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Le TDAH expliqué aux généralistes par un généraliste TDAH

Mieux comprendre les enfants qui n’arrivent pas à se concentrer sur leurs devoirs et/ou qui ne tiennent pas en place

Première publication : dimanche 15 février 2015,
par Dominique Dupagne - Visites : 81966

Le samedi 12 juin 2021 était la première journée nationale française du TDAH. C’est l’occasion de republier cet article de 2015, destiné à aider mes confrères à comprendre ce profil particulier dont ils n’ont jamais entendu parler pendant leurs cours de faculté.

TDA/H est l’acronyme du Trouble Déficitaire de l’Attention avec ou sans Hyperactivité [1]. Le caractère optionnel de l’hyperactivité physique justifie la barre oblique entre le A et le H.

La Haute autorité de santé (HAS) a publié en 2015 une recommandation concernant le TDAH chez l’enfant et notamment son dépistage par les médecins généralistes.

La formation universitaire initiale de la majorité des médecins actuellement en exercice ne comportait pas de cours sur le TDA/H. Je propose donc à mes confrères (qui n’auraient pas complété eux-mêmes cette lacune) un court article abordant les principaux éléments permettant de dépister le TDAH chez les enfants et adolescents en difficulté scolaire.

C’est quoi ce truc ?

Plus personne de sérieux n’assimile le TDAH à une maladie, d’où ce nom ambigu de "trouble" [2]. Il s’agit plutôt d’un ensemble de traits de caractère susceptibles de déclencher des symptômes handicapant la scolarité et parfois la vie sociale, à savoir une impulsivité, une impatience, et une incapacité à fixer durablement son attention. Une agitation physique est souvent associée aux symptômes précédents, surtout chez les garçons.

La grande majorité des enfants diagnostiqués TDAH n’auraient pourtant aucun problème dans une société primitive, ou s’ils bénéficiaient d’un apprentissage individuel et personnalisé. Les symptômes naissent de la collision entre ce caractère particulier et un contexte contraignant, essentiellement scolaire. L’école actuelle, faite pour le plus grand nombre, est inadaptée pour ces enfants créatifs, curieux et intuitifs, mais épuisants en groupe et incapables de se concentrer durablement sur les tâches scolaires. Un psychologue américain a résumé la problématique du TDA/H en une phrase : "Ce sont des chasseurs contraints de vivre comme des fermiers" [3].

Il n’y a pas de frontière entre le TDA/H et la "normalité". De nombreux enfants sont naturellement impulsifs, agités et inattentifs, ce qui a d’ailleurs longtemps conduit à nier l’existence du TDA/H en tant qu’entité individualisée. C’est l’association ET la forte intensité de ces traits de caractère qui permettent de porter un diagnostic face à des difficultés d’adaptation scolaire et parfois familiale. Pour autant, certains TDAH typiques ne vont vivre aucune difficulté majeure à l’école, notamment ceux (ou celles) qui possèdent une très bonne mémoire ou des aptitudes leur permettant de garder confiance en eux et de réussir tant bien que mal leur scolarité. Certains individus particulièrement brillants ont été des enfants TDAH, Steve Jobs est l’exemple le plus souvent cité, mais aussi Churchill, André Malraux, Walt Disney ou Serge Gainsbourg.

Voici une représentation graphique de l’impact négatif des trois composantes du TDA/H sur les aptitudes scolaires de différentes catégories d’enfants. La part d’aptitudes scolaires "utilisables" est la surface jaune non recouverte par les handicaps (dans les cercles)

Le dernier item, à savoir un enfant avec des caractéristiques de TDAH mais avec une grande intelligence qui lui permet de surmonter son handicap scolaire, est parfois étiqueté HPI (Haut Potentiel Intellectuel) plutôt que TDAH intelligent. Je trouve personnellement ce distinguo assez artificiel.

Pourquoi et comment envisager ce diagnostic ?

La HAS encourage les généralistes a être attentifs aux difficultés scolaires ou sociales qui pourraient faire suspecter l’existence d’un TDAH. Du fait de l’efficacité des prises en charge comportementales ou médicamenteuses, le diagnostic doit être posé sans trop tarder lorsque les difficultés s’installent durablement, c’est à dire au delà de quelques mois.

C’est à partir de problèmes scolaires rapportés par les enseignants que le TDAH sera le plus souvent suspecté, souvent dès le cours élémentaire.
- Impatience et impulsivité : l’enfant perturbe la classe par des questions à contre-temps, en répondant au maître avant même que celui-ci ait fini de formuler sa question, ou en interrompant fréquemment ses camarades.
- Agitation physique, hyperactivité en classe : l’enfant remue ses pieds ou ses mains en permanence, se lève sans demander la permission. Il est "intenable".
- Difficultés de concentration, inattention : devant une tâche qui l’ennuie, l’enfant TDA/H est incapable de se concentrer durablement. Les reproches du maître font apparaître l’agitation ou l’aggravent car l’enfant est en détresse : ce n’est pas qu’il ne veut pas, c’est qu’il ne peut pas se concentrer sur une tâche ennuyeuse. Son cerveau s’embrouille et tourne en rond. Personne ne le croit et il en est très malheureux. Pendant que le maître parle, il "décroche" souvent et s’évade dans son monde intérieur.

L’enfant TDAH est incapable de faire correctement son travail scolaire à la maison, y compris face aux menaces et aux punitions, comme si un frein incompréhensible l’en empêchait physiquement [4]. Ces blocages sont particulièrement évocateurs lorsqu’il s’agit d’enfants par ailleurs brillants et capables de se passionner pour des domaines bien plus complexes. Cette concentration instable et sélective ne peut être confondue avec les difficultés scolaires d’un enfant qui peine à comprendre un exercice difficile ou qui obtient de mauvaises notes malgré un travail assidu à la maison.

Le pédopsychiatre Gabriel Wahl résume parfaitement ce problème dans son livre-référence sur le TDAH de l’enfant : "Le TDAH est une incapacité, pas une faute morale". Punir un enfant TDAH qui n’arrive pas à faire ses devoirs revient à punir un enfant souffrant d’un handicap physique qui ne parvient pas à courir.

Cette difficulté à se concentrer sur les tâches imposées est le symptôme central du TDA/H, l’impulsivité et l’hyperactivité étant optionnelles. Contrairement à certains spécialistes qui y voient un trouble global de la concentration [5], je fais partie de ceux qui constatent presque toujours un déficit sélectif : cet enfant incapable de rester attentif plus de deux minutes devant son livre d’histoire va faire preuve d’une concentration durable et particulièrement intense devant un dessin, un jeu de construction ou un jeu vidéo. Ce paradoxe apparent conduit d’ailleurs certains psychologues à accuser les consoles d’avoir une responsabilité dans le TDAH. Il n’en est rien : les jeux vidéos reproduisent tout simplement une activité guerrière, stratégique ou créative conçue par des adultes TDAH pour des enfants TDAH, et donc aussi fascinante pour eux qu’éloignée de l’ennuyeux programme scolaire.

Il n’est pas rare que le comportement scolaire d’un enfant TDAH soit très différent en fonction des matières ou de la personnalité de l’enseignant. Il sera tantôt dernier, tantôt premier de sa classe lorsque la stimulation intellectuelle apportée par la matière et/ou l’empathie de l’enseignant seront suffisantes pour maintenir son attention. Ces paradoxes apparents restent inexplicables pour ceux qui ne connaissent pas le TDA/H.

Pour résumer, suspecter un TDAH chez un enfant n’est pas très difficile une fois que l’on a compris les caractéristiques de sa personnalité : un esprit vif qui ne supporte pas d’attendre et qui est réellement, physiquement, constitutionnellement, incapable de rester concentré lorsque son excitation ou sa curiosité ne sont plus stimulées.

L’impulsivité et l’hyperactivité physique sont les deux autres piliers de ce caractère qui nécessiterait pour s’épanouir une scolarité spécifique très éloignée des standards éducatifs conçus pour le plus grand nombre.
Les enfants TDAH nécessitant une aide représenteraient un enfant par classe en moyenne. Les garçons sont deux fois plus nombreux que les filles, et le diagnostic est souvent plus tardif chez ces dernières, notamment du fait de l’absence fréquente d’hyperactivité physique.

Difficultés extrascolaires

Un enfant TDAH peut être à l’origine de tensions familiales. Son impulsivité, son impatience et son hyperactivité (difficile à canaliser en appartement) épuisent ses parents et ses frères et soeurs. Il ne finit jmais ce qu’il commence et laisse toujours tout en plan. Plus que tout autre enfant, il perd tout, oublie tout.

Le cadre contraignant des obligations familiales et des interdits est très douloureux pour un enfant particulièrement épris de liberté, d’autonomie et de mouvement. La souffrance générée par ces frustrations accumulées et trop souvent niées peut aboutir à une dépression, à une toxicomanie, ou à des troubles du comportement fréquemment associés au TDAH : le TOP et le TC.

Le TOP est le Trouble Oppositionnel avec Provocation. Il s’agit d’enfants absolument insupportables, vivant à la fois dans la provocation et la victimisation, menant la vie dure à leurs parents qui ne savent plus comment les prendre. Heureusement, ce trouble lié à l’intolérance aux contraintes et à la colère qu’elle engendre disparaît souvent avec l’autonomisation au début de l’âge adulte.

Le TC est le Trouble des Conduites. L’ennui et la contrainte deviennent si douloureux qu’ils poussent l’enfant, ou plutôt l’adolescent, à commettre des actes dangereux ou délictueux pour tenter de recréer l’excitation intellectuelle dont il est privé par le cadre ennuyeux qui lui est imposé. Il s’agit d’une sorte de délinquance irrationnelle ou de vandalisme qui peuvent paraître incompréhensibles si l’on n’a pas identifié le fréquent TDA/H sous-jacent.

Que faire une fois le diagnostic évoqué ?

C’est malheureusement le moment où les difficultés commencent en France. La négation du TDA/H par un courant de pensée longtemps prédominant (et encore tenace) nous a fait prendre beaucoup de retard, et les spécialistes du TDA/H sont rares et débordés. Chaque généraliste doit donc être à l’affût de l’ouverture de nouvelles consultations spécialisées pour pouvoir y adresser ses jeunes patients. Cet avis spécialisé permettra une confirmation du diagnostic et une prise en charge adaptée, dont l’effet positif est parfois spectaculaire.

