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"La médecine a fait tellement de progrès que plus personne n’est en bonne santé !" *


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Pourquoi les généralistes sont-ils autant maltraités en France ?

Un début d’explication dans la revue des anciens internes des hôpitaux de Paris.

Première publication : jeudi 10 mai 2012,
par Dominique Dupagne - Visites : 17955

Si les médecins généralistes deviennent rares en France, c’est en partie à cause du sort que leur réserve notre système sanitaire. Mais d’où vient cet ostracisme, ce mépris pour une spécialité qui jouit pourtant d’une forte considération dans d’autres pays ? Je pense avoir trouvé un élément de réponse dans une revue professionnelle.

Pendant près de deux siècles, la formation des médecins français est restée très élitiste. Le concours de l’internat permettait à une petite moitié des médecins d’accéder à une formation pratique de haute qualité.

Parmi ceux qui échouaient à ce concours ou ne désiraient pas bachoter pour le préparer, certains se formaient tout de même à une spécialité par un laborieux certificat d’études spéciales (CES). Les autres étaient destinés à la médecine générale qui ne disposait ni d’une formation spécifique, ni d’un statut de spécialité.

Il y a 20 ans, cette séparation a disparu. Puis la médecine générale est devenue une spécialité à part entière, disposant d’un troisième cycle d’une durée de trois ans. Cette évolution était logique car cette médecine de premier recours, globale, systémique et sociale nécessite une formation spécifique, tant les missons du généraliste sont complexes et variées.

Parmi les médecins formés par l’internat, il existait l’élite parmi l’élite : les Anciens Internes des Hôpitaux de Paris (AIHP). Ils avait réussi le concours le plus difficile et en concevaient, à juste titre, une certaine fierté.

Ces AIHP ont fourni la quasi-totalité des "patrons" de médecine parisiens actuellement en exercice. Ces mêmes patrons sont parfois devenus des hommes politiques ou des personnages influents. Je crois pouvoir affirmer que plus de 90% des médecins conseillers des ministres de la santé et des titulaires de postes élevés dans la hiérarchie sanitaire sont des AIHP.

Ce système de caste n’est pas spécifique à la santé, on le retrouve pour les grandes écoles d’ingénieurs dans les grands corps d’état.

Toujours est-il que ces AHIP constituent un groupe soudé et solidaire, au point d’entretenir une association très active pour soutenir ses membres et défendre un titre et la mémoire d’un concours qui a perdu beaucoup de son sens depuis la réforme de l’internat.

Cette association est l’Amicale des Anciens Internes en Médecine des Hôpitaux de Paris. Mon but n’est pas de critiquer le principe d’une entraide entre confrères ni la nostalgie d’une institution qui nous a donné beaucoup de nos plus grands médecins formé par le compagnonnage au lit du patient.

Ce qui me gêne, et qui motive ce billet, c’est ce qui est publié dans le bulletin interne de cette association, notamment sous la plume de son président : Emmanuel Chartier-Kastler.

Les éditoriaux de ce chirurgien urologue contiennent des charges odieuses contre les médecins généralistes. Le mépris exprimé par le président de l’AAIHP pour ma spécialité me paraît inquiétant, dans une revue diffusée auprès de tous les AIHP adhérents à son association, et donc auprès d’une majorité de médecins influents dans les hautes sphères politiques et sanitaires.

Voici ce qu’il écrit dans un éditorial en 2010 [1]

Extrait :

"On a cru valoriser la filière de médecine générale par un nivellement avec les autres spécialités médico-chirurgicales. Les vannes d’accès à la faculté ont été ouvertes tout en maintenant un numerus clausus devenu caduque par le biais de l’union Européenne et voilà que la voie du clinicat se trouve désormais submergée d’un afflux de candidat.

L’université à juste titre ne veut plus assumer les coûts de formation par cette voie dévolue à l’origine à des collègues à vocation universitaire ou à des spécialités nécessitant une formation plus spécifique, technique, longue et d’expérience telle la chirurgie par exemple."

Hum... Les intouchables débarquent dans les chasses gardées des castes supérieures. Cette formation universitaire de haut niveau, pour les futurs généralistes, serait donc de la confiture donnée aux cochons ?

