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"refus du sommeil, insomnie volontaire"

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Forum : Recherche d'informations sur une maladie (Protected)
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Bali2 (21 messages) Envoyer message email à: Bali2 Envoyer message privé à: Bali2 Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
06-03-04, 12:53  (GMT)
"refus du sommeil, insomnie volontaire"
Bonjour,

J'aimerais trouver de l'information sur un type particulier de trouble du sommeil, à savoir le refus du sommeil, avec:
-sentiment de culpabilité accompagnant le fait de se coucher et de dormir
-dépendance à l'état d'euphorie et de décalage qu'entraine le manque de sommeil
-pensées obsédantes autour de la résistance au sommeil

Ma question:
Est-ce un trouble psychiatrique référencé, dans le DSM IV par exemple?
Ou est-ce que ca peut-etre un symptome parmi d'autres d'un autre trouble psychiatrique? (je suis diagnostiquée borderline)

A noter: J'ai longtemps souffert de troubles alimentaires, et les similitudes entre ce trouble du sommeil et l'anorexie mentale sont troublantes.

Emilie

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  Liste des réponses à ce message

  Sujet     Auteur     Posté le:     ID  
 RE: refus du sommeil, insomnie volontaire Pandore 06-03-04 1
   RE: refus du sommeil, insomnie volontaire Bali2 06-03-04 2
       RE: refus du sommeil, insomnie volontaire Pandore 06-03-04 3
           RE: refus du sommeil, insomnie volontaire Bali2 06-03-04 4
               RE: refus du sommeil, insomnie volontaire Pandore 06-03-04 5
                   RE: refus du sommeil, insomnie volontaire Bali2 06-03-04 6
       RE: refus du sommeil, insomnie volontaire Aloes 06-03-04 7
           RE: refus du sommeil, insomnie volontaire Bali2 07-03-04 8
               RE: refus du sommeil, insomnie volontaire Aloes 07-03-04 10
                   RE: refus du sommeil, insomnie volontaire Bali2 12-03-04 17
                       RE: refus du sommeil, insomnie volontaire Aloes 13-03-04 18
                           RE: refus du sommeil, insomnie volontaire Bali2 28-03-04 19
 RE: refus du sommeil, insomnie volontaire antinoos 07-03-04 9
   RE: refus du sommeil, insomnie volontaire D_Dupagne 07-03-04 11
       RE: refus du sommeil, insomnie volontaire Pandore 07-03-04 12
           RE: refus du sommeil, insomnie volontaire Bali2 07-03-04 14
       RE: refus du sommeil, insomnie volontaire Bali2 07-03-04 13
           RE: refus du sommeil, insomnie volontaire D_Dupagne 08-03-04 15
               RE: refus du sommeil, insomnie volontaire Bali2 08-03-04 16

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Texte des réponses

Pandore (1637 messages) Envoyer message email à: Pandore Envoyer message privé à: Pandore Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
06-03-04, 14:18  (GMT)
1. "RE: refus du sommeil, insomnie volontaire"
Modifié le 28-03-04 à 19:00  (GMT)

Bonjour Emilie,

Je crois que le syndrôme borderline peut occasionner à peu près tous les symptômes psychiatriques possibles.

A partir du moment où tu es diagnostiquée borderline (ce qui est déjà un avantage par rapport à un certain nombre de malades qui ignorent de quel mal ils sont atteints), il est nécessaire que tu essaies de soigner l'ensemble de ta personnalité. Si, dans le cas de troubles de la personnalité, on se contente de soigner les différents symptômes, le risque est de créer des symptômes baladeurs : les troubles alimentaires se transformant en troubles du sommeil, qui évoluent en anxiété, pour finir en dépression, etc, sans compter les troubles annexes comme l'auto-mutilation, les conduites à risques et les addictions en tout genre.

Tu pourras trouver pas mal de renseignements sur le forum dans cette discussion http://www.atoute.org/dcforum/DCForumID5/4840.html
et en tapant "borderline" dans le moteur de recherche.