Un retard au diagnostic peut aboutir à des dégâts irréversibles : l’enfant rabroué, accusé de paresse, nié dans ses aptitudes atypiques, perd totalement confiance en lui. Il peut alors sombrer dans un échec scolaire irrattrapable, puis dans la dépression, la toxicomanie ou la délinquance. Heureusement, en retrouvant une autonomie à l’âge adulte, de nombreux TDA/H maltraités par l’école s’épanouissent dans une vie professionnelle qu’ils ont choisie, notamment s’ils parviennent à travailler sans subir de hiérarchie.

Quelles solutions pourront-elles être proposées une fois le diagnostic confirmé ?

Le simple fait de porter le diagnostic permet de diminuer la souffrance en fournissant des explications rationnelles aux difficultés souvent incomprises de ces enfants. Des approches comportementales, la formation des parents, et des adaptations scolaires (souvent difficiles ou peu accessibles) apportent une aide précieuse. Les psychostimulants comme le méthylphénidate apportent souvent une amélioration, parfois spectaculaire, au prix d’une tolérance variable (sommeil, poids, croissance essentiellement) [6].

Ne risque-t-on pas de tomber dans l’excès de diagnostic ?

Il existe un risque réel de tomber dans les excès nords-américains [7], où plus de 10% des enfants prennent des psychostimulants, et où cette prescription se rapproche d’un dopage scolaire. En effet, ces psychostimulants peuvent aussi améliorer les performances de nombreux enfants qui ne possèdent que partiellement les traits de caractère d’un TDA/H [8], et il existe une pression des parents pour faire poser ce diagnostic afin d’obtenir la "pilule à bonnes notes". Nous connaissons actuellement une pression similaire avec l’orthophonie, très utile dans les troubles de l’apprentissage, mais qui est parfois prescrite comme simple soutien scolaire remboursé l’Assurance-maladie.

Nous en sommes actuellement très loin en France et le sous-diagnostic, associé à de grandes souffrances non prises en charges, restent le problème majoritaire à combattre. J’espère que mes collègues généralistes, mieux informés, pourront venir au secours de ces enfants injustement mis en échec et niés dans leur souffrance. Il faut toujours garder à l’esprit que les enfants TDA/H possèdent des qualités spécifiques qui ne demandent qu’à être mises en valeur : créativité, originalité, vivacité sont les principales. Ils ne sont ni plus ni moins intelligents que les autres, mais leur cerveau fonctionne clairement différemment.

Le TDAH est une fausse maladie, mais souvent un vrai problème !

Si vous voulez en savoir plus sur le TDAH, consultez cette sélection de documents.

PS : je connais bien le TDAH pour en avoir souffert dans l’enfance : redoublements, résultats chaotiques, ennui mortel à l’école dans certaines matières, agitation, indiscipline. Il marque encore mon comportement d’adulte. Voici un bilan psychologique réalisé lorsque j’avais 12 ans. Il se passe de commentaires tant il est démonstratif (le TDA/H était inconnu en France à l’époque).


[1Le libellé officiel est Trouble du Déficit de l’Attention, mais cette traduction de l’anglais Attention-Deficit Disorder (ADD) est incompréhensible en français, et le concept est suffisamment difficile comme cela pour ne pas en rajouter

[2Le TDAH est parfois considéré comme un trouble du développement cérébral, et il est vrai qu’il est plus souvent présent chez les prématurés, mais cette hypothèse neuro-déficitaire n’est pas consensuelle.

[3Je parle de chasse primitive, et non de chasse postée nécessitant de la patience. Cette chasse est proche de celle des combats des jeux vidéos qui captent si bien l’attention des enfants TDAH !

[4À ce sujet, il est dramatique qu’un travail scolaire à la maison soit imposé dès le primaire par de nombreux enseignants, au mépris de son interdiction ministérielle qui date de 1956.

[5Certaines des analyses développées dans ce billet sont personnelles à l’auteur et sont pas étayées par un haut niveau de preuve, comme c’est le cas pour la majorité des données scientifiques sur le TDAH... Je ne parle pas non plus dans ce billet des hypothèses alimentaires ou environnementales qui associent le TDAH aux métaux lourds ou aux pesticides, tant le niveau de preuve de ces hypothèses est faible, reposant sur des corrélations dont on sait qu’elles ne permettent pas d’établir de lien de causalité.

[6Le mode d’action des psychostimulants sur les symptômes du TDA/H reste mal connu. J’ai une théorie personnelle : les amphétamines apportent au cerveau du TDA/H la stimulation dont il a besoin pour maintenir l’état d’excitation de certaines aires cérébrales. Le reste de son cerveau devient alors disponible pour les apprentissages et une attention stable. Je constate d’ailleurs que beaucoup d’enfants TDA/H travaillent paradoxalement mieux en écoutant de la musique rythmée, voire en regardant du coin de l’oeil la télévision, ce qui hérisse (à tort) leurs parents.

[7Le TDA/H est souvent accusé de faire partie du "disease mongering", ces maladies inventées par l’industrie pharmaceutiques pour promouvoir ses médicaments. Il est clair que si la Ritaline et ses génériques/copies n’existaient pas, on parlerait moins de TDA/H, comme c’est le cas pour les problèmes qui n’ont pas de solution. Mais je trouve que c’est un mauvais procès pour un médicament tombé dans le domaine public depuis longtemps et qui apporte parfois une aide si spectaculaire que s’en priver serait un choix douloureux pour de nombreuses familles.

[8Chez un bon quart de la population, les amphétamines améliorent les capacités de concentration sans générer d’effets secondaires importants, d’où leur usage immodéré par les étudiants dans les années 50 où elles étaient encore en vente libre. Il existe donc un risque de voir la prescription de méthyphénidate dépasser ses indications validées dans le TDA/H pour s’étendre au dopage attentionnel !

Il y a 76 messages sur ce forum.

Messages

  • Il n’y a pas de test ou de grille de diagnostic ?

    • Il existe des grilles et des tests, mais franchement, il est beaucoup plus simple de tenter de comprendre l’enfant à partir des explications que j’ai fournies plus haut. Ces grilles et tests seront probablement utilisées en milieu spécialisés pour confirmer le diagnostic, mais je trouve que ce ne sont pas de bons outils de dépistage chez l’enfant. Les symptômes du TDAH sont souvent mélangés avec ceux de ses conséquences, par exemple la dépression.

      La difficulté est souvent de détecter un TDA (sans Hyperactivité) chez la fille. C’est plus facile si elle est très impulsive et se fait prendre en grippe par l’école et ses copines. Si elle est simplement rêveuse, dans la lune en permanence, il faut vraiment y penser pour ne pas passer à côté du diagnostic. J’ai fait deux tests pour les adultes TDAH, mais je me refuse à en faire pour les enfants : trop de risques de biais, notamment si c’est un parent qui répond pour l’enfant.

  • Bonjour
    Généraliste depuis maintenant une vingtaine d’années, ayant ajouté l’homéopathie et autres substances phyto à ma pharmacopée, je vois en consultation des enfants et ados présentant des TDA/H (déjà diagnostiqués en tant que tels ou pas) depuis une bonne dizaine d’années ; du fait du manque de professionnels formés, et d’une réticence parentale à recourir à des psychostimulants.
    Sont ils plus repérés ? il me semble que les cas se mutiplient...
    Bonne nouvelle : l’homéo marche, pour peu que l’on écoute et comprenne la souffrance et de l’enfant et des parents...la sophrologie adaptée à l’âge est également un bon recours.
    Ces enfants dits "inadaptés" ne seraient ils pas en fait trop adaptés...à un rythme de vie de plus en plus effréné, entraîné par les adultes eux mêmes, à une pression de performance croissante, à un monde qui fuit l’instant et zappe, qui ne supporte aucun temps mort, à qui quelques minutes d’attente paraissent éternité ?
    Les enfants sont des éponges qui nous tendent un miroir grossissant sans complaisance de ce que nous leur donnons à voir et percevoir...

    • Bonjour,
      Quel est le traitement homéopathique que vous proposez ? Qui (généraliste, psy) et comment poser le diagnostic ? Le comportement de mon fils de 12 ans, correspond en tout point à la description du Dr Dupagne (sauf les problèmes de sommeil que j’ai notés dans un autre témoignage) et nous, parents, nous sentons complètement désarmés. J’ai peur pour son avenir, je me pose souvent la question, comment peut-il évoluer positivement dans la société avec une personnalité aussi impulsive, avec ce criant manque de confiance en lui, avec cette hyper émotivité qui ne demande qu’à s’extérioriser, avec cette difficulté de concentration (sa prof d’anglais, d’espagnol, de français "on voit qu’il a du mal à rester concentré plus de 10 min d’affilée) malgré son désir et ses efforts "pour faire mieux", sa prof de sport (et amie) "il est limite hyperactif", il détruit tout ce qui tombe entre ses mains (notamment son matériel scolaire), je ne parle même pas de faire les devoirs, qui est un calvaire ! Il cumule les observations de comportement que ce soit dans la cour du collège ou en cours. Pourtant, il essaie de "s’arranger" pour que "tu sois fière de moi maman". Il a encore peur du noir, il est inquiet de tout, pose des questions sur tout, a une peur obsessionnelle de perdre les gens qu’il aime, voit le danger partout, n’a confiance qu’en peu de personnes (il a été suivi pendant 6 mois dans un CMPP quand il avait 9 ans), ne veut pas dormir ailleurs que chez nous (et il le vit très mal car ne se sent pas "comme les autres") sauf si on est avec lui, bouge tout le temps SAUF quand il joue à ses jeux videos, a l’impression que tout ce qui peut lui être imposé est injuste (surtout quand on lui demande d’aller se coucher), que, quand il fait une bêtise ou a une réaction excessive, ce n’est pas sa faute, jamais ! Et pourquoi il ferait ça ou ça, puisqu’il n’en a pas envie ? Parce que, dans la vie, mon fils, on ne fait pas toujours QUE ce qu’on a envie de faire, ce qui le désole. Et si, sa soeur aînée a le malheur d’en rajouter, c’est la fin des haricots ! De toute façon, ce qu’il fait lui, c’est jamais bien, il sait rien faire, (ce sont ses paroles), il pleure, part dans sa chambre, claque les portes...mais revient très vite, parce que tout seul dans sa chambre, c’est pas cool...il a besoin de repères, de plans bien définis et surtout il ne faut pas en déroger, sinon c’est un interrogatoire sans fin sur le pourquoi du comment. Si je lui dit, dans un accès de colère parce qu’il ne veut pas faire ses devoirs, "qu’il finira SDF, puisqu’il ne veut pas faire d’efforts", il éclate en sanglots, crie, s’énerve, tape du poing sur la table, jette ses cahiers, ses livres. Alors, moi, je sais que ce n’est pas ce qu’il faut lui dire, mais parfois, je craque et je n’en suis pas fière. Mais quand il a une réaction dont il est fier, souvent par rapport à un camarade, ou à un prof, une bonne note, je le félicite et je lui dis que je suis très fière de lui et que j’ai confiance en lui, que je sais qu’il fait tout son possible. Mais ce n’est pas facile de temporiser et de concilier une éducation qui nous semble indispensable avec cette personnalité tout feu tout flamme.