Le propos est confirmé plus loin dans ce même éditorial :

"Cela ne réglerait en rien le problème de la motivation pour la médecine générale qui se suffirait de postes d’Assistants des Hôpitaux (AH) pour la très grande majorité des MG en formation.

Une fois de plus on sacrifierait un statut plus spécifique
pour les spécialités médico-chirurgicales hors médecine générale (CCA) pour satisfaire un lobby MG qui ne supporte pas la différence nécessaire de formation et d’exercice"

En bref : arrêtez de dévoyer au bénéfice de la médecine générale de précieux postes universitaires qui doivent être réservés aux "vraies spécialités". Passons sur l’absence de logique qu’il y a aurait à former à l’hôpital des médecins qui exerceront en ville.

Emmanuel Chartier-Kastler n’a pas compris que le concours a évolué, et que parmi les nouveaux médecins généralistes se trouvent des étudiants classés parmi les 100 premiers de l’examen national de fin d’études qui a remplacé l’ancien concours de l’internat. Il vit dans le souvenir des années 70-80, époque où les généralistes étaient privés de filière universitaire.

Son rejet du statut de spécialité pour la médecine générale transparaît dans un autre éditorial de 2011 qui se passe de commentaire.

Extrait :

"Stoppons, s’il en est encore temps, l’hypocrisie qui consiste à ne pas faire deux voies régionales de "sélection" et de formation du troisième cycle, l’une pour la médecine générale et l’autre pour les spécialités médicales et chirurgicales dès la sortie du DCEM4.

Maintenant que le C=CS a été obtenu, il est légitime de
reconnaître la différence entre spécialités à actes et/ou à haute valeur spécialisée et la médecine générale : médecine de proximité, de prévention, sociale et de terrain n’assurant quasiment plus de fait les urgences ni le soin spécialisé sans l’avis du "spécialiste". "

Mais la charge la plus violente est contenue dans une "tribune libre", publiée elle aussi en 2011 dans le même bulletin.

Extrait :

"Au moment ou de nombreux postes d’enseignant chercheur de médecine générale vont s’ouvrir pour cette désormais "nouvelle" spécialité médicale (ce n’est pas une spécialité mais un mode d’exercice), la confusion va s’accroître tant il est difficile d’imaginer que le prérequis aboutissant à l’obtention de l’Habilitation à Diriger les Recherches (HDR) en vue de la seule et véritable promotion universitaire qu’est l’accession au titre de PUPH puisse être atteint par des confrères dont la vocation est toute autre.

Comment ose-t-on faire croire que l’exercice de la médecine générale de ville puisse être compatible avec une vocation d’enseignant chercheur similaire à celle dévolue au statut des Hospitalo-Universitaires ? Ne serait-il tout simplement pas temps de séparer les missions et les titres et d’arrêter d’abaisser la valeur du titre de ceux qui le méritent par une confusion médiocre de banalisation généralisée. "

Ouch... Je me suis demandé si le statut de "Tribune libre" pour cette diatribe nauséabonde ne traduisait pas un certain malaise au sein du bureau de l’association.

Enfin le dernier éditorial paru récemment ne dépare pas le paysage :

Extrait :

"Comment ose-t-on continuer à oublier cet aspect technique de l’apprentissage professionnel pour le négliger au point de laisser croire qu’il n’y a aucune différence entre un chirurgien et un médecin généraliste au final dans la responsabilité et la valorisation financière de l’activité ? Nous sommes responsables de cet oubli et il devient urgent de faire reconnaître nos différences pour les spécialités concernées, pour en défendre la valorisation.

(...)

"Souhaitons que nos Académies (Médecine et Chirurgie) puissent s’emparer de ce sujet pour le porter avec le recul et la sagesse qui les caractérise dans le même temps où il est de notre devoir de porter haut et fort l’étendard de la reconnaissance nécessaire pour ces activités techniques à haute valeur ajoutée."

Voici donc ce qui est donné à lire aux élites proches du pouvoir. Voila en partie pourquoi les généralistes sont privés des filières universitaires qui leurs permettraient d’accéder à une vraie reconnaissance, à une vraie recherche, et à un exercice valorisé susceptible d’attirer les jeunes confrères.

