Bonjour Calvin,J'aimerais juste dire, que parfois des personnes tendent à changer de psychiatre, au moindre inconfort avec celui-ci, et qu'il y a lieu, avant de penser à en changer, d'exprimer à notre psy, nos malaises face à lui. Parfois cette simple mise au point permet de clarifier et rectifier bien des choses, sans avoir besoin de changer de psy.
Quand cette mise au point a été faite, et que ça ne change rien ou presque, ìl est parfois en effet nécéssaire d'entamer les démarches, non pas pour cesser tout traitement, mais se dire que chaque personne, chaque psy est différent, et qu'on peut très bien en changer pour un autre. Des psys, il y en a de tous les styles, avec des approches, des manières d'êtres et des personnalités bien différentes, ils ne sont heureusement pas tous bâtis sur le même modèle.
Maintenant, pour ta question, je peux t'exprimer ce que j'ai vécu, car j'ai déjà rencontré une situation qui m'a poussée à changer de psychiatre.
Il s'agissait d'un psychiatre vis à vis duquel, dès le début je ne me sentait pas à l'aise. C'était un vieux monsieur à la retraite, qui avait été engagé parce qu'il y avait un manque de psys à la clinique que je commençais tout juste à consulter. Il venait une fois à toutes les deux-trois semaines seulement à la clinique.
J'avais du mal à le comprendre, car le français était visiblement sa troisième langue. Pour un médecin qu'on consulte une fois, ce n'est pas un drame que de faire répéter, mais un psychiatre avec qui l'on a des entretiens plus personnels et plus poussés, ça devient déjà un peu plus lourd. Pourtant s'il n'eût s'agit que de cela, je n'aurais pas changé de psy, et je me serais adaptée à lui.
Lorsque je l'ai rencontré la première fois, je lui avais mentionné le fait que j'avais le sentiment que j'avais peut-être le trouble borderline. Parce que j'avais lu sur le sujet, sur le net, et que certains aspects de ce trouble me faisait penser à ce que j'avais. Sans faire une évaluation très poussée, je crois qu'il s'est basé sur ce que je lui avait avancé, plus que sur la rencontre et les éléments cliniques en eux-même.
Il m'a été confirmé par la suite, par deux psys différents, que je n'avais pas le borderline.
Je le voyais rarement, et uniquement pour des prescriptions, de cette façon j'ai passé plus d'un an sans le voir, et avec soulagement, car je ne me sentais pas à l'aise avec lui.
J'ai recommuniqué avec lui, quelques temps après le début d'un traitement, parce qu'ayant aussi des problèmes de digestion dû à une maladie physique (la maladie de crohn), j'ai l'estomac et les intestins très sensible aux irritants. Sous cette médication qui était un peu forte pour l'estomac, je me suis mise à être malade, un peu au début et de plus en plus, au fur et à mesure que le temps passait.
Lorsque je l'ai consulté, je vomissais assez régulièrement, et je désirais changer de traitement. Au lieu de prendre ma demande au sérieux et de me proposer d'autres molécules, il a balayé ma demande, me disant qu'il savait mieux que moi ce qu'il fallait faire, et que mes maux de ventre n'étaient rien.
Je ne pouvais tout simplement pas demeurer ainsi, car mon état se détériorait et je le savais causé par cette médication. La rencontre suivante, je lui ait exprimé le fait que j'avais beaucoup de mal à lui faire confiance, et que je ne sentais pas qu'il prenait au sérieux ce que je lui exprimais. Je lui ait demandé s'il était possible de consulter un de ses collègues, de changer de psy.
La rencontre suivante, j'ai appris que ma demande avait été refusée. Je lui ait réexprimé mon manque de confiance en lui et que je n'appréciais pas certaines de ses méthodes.
Il m'a répondu qu'il a toujours fonctionné ainsi avec ses patients, et qu'il n'avait pas l'intention de changer ses méthodes d'un iota. Que si je n'étais pas satisfaite, je n'avais qu'à sortir de son bureau, car il avait tout un tas de dossier à remplir. Je tremblais de partout, je me suis levée d'un bond, en ouvrant la porte, et je lui ait dit que je ne reviendrais pas le consulter, que je préférais voir mon médecin de famille pour ajuster ma médication, car je considérais que j'étais en danger avec lui.
C'est uniquement à ce moment, qu'il a compris que ça ne fonctionnait réellement pas avec lui, et qu'il m'a dit qu'il ferait le nécéssaire pour que je vois un autre psy.
J'ai donc pu changer de psychiatre, et celui que j'ai ne ressemble pas du tout au premier! J'ai un psy qui est plus à jour dans sa connaissance de la psychiatrie, des médicaments, et surtout un psy qui donne plus dans le relationnel. Il n'a jamais mis en doute le problème que j'ai rencontré avec la médication, et ne m'a jamais prescrit tout de go un médicament sans qu'on explore ensemble les différentes possibilités. Je le sens d'avantage comme un collaborateur, sur mon chemin vers la santé, ce qui me permet un lien de confiance qui n'a pas été possible avec le premier.
Donc oui cela vaut parfois la peine, dans certaines situations, de changer de psy et d'en trouver un plus adéquat. Mais pas de changer à tout prix, sans avoir pris le temps de s'être exprimé sur ce qui est problématique pour soi, envers le psy qui nous suit.
J'espère que ce petit témoignage encouragera la personne que tu connais à faire tout ce qu'il faut pour elle-même, sans penser à cesser ses traitements ou consultations. C'est bien possible de trouver un psy tout à fait convenable. Et comme dans tout métier, il y a des professionnels tout à fait adéquats, comme des citrons. Quand on frappe un citron, il ne s'agit pas de tout laisser tomber, mais de trouver un autre fruit moins acide.
Bon courage à elle,
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Aloès littéraire et modératrice de Santé Psy (non médecin) |