    • Bonjour
      votre temoignage me touche car je retrouve ce que l’on a vécu avec notre fils.Nous avons découvert quand il etait en seconde que notre fils avait un TDA avec impulsivité.Il’n’est plus hyperactif mais il l’a ete plus jeune.Il’est aussi HPI et a un trouble de la coordination d’où la difficulté d’identifier tous ces troubles qui se mélangent..
      bref au niveau des solutions ,surtout pour l’école.
      des la 4 eme déscolarisation partielle sur certaines matières problématiques car il y avait des grosses difficultés relationnelles avec les profs.( besoin d’un avis de pedo psychiatre qui établit la souffrance scolaire) Voir un neuro pédiatre pour établir un éventuel TDA/H aussi.attention il est vrai que certains psy n’avaient pas pensé au TDA pour notre fils et il a vu des psy depuis l’âge de 9ans.
      la il est au lycée,il a fait une seconde tres moyenne ,rester assis est un calvaire pour lui...il prend de la ritaline depuis le début de la premiere cela l’aide beaucoup à se concentrer,il est déscolarisé totalement en ce moment ,nous lui faisons donner des cours à domicile car il,est incapable de travailler seul et a perdu totalement confiance en lui aprés son passage douloureux au collège.Il fait donc 2 h a 3 h de cours ,s’épanouit et progresse..il fait aussi beaucoup de sport.
      je sais que cette formule n’est pas la plus simple à mettre en place mais je pense que c’était la seule solution pour éviter le décrochage scolaire .Le système scolaire ne peut pas nous aider ( je le dis car je suis aussi professeur dàns ce lycee )
      tout ce gâchis me révolte ,cette souffrance des enfants est intolérable ,je vous comprend et soyez certaine que votre fils souffre aussi ,il faut l’aider et réagir au plus vite.
      bon courage !

    • Bonjour,
      je suis médecin psychiatre, formé aux psychothérapies cognitivo-comportementales, je m’occupe depuis plusieurs années des enfants et des adultes TDA/H.
      Il y a des plantes psychostimulantes qui donnent de bons résultats dans cette indication (la L-théanine, le bacopa et l’éleuthérocoque, toujours associés aux omégas 3 et aux vitamines du groupe B).
      J’aimerai diffuser ce que je connais en phytothérapie dans cette indication, partager nos expériences phytothérapiques avec d’autres psychiatres ou médecins qui s’occupent du TDA/H.
      Confraternellement.

    • Bonjour
      C’est facile : créez un blog ou publiez un livre.

    • Est-ce possible de vous contactez ? ceci m’interesse beaucoup.

    • Bonjour
      A mon avis, il vaudrait mieux attendre que tout cela soit validé, car pour le moment, ce sont des études ouvertes sur quelques cas et cela n’emporte pas la conviction. En matière de phytothérapie, de nombreux TDAH tournent au café, à la nicotine ou à l’alcool, et ce n’est pas terrible...

    • Suggestion : en plus de cet excelle article, lui faire lire.... "MON CERVEAU A BESOIN DE LUNETTES" et apprendre à aimer tout le génial du TDA dont à 68 ans, malgré toutes les galères que je lui dois, je ne remercierai jamais assez ce Dieu auquel je ne crois pas, de m’avoir doté.

    • A quand les posologies ?

    • bonsoir,
      dans votre texte, je vois la description parfaite de mon fils. Comment faire, ma femme et moi sommes perdus. patients et devoués avez vous trouvez la bonne solution. merci.....

  • Que faire une fois le diagnostic évoqué ?
    C’est malheureusement le moment où les difficultés commencent en France.

    Ayant pratiqué en pédopsychiatrie durant mes longues études ...en 1988 CMP CAMPS CMPP...je constate à quel point il est difficile une fois dépisté d’adresser pour bilan de confirmation et une "prise en charge"
    à moins de travailler en réseau et d’ouvrir un consultation dédiée
    deux problèmes majeurs en MG liés au temps :
    - articulation avec milieu scolaire difficile du fait des à priori du corps médical mais aussi du corps enseignant
    - journée de folie en médecine générale au milieu des personnes âgées dépendantes des épidémies pour pouvoir organiser des consultations dédiées ...
    LES CABINETS MÉDICAUX SONT PLEINS et les MG passent déja des heures au téléphone pour que les patients lambda puissent être explorés et traités correctement

    Encore une fois l’HAS pose des données mais quid des moyens ?

    à force de ne pas considérer que la disponibilité des acteurs ne peut être infinie
    en les noyant toujours plus dans des tâches administratives
    on démobilise
    puis on rappelle à l’ordre par une expertise qui semble dire :"vous ne pouvez plus ignorer que ..."
    bref même quand on sait on voit des années passer avant que le gamin ne soit traité

    • Merci pour ce témoignage qui confirme ce que l’on ressent sur le terrain, et qui n’est pas nié par le président du groupe de travail : "Nos propositions sont idéalistes, mais c’est un idéalisme assumé.". Le problème, c’est que cet idéalisme écrit noir-sur-blanc, ce sont les MG (et les pédiatres) qui se le prennent et qui sont censés l’assumer.

      La réalité : sauf chez les parents disposant de moyens financiers conséquents, il est quasiment impossible de mettre en oeuvre des aménagements permettant aux TDAH caractérisés d’avoir une scolarité épanouie. Et même avec des moyens, il existe très très peu de structures d’accueil adaptées en France. L’essai des psychostimulants représente donc souvent la seule et insatisfaisante solution disponible.

  • Bonjour et merci pour votre article (bonne fmc !) et votre témoignage .
    au delà d’une réalité que l’on cotoie régulièrement on a franchement pas l’impression que la majorité des enfants souffrant de TDAH aient un potentiel intellectuel important .au contraire ,ils paraissent etre à la dérive intellectuellement et essentiellement par carence d’education et de "cadrage" parental ,ou par une sorte de distorsion de la relation parent/enfant.
    et j’ai parfois l’impression ,en parlant de TDAH,de participer à une sorte de déculpabilisation des parents qui les empeche d’autant plus de prendre leur responsabilité.
    je force le trait par cette remarque etl’exprime maladroitement mais c’est un ressenti de consult.
    confraternellement

    • Je suis désolé si laissé penser que les enfants TDAH possèdent un potentiel intellectuel important. Ce n’est pas le cas. Il ne sont ni plus ni moins intelligents que les autres, juste plus rapide, plus curieux, plus intuitifs et plus créatifs que la moyenne. Cette créativité est liée à leur impulsivité : il agissent avant de réfléchir, ce qui peut être positif dans certains domaines ou l’erreur n’est pas grave et où la spontanéité est importante.

      La majorité d’entre-eux, après un échec scolaire dû à la conjonction de leurs faibles aptitudes scientifique et/ou littéraire et leur TDAH, finiront délinquants, alcooliques ou toxicomanes. Avant la révolution industrielle, ils devenaient braconniers, voleurs, marins ou mercenaires. Ceux qui sont facile à identifier sont justement dotés de bonnes capacités intellectuelles qui contrastent avec leur échec scolaire.

      En revanche, votre ressenti sur le manque de cadrage des parents et leur culpabilité montre que vous n’avez pas bien compris que les TDAH sont justement des enfants très difficiles à cadrer et que les "meilleurs parents" s’y cassent le dents. La reconnaissance du TDAH et la mise en place d’un accompagnement permet justement aux parents de comprendre la raison de leurs difficultés et d’apprendre à les atténuer.

      Et bien sûr, il y aura toujours des enfants stupides, agressifs ou tout simplement chiants, et des parents idiots et démissionnaires. Mais au moins, le TDAH est accessible à un traitement !

    • Je voudrais vous dire merci !, merci toute simplement d’avoir comprit qu’en tant que parent la vie d’un enfant TDA/H n’est pas tout les jours rose. Mon fils de 7 ans n’a jamais fait ses nuits a un caractère très agressif, n’a pas d’amis, a toujours ce sentiment d’insécurité et j’en passe après avoir réfléchit longuement j’ai décidé de faire les tests, nous avons 4 médecins afin de faire une bilan complet (logopède, neuropsychiatre, neuropédiatre etc ) et enfin on a pu mettre un mot sur ce qui pour moi était un échec d’éducation, le sentiment d’être une mauvaise mère de ne pas avoir su l’aider à se construire. Quand les gens vous dévisage d’une crise de colère dans un magasin, quand vous n’avez plus de vie sociale, quand les gens vous évitent pour ne pas voir votre enfant le TDA/H a affecté la vie de mon fils mais aussi celle de toute la famille alors merci aux médecins comme vous qui prennent en compte nos vies et celles de nos enfants.

    • Comment pouvez vous parler de déculpabilisation des parents ? Bien au contraire , j’ai culpabilisé parceque j’ai exigé, puni, crie pendant plusieurs années ne sachant pas que j’exigeais de mon fils des choses qu’il ne maîtrisait pas. L’accusant de le faire exprès, l’invectivant parcequ’il n’intégrait pas ce que je lui répétais jour après jour... Et le jour où le diagnostic est tombé... J’ai compris que j’avais perdu du temps, qu’avec la complicité des enseignants j’avais participé à son mal être, à la chute de son estime de lui... Et vous me dites que le diagnostic sert à me déculpabiliser !!! Tous les jours je m’interroge pour savoir comment aider mon fils, et je culpabilise de ne pas avoir compris avant, alors, Monsieur, je ne sais pas qui vous avez rencontré mais penser que le diagnostic m’a dédouané m’agace !
      auj, je peux aider mon fils parceque je comprends son fonctionnement. J’ai beaucoup lu sur le sujet, et contrairement à ce que vous écrivez tout ce que j’ai lu m’ a fait culpabiliser car j’ai fait des erreurs. Auj j’ai de bons outils et j’ai adapté mon comportement qui reste aussi ferme mais appliqué différemment. Et mon fils va mieux , il n’est plus en dépression. Alors heureusement qu’il y a des médecins plus ouverts et plus compétents que vous sur le sujet.

