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Cancers : dépistages et risques de surdiagnostics

Une mise au point remarquablement étayée par le Dr Bernard Junod

Première publication : dimanche 29 mai 2011,
par Dominique Dupagne - Visites : 16156

Le dépistage des cancers est un vrai problème de santé publique, mais pas dans le sens où on l’entend communément. Si certains dépistages sont utiles et recommandables, d’autres n’ont pas d’intérêt et peuvent altérer inutilement la santé de ceux qui s’y soumettent. Bernard Junod le démontre magistralement, chiffres incontestables à l’appui, dans le cadre d’un colloque organisé conjointement par le service de cancérologie de l’enfant de l’hôpital de Garches et le Laboratoire Parisien de Psychologie Sociale.

Les habitués d’Atoute connaissent ma position sur le dépistage du cancer de la prostate, caricature de médecine préventive que seuls les urologues et quelques journalistes soutiennent contre la majorité des institutions sanitaires. Or, le problème du rapport bénéfice/risques du dépistage des cancers est plus global.

Bernard Junod, médecin de santé publique, s’intéresse à ce problème depuis de nombreuses années.

J’ai assisté samedi 28 mai à un colloque intitulé "Quelles ruptures imaginer pour la médecine du futur ?" Titre alléchant. J’y ai d’ailleurs présenté la Médecine 2.0, mais là n’est pas le sujet.

J’ai filmé la présentation faite par Bernard Junod et j’ai trouvé sa démonstration remarquable. L’ensemble des faits présentés est sourcé, et ces faits sont implacables contre certains dépistages pourtant recommandés par des médecins, voire des institutions sanitaires.

B. Junod aboutit au chiffre ahurissant d’un million de faux cancers liés aux dépistages intempestifs en France, à mettre en regard d’une absence de bénéfice sur la mortalié. C’est affolant, et ce qui est dramatique, c’est que c’est vrai.

Tout médecin devrait regarder cette vidéo avant de prescrire des PSA ou une mammographie, et elle pourrait aussi intéresser des patients soucieux de comprendre les enjeux du dépistage.


Dépistage des cancers, le surdiagnostic par... par dailyglub

Les impatients pourront débuter la lecture à la 15ème minute, mais c’est dommage car l’introduction est intéressante. Les références sont dans les deux dernières pages de la présentation :

Il y a 4 messages sur ce forum.

Messages

  • A quel forum se vouer ?

    J’ai l’impression que mon cas ne cadre ni dans le forum "touche pas à ma prostate" car j’ai commencé le dépistage par dosage de PSA, ni dans le forum "anamacap" car le cancer n’est pas encore diagnostiqué à coup sûr, mais n’ayant pas trouvé d’autre forum sur la toile, je m’adresse aux deux, en espérant un conseil direct ou une orientation vers un autre forum.

    J’ai 65 ans et le dépistage a commencé il y a dix ans dans le cadre de la médecine du travail de mon entreprise, puis continué sur les conseils de mon généraliste une fois que je suis parti à la retraite, sans que je me pose vraiment des questions. Les résultats sont les suivants : 1,5 (2002) 1,6 (2003) 1,4 (2004) 2,3 (2005) 2,5 (2006) 3,3 (2007) 3,6 (2008) 4,3 (mars 2009) 4,7 (sept 2009) 7,4 (sept 2011) 7,3 (janv 2012) 8,6 (fév 2012) avec un rapport libre/total quasiment stable à 0,17 depuis 2009. Au vu de l’augmentation entre 2009 et 2011, mon généraliste m’a prescrit un contrôle en janvier 2012 puis une consultation chez un urologue qui a prescrit un nouveau dosage (le dernier, à 8,6) avec un ECBU pour vérifier l’absence d’infection urinaire, ce qui était le cas, puis une IRM dynamique. J’ai alors consulté le site "touche pas à ma prostate" et découvert l’avis de la HAS émis en 2010. Je n’étais pas chaud du tout pour continuer la procédure mais des discussions, avec des ’malades’ déjà soignés, un cancérologue et ma femme (qui ne veut pas que je fasse l’autruche), m’ont conduit à faire cette IRM. Le résultat est le suivant : présence de deux nodules (9 et 6 mm) en hyposignal en imagerie T2 en zone périphérique, indiquant des biopsies ciblées. Une dizaine de jours avant le rendez-vous pour ces biopsies, j’ai entendu à la radio et lu le nouvel avis de la HAS. Estimant que j’étais juste à la limite pour arrêter toute la procédure avant un quelconque traitement plus ou moins invasif, j’ai annulé, au moins provisoirement, ce rendez-vous, décision difficile car ma femme me reproche encore plus de faire l’autruche... Que me conseillez-vous ?