Tu peux aussi trouver de l'aide sur le site québecois de TPL en projection :
http://iquebec.ifrance.com/tplenprojection/
et son forum de discussion et d'entraide
http://groups.msn.com/TPLenprojection/tplenprojection.msnw

Amitiés,

Pandore

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Bali2 (21 messages) Envoyer message email à: Bali2 Envoyer message privé à: Bali2 Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
06-03-04, 16:17  (GMT)
2. "RE: refus du sommeil, insomnie volontaire"
Modifié le 03-04-04 à 20:32  (GMT)

Bonjour Pandore,

Merci pour ta réponse.

Je suis d'accord quant à la nécessité de soigner l'ensemble de la personnalité sans se limiter aux symptomes. Mais il peut arriver un point où les symptomes dont tu parles occupent une place telle que le travail psychothérapeutique sur la personnalité devient impossible. C'est en tout cas ce que je ressens. Et pour compliquer la chose, le travail sur la personnalité déclenche des peurs (peur de changer) auquel on (enfin je) réagit par une exacerbation des symptomes...

Quant au diagnostic de trouble borderline, je ne l'ai pas encore accepté, ou je fais tout pour le nier... Tu remarqueras que j'ai écrit: "j'ai été diagnostiquée borderline" et pas "je suis borderline"!

Pour revenir au trouble du sommeil: ca peut paraitre idiot, mais quelque part ca me rassurerait d'apprendre que c'est un trouble répertorié, je me sentirais un peu plus "normale" dans mon anormalité.

Amitiés

Emilie

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Pandore (1637 messages) Envoyer message email à: Pandore Envoyer message privé à: Pandore Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
06-03-04, 17:03  (GMT)
3. "RE: refus du sommeil, insomnie volontaire"
Re-salut, Emilie-Phoenix,

"le travail sur la personnalité déclenche des peurs (peur de changer) auquel on (enfin je) réagit par une exacerbation des symptomes..."

Je suis d'accord avec toi. Malheureusement, on est obligé d'en passer par là . On dirait que la maladie se rebiffe quand on s'y attaque.

Le seul moyen est d'utiliser les médicaments pour "passer le cap" de l'exacerbation des symptômes. La plupart du temps, nous devons joindre les médicaments à la psychothérapie, parce que la psychothérapie seule provoque trop de souffrance.

Pas marrant tout ça. Mais on peut se consoler en se disant que nous pouvons espérer de grandes améliorations, même si c'est long .

A bientôt,

Pandore

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Bali2 (21 messages) Envoyer message email à: Bali2 Envoyer message privé à: Bali2 Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
06-03-04, 20:04  (GMT)
4. "RE: refus du sommeil, insomnie volontaire"
Modifié le 03-04-04 à 20:33  (GMT)

"Le seul moyen est d'utiliser les médicaments pour "passer le cap" de l'exacerbation des symptômes."

Je résiste toujours à l'idée d'avaler ces "molécules", sans comprendre pourquoi
Si: peut-etre le souvenir traumatisant du temps où des psys incompétents m'ont transformée en légume.

Amitiés

Emilie/Bali/Phoenix

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Pandore (1637 messages) Envoyer message email à: Pandore Envoyer message privé à: Pandore Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
06-03-04, 20:18  (GMT)
5. "RE: refus du sommeil, insomnie volontaire"
Les médicaments ont fait beaucoup de progrès, il n'y a plus beaucoup d'effets secondaires. On commence toujours par la dose minimum. Et les doses, pour nous, sont bien plus faibles que ce qu'on prescrit en cas de psychose.

Donc tu peux y aller en toute confiance, tu ne seras pas transformée en zombie. Au contraire, ton cerveau sera soulagé et tu pourras t'occuper à fond de ta thérapie.

Amitiés,

Pandore

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Bali2 (21 messages) Envoyer message email à: Bali2 Envoyer message privé à: Bali2 Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
06-03-04, 20:55  (GMT)
6. "RE: refus du sommeil, insomnie volontaire"
>On commence toujours par la dose minimum.
>Et les doses, pour nous, sont bien plus faibles que
>ce qu'on prescrit en cas de psychose.

>
>Ce sont là des paroles bien raisonnables. Mon intellect est tout à fait d'accord. Encore une fois je constate que les émotions ne suivent pas!

Ce qui m'a autrefois légumisée, c'était justement des doses maximales d'anti-psychotiques. Je sais intellectuellement qu'une molécule n'est pas l'autre, qu'un anxiolytique léger suffirait peut-etre. Reste à dépasser émotionnellement ce traumatisme...