    • Merci au Docteur Dupagne ! Mon autre post s’adressait à Alain !

    • Bonjour Marie Pierre, je me retrouve tout a fait en vous...Accepteriez vous qu’on en echange un peu par mail je suis preneuse de tout conseil car je veux aider au mieux mon fils qui vient d etre diagnostiqué (meme culpabilité pour moi ..) et qui va redoubler sa 6e je veux tout faire pour qu’il vive au mieux sa scolarité l’annee prochaine..
      Si vous acceptez d’echanger je vous laisse mon mail n.pauwels@laposte.net

      Jespere vous lire bientôt... et je vous souhaite bon courage pour tout

    • Humm... Mettre votre mail sur le web n’est pas une bonne idée. Je vous suggère plutôt d’échanger sur le forum : http://www.atoute.org/n/forum/forumdisplay.php?f=60

      Ou sur le groupe FaceBook de Virginie Mesnier : https://www.facebook.com/groups/Collectif.Parents.TDAH.Ouest/

    • C’est bien pire que ça ........qqf j’ai exactement la même impression ....vis à vis de mon fils de 14ans.....cela me permet de comprendre l’état d’esprit de ses enseignants...

    • ". Il ne sont ni plus ni moins intelligents". Avez-vous vu une source fiable sur le sujet ? Car je lis ici et là que leur QI moyen serait de 110 (ce qui n’en ferait évidemment pas des génies mais mériterait confirmation ou information*).

      * qui m’intéresse d’autant qu’un de mes fils dont les capacités d’appréhension et raisonnement sont plus que satisfaisantes n’a pas pu être évalué tant la 3ème partie de l’évaluation a été catastrophique 😀

  • Ça ne pouvait durer ! La HAS a encore frappé ! Cette fois c’est le TDA/H... et vive la ritaline à tour de bras ! Une investigation clinique un tant soit peu minutieuse mettrait en évidence un sur-diagnostic de TDA/H avec une sur-prescription de ritaline à la clef et pas seulement en Amérique du Nord. Nombre de cas d’agitation, d’instabilité chez le jeune enfant tiennent à un environnement insuffisamment cadrant et sécurisant. Un accompagnement thérapeutique et éducatif parents/enfants obtient de bons résultats à moyen terme, sans risquer la dépendance au méthylphènidate... mais ce n’est pas aussi magique que la petite pilule et ça demande de l’investissement temps, ce qui n’est pas facile de nos jours ! De plus, l’efficacité fréquente du méthylphénidate ne constitue nullement une preuve diagnostique.
    Propos désabusés d’un vieux pédopsychiatre qui s’efforce encore de croire à la médecine humaniste hors DSM et petites pilules miraculeuses...

    • Bonjour
      C’est terrible, car quand je vous lis, j’ai l’impression que ce billet n’a servi à rien, que je ne dois pas être doué pour expliquer. Vous n’imaginez pas le mal que ce discours a fait et fait encore à des familles et des enfants mis en échec par l’école.
      Rassurez-moi, en tant que vieux pédo-psychiatre, j’espère que vous n’avez pas fait partie de ceux qui ont expliqué pendant 30 ans aux mères d’autistes que la maladie de leur enfant était dûe à une relation maternelle anormale ?

      En fait, plus ça va, plus je réalise que pour comprendre le TDAH, il faut quasiment obligatoirement être un peu TDAH soi-même. Pour les autres, les enfants TDAH sont des mômes paresseux, chiants et mal élevés.

      On n’a pas le cul sorti des ronces...

    • C’est exactement ce qu’on m’a renvoyé en tant que mère : mon gamin était turbulent, je ne savais pas le tenir, c’était moi qui projetais mes angoisses sur lui, gnagnagna... Un maximum de culpabilisation/tranquillisation bêbête.
      Moi, depuis qu’il était né, premier enfant, je le trouvais un peu "bizarre" et surtout épuisant : très peu de sommeil, n’avait pas l’air de retenir les consignes données 3 secondes avant, opposition systématique, ne tenait pas en place et poussait de temps en temps des cris d’angoisse, comme quelqu’un qui ne parvient pas à maîtriser son corps. Le summum était atteint en cas de fièvre : avec 39.5, il pouvait ne pas fermer l’oeil pendant 24 h d’affilée à moins de 2 ans.
      J’en ai parlé très vite à différents généralistes, qui m’ont conseillé d’attendre que les années passent, qu’il allait se calmer. La vie était tellement difficile au quotidien que j’ai hésité à avoir un autre enfant, persuadée que je ne savais pas y faire et que le problème serait le même.
      Et puis, naissance de ma fille et révélation : les choses se passaient différemment avec elle, donc je pouvais élever un enfant correctement.
      A 6 ans, à l’entrée au CP, problèmes en rafale : tout le temps puni car n’obéissait pas et ne tenait pas en place, grosses difficultés d’apprentissage, convocations régulières, limite si l’école n’aurait pas fait un signalement... Nous ne savions plus quoi faire et envisagions son avenir de plus en plus sombrement. Il a totalement perdu confiance en lui, est devenu très déprimé et ça dure encore.
      Et puis, un jour, je lis un article sur le TADH et c’est la révélation : tout ce qu’on décrit s’applique parfaitement à mon fils. Reste à savoir où consulter pour avoir de l’aide et c’est un autre parcours du combattant. Service trouvé, batteries de tests qui confirment le diagnostic. Il est décidé de prescrire de la Ritaline et là, c’est presque le miracle : enfin un enfant de 9 ans qui réussit à retenir une leçon, à lire une consigne de 2 lignes sans oublier la 1ère, avec qui on peut jouer normalement.
      La vie de famille devient à peu près supportable, mais le retard scolaire accumulé est tel qu’il ne sera jamais rattrapé. Il a pris ce médicament pendant 7 ans puis a arrêté car il se sentait mieux sans, plus "lui-même". Depuis, il maîtrise un peu mieux son impulsivité (mais il a 25 ans), mais est gravement handicapé sur le plan apprentissage intellectuel. Il est intelligent, peut reproduire à la perfection des gestes techniques délicats, mais le passage du code pour le permis a été un calvaire et sa phobie scolaire est telle qu’il ne veut plus suivre aucune formation ("Plus jamais je ne m’assiérai derrière une table avec un stylo."). Ca tord le coeur d’entendre ça.
      Heureusement que nous avons pu rencontrer à l’époque Danièle Rapoport qui nous a un peu rassurés sur nos capacités respectives et, aussi, que je suis issue d’une famille avec enfant autiste dont la mère a été gravement culpabilisée lors de l’éducation de notre soeur. Sans cette rage due à mon enfance et ma défiance vis-à-vis des "psys" de tout poil, j’aurais sans doute baissé les bras et n’aurais pas continué à chercher.
      Alors, comme vous dites, on n’a pas le cul sorti des ronces...

    • Biloba,
      En lisant votre commentaire, je vois ma propre vie, avec mon fils de 6 ans et ma fille de 5 ans.
      Les reproches que l’ont entend chaque jour sont très difficiles à encaisser et encore plus ceux venant de la famille !
      "Tu laisses tout faire", "avec nous, il est sage on a pas de problème", "il faudrait le recadrer et tenir dessus, dans 10 ans, il te montera sur la tête !"
      Des paroles décourageantes venant de personnes qui ne vivent pas avec nous et qui ne peuvent pas comprendre ce que l’on vit à la maison et surtout pensent que le TDAH est simplement un manque d’éducation.
      Malgré tout j’aimerais les voir eux, à notre place, comment ils arriveraient à gérer ses enfants là, si ils encaisseraient comme nous les reproches, et si ils tiendraient encore debout au bout d’une semaine.
      Pour mon fils, c’est à la crèche qu’ils ont détecté que mon fils n’était "pas comme les autres" ! Au final, depuis 2 mois il est sous rilatine. ça lui change la vie, la mienne et aussi celle de sa soeur. A l’école, il arrive enfin à se concentrer, il est moins agité, moins agressif, ... Heureusement que j’ai eu le soutien de l’école, c’est bien les seuls d’ailleurs... Il est suivi par un pédopsychiatre depuis ses 3 ans, je me suis séparé du papa qui n’avait pas la patience de supporter ses enfants et qui ne faisait rien pour arranger le problème à la maison. Aujourd’hui je gère toute seule mes 2 enfants, je retrouve enfin une vie "normale".
      _

    • Bravo pour cette réponse...Une maman mère d’un formidable garçon TDAH...malheureusement trop souvent incompris notamment au collège ;

    • Des ronces... sauf à faire circuler le sac plastic du merveilleux auteur du "Le coeur conscient" et criminel croyant de "La psychanalyse des comptes de fée" !😠

  • Tout mon portrait ! Je me suis reconnu comme élève de l’école primaire. Les cours d’histoire étaient mortellement ennuyeux d’une part mais aussi tellement incohérents que je ne pouvais pas les apprendre. Et pourtant, ll y a peut-être une erreur dans mon identification au trouble et dans l’auto-diagnostic de notre confrère Dominique Dupagne. [Le post précédent le montre bien] .
    Le TDA/H est une non-maladie proche d’un autre non-maladie dont le diagnostic précoce est tout aussi difficile et dont le manque de diagnostic précoce est tout aussi dommageable pour l’avenir de l’enfant : le surdon. Ces deux entités diagnostiques ont en commun l’inadaptation au système scolaire.
    Je conseille à Dominique Dupagne, s’il ne l’a pas déjà fait, la lecture de deux excellents livres sur le sujet.
    - L’enfant surdoué de Jeanne Siaud-Facchin . Paru en 03/2008
    - Différence & Souffrance de l’Adulte surdoué de Cécile Bost

    • Bonjour
      Je me suis beaucoup intéressé aux liens entre les zappeurs et les zèbres, entre les TDAH et les surdoués, et j’ai bien sûr lu le livre de JSF.
      J’ai du mal à me faire une opinion. J’ai croisé JSF et je lui ai posé la question, elle m’a dit qu’un surdoué, contrairement au TDAH, est multitâche et possède une bonne mémoire.

      En fait, avec le tems, je pense que le surdoué est un TDA (sans H) avec des capacités féminines marquées et une intelligence au dessus de la moyenne, mais je n’en suis pa sûr. Une chose est sûre, le TDAH concerne surtout les garçons et la surdouance les filles !

    • Pour les surdoués, j’ajouterais l’hypersensibilité et la pensée differente. Contrairement au TDA, il est très concentré pour les sujets qui l’intéresse. C’est lorsque le sujet ne l’intéresse pas ou qu’on lui demande d’aller moins vite qu’il est incapable de se concentrer. Et non, ce n’est pas une question de garçon ou filles, les surdoués sont mixtes et très sous diagnostiqués.