Tant que ce type de discours prévaudra dans l’entourage des ministres et des décideurs de la santé, une médecine générale de qualité et attractive ne pourra pas se développer en France. Le cercle vicieux perdurera : pas de postes universitaires -> pas de valorisation des élites -> désintérêt des étudiants pour la MG -> pas de recherche -> justification du refus des postes universitaires.

C’est odieux, stupide, coûteux pour la collectivité, et en total décalage avec ce qui se pratique dans d’autres pays.

Honte à mon confrère, honte à ceux qui ne l’ont pas fait taire !

Post-Scriptum du 11 mai

Pour faire suite à quelques réactions privées, je voudrais préciser certains éléments

Ce billet n’est pas destiné à alimenter je ne sais quelle guerre entre spécialistes hospitaliers et généralistes de ville, bien au contraire. Une médecine forte et efficace au service du patient suppose d’unir les efforts de tous vers des soins de qualité. Et c’est justement dans cet objectif que je réclame une filière universitaire d’excellence pour la médecine générale, filière dont nous ne serions pas dignes d’après Emmanuel Chartier-Kastler.

Dans le même esprit, je regrette la ségrégation universitaire que réclame mon confrère urologue, alors que nous devons au contraire travailler de concert pour converger vers l’excellence.

On aura compris que je ne suis en rien opposé à un élitisme universitaire qui permet aux meilleurs de se consacrer à l’enseignement et à la recherche.

Ce que je stigmatise dans ce billet, c’est un discours rétrograde, un comportement de citadelle assiégée, une fermeture sur l’autre et sur l’avenir. Bref, ce que l’on appelle généralement un corporatisme réactionnaire.


[1Pour une meilleure lisibilité des documents, consultez la version imprimable de l’article.

Il y a 38 messages sur ce forum.

Messages

  • Dominique Dupagne parle juste.
    Ce que dit Chartier-Kastler, c’est ce que pense, en fait la Faculté.
    Ce n’est pas la peine de se cacher derrière de grands discours. La Faculté défend son territoire et ses privilèges (qui sont en train de disparaître sous les coups de boutoir de la normalisation) et n’a jamais fait que cela.
    Les médecins généralistes sont des crétins, des inutiles, des sots, des incapables et ne méritent que leur sort.
    Mais c’est bien entendu la Faculté qui est responsable : organisée en chapelles, en morceaux de corps humains, en spécialités anatomiques, en lambeaux de tissu et de chair, regroupée autour de plateaux techniques, spécialisée, ultra spécialisée, elle a organisé l’enseignement de la médecine à son image, celle de pédants, d’arrogants, de Diafoirius, on trouvera toujours des patrons atypiques à nous citer pour contrer cette image, l’enseignement a été organisé de la sorte, une course d’obstacles pour atteindre les sphères éthérées du savoir paternaliste. Il fut un temps où il était possible de choisir d’être médecin généraliste mais il est de plus en plus fréquent que ce choix se fait par défaut. L’idéologie faussement élitiste, faussement méritocratique, rejette les soutiers hors de l’institution et considéré que tout ce qui n’est pas hospitalier est indigne. Or, dans les diners en ville, les patrons mangent avec les hommes politiques et leur font partager leurs points de vue, d’où la désastreuse gestion des crises par les élites technocratiques... Mais cette réputation est usurpée : la Faculté, maîtresse de l’enseignement, maîtresse des Agences, maîtresse des comités techniques, a oublié d’être indépendante, elle a vendu son âme à Big Pharma qui aurait bien tort de ne pas en profiter devant tant de bienveillance et de naïveté. Les scandales récents montrent que ce n’est plus de la Faculté que naît l’esprit critique mais des médecins généralistes, débarrassés de la tutelle de leurs "maîtres", enfin capables de lire par eux-mêmes, d’interpréter tout seuls, de comprendre en toute liberté, des médecins généralistes libérés de leurs chaînes académiques, qui comprennent l’inanité des campagnes anti grippales, le scandale de la mammographie, le scandale du PSA, les scandale du vioxx, des glitazones ou du vastarel... Mais aussi le scandale des compromissions financières... Mais aussi et surtout le scandale de la façon barbare de dépecer le corps humain et de se le partager entre spécialistes incapables de toute vision d’ensemble.
    Chartier-Kastler est un dinosaure qui n’a pas compris que les météorites sont en train de tomber (et malheureusement sur tout le monde).
    Chartier-Kastler est le chantre de la médecine triomphante et sûre d’elle-même qui n’a plus que ses privilèges à quoi se raccrocher, prébendes et corruption.
    Que les médecins généralistes cessent méprisent ces médecins qui ont tout fait pour qu’ils ne sachent rien et qu’ils ne puissent exercer un esprit critique sur les vérités révélées qu’on leur assenait.
    Merci Dominique Dupagne pour cette pugnacité bien placée.