Ce qui me retient AUSSI, je dois l'avouer, c'est la peur d'abandonner des symptomes qui me procurent un certain plaisir, mais ca c'est autre-chose.
Comme tu le dis "la maladie se rebiffe quand on s'attaque à elle". Souvent je freine des 4 fers...

Amitiés

Emilie


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Aloes (653 messages) Envoyer message email à: Aloes Envoyer message privé à: Aloes Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
06-03-04, 21:21  (GMT)
7. "RE: refus du sommeil, insomnie volontaire"
Bonjour Émilie,

Vous dites:
"Quant au diagnostic de trouble borderline, je ne l'ai pas encore accepté, ou je fais tout pour le nier... Tu remarqueras que j'ai écrit: "j'ai été diagnostiquée borderline" et pas "je suis borderline"!"

Je vois deux choses différentes dans cette phrase. Lorsque vous dites "j'ai été diagnostiquée borderline" ce n'est pas du tout une négation de votre trouble. C'en est même une certaine forme d'acceptation, vous êtes capable de nommer ce dont vous souffrez.

Plusieurs spécialistes insistent même, dans le cas des troubles de personnalité et des troubles alimentaires de dire "j'ai un trouble de personnalité limite, ou j'ai un trouble alimentaire" plutôt que "je suis borderline, ou je suis anorexique, boulimique".

La raison en est simple, quand on dit "je suis borderline" on s'identifie à son trouble et c'est beaucoup plus difficile de s'en départir par la suite. En aucun cas "nous sommes notre trouble". "Je suis une personne, une mère, une enfant, une étudiante, une travailleuse, une épouse, une amie, etc.". Une personne qui "a" un trouble et non pas une personne qui "est" un trouble.

Accepter d'avoir un trouble, c'est d'être capable de le nommer, de savoir à quel mal on a à faire face. Ce n'est pas devenir ce trouble. Je traduis plutôt ce que vous dites comme ceci: Vous savez que vous avez ce trouble et vous avez du mal à y faire face. Vous trouvez votre thérapie exigeante, difficile. Bref, comme tout le monde qui souffre de quelque chose, vous vous en passeriez bien.

Évidemment, je peux me tromper, je ne vous livre ici que ce que je ressens.

Bien à vous,

Aloès

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Bali2 (21 messages) Envoyer message email à: Bali2 Envoyer message privé à: Bali2 Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
07-03-04, 00:48  (GMT)
8. "RE: refus du sommeil, insomnie volontaire"
Bonjour Aloès,

Merci pour votre point de vue intéressant.

Pour résumer je vois 3 possibilités, et non pas 2:
-"j'ai été diagnostiquée borderline": je livre la parole du médecin sans prendre moi-meme position, je ne dis pas en gros si je crois à son diagnostic ou pas. Bref je ne me mouille pas.
-"j'ai un trouble borderline": j'ai intégré le fait que je suis atteinte de cette maladie.
-"je suis borderline": je dis que je suis ma maladie.
J'ajouterais pour l'humour une 4eme possibilité:
-"je suis border": là je donne un petit nom affectif à ma maladie pour lui prouver que je l'aime vraiment!

Je suis tout à fait d'accord sur le fait qu'il est dangereux de s'identifier à son trouble en utilisant le verbe etre au lieu du verbe avoir: on a intégré dans son langage le fait qu'il n'y a aucune raison qu'il en soit autrement, aucun espoir de changer.

Par contre, je pense qu'il est insuffisant si l'on veut combattre le mal d'adopter une position extérieure et détachée par rapport au diagnostic posé par le médecin. Ca ressemblerait meme à un manque de confiance ou à une remise en cause de ses compétences. Si la thérapie se fait à deux, les deux doivent bien se mettre d'accord sur la nature du problème à combattre.

Voilà, moi aussi je peux me tromper et je ne fais que livrer ce que je ressens. C'est bien le principe de l'échange sur le forum non?

Emilie

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Aloes (653 messages) Envoyer message email à: Aloes Envoyer message privé à: Aloes Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
07-03-04, 03:09  (GMT)
10. "RE: refus du sommeil, insomnie volontaire"
Bonjour Émilie,

Décidément, bien que les contacts par le net soient parfois banals, moches ou effervescents, il y en a aussi des intéressants, voire même des surprenants.