    • Bonjour
      Le TDAH est très concentré aussi sur les sujets qui l’intéréssent, sauf les formes extrêmes et très rares. Il suffit de les mettre devant un jeu vidéo pour s’en convaincre.

    • J’aurais tendance à partager cet avis. Mais... m’est avis qu’on manque cruellement du matos statistique pour faire le tri. Et que s’y ajoute le manque d’une définition de l’intelligence mieux adaptée aux TDAs que le QI. Car, sans autre valeur que la modeste observation perso et tous les biais associés, je suis frappé par la capacité de nombre de TDA "incultes" à se frotter à des problèmes... insolubles. Notamment dans des populations encore proches du nomadisme au sein desquelles ils sont manifestement sureprésentés. Mais... quid de la part de la biologie et de la culture ? Surtout pour un observateur qui ne la partage pas.

  • Merci pour cet article.
    Je ne saurais ajouter rien de bien pertinent aux commentaires précédents sinon ceci :
    - l’éducation nationale n’est pas prête (sauf à une chose, se débarrasser des élèves récalcitrants vers le médico-social)
    - les structures pédo-psychiatriques ne sont pas prêtes (quantitativement et qualitativement) sinon à prescrire de la ritaline
    - les parents sont ravis qu’il ne s’agisse pas d’une maladie mais d’un trouble ce qui leur permet de se débarrasser de toute responsabilité (et loin de moi l’idée de "responsabiliser" les parents, je veux dire les culpabiliser) et, comme dans l’angine, d’avoi un médicament pour faire baisser la fièvre
    - le fait que les garçons soient majoritaires n’est pas une donnée anthropologique mais sans doute sociologique comme le montre ce qui se passe en Colombie Britannique, l’endroit du monde où il y a le plus d’enfants traités par ritaline, et où, à force de dépister, on finit par dépister des filles... et les traiter.
    - le soupçon de disease mongering est grand et il s’inscrit dans une déresponsabilisation de la société : les parents sont bons, le système scolaire est bon, les psychiatres sont bons.
    Donc : beau billet mais malheureusement sans conséquences à court terme sinon ce que l’on voit toujours en médecine : les "vrais" malades sont mal traités et les faux malades sont sur traités.
    Bonne soirée.

  • Je me réjouis de la vague d’information sur le TDAH qui s’étend sur l’Europe en ce moment.

    N’oublions pas non plus tous ces adultes qui eux aussi souffrent de troubles TDAH dont les réactions sont mal interprétées par collègues et proches.

    Je suis coach en TDAH pour adultes et il me semble essentiel que la société s’ouvre à l’existence du TDAH et comprenne combien nous sommes tous différents, avec nos atouts et faiblesses et qu’une hiérarchisation de ceux-ci n’est utile à personne. Apprenons à nous connaitre, nous accepter et à nous aider les uns les autres.

    Avez-vous vous même des sequelles de votre TDAH d’enfance ?

    • Oui, mais le mot séquelle est fort. Mon TDAH me handicape pour mener à terme mes projets, pour être patient en réunion et pour supporter les cons. Je prends souvent de la Ritaline à faible dose quand je dois finir ou me concentrer sur quelque chose.

      Mais mon TDAH m’apporte une foule d’avantages : créativité, sens de l’à-propos, faible besoin de sommeil, hyperactivité au service de mes nombreuses activités, aptitude à penser "hors de la boîte".

      J’ai réussi ne pas divorcer (situation rare chez les TDAH, mon épouse est admirable) et à être un père convenable. Mais surtout, j’ai un métier où je suis totalement libre de m’organiser et de travailler à ma façon. C’est cela qui sauve le TDAH, comme l’exprime très bien Friedman dans un excellent article du NYT (traduit ici) : le TDAH ne guérit pas, il arrive juste à un âge où il choisit un environnement qui lui convient, après se l’être fait imposer pendant son enfance. Je me souviens très bien du jour où j’ai passé ma thèse de médecine. La première chose que je me suis dite c’est "Je ne lirai plus et n’apprendrait plus désormais que ce qui m’intéressera personnellement".

      Il y a en face de mon cabinet un voiturier qui est une caricature de TDAH, et qui est merveilleux par son efficacité et sa joie de vivre. Il vit dehors, passe son temps à courir, il est heureux.

      J’ai fait mon diagnostic à 43 ans, en constatant qu’une amphétamine destinée à lutter contre le tabagisme me faisait paradoxalement dormir. J’ai retrouvé mon dossier scolaire et notamment le bilan psychologique indiqué dans l’article. Le spécialiste que j’ai consulté alors a confirmé le TDAH et m’a demandé s’il pouvait utiliser ces documents pour ses cours...

      Je pensais auparavant être juste un hypomane constitutionnel. Une des choses qui m’on sauvés pendant mon enfance est le soutien sans faille de mes parents.

      C’était l’occasion d’en dire plus sur moi pour éclairer le titre, mais je voudrais que la discussion reste centrée sur le diagnostice du TDA/H chez l’enfant.

    • Diagnostic : il suffit de faire voter une loi en réservant le droit au... TDA 😀

      Sans déc’ la manière dont, une fois diagnostiqué soit même, on se renifle au premier coup d’oeil... Surtout comparé à la galère que représente l’acceptation du diag par des professionnels censés avoir tous les outils en main pour le faire mais qu,i, parce que trop étrangers* au syndrome ou freudomaniaques, ont le plus grand mal à admettre les évidences si pas caricatures de DSM

      * à leur décharge il faut admettre que devenir pédopsychiatre exige tant de qualités de "1er d’la classe" que... CQFD

  • Un grand grand grand MERCI !!!!!!!! Virginie Mesnier - Co-fondatrice du Collectif Parents TDAH Ouest

    Vraiment un grand merci, je partage de suite !

  • Merci pour votre billet. Parents d’un enfant de 8 ans TDAH, nous avons, comme beaucoup, souffert du regard du monde extérieur. La souffrance de notre fils était devenue insupportable. Ayant 2 ainés de 14 et 16 ans, je savais que ce petit dernier était différent dès ses 2 ans. Dès sa scolarisation les faits se sont révélés exacts. Mais le parcours est long et entre temps fait des dégâts (famille, couple, vie sociale et scolaire) mais le plus dur est la dépression de mon fils avec des envies de mourir, me dire pourquoi je l’avais mis au monde, des paroles dures venant d’un enfant de 8 ans. Nous avons accepté le traitement, pour lui.
    Aujourd’hui mon fils est heureux, sociable, fier de lui, plein de vie ... n’est ce pas là le principal ? doit on toujours culpabiliser les parents qui acceptent cette pilule ?
    Je crois malheureusement qu’il n’y a que les personnes concernées de près ou de loin par ce "trouble" qui puissent comprendre.
    Un grand merci Dr Dupagne, que votre billet puisse être lu par un grand nombre !
    ps : en plus vu votre profession et étant vous même TDAH et bien vous nous donnez beaucoup d’espoir pour la suite, pour être médecin le parcours est long, bravo à vous !

  • Après un diagnostic assez rapide de TDAH chez notre fils de 7 ans et une tentative sans succes de Ritaline ( pas assez longtemps ? pas renouvelée ?) nous avons laissé passer le temps en encadrant la scolarité cahotique ( notes limites mais agitations et distractions multiples insupportables pour beaucoup de prof) et la personnalité remuante de ce cadet.

    Jusqu’à l’explosion... toxicomanie puis deal puis delinquance et vols à répétition.. spirale infernale judiciaire puis décrochage scolaire .. puis provocations à l’autorité parentale et la justice
    Epuisement des parents et des éducateurs ; l’approche analytique est une impasse
    Sinon être des parents limite autoritaire ( on a été tout sauf demissionnaires ) il n’y a pas de torts évidents à nous trouver
    Alors que faire ?

    En relisant ce post et en m’informant suite à publication HAS, j’ai relu notre histoire familiale et ai compris que le noeud du probleme se jouait peut etre là ; 30% de ces gamins TDAH peuvent evoluer vers la délinquance. A l’envers il y a plus de TDAH dans le milieu carcéral qu’a l’exterieur. J’ai également relu les criteres de TDAH enfant et adulte et j’ai compris que moi et surement quelques autres membres de ma famille étions des TDAH qui avons bien réussi ( je suis medecin, ma mere prof et mes freres ont tous fait de grandes études ..) grâce a des trucs et ficelles pour faire face à distractions et agitation en tout genre.

    Aujourd’hui pour arreter une spirale judiciaire qui ne règle rien aux problemes multiples de mon enfant nous allons nous battre pour le faire prendre en charge comme adulte , rediscuter soins et accompagnement adapté et nous mettre en contact avec des medecins spécialisés dans ces troubles.

    Que ce témoignage serve à éclairer d’autres parents qui ont pensé à ce diagnostic avec un enfant difficile et dont on leur dit qu’ils ont été defaillants ... sans leur montrer de solutions
    COURAGE +++

    • je vous remercie beaucoup de ce temoignage ,étant dans la meme situation, il parait difficile apres tous ces deboires de faire comprendre et accepter par le jeune adulte tdah l’utilité des soins ...

  • Un confrère psychiatre et psychanalyste a écrit récemment un livre dans lequel il remet en cause l’existence du TDA/H et accuse l’industrie pharmaceutique d’avoir créé ce trouble de toute pièce pour mieux vendre sa Ritaline (méthylphénidate).

    Cette thèse critique est reprise un peu partout dans la presse, car c’est une thématique qui plaît : le méchant laboratoire qui veut droguer les enfants, alors qu’ils sont tout simplement "mal élevés". Le problème, c’est que si ce mécanisme promotionnel est fréquent et réel, il ne concerne que très peu le TDAH, sur lequel le méthylphénidate peut avoir un effet brillant et quasiment salvateur pour certains enfants.

    Si une cure psychanalytique était aussi efficace que la Ritaline, et s’il n’existait aucun médicament pour le TDAH, je suis sûr que ce même confrère arpenterait les médias pour sensibiliser les parents à ce diagnostic pour permettre une prise en charge psychanalytique présentée comme urgente et incontournable.

    • Hélas... pour ou contre, l’important c’est de vendre hein !

