Bonjoir à tous...le texte qui suit est mon expérience personnelle. j'ai choisi de le poster pour 2 raisons : mettre des mots sur ma situation actuelle en essayant d'établir mon mode d'emploi, et peut-être provoquer des réactions chez certains d'entre vous qu'elles soient positives ou négatives.
le sevrage est une bataille qu'il faut à tout prix gagner. Ainsi, il est nécessaire de ne pas s'y jeter à corps perdus. je dois m'armer avant : s'armer d'intimes convictions avec notre propre Volonté pour substrat.
1. se reconnaitre alcoolique : ne pas pouvoir passer plus d'un laps de temps variable selon chacun sans résister à l'appel vers l'abîme de la bouteille et en avoir conscience.
2. se convaincre alcoolique : prendre du recul, se détacher de soi pendant un état alcoolique et se juger de loin : que dis-je ? que fais-je ? Cela correspond-t-il à ce que je suis ou veux être ? suis-je fier ou satisfait de ça ? Si 'oui' ou 'peut-être', inutile de vouloir se débarrasser de l'alcool.
3. enfin, avoir déjà fait le deuil de l'alcool avant d'entamer le moindre processus. entamer un sevrage avec l'envie de boire ou la conviction de rechute me parait absurde.
à partir de ce moment, commence la bataille
3. avoir l'intention d'agir activement par l'intime conviction que l'alcool est inutile et ne pas avoir une attitude passive face à lui c'est à dire, subir son manque et résister. Résister n'est pas une attitude active, c'est une réaction de défense et non un comportement offensif. De toute façon, il n'existe aucune demi mesure face à cette drogue, c'est lui ou moi. A mon tour de l'écraser comme il m'a enfoncé. Et l'attitude active en question est l'abstinence COMPLETE.
4. Quel intérêt à compter les jours d'abstinence ? ce n'est pas un record à battre c'est un arrêt complet : à ce compte là, on peut compter pendant le temps qu'il nous reste à vivre ! Compter signifie qu'on s'octroie le droit à la rechute en annonçant fièrement : "j'ai quand même tenu X jours sans boire". Compter les jours est aussi une façon de se dire : "je résiste face à l'alcool" alors qu'on est sensé être déjà convaincu de sa dangerosité et de son inutilité.
5. inutile de vouloir justifier ses rechutes éventuelles, recommencer à s'armer d'une carapace plus épaisse et reprendre ses repères et y retourner. Sachons qu'on est TOUJOURS seul face à ses problèmes intimes, la seule solution efficace est en nous. les autres sont présents uniquement pour nous aiguiller, et c'est bien utile aussi ! Ainsi rechuter est juste une bataille perdue, sachons que l'ennemi est puissant et fourbe et que la guerre n'est pas chose aisée.
6. rien n'est impossible ! il est vain de se placer en situation d'échec d'entrée de jeu en se disant : "c'est au dessus de mes forces", faux, celà siginifie que l'intime conviction n'est pas assez fortement ancrée.
7. ne pas déserter les lieux où l'alcool est présent mais se les réaproprier comme un territoire reconquis. L'alcool ne doit se sentir nulle part chez lui dans notre tête.
Voilà l'angle d'attaque qui me parait le plus approprié pour vaincre cette merde. Cet angle doit être le plus acéré, le plus obtus, le plus austère possible pour ne devoir faire AUCUNE concession avec moi même. L'alcool a été un plaisir et renoncer à un plaisir demande des sacrifices qu'il me faut consentir et même (et surtout) aller au delà grâce à une austérité hermétique face à ça, une ascèse totale.
à bientôt surement...