Ceci dit, j'apprécie beaucoup votre point de vue à propos des gradations, c'est très explicite. J'avoue avoir eu un petit coup de coeur pour la quatrième possibilité:

-> "je suis border": là je donne un petit nom affectif à ma maladie pour lui prouver que je l'aime vraiment!

J'avoue que je n'y avait pas pensé du tout! Vous avez un bel humour qui m'a fait sourire.

Vous dites aussi:
"Par contre, je pense qu'il est insuffisant si l'on veut combattre le mal d'adopter une position extérieure et détachée par rapport au diagnostic posé par le médecin. Ca ressemblerait meme à un manque de confiance ou à une remise en cause de ses compétences. Si la thérapie se fait à deux, les deux doivent bien se mettre d'accord sur la nature du problème à combattre."

Ce point de vue me semble très intéressant et plutôt juste dans l'ensemble. J'ajouterais cependant une nuance: Bien que la relation de confiance soit essentielle dans le traitement de troubles psychiques, on peut aussi travailler sans "diagnostique" ferme, sans entacher celle-ci.

Avec ou sans diagnostique précis, la nature du problème à combattre demeure principalement le(s) symptôme(s). D'autant plus qu'il est parfois difficile de trancher net en ce qui concerne les diagnostiques. Dans le cas du trouble de personnalité limite, on le confond souvent avec le trouble bipolaire entre autre. Parfois plusieurs troubles se chevauchent.

Bien qu'utile, car il donne une idée générale du trouble à soigner, donc une orientation au niveau du traitement (médicaments et/ou psychothérapie), le diagnostique ne fait pas tout. Plusieurs médecins ne s'attardent pas longuement sur celui-ci. Ils essaient plutôt d'orienter le traitement en vue de soulager les symptômes, ce qui fait qu'en fin du compte le trouble se résorbe peu à peu.

Pour aller un peu plus loin dans mon idée, dans le trouble borderline, on retrouve plusieurs composantes, comme des troubles anxieux, des troubles de l'humeur, des troubles dissociatifs, etc. Un médecin averti va orienter le traitement en vu de soulager le(s) symptôme(s) le(s) plus envahissant, celui qui occasionne le plus de souffrance, avant de s'attaquer aux autres.

"Voilà, moi aussi je peux me tromper et je ne fais que livrer ce que je ressens. C'est bien le principe de l'échange sur le forum non?"

Tout à fait. C'est ce qui rends le tout intéressant et constructif.

Bien à vous,

Aloès

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Bali2 (21 messages) Envoyer message email à: Bali2 Envoyer message privé à: Bali2 Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
12-03-04, 13:37  (GMT)
17. "RE: refus du sommeil, insomnie volontaire"
Bonjour Aloès,

"Vous avez un bel humour qui m'a fait sourire."
Merci de remonter un peu mon égo, il en a besoin...

"on peut aussi travailler sans "diagnostique" ferme (...)
Avec ou sans diagnostique précis, la nature du problème à combattre
demeure principalement le(s) symptôme(s). D'autant plus qu'il est parfois difficile de trancher net en ce qui concerne les diagnostiques.(...)
Plusieurs médecins ne s'attardent pas longuement sur celui-ci. Ils essaient plutôt d'orienter le traitement en vue de soulager les symptômes, ce qui fait qu'en fin du compte le trouble se résorbe peu à peu."

Je me bats sur un autre forum au sujet de la possibilité/nécessité de poser un diagnostic en psychiatrie, et j'avoue que je suis à court d'arguments...

(ceci-dit si vous avez un point de vue différent du mien ca m'intéresse aussi )

Ne pensez-vous pas que la psychiatrie est plus difficile, car moins "carrée", que par exemple la traumatologie, et qu'il est malheureusement souvent illusoire de dire: "vous avez ca, donc je vous traite comme ca et vous serez guéri de ca"... Il me semble que ce discours ait avant tout un intéret psychologique, je veux dire qu'il sert à rassurer un patient éventuellement désespéré...

Ceci-dit je (sur)réagis peut-etre étant donné mon vécu: étant donné le nombre de psys en tout genre qui m'ont dit que j'avais ca, qu'ils allaient me traiter comme ca et que j'allais guérir de ca.
J'ai appris à me méfier des illusions et des donneurs d'illusions...

Qu'en pensez-vous?