      Diagnostiqué à 63 ans après avoir bouffé de la psychanalyse et autres psychothérapies qui m’ont convaincu que je n’aurais dû pratiquer que celle de Didier Vincent (un paquet de cacahuètes quotidien à la guenon du Jardin des Plantes) je clame l’urgence :

      1. De lire ou écouter Onfray sur Freud

      2. D’interdire la pratique de la psychanalyse aux médecins jusqu’à ce que d’indicutables essaies en double aveugle lui valle son ADM 😂

  • Sauf votre respect, l’orthophonie n’a pas pour vocation de faire du rattrapage scolaire aux frais de l’assurance maladie... C’est fatigant de lire cela. Donc pour votre gouverne et celle de tous les gens que ça intéresse, une prise en charge orthophonique est en théorie toujours précédée d’un bilan standardisé qui permet de statuer sur le caractère pathologique ou non des difficultés faisant l’objet de la plainte. Un compte rendu comprenant une analyse quantitative et qualitative des résultats est adressé au médecin prescripteur. Si vous doutez de la justification d’une prise en charge orthophonique, jetez un œil à ce compte rendu. S’il n’y a pas de compte rendu, alors il faut peut être douter du professionnalisme de l’orthophoniste en question, mais merci de ne pas décrédibiliser toute la profession sans distinction.

    • Bonsoir
      Bien sûr que ce n’est pas la vocation de l’orthophonie, dont je ne méconnais pas l’importance et l’apport dans de nombreux troubles. Je parlais des dérapages possibles et donc d’excès occasionnels qui n’impliquent pas toute la profession. Je trouve que parfois, le bilan est assez flou et je peine à comprendre la justification des séances face à des difficultés d’apprentissage mineures qui relèvent plus d’une faiblesse cognitive globale.

  • Il est énorme ce bulletin de psychologue ! Et surtout très émouvant

  • Cet article a la forme d’une révélation à soi et une volonté de renaître aux yeux du monde, l’HAS assurant la reconnaissance de ce trouble non considéré comme une maladie mais répondant bien à un traitement médicamenteux...
    Le problème évoqué à travers les inadaptations scolaires de plus en plus nombreuses est celui d’une probable mutation anthropologique évoluant rapidement car visible sur quelques générations favorisée par une prodigieuse avancée technologique dans ce dernier siècle non concevable sur un plan humain.
    A propos des jeux vidéo véhiculés à travers des écrans, nos grands-parents savaient accompagner leurs enfants dans leurs première s années dévouées au développement psychomoteur , ce qui permettait de ne pas griller les étapes de mise en place neuronale et de bon fonctionnement du corps calleux . De nos jours il n’est pas rare de voir un enfant de 6 mois n’ayant pas encore acquis la position assise faire glisser son doigt sur une tablette pour faire défiler les images !
    On ne peut pas griller les étapes sous prétexte que nous évoluons avec la technologie.
    C’est un peu comme l’acquisition de la lecture,certains adultes zélés et en manque de notoriété ont pensé que la méthode globale serait plus facile pour les enfants ( qu’ils n’étaient plus) . Stanislas Dehaene mathématicien spécialisé en neurosciences " les neurones de la lecture" a démontré grâce à l’IRM fonctionnelle l’activation de certaines zones du cerveau et déduit que l’acquisition de la lecture du fait de l’association un neurone une lettre est forcément syllabique.
    Que l’on soit chasseur ou fermier l’important c’est de ne pas mettre la charrue avant les boeufs et de ne pas oublier que nous appartenons au monde du vivant concret et non pas celui de l’illusion virtuel !

  • Bonjour
    Je suis médecin scolaire donc "ex généraliste" (je le précise au cas où un doute persisterait sur nos diplômes) ayant suivi une formation complète à l’EHESP et des formations complémentaires. Nous voyons en consultations (je préfère ce terme puisque maintenant une grosse partie de notre activité se fait en centre médico scolaire).Je suis formée au dépistage de troubles divers et variés dont les troubles attentionnels avec ou sans hyperactivité.
    Un consultation dure environ 1h15 et encore, nous n’avons bien souvent pas le temps de faire le tour de la question.
    L’anamnèse, les signes cliniques (que ce soit lors de l’examen psychomoteur rapide ou lors de petites épreuves de contrôle de l’inhibition), l’observation de l’enfant tout au long de la consultation (et l’état de la salle d’attente ) et quelques tests de fonctions cognitives et des tests de langage oral et écrit permettent d’adresser l’enfant en consultation spécialisée (et en première prise en charge) sans trop se tromper (c’est encore mieux si on a un bilan neuropsycho, un questionnaire de conner complet ainsi qu’une brief pour les fonctions exécutives) ! Il faut bien sûr éliminer une déficience, une épilepsie, un TED
    Là où le bât blesse : les délais d’attente, l’absence de réponse thérapeutique cohérente, accessible à tous (orthophonie car souvent associé à un trouble du langage oral et donc un trouble du langage écrit secondaire, psychomotricité, thérapie cognitive et comportementale qui sont la première réponse à donner avant toute prescription médicamenteuse !!sans soublier le soutien psychologique de l’enfant et de sa famille car c’est un trouble qui leur pourrit la vie, les met "au ban de la société" du fait des difficultés comportementales, et les adaptations pédagogiques
    Du fait de l’absence de réponse thérapeutique adéquat, la tentation est grande pour quelques uns de mes confrères hospitaliers de prescrire des psychostimulants..Quand la seule proposition de soin est 30 min de psychothérapie par semaine ou une séance de groupe en CMP...
    Les enfants que nous voyons, que nous dépistons sont traités comme un patient en OAP à qui on tient juste la main sans lui donner du Lasilix..HONTEUX

    • Bonjour
      Comme vous l’avez lu, je suis de ceux qui pensent que le TDAH n’existerait pas en tant que problème social si les enfants vivaient hors de l’école, dans un cadre moins contraint et policé.

      Mais votre dernière phrase m’a amusé. Vous écrivez "Les enfants que nous voyons, que nous dépistons sont traités comme un patient en OAP à qui on tient juste la main sans lui donner du Lasilix..HONTEUX". Que voulez vous dire exactement ? Que vous regrettez de ne pas pouvoir leur donner de Ritaline ? Car ce que je vois personnellement, ce sont des enfants TDAH à qui l’on impose des thérapies variées (à qui l’on tient la main) au lieu de leur donner un médicament qui est parfois aussi miraculeux que le Lasilix dans l’OAP.

      Ma préférence irait bien sûr vers un enseignement adapté et personnalisé.

  • Mille mercis pour les parents d’enfants TDAH, qui, comme nous, ont suivi un véritable parcours du combattant avant de trouver de l’aide.
    Écolo-bobo-phyto, ce n’est pas de gaieté de coeur qu’on finit par accepter d’essayer le méthylphénidate sur un enfant de 7 ans quand on a refusé toute sa prime enfance les prescriptions abusives d’antibios. Non, la Ritaline n’est pas un médicament de confort pour parents laxistes dépassés et enseignants feignants. C’est souvent la dernière planche de salut pour un entourage qui vit un véritable enfer, et surtout pour un enfant intelligent qui est persuadé d’être inapte à toute vie scolaire et sociale et s’enfonce doucement dans la dépression et le rejet de tous. Et je vous assure que courir les séances d’orthophonie, de psychomotricien, de neuropsychologye, suivre des groupes Barkley et adapter ensuite la méthode à la maison, thérapies comportementales et cognitives, psychothérapie, etc... vraiment, ce n’est pas pour les parents démissionnaires et non cadrants. Il faut une sacrée dose, non seulement d’amour, mais aussi d’énergie (ça tombe bien, on était probablement des enfants TDAH aussi !), de courage et de foi dans son enfant pour tenir la distance.

    Et puis un jour, bien des années après car on est épuisés et pas sûrs de soi, on a un 2e enfant, un autre garçon pourtant, pas mou du genou non plus, mais plus « normal », facile, si facile à élever en comparaison de l’aîné...et on comprend en observant que non, on n’est pas des mauvais parents et que la plupart des familles ne font pas le quart de ce qu’on fait au quotidien. Qu’on ne vienne plus me dire qu’avec un peu d’autorité ça passerait avec l’âge.

    • Bonjour

      J’ai 30 ans et ai découvert que j’ai un TDAH. J’aimerai arriver à me reconvertir. J’ai erré pendant mes études supérieures (alors que j’étais bon élève à la base) puis erré dans mes emplois. Mes parents ne m’ont pas aidé à trouver un métier compatible et n’ont pas su que j’avais ce problème.

      J’ai un bac+3 en droit. Aidez moi à trouver ma voie pro. Je n’aime pas la hiérarchie et j’aimerai un job + autonome

      Pouvez vous m’aider ?
      Merci

    • Qu’est ce qui te passionné ?

    • Bonjour,

      Je ne PEUX plus bosser en entreprise les gens déléguent pas je me fais chier désolé. Je supporte plus le monde pro.

      des conseils pour m’aider ? Licence de droit master 1 marketing je déteste les jobs de bureau (j’ai un profil tdah déficit d’attention).

      Comment je peux gagner ma vie ? (idée d’activité ?) à 30 ans . Je déprime complètement. Je me sens pas reconnue et inexistante. Dévalorisée en entreprise.

      Je suis mal tombée professionnellement on m’a pas formée j’étais un bouche trou (assistant juridique chez des notaires, assistant rh bidon..)

      merci

    • La recherche... la recherche... pas de hierarchie, la liberté, le challenge :)

    • Au début des années 80 j’avais créé une consultation / coaching (même si le mot n’était pas encore utilisé) que j’avais intitulé Job’eclatez-vous. Elle m’a valu bien des cas tel que le vôtre ( qui me donnerait presque envie de reprendre du service).

      Si ca peut aider, je peux vous en dire que pour tous les solutions passaient toujours par la fuite de la hiérarchie.

      Pour le reste... commencez par faire le constat de tout ce qu’il y a de bien à être TDA. Ça ne résout évidemment pas tout car tout chaque cas... Mais c’est vraiment INCONTOURNABLE. Ensuite passer tout le temps qu’il faut à chercher, voire essayer sans exigence de réussite, ce que vous SENTEZ vous convenir. Et repérer vos forces et faiblesses face à l’activité choisie. Vous trouvez un coach, un parrain... n’est évidemment pas déconseillé.

