le débat :
http://www.mmt-fr.org/article152.html
http://www.atoute.org/dcforum/DCForumID14/178.html

Giulia

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  Liste des réponses à ce message

  Sujet     Auteur     Posté le:     ID  
 Psy et interculturel- Réponse à Aloès Giulia 28-01-05 1
   RE: Psy et interculturel- Réponse à Aloès Aloes 29-01-05 2
       RE: Psy et interculturel- Réponse à Aloès Giulia 29-01-05 3

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Texte des réponses

Giulia (435 messages) Envoyer message email à: Giulia Envoyer message privé à: Giulia Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
28-01-05, 22:02  (GMT)
1. "Psy et interculturel- Réponse à Aloès"
Modifié le 29-01-05 à 02:34  (GMT)

Bonsoir Aloès
Je tiens à répondre à ce que tu dis dans le fil sur le comportement des psychiatres http://www.atoute.org/dcforum/DCForumID34/98.html, mais il me semble plus judicieux de répondre ici.


Voilà ce que tu dis et qui me fait réagir dans ton témoignage :

>J'avais du mal à le comprendre, car le français était visiblement
>sa troisième langue. Pour un médecin qu'on consulte une fois,
>ce n'est pas un drame que de faire répéter, mais
>un psychiatre avec qui l'on a des entretiens plus personnels
>et plus poussés, ça devient déjà un peu plus lourd.
>Pourtant s'il n'eût s'agit que de cela, je n'aurais pas
>changé de psy, et je me serais adaptée à lui.

Je ne suis pas d'accord avec toi quand tu dis que le problème de langue est un "petit inconfort". Je conçois tout à fait que une personne n'arrive pas à faire un travail avec un psy à cause d'un problème de différence linguistique parce que au-delà des mots que la langue exprime, elle exprime aussi une pensée, une conception de la vie qu'il est parfois impossible de retrouver dans une autre langue. Donc mine de rien, ce qui semble etre un "petit inconfort" est en réalité un sacré problème, puisque la psy est ancrée dans une langue, une culture, une civilisation, avec son passé historique, les problèmes de sa société.
Il est très difficile voire impossible, quand on n'a pas une maitrise parfaite (ou quasi parfaite) de la langue de faire un travail psychanalitique. Et meme en ayant une très bonne maitrise de la langue, le thérapeute doit tenir compte que par exemple ben le patient français qui vit en Italie va franciser certains mots, ou bien un anglais en France va angliciser certains mots....

Il est possible, je pense, pour un patient de travailler avec un thérapeute qui n'a pas la meme langue maternelle que lui (par exemple un patient dont le français est langue maternelle et le thérapeute non). Mais je pense qu'il doit etre averti des problèmes à surmonter et qu'il doit se sentir capable de les surmonter. S'il ne se sent pas capable, il est parfaitement compréhensible qu'il ne puisse pas poursuivre le travail psychanalytique.


J'espère ne pas t'avoir vexé et t'avoir éclairé sur ce type de problème.


Giuli@

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Aloes (653 messages) Envoyer message email à: Aloes Envoyer message privé à: Aloes Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
29-01-05, 01:18  (GMT)
2. "RE: Psy et interculturel- Réponse à Aloès"
Bonjour Giulia,

Rassure-toi, tu ne m'as pas vexée du tout .

Je trouve ton point de vue très intéressant, tu soulèves des éléments qui méritent réflexion, pour qui s'y intéresse ou y est confronté. Je ne m'étais pas posé ces questions dans un sens large ou généralisable, mais uniquement selon ce que moi j'ai ressentit de ma toute petite expérience personnelle.

Je conçois très bien que cela peut être un frein pour plusieurs personnes, que d'avoir un psy d'une autre langue et/ou d'une autre culture. Dans la situation que je me trouvais, si j'avais senti que le courant passait avec ce psychiatre, j'aurais fait l'effort de m'adapter à sa manière de s'exprimer. Pour moi ça a été un obstacle, parmis d'autres plus importants, qui ont fait que j'ai changé de psy. Mais oui, effectivement, la langue peut complexifier les choses, en thérapie, c'est une question qui est à répondre pour chaque personne qui y est confrontée, à savoir si c'est un problème ou pas.

En te relisant, je vois aussi que tu parles de psychanalyse. En effet, le travail de la psychanalyse prends corps dans le langage, tout comme la plupart des psychothérapies, et cela peut poser plus de problèmes que dans ma situation, où ce psychiatre intervenait principalement au niveau de la médication, et non d'une psychothérapie telle quelle.

Merci pour ton point de vue,


Aloès

littéraire et modératrice de Santé Psy (non médecin)

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Giulia (435 messages) Envoyer message email à: Giulia Envoyer message privé à: Giulia Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
29-01-05, 02:32  (GMT)
3. "RE: Psy et interculturel- Réponse à Aloès"
Bonsoir Aloès,
Et merci de ton point de vue dont je viens de prendre connaissance. Bon c'est vrai que à 02:20 am je n'ai pas forcément l'espri très clair, mais ça devrait aller pour donner mon point de vue et éclaircir mon raisonnement. Je ne suis pas aussi calée que toi en psy, ni aussi calée que Pandore, mais connaissant bien les problèmes liées aux différences de culture, je pense apporter dedans un point de vue.

Tu parles du travail psychanalytique, mais moi je parlais de la psy en général. En effet, une culture va préférer tel courant de psy à un autre... En effet, la psy américaine va davantage se baser sur la psy comportementaliste, alors que en France, la psy va davantage se baser sur les concepts freudiens.
J'ai tenté une approche comportementaliste qui m'a été absolument désastreuse et pour laquelle j'ai perdu mon temps, comme je l'ai expliqué dans mon premier post. Cette approche peut convenir à d'autres, ou compléter une analyse, mais pesonnellemet, je suis beaucoup plus dubitative de cette approche très catégorisée de la psy, que je trouve (mais ce n'est que le point de vue d'une expérience personnelle désastreuse) trop catégorique, qui ne tient pas assez compte de la personne dans son ensemble. Pourtant, c'est l'approche préférée des anglophones.
Et meme en psychiatrie, la façon de décrire un délire ne va pas etre la meme dans la culture africaine que dans la culture française. Une étude internationale a été publiée dans les années 1980 (si quelqu'un pouvait la retrouver, ce serait super) et prouvait que quelque soit la culture, il y avait le meme nombre de schizophrènes. Là où il exisatait un fort contraste, c'est la manière dont étaient réinsérés les malades différait. C'était dans la culture occidentale qu'ils étaient le plus mal réinsérés, tandis que dans la culture dite primitive, ils étaient insérés dans la trame de la société. L'explication avancée était que les danses, les transes... permettait de décrypter et donc d'une certaine façon de "guérir" le délire ; tandis que en Occident, le schizophrène est marginalisé, il ne compte pas puisque ce qu'il dit n'est pas cohérent, il n'est pas en phase avec la réalité. Dans notre société où tout est rationalisé, mesuré.... certains facteurs humains, qui permettrait la réinsertion des personnes schizophrènes, et par-là meme, psychotiques, sont niés.

Voilà donc pourquoi je parlais de psy en général, et non uniquement de psychanalyse. Le problème se pose davantage en psychanalyse, puisque elle prend corps dans le langage, mais quelque chose qui va etre normal pour une société ne va pas l'etre pour une autre, donc une personne dite "normale" dans une société ne va pas l'etre dans une autre.


Voilà, j'espère t'avoir éclairé sur le sujet, meme si je ne suis pas une grande experte en la matière.


Giuli@

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