Bonjour Émilie,Décidément, bien que les contacts par le net soient parfois banals, moches ou effervescents, il y en a aussi des intéressants, voire même des surprenants.
Ceci dit, j'apprécie beaucoup votre point de vue à propos des gradations, c'est très explicite. J'avoue avoir eu un petit coup de coeur pour la quatrième possibilité:
-> "je suis border": là je donne un petit nom affectif à ma maladie pour lui prouver que je l'aime vraiment!
J'avoue que je n'y avait pas pensé du tout! Vous avez un bel humour qui m'a fait sourire.
Vous dites aussi:
"Par contre, je pense qu'il est insuffisant si l'on veut combattre le mal d'adopter une position extérieure et détachée par rapport au diagnostic posé par le médecin. Ca ressemblerait meme à un manque de confiance ou à une remise en cause de ses compétences. Si la thérapie se fait à deux, les deux doivent bien se mettre d'accord sur la nature du problème à combattre."
Ce point de vue me semble très intéressant et plutôt juste dans l'ensemble. J'ajouterais cependant une nuance: Bien que la relation de confiance soit essentielle dans le traitement de troubles psychiques, on peut aussi travailler sans "diagnostique" ferme, sans entacher celle-ci.
Avec ou sans diagnostique précis, la nature du problème à combattre demeure principalement le(s) symptôme(s). D'autant plus qu'il est parfois difficile de trancher net en ce qui concerne les diagnostiques. Dans le cas du trouble de personnalité limite, on le confond souvent avec le trouble bipolaire entre autre. Parfois plusieurs troubles se chevauchent.
Bien qu'utile, car il donne une idée générale du trouble à soigner, donc une orientation au niveau du traitement (médicaments et/ou psychothérapie), le diagnostique ne fait pas tout. Plusieurs médecins ne s'attardent pas longuement sur celui-ci. Ils essaient plutôt d'orienter le traitement en vue de soulager les symptômes, ce qui fait qu'en fin du compte le trouble se résorbe peu à peu.
Pour aller un peu plus loin dans mon idée, dans le trouble borderline, on retrouve plusieurs composantes, comme des troubles anxieux, des troubles de l'humeur, des troubles dissociatifs, etc. Un médecin averti va orienter le traitement en vu de soulager le(s) symptôme(s) le(s) plus envahissant, celui qui occasionne le plus de souffrance, avant de s'attaquer aux autres.
"Voilà, moi aussi je peux me tromper et je ne fais que livrer ce que je ressens. C'est bien le principe de l'échange sur le forum non?"
Tout à fait. C'est ce qui rends le tout intéressant et constructif.
Bien à vous,
Aloès