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Aloes (653 messages) Envoyer message email à: Aloes Envoyer message privé à: Aloes Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
13-03-04, 17:43  (GMT)
18. "RE: refus du sommeil, insomnie volontaire"
Bonjour Bali,

Je me bats sur un autre forum au sujet de la possibilité/nécessité de poser un diagnostic en psychiatrie, et j'avoue que je suis à court d'arguments...

J'ai tenté vainement de trouver dans google des discussions / articles quelconques traitant du débat de dire ou non le diagnostique en psychiatrie.

Personnellement, je préfère parler en mon avis personnel en ce qui concerne ce débat. Tout simplement car je n'ai pas le sentiment d'avoir une vue d'ensemble assez nette en ce qui concerne cette question pour trancher nettement d'un côté comme de l'autre. Je ne suis pas psychiatre, ni psychologue, et je n'ai donc que ma maigre expérience personnelle en la matière. Expérience tirée de lectures de livres, de forums, de chats, d'articles, de mon vécu. Ainsi qu'une petite expérience tirée de mon ancien métier: éducatrice spécialisée.

J'ai entendu des histoires de personnes pour qui un diagnostique dit mais mal compris a porté des conséquences plusieurs années durant. Des gens pour qui l'absence de diagnostique est une chose souffrante et déstabilisante. Des gens pour qui l'absence de diagnostique ne pose aucun problème en autant que la relation aidant-aidé apporte un certain soulagement et le sentiment de progresser. Des gens pour qui l'apport du diagnostique a été l'occasion soit de les rassurer ou de les déstabiliser.

Personnellement, j'aime savoir, j'aime connaître et j'aime lire sur ce que je rencontre comme problématique dans ma propre existence. Parce que ça me rassure, parce que j'ai le sentiment que lorsque je connais la nature du mal à soulager, cela me donne une idée plus précise du chemin à faire. Que j'ai aussi le sentiment qu'avec mes recherches et connaissances, je suis en mesure de dialoguer avec mes soignants de manière à comprendre ce dont ils parlent. Parce que j'ai le sentiment que ça me donne du pouvoir sur ce que je vis, que je peux participer plus activement au traitement. Par contre je ne ressens pas un besoin absolu de diagnostique. J'ai longtemps navigué dans une absence claire de celui-ci, et même encore aujourd'hui il demeure du flou. Mais j'ai confiance en mes soignants et je sens que je progresse, et c'est surtout cela qui m'intéresse.

Ne pensez-vous pas que la psychiatrie est plus difficile, car moins "carrée", que par exemple la traumatologie (...)

Je crois que c'est en effet le cas.

J'ai appris à me méfier des illusions et des donneurs d'illusions...

C'est une bonne chose je crois. J'ai aussi remarqué, que l'être humain face à la médecine a tendance à attendre beaucoup en fournissant peu. Je m'explique. Je me méfie des thérapeutes qui ont tendance à dévaloriser l'apport réel de leur client dans le traitement même d'un probleme somatique ou psychique. De même que je me méfie de l'attitude parfois naïve du client pour qui le "docteur sait tout" et qui adoptent une attitude passive face à leur mal.

Le cliché du docteur "fort" et du patient "faible" circule encore, puisque je l'ai entendu récemment. Ce discours creuse un fossé. Le travail thérapeutique, psy-malade, médecin-malade est un travail de collaboration. Le savoir de l'un oriente le traitement de l'autre. La participation active du patient à son traitement augmente la réceptivité du thérapeute et donc les chances de guérison.

Qu'en pensez-vous?

Voili, voilà, je crois que j'ai à peu près dit ce que j'en pense. Je ne sais pas si mes propos sont clairs. Mais quoi qu'il en soit, c'est une réflexion à poursuivre...

Aloès

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Bali2 (21 messages) Envoyer message email à: Bali2 Envoyer message privé à: Bali2 Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
28-03-04, 08:47  (GMT)
19. "RE: refus du sommeil, insomnie volontaire"
Modifié le 28-03-04 à 22:34  (GMT) par D_Dupagne (admin)

Bonjour Aloès,

Je vous ai envoyé un message privé, mais je n'ai pas l'habitude de ce forum et je me demande s'il est arrivé, de plus je crois que ma boite aux lettres à moi était désactivée... et je pense avoir corrigé le tir.
Donc, si ca devait ne pas marcher, je vous proposerais de m'envoyer un mail.