    • Oui, une réaction d’un confrère dermatologue sur Twitter confirme que l’opinion de Chartier-Kastler est répandue au sein de la Faculté : les médecins généralistes sont bien gentils, mais trop médiocres pour faire de la recherche.

      Ces hospitaliers sont restés "bloqués" sur la situation qui prévalait du temps de leurs propres études : une médecine générale sans formation spécifique, réservée à ceux qui échouaient au concours de l’internat.

      La médecine générale est confrontée à un cercle vicieux : dévalorisée intellectuellement par les hospitalo-universitaire, dévalorisée financièrement par les tutelles sanitaires, elle est privée des moyens universitaires dont disposent les spécialistes d’organe. Sans moyens, pas de recherche, pas de publications, et donc une situation qui valide l’ostracisme vis-à-vis des MG et des discours comme ceux de Chartier-Kastler. Le serpent se mord la queue.

  • "plus de 90% des médecins conseillers des ministres de la santé et des titulaires de postes élevés dans la hiérarchie sanitaire sont des AIHP"
    Ils sont contre ces réformes et sont les conseillers qui les promeuvent ?

  • Je voudrais ajouter quelques éléments "affectifs".

    Je suis fils d’AIHP et marié à une AIHP.

    Je n’ai aucune frustration vis-à-vis du concours de l’internat que je n’ai ni préparé, ni présenté. N’ayant aucune mémoire, j’ai vite compris que cette épreuve n’était pas faite pour moi. J’en ai profité, contrairement à la majorité des étudiants en médecine, pour m’investir totalement dans mon externat en choisissant des stages très prenants mais formateurs. J’ai poursuivi cette formation sur le terrain par 5 ans de fonctions d’interne dans des services de médecine interne de banlieue. La médecine générale a toujours été mon choix, après une brève hésitation pour l’industrie pharmaceutique.

    Le concours de l’internat sélectionne des sujets travailleurs et rationnels, mais pas forcément des sujets brillants. Pour réussir ce concours, il faut travailler énormément et être conformiste, très conformiste. Parmi les meilleures "têtes" médicales que j’ai croisées, beaucoup présentaient un esprit curieux et atypique incompatible avec un concours fondé sur le bachotage. Le concours de l’internat n’est donc qu’une voie parmi d’autres pour sélectionner l’excellence.

    De façon intéressante, sur le réseau social Twitter, les contributeurs médecins les plus brillants et surtout humainement intéressants sont en majorité des généralistes.

    Bref, continuer à prendre les généralistes pour des crétins ayant échoué face au filtrage de l’élite et non seulement obsolète, mais faux.

    Je croirai à l’égalité de traitement des médecins généralistes par l’Université le jour où l’on nommera professeur des universités un MG incompétent (merci Françoise Giroud...)

  • Dans son article, Dominique Dupagne parle des AIHP, la lettre P étant l’initiale de Paris. Mais en province, c’est tout comme et il n’y a que cette lettre qui change !...
    Cependant, je veux bien croire que les Parisiens voient les Provinciaux du haut de leur superbe.

    • Oui, je n’ai pas voulu globaliser. D’ailleurs, ce n’est pas aux AHIP que je m’adresse, mais au président de leur association en particulier.

      Par ailleurs, les médecins les plus brillants que j’ai lus où rencontrés étaient plutôt des anciens internes des hôpitaux de Lyon.