  • A tous
    Si je puis dire , que c’est bon de vous lire afin de moins se sentir seule face à nos difficultés.
    Mon fils a maintenant 7 ans depuis tout petit je voyais bien qu’il était "autrement" , il ne dormait pas, 15 mn de sieste maximum, et une agitation perpétuelle. J’ai très vite pris le taureau par les cornes pour trouver quoi je ne savais pas mais en tous cas avoir une réponse qui lui permettrait d’être heureux et dirais je serein , car le regard des autres dans le magasin, la famille, les amis devenait pesant et chacun y aller de son bon conseil.je suis passais par pas mal de choses psy, ethiopathe, etc .. j’y ai laissé mon moral, ma santé, sans parler de mon compte en banque . Quand l’enfant est trop jeune aucun diagnostic est possible en France pas avant 6 ans . Suite à ma rencontre à l’hôpital de la neurospy et de la pédiatre nous avons enfin un diagnostic et pas des moindres tdah avec tout le lot complet impulsif, compulsif et j’en passe et la que tout est posé les personnes autour de nous nous comprennent enfin et nous soutiennent. Depuis 1 an maintenant il est sous quazim autant vous dire que que le changement est radical, mon fils a enfin une vie sociale goûter d’anniversaire etc....Nous savons maintenant que la route sera longue et que surtout cela sera très dur d’enlever de la tête du commun cette fâcheuse envie de faire rentrer tout le monde dans un moule . Mon fils oui il est differant mais c’est ce qui fait de lui un être unique et fabuleux. Comme le dit la pédiatre un enfant tdah est rejetéun adulte tdah est rechercher . Courage à tous restons fort sachons nous entourer de bonnes personnes et faisons de la différence une richesse

  • Bonjour,

    Maman d’un garçon de presque 11 ans, je me retrouve dans ces témoignages poignants, où nous, parents sommes considérés comme de mauvais parents bien trop souvent. 11 ans que je bataille pour que mon enfant puisse avoir une vie à peu près normal. Je peux vous dire que je ne me considère pas comme une maman démissionnaire comme certains peuvent le penser. Je travaille à temps plein et je passe mes jours de repos entre les rdv d’orthophonie, d ergotherapie , de psychologue et de psychomotricité. Entre temps, et comme j’écoute les envies et les besoins de mon enfant, je l’emmène ( ou son papa ) à son cours de guitare et au tir à l’arc. Je n’ai pas la prétention d’être une mère parfaite, je veux simplement qu’il aille mieux. Et vous savez ce qui m’a fait du bien l’année dernière ? Voir mon fils qui allait mieux au moment où, à l’école, on a pris en considération son TDA, à partir du jour, où il a été mis en place un PAI, mon fils s’est métamorphosé parce qu’il a compris que les adultes reconnaissaient enfin ce qui le rongeait depuis tant d’années. La semaine dernière, il a fait sa rentrée en 6e. La bataille n’est pas finie mais je serai toujours près de lui, pour lui.

  • Bonjour,

    Cet article est intéressant, mais il n’aborde pas le sujet des personnes avec TDA "sans hyperactivité", c’est à dire sans agitation ni impulsivité. Ceux qu’on appelle communément les "distraits", qui peuvent parfois être très calmes, timides, secondarisés, mais néanmoins lourdement handicapés par leur difficultés d’attention. Ils sont dits "dans la lune" à l’école, puis peuvent connaître de gros problèmes à l’âge adulte (retrait social, manque de confiance en soi, accidents du travail, accidents de la route, oublis continuels... pouvant mener à une marginalisation dans le monde du travail et à des conséquences lourdes sur le plan social...). Pourtant c’est une catégorie réelle dans le spectre du trouble de l’attention, formellement diagnostiquée par les spécialistes de la question (neurologues et psychiatres). Peut-être parce qu’ils sont moins nombreux et se font moins remarquer, on en parle moins...

    • Absolument d’accord. Je crois être TDA sans H mais ne l’ai pas su en temps utile, tout le monde semble se foutre de ce cas maintenant que j’entre en vieillesse. Pourtant j’aurais pu faire des merveilles, c’est ce qu’on me disait mais je bloquais.

  • Pour le texte je ne dis rien, OK, vous avez tout compris ou presque... mais la figure c’est n’imp !!! C’est dommage :/...

    Problème 1 : le formalisme qui nous montre un beau catalogue avec des jolies cases... comme si les premiers de la classe n’etait pas des enfants "normaux" (le truc qui veux rien dire déjà... C’est quoi la définition exacte de la normalité ? le moule ??? Lequel ?) comme si c’etait hors de porté des reveurs ou TDAs... A mon avis, il faudrait enlevé ce "premier de la classe"

    Probleme 2, c’est imcomplet : si les TDAH peuvent avoir de bonnes ou de mauvaises aptitudes scolaires visiblement, ca n’est pas le cas semble t’il des reveurs ou des enfants sages.... Etrange quand même...

    Probleme 3 (et ca c’est pour le texte) : "Souffrir" d’un déficit d’attention, si ca peut évidemment poser des problèmes au quotidien quand on a pas eu des supers parents qui donnent confiance en soi, ca permet surtout d’apprendre a faire aussi bien avec moins de temps, donc d’être bien meilleur... Maintenant ca n’est valable que pour ceux qui ne sont pas excusés et s’accrochent (attention apres le diagnostic !!! ne vaut t’il pas mieux que ces enfants ignorent tout ca ??? Perso je suis bien content de l’avoir découvert vers 20 ans ! Jeune, j’aurai eu trop d’excuse pour rester nul dans ce qui est "important" mais ne m’interessait pas...) ... Bref, ca peut donc etre aussi une chance (ca vaut pour les reveurs, les faignasses et autres...)... Quelqu’un qui est toujours attentif au stimuli "forcé" risque fort d’etre conformiste (houla ca craint pour l’art, les sciences, etc...) et puisque c’est les reveries qui permettent les plus profondes réflexions (ok c’est mon axiome), je vois mal comment l’enfant concentré a tous les cours fera pour faire la différence face a celui qui développera l’oeil du tigre ^^...

    Rien a voir mais histoire de blaguer gentilment dans le meme thème et sans faire l’apologie des "cancres" : des études ont démontrés (en France) que les premiers de la classe dans les grandes écoles ne font jamais d’aussi brillantes carrières que les seconds... Cette désillusion est terrible pour eux et conduit j’imagine parfois a des choses terribles....Je pense donc qu’il faudrait en priorité les diagnostiquer afin de leur venir en aide et leur expliquer qu’il ne faut pas trop etre concentré xD...

  • La cour Européenne a publié la résolution 2042 pour attirer l’attention sur le problème du TDAH :
    Extrait :
    “Les dix dernières années ont été marquées par une nette augmentation aussi bien de l’incidence du TDAH que de l’utilisation de psychostimulants pour le traiter.
    Si différents scénarios sont envisagés pour expliquer cette hausse, notamment un éventuel surdiagnostic, l’évolution des facteurs environnementaux, une meilleure prise de conscience du TDAH et un recours excessif au traitement médicamenteux, l’attention est également attirée sur la possibilité d’un sous diagnostic et d’une prise en charge insuffisante, du fait d’une formation inappropriée des soignants, des inégalités dans l’accès aux soins ainsi que de la stigmatisation du TDAH et des idées fausses qui l’entourent.”

    etc. etc.

    Et si au lieu de voir du TDAH partout davantage de professionnels (médecins, éducateurs etc.) s’intéressaient enfin aux intelligences multiples !

    "Tout le monde est un génie. Mais si on juge un poisson sur sa capacité à grimper à un arbre, il passera sa vie à croire qu’il est stupide." ( Albert Einstein)

    Trop de gens ont souffert parce que le système ne reconnait qu’une seule et unique forme d’intelligence (basée sur l’apprentissage du français et des maths) et ceux qui ne possédaient pas un bon niveau de cette intelligence ont été dévalorisés et ont perdu confiance en eux.

    Un enfant possédant un bon niveau d’intelligence corporelle a besoin de bouger, ce n’est pas un trouble ni de l’hyperactivité mais sa personnalité !

    Vouloir obliger les enfants à rentrer dans le moule scolaire en mettant de côté ce qu’ils sont ne sert qu’à produire des adultes malheureux et déboussolés.

    Quant au TDAH il a de beaux jours devant lui puisqu’il permet d’enrichir les laboratoires pharmaceutiques dont les ventes de Ritaline explosent dans le monde entier....

    Patricia Chaibriant
    Intelligences multiples de l’enfant > Enfantsetparents.com

    Intelligences multiples, TDAH etc. > patricia-chaibriant.com

    • Ce post me désole...
      Je pense que si vous aviez un enfant réellement TDA/H vous ne tiendriez pas ce discours. Le diagnostic de TDAH est un diagnostic Médical, et il ne suffit bien entendu pas d’être "agité" ou d’avoir "besoin de bouger" pour être TDA/H !! Certes les enfants "HPI" ou "surdoués" dans une ou plusieurs formes d’intelligence présentent des caractéristiques communes aux TDA/H mais cela ne suffit pas à réunir tous els critères diagnostics ! Un des plus importants est d’ailleurs le "dysfonctionnement" personnel, social, scolaire, familial et professionnel. Et c’est ce qui porte tant préjudice et "abime" tant ces enfants et leur famille...

      Pour voir tous les jours en consultation des enfants TDA/H (et leurs parents souvent désemparés) je peux vous assurer que ça n’a rien d’"inventé" et que cela peut gâcher une vie (cf témoignages d’adultes TDA/H non diagnostiqués) alors qu’il existe des solutions. la ritaline peut en être une en effet. Elle est certainement moins nocive à long terme que des anxiolytiques ou neuroleptiques qu’on n’est pourtant moins réticents à donner à des enfants ou ados...

      Pensez vous également que l’épilepsie ne sert qu’à enrichir les labos ? ah non, l’epilepsie "ça se voit que c’est vrai", et bien le TDA/H aussi, je vous assure....

      P.S : par rapport à cette histoire de "moule scolaire" sans lequel "le TDA/H n’existerait pas", il ne faut pas confondre la présence d’u TDA/H et son retentissement. Un enfant TDA/H va mieux pendant les vacances, car il y a en effet moins de contraintes, et moins de "tôt ce qui est compliqué quand on a un TDA/H", pourtant il est toujours TDA/H, croyez moi ! Et demandez donc à leurs parents / grands parents / cousins / animateurs de colo....

      Pour info, j’ai rencontré des patients TDA/H en Afrique, au Benin et au Burkina notamment.. en brousse

      Pardonnez le ton peut être parfois "agacé" de mon post, mais je vois beaucoup trop de patients et de familles désespérés, stigamtisés et abimés par ce trouble et plus encore par les réactions de leur entourage, alors oui, ça m’agace

    • En fait, la dame est surtout venue vendre sa soupe aux chakras ;-)

    • Et ce qui est amusant, c’est qu’elle n’a rien compris à l’extrait qu’elle cite de la résolution européenne, qui met surtout l’accent sur le sous-diagnostic et l’insuffisante prise en charge du TDAH.