Merci beaucoup, et bonne journée

Emilie

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antinoos (23 messages) Envoyer message email à: antinoos Envoyer message privé à: antinoos Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
07-03-04, 03:01  (GMT)
9. "RE: refus du sommeil, insomnie volontaire"
Bonjour Emilie,

Je me permets d'intervenir, car je "souffre" du même symptôme.
Je n'arrive pas à me coucher avant 4 ou 5 H du matin. Avant c'était 1H ou 2H mais depuis quelques mois je ne me peux me résoudre à dormir. Je réfute avec une certaine angoisse de me coucher avant cette heure. Bien entendu cela crée une énorme fatigue surtout si le lendemain je me lève à 7H. En ce moment j'ai repris mes études et au début de l'année je me levais et je travaillais. Maintenant c'est devenu une habitude et je préfère sécher car je n'y arrive plus physiquement. Rien à fait je ne dors pas avant. En fait plutôt que le border line je sais ce qui est à l'orgine de mon angoisse (je suis colopathe et souvent je suis réveillé pendant la nuit par des douleurs diverses). Dormi pour moi est terrible. J'avais décidé de prendre des somnifères, mais c'est complètement idiot. car j'ai sommeil mais je résiste. Alors pourquoi irai-je prendre volontairement des somnifères pour me faire dormir!! Il faudrait qu'on me les administrent en cachette. Je n'ai pas de solution en ce moment. Mais je vois plutôt les choses en noir sans pour autant me laisser aller, je suis toujours présent auprès de mon entourage proche, et il est vrai un peu solitaire vis à vis des amis. La fatigue étant toujours présente, je n'ai pas la force de sortir. Mais je sais qu'un jour ça ira mieux, je ne me fais pas de souci, je pense qu'il s'agit surtout de mon mode de vie qui ne correpsond pas à ce que mon corps et mon esprit désirent.
En gros, je vis une vie fantasmagorique qui ne me convient pas. Rester éveillé jusquà tard me permet de me détendre ou d'étudier. Beaucoup d'artistes veillaient et n'arrivaient à écrire que la nuit. J'aurais tendance à dire que ne pas dormir permet de vivre plus longtemps (mais comme un légume!). Après on aime ou on aime pas. Mais faudrait peut être que 'jaille me faire psychanalyser après tout...

Antinoos

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D_Dupagne (14037 messages) Envoyer message email à: D_Dupagne Envoyer message privé à: D_Dupagne Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
07-03-04, 10:11  (GMT)
11. "RE: refus du sommeil, insomnie volontaire"
Bonjour,

Vous faites une confusion entre l'insomnie banale, et une sorte de "somnophobie" décrite initialement par Bali.

Votre insomnie, qui est plutôt une peur du sommeil, ou une absence de sommeil, est classique.

Je ne connais pas en revanche la maladie dont parle Bali. Il s'agirait d'une sorte de plaisir à ne pas dormir et à vivre l'ivresse du sommeil, un peu comme gamin qui sniffe de la colle.
On pourrait la rapprocher de la crise d'hypomanie aiguë, mais dans cet accès psychotique, il n'y a pas de conscience du trouble.

Je ne connais pas.

Dr Dominique Dupagne

Administrateur du Forum

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Pandore (1637 messages) Envoyer message email à: Pandore Envoyer message privé à: Pandore Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
07-03-04, 11:43  (GMT)
12. "RE: refus du sommeil, insomnie volontaire"
Bonjour,

"Je ne connais pas"

Moi j'aime bien un toubib qui parle comme ça. Curieusement, je lui fais davantage confiance qu'à d'autres qui sont tout pétris de certitudes !

Vous avez de la chance de ne pas connaître. Moi en tant que border (parce qu'avec ou sans diagnostic, quand on est border, on "sait" qu'on l'est, et en plus on se reconnaît entre nous à quelques petits détails qui ne nous trompent pas), donc en tant que border, je peux vous dire qu'il y a des tas de souffrances que l'on s'inflige et qui deviennent pour nous des sortes de jouissance.

On pourrait en dresser un catalogue inépuisable, aussi inépuisable que l'imagination humaine. En gros tout ce qui fait du mal peut finir par nous être agréable, par un mécanisme de "retournement de la souffrance en son contraire". C'est bien ce qui rend la guérison si difficile, comme le dit très justement Emilie.