    Mon médecin généraliste venant de prendre sa retraite, j’en ai choisi un autre, que je n’ai pas encore consulté, et je compte naturellement discuter avec lui à ce sujet, pour avoir un autre avis.

    • Bonjour,

      Tout ce que nous savons avec certitude se passe avant le dosage des PSA. Une fois le dosage connu et supérieur au seuil, vous êtes déjà entré dans le monde du dépistage positif. Je ne peux vous donner aucun conseil, qui serait d’ailleurs général et non personnalisé.

      C’est vraiment AVANT le dépistage qu’il faut réfléchir, et malheureusement, celui-ci est parfois réalisé sans que le patient soit informé des inconvénients auxquels il s’expose. C’est dommage, car la nécessité de cette information est rappelée par la Haute Autorité de Santé depuis 2004 et non contestée par les urologues.

      Un médecin est actuellement poursuivi à tort pour ne pas avoir proposé de dépistage à un de ses patients. J’attends le jour où un patient poursuivra un médecin qui a pratiqué un dépistage sans lui décrire les dangers auxquels il l’expose.

    • Encore faudra-t-il que le patient ait conscience que les inconvénients qu’il est en train de supporter sont en rapport avec un dépistage inadéquat.

      Ton travail, celui d’autres passeurs d’information, le web 2.0, contribuent à l’émergence de cette conscience.

      Cependant, j’ai le sentiment que nous en sommes encore loin y compris parmi les médecins souvent loin de s’imaginer les conséquences parfois redoutables des faux positifs induits par ces dépistages de masse.

      Une lueur d’espoir avec la ré-organisation du dépistage de la trisomie 21.

      En effet, l’augmentation excessive du taux d’amniocentèse (avec son cortège de complications), en rapport avec l’utilisation indépendante du dépistage par la clarté nucale suivi du dépistage par la sérologie a vite fait comprendre et accepter la nécessité d’un dépistage dit "intégré".

      Une simple intégration mathématique logique et rationnelle entre les deux formes de dépistage a permis de fortement réduire le taux d’amniocentèse.

      http://sante.lefigaro.fr/actualite/2011/06/26/10981-grossesse-tests-simplifies-pour-f156tus

      — 
      Dr BRIDERON J-M (Gyn-Obs)

    • Boujour . J’ai 74 ans .
      (les forums ne sont pas là pour te dire ce qu’il faut faire .... par contre je peux te dire ce que j’ai fait.)

      Donc je me suis trouvé dans la même situation que toi il y a deux ans . Mais je suis allé plus loin dans le diagnostique par manque d’information . Je suis allé jusqu’à la biopsie et j’étais pratiquement sur la table d’opération pour enlever les ganglions quand j’ai décider de tout arrêter et d’aller voir un autre urologue que l’on m’avait conseillé .
      C’est devant tous les arguments commerciaux pour me vanter les bienfaits de la radiothérapie sans parler des inconvénients que j’ai décidé de me documenter .
      Quel soulagement quand j’ai découvert "atoute" .
      Comme toi , le plus difficile a été de convaincre mon entourage ( ma femme a travaillé dans un centre de recherche sur le cancer et ma fille travaille actuellement dans un centre de traitement des cancers .)... Tu peux imaginer .....!
      Pour conclure , je me suis concocté un régime alimentaire à ma façon qui a donné de très bons résultats jusqu’à présent .
      Avant , je me levai quatre fois dans la nuit , j’étais incapable de faire une partie de tennis sans l’interrompre deux ou trois fois , ni d’aller dans les magasins sans chercher les toilettes .
      Maintenant , tout ceci est terminé .
      J’espère que cela va durer encore une bonne dizaine d’année .

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