    • Tout à fait
      Surtout quand on sait que la France est l’AVANT DERNIER pays prescripiteur de ritaline dans le monde, prescrivant par exemple 10 x moins que le danemark et 40 fois moins que l’islande... Donc oui, probablement, le nombre de prescription va encore augmenter
      Sachez que seulement 10 % des enfants ayant un TDA/H sont traités par médicament en France ..

    • Cha, cha craint ... comme ont dit du côté de Chamalière.

      Pour clore la très hyperactive logorrhée épistolaire déclenchée par le bonheur de découvrir cette page... attirer l’attention de parents d’ado pas trop loin de Paris et Nantes sur les lycées autogérés (que j’enrage de voir restés uniques malgré leurs réussites et leur coût de fonctionnement très inférieurs aux autres*).

      Celui de Paris (le LAP) à sauver mon premier fils et est en train de faire de même du second.

      * Parce qu’au lieu de compter ce qu’ils économisent à la nation en "jeunes à problème" on compare stupidement leur taux de réussite au BAC à ceux qu’on s’entête à faire fonctionner sur le mode classique jusque dans les zones où ce mode d’enseignement est le plus inadapté.

  • Bonjour Dr Dupagne,

    Je suis un parent du Québec qui a une question assez précise sur l’effet du méthylphénidate sur la croissance de l’enfant, une question difficile à répondre par les généralistes, mais aussi par mon pharmacien. Les pédiatres étant indisponibles, je vais aux nouvelles ailleurs.

    Sur le site le retour des zappeurs, vous êtes le seul à apporter (en français) un soupçon de réponse concernant l’effet indésirable du méthylphénidate sur la croissance de l’enfant.

    En 2013, vous écriviez que les études démontraient une diminution de la croissance chez les enfants, diminution qui s’atténuait avec le temps et dont le rattrapage semble complet à l’arrêt du médicament.

    Les études semblaient indiquer que ce ralentissement de croissance pouvait soit être dû à la diminution de l’appétit ou encore de l’interaction avec la dopamine, dans le le cerveau.

    En 2018, en savons-nous d’avantage ? Est-ce que cet effet secondaire affecte la plupart des enfants ? On ne retrouve nul part mention que ’’cet effet affecte dans une proportion de 10%, par exemple, les enfants’’. À la lecture de votre article, je comprends que ce ne serait pas tous les enfants qui seraient affectés de cet effet secondaire.

    Vous parlez d’environ 1 à 2 cm de diminution au niveau de la taille. Parlons nous d’un à deux cm au total ou bien d’’un à deux cm de retard de croissance, par année de médication ?

    Par ailleurs, dans le cas où l’enfant n’a pas perdu de poids, croyez-vous globalement que la diminution de la croissance devrait en être moins affectée, voir pas du tout ?

    Finalement, si le rattrapage est complet à l’arrêt de médication, ce doit être dans les cas où cet arrêt se produit toujours dans les âges de la croissance ? Dans le cas d’un vrai TDAH, la médication est encore nécessaire à 15-16 ans, là où les études se font importantes et moment où la concentration est demandée au maximum. Si l’arrêt de médication se fait donc plus tard, à l’âge adulte, l’adolescent risque t-il de perdre les centimètres perdus ?

    Merci pour vos réponses, j’ai très hâte de vous lire,

    Caroline Geoffroy

    cggeoffroy@gmail.com

  • Bonjour,
    A tout ceux qui doutent encore qu’une prise en charge médicamenteuse est nécessaire et à ceux qui pensent qu’elle favorise la prise de drogue, je voudrais faire part notre parcours.
    Mon fils a toujours eu des problèmes d’attention à l’école, il était lunaire et avait aussi vraiment du mal à ses faire des amis. Il a été harcelé de la maternelle au CM2 (traité de "débile mental", frappé et humilié). Ses enseignants souvent complices (si je l’ai dit !) me disaient soit qu’il y était pour quelque chose (mais je ne vois toujours pas en quoi puisqu’il était très gentil voire trop accommodant), soit que les enfants qui lui faisaient du mal avaient des "problèmes familiaux". A 9 ans, en 2006, il a passé des tests de QI sur les recommandations de son institutrice qui ne comprenait pas le décalage entre la finesse de ses analyse et ses résultats scolaires. Les tests ont donné des résultats tellement hétérogènes qu’il n’était pas possible de définir un QI global. Il était noté aussi que mon fils avait une grande "fatigabilité". Aucune connaissance du TDAH à l’époque (?) même dans un CMPEA où il a eu une matinée d’entretien avec un psychiatre qui m’a dit ceci : "il est dans un univers tellement riche qu’il s’ennuie à l’école"... euh, c’est sympa mais on fait quoi du coup ? "Parlez-lui dans une langue que vous inventez". On a essayé, c’était bien marrant mais ça n’a pas fait avancer le "schmilblick".
    Ses problèmes scolaires et son côté lunaire ont donc été mis sur le compte de ma situation familiale (séparée très tôt et en conflit permanent avec son père qui me jugeait incapable de m’occuper de lui et pensait que j’étais la cause de tous les problèmes de notre fils). A l’adolescence, c’est devenu vraiment difficile. Mon fils était en conflit permanent avec sa famille - sauf sa Mamie ;) - et il jouait les grands comiques à l’école... C’est vers 14 ans qu’il s’est mis à fumer du cannabis. Beaucoup, beaucoup de cannabis... Après avoir doublé la 3°, être passé de justesse en seconde pour finalement redoubler, il a été déscolarisé. Les drogues diverses et variées ont pris toujours plus de place dans sa vie et par ricochet dans la nôtre. A la maison, c’était tout simplement l’enfer... Il a souvent été interné en psychiatrie pour une "supposée" maladie psychotique. C’est vrai qu’il ne montrait pas le meilleur de lui même avec les toxiques et sa forte impulsivité. Pour faire court : problèmes judiciaires, enfermement traumatisant en psychiatrie, fugues, 2 comas, dépression, troubles anxieux et un immense épuisement de toute sa famille. J’ai fini par exiger des tests en centre d’expert (schizophrénie, autisme) et ça n’a pas été simple tant les CMP et les psychiatres des hôpitaux rechignent à y adresser leurs patients. "Il a une maladie psychiatrique mais on ne veut pas l’enfermer dans une case". C’est terrible d’entendre ça et d’entendre aussi "les injections sont obligatoires et vous devez accepter la maladie". Bref, un vrai désastre et une immense souffrance pour lui et pour ses proches. Il a vingt ans et les 2 centre d’expert (CRA et C3R Schizophrénie) sont d’accord, il est TDAH (Inattention prédominante). C’est un vrai soulagement et peut être la fin du chaos (?) : exit les antipsychotiques et leurs effets secondaires, c’est l’euphorie ! On sait enfin le pourquoi des échecs, tant les miens pour essayer de lui apprendre à s’organiser ou se concentrer que les siens à se contrôler (parfois) et à se concentrer (toujours). Mais l’euphorie n’a pas duré longtemps. C’est le désert médical. Les délais sont trop longs (4 mois quand on vit au jour le jour ce n’est pas possible), on nous dit "pas de médicaments pour les adultes" parfois on nous soupçonne d’être des illuminés prétentieux... Les consommations de toxiques continuent et les mises en danger sont quotidiennes. Nous sommes sans cesse sur le qui-vive, suspendus aux nouvelles, aux avis de recherches pour disparition inquiétantes. Mon fils est un funambule que je regarde impuissante.
    Voilà, c’est un peu long, j’en conviens... Je suis soulagée de savoir (lui aussi) mais je regrette tellement cet immense gâchis (scolarité, amis perdus, proches incrédules qui me disent de le "laisser tomber"), les errements et tout le temps perdu. Ce que je regrette le plus : c’est l’entrée de la drogue dans sa vie. Je me fais peut être des idées mais ce que j’ai pu lire sur le sujet va dans ce sens. Un TDAH non pris en compte peut favoriser les conduites addictives à l’adolescence. Mon fils trouve dans la drogue ce qui le "soulage" quand il est submergé.
    Voilà si vous avez des pistes pour une prise en charge adaptée et très rapide sur Paris, je suis preneuse ;-)
    Sinon, je voulais dire aussi que mon fils est la personne la plus drôle que je connaisse (quand il est en forme bien sûr) et que j’adore son recul et sa tolérance, sa répartie, sa grande sensibilité.
    Quelques derniers mots encore, un grand merci pour vos articles !

  • Bonjour,
    Je suis également médecin généraliste. Mon conjoint a un TDAH + haut potentiel diagnostiqué à l’âge adulte. Il a dû arrêter le traitement par Méthylphenidate car il provoquait une majoration de l’anxiété. C’est dans sa vie professionnelle qu’il a rencontré le plus de difficultés. Il a un double master en droit ainsi qu’une formation en gestion du patrimoine. Il enchaîne actuellement les CDD en tant que juriste dans une même entreprise. Il a été recruté pour son profil "atypique" et pour son originalité, mais cette "originalité" (spontanéité, parler avant de réfléchir..., humour bien à lui..) lui a été reproché par la suite. Certains collègues de travail ainsi que la hiérarchie ont du mal a le cerner. Son excellente mémoire sur les sujets qui l’intéressent (focalisation), sa curiosité, son intuition, sa rapidité, sa spontanéité, son enthousiasme et son humour, son implication contrastent avec ses difficultés d’organisation, de priorisation et son manque de confiance en lui (dévalorisation), voir sa très grande empathie. Ce contraste est probablement déroutant pour la hiérarchie, qui, après 1 an de CDD, a décidé ne pas le "CDIser". Lorsqu’il a été recruté, il venait d’obtenir une RQTH pour son TDAH. Il ne l’a pas signalé de peur d’être stigmatisé. Il n’a pas pas non plus parlé de son TDAH. Aujourd’hui, son entreprise communique largement sur l’emploi des personnes handicapées. Pensez-vous qu’il soit intéressant d’informer son entreprise (TDAH, RQTH) ? Intérêt de la RQTH pour des personnes ayant son niveau d’étude ? De quel accompagnement pourrait-il bénéficier ? (bilan de compétence refusé par pôle emploi car il n’avait pas assez d’expérience professionnelle). Intérêt d’un bilan neuro-psychologique ? Existe-t-il un SAMSAH pour le TDAH adulte comme il en existe pour les adultes ASPERGER ? Merci pour votre aide.

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