Ne pas manger, ne pas dormir (et éventuellement se coucher à même le sol), c'est à dire ne pas satisfaire nos besoins de base, c'est vraiment l'expression du "masochisme primaire". Il n'y a pas grand chose à en dire de plus. A mon avis, le traitement ne peut, dans ce cas-là, que passer par une thérapie qui prenne en compte l'ensemble de la personnalité, et justement pas les symptômes un par un.

Cordialement,

Pandore

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Bali2 (21 messages) Envoyer message email à: Bali2 Envoyer message privé à: Bali2 Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
07-03-04, 20:50  (GMT)
14. "RE: refus du sommeil, insomnie volontaire"
Bonsoir Pandore,

"quand on est border, on "sait" qu'on l'est"
Alors je ne suis pas "border". CQFD!

"il y a des tas de souffrances que l'on s'inflige et qui deviennent pour nous des sortes de jouissance.
On pourrait en dresser un catalogue inépuisable, aussi inépuisable que l'imagination humaine."

J'aime changer de temps en temps, histoire de varier les plaisirs.
Mais là je suis à cours d'idées, ca m'inquiète...
La potomanie? Pas assez destructeur.
L'alcool? Trop banal.
Le sexe? Pourquoi pas...

Pour etre plus sérieuse, je ne pense pas que ca se limite à du masochisme primaire. Je pense que c'est un système de défense sans lequel on souffrirait encore plus. Je choisis "la souffrance moins" contre la "souffrance plus", c'est pas maso!

@+

Emilie

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Bali2 (21 messages) Envoyer message email à: Bali2 Envoyer message privé à: Bali2 Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
07-03-04, 16:48  (GMT)
13. "RE: refus du sommeil, insomnie volontaire"
Je ne connais pas.

Merci pour votre honneteté.

Il s'agirait d'une sorte de plaisir à ne pas dormir et à vivre l'ivresse du sommeil, un peu comme gamin qui sniffe de la colle.

Vous avez tout compris.

On pourrait la rapprocher de la crise d'hypomanie aiguë, mais dans cet accès psychotique, il n'y a pas de conscience du trouble.

Pourriez-vous m'en dire plus ou m'indiquer un lien?

J'aurais une autre question:
J'ai parlé d'euphorie et de décalage.
Je suis parfois dans un état second, hors de la réalité, avec une forte envie de crier qui m'oblige à rester chez moi.
Est-ce que ces "crises" peuvent etre une conséquence directe du manque de sommeil, est-ce qu'elles pourraient arriver par exemple dans le cadre d'insomnies "classiques" ou physiologiques?
J'avoue que si vous me répondez "non" je m'inquiète un peu plus sur mon état psy.

Merci

Emilie

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D_Dupagne (14037 messages) Envoyer message email à: D_Dupagne Envoyer message privé à: D_Dupagne Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
08-03-04, 00:54  (GMT)
15. "RE: refus du sommeil, insomnie volontaire"
Bonjour,

L'hypomanie est psychose, donc une déconnexion de la réalité. Je ne peux me lancer dans un diagnostic vous concernant, mais la description que vous en faites invite à vous proposer de prendre l'avis d'un psychiatre.

Voici un lien sur l'hypomanie qui s'inscrit dans les troubles de l'humeur http://www.esculape.com/psychiatrie/bipolaire_trouble_depist.html

Dr Dominique Dupagne

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Bali2 (21 messages) Envoyer message email à: Bali2 Envoyer message privé à: Bali2 Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
08-03-04, 10:55  (GMT)
16. "RE: refus du sommeil, insomnie volontaire"
Bonjour et merci Dr Dupagne.

Je comprends qu'il ne puisse y avoir de "cyber-diagnostic", je n'en demandais pas tant!

Une question que je posais et qui reste ouverte était:
- cet état de déconnexion peut-il apparaitre dans le cas d'une insomnie classique, comme conséquence du manque de sommeil?

Merci pour le lien.

J'ai vu un psychiatre aujourd'hui qui m'a dit effectivement que le diagnostic est à creuser et qu'il peut s'agir d'un trouble psychotique.

Bonc on va creuser.

Bien à vous

Emilie

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