  • Merci pour m’avoir fait découvrir cette magnifique revue que je ne connaissais pas. Je vais lire les éditos avec amusement je crois. Je reviendrais juste sur un point qui est celui de l’HDR. Ce médecin semble dire que l’HDR est le graal de la qualité. A ma connaissance ce diplôme est un truc typiquement français, il n’existe nul par ailleurs de diplôme habilitant à diriger les recherches. Peut on parler pour les HU de diplôme, bien souvent ce n’est qu’une compilation de son épreuve de titres et travaux remis en forme en essayant de donner une ligne directrice au tout. Je n’arrive pas à comprendre comment on peut mettre en avant ce non diplôme en avant. Son utilité est simplement au CME et université de faire attendre et de faire un tri sans réflexion entre les différents candidats. Soit ce monsieur n’a jamais assisté à des HDR soit il est d’une mauvaise foi sans nom.
    Sur le fond de l’article qui est comment, qui et qu’enseignent on en médecine générale ? Je pense qu’il faut un véritable enseignement spécifique, mais non pas en partant du haut et disant, il faut ça et ça mais plutôt du praticien de base. Ce qui serait intéressant c’est de mener une enquête auprès d’un panel représentatif de MG pour leur demander ce qu’il leur à la plus manqué et qui n’a pas été abordé pendant leur formation initiale au moment de leur installation et puis ouvrir une discussion sur qu’est ce qu’être médecin généraliste en 2012 puis en 2022 puis en 2032 en france pour préparer les futurs MG au déferlement de la P4 medicine. La discussion doit être ouverte à tous MG, spécialistes mais surtout patients.
    Une fois qu’on a défini le rôle du MG et les objectifs de la formation il est plus simple de créer un enseignement spécifique en MG.
    Sur le sujet du la faculté ne nous aime pas. Bien sur qu’elle n’apprécie pas (j’aime les euphémismes) de voir débarquer des gens qui ne sont pas des chers collègues (au sens HU). C’est comme, il y a quelques années, un patient venait dans une assemblée de médecins et commence à parler, on aime pas forcément se faire mettre le museau dans le caca. La faculté n’aime pas car l’impression est qu’on prend des postes pour des MG alors que peut être qu’il faut simplement augmenter le nombre de poste de CCA et en pas fonctionner à volume constant en disant il faut des CCA de MG et vous vous débrouiller entre vos chirurgiens qui doivent finir leur DESC, vos collègues médecins qui veulent former des surspécialistes et le renouvellement de la caste.
    Enfin j’aurai une question, comment on enseigne la MG dans une structure HU actuellement, en suivant les échanges, j’ai cru comprendre qu’une grande spécificité de la MG est d’être de la consultation et de la visite de patients avec des problèmes divers et variés et surtout un suivi long, comment on fait pour mimer ceci dans un hopital ? faut il que les CCA soit des CCA avec une activité de cabinet ? faut il créer des services de médecine générale avec essentiellement une activité de consultation avec une partie des hopitaux qui deviennent des médecins traitants pour les populations autour, j’aimerai bien connaitre vos pistes.

    • Bonjour
      Une coquille laisse penser que tu es généraliste (tu dis "nous"). Ton regard de PUPH non MG non urologue est intéressant.

      La réflexion sur l’enseignement de la MG a déjà eu lieu, il y a 30 ans. L’enseignement théorique de la MG en 3e cycle est un des plus novateurs de la faculté de médecine. Il intègre notamment le plus souvent une évaluation des enseignants par les étudiants.

      Ce dont a besoin la MG désormais, c’est tout simplement d’être traitée comme les autres spécialités en terme de nombre de chefs de clinique et de PU. Il faut des CCA pour fabriquer des PU, et des PU pour encadrer les CCA.

      Notamment, nous avons besoin de créer des structures de soin, d’enseignement et de recherche en dehors de l’hôpital, car la MG ne se pratique pas à l’hôpital. Ces pôles universitaires de MG ont toujours été bloqués par les hospitaliers qui ne veulent pas voir la médecine universitaire sortir de l’hôpital.

      J’avais fait des propositions dans ce sens il y a quelques années http://www.atoute.org/n/article73.html

      Nous en sommes toujours au même point : on ne donne pas aux généralistes les moyens standard en hommes (et femmes) pour développer l’enseignement, tout en leur reprochant d’avoir un enseignement insuffisant.

      A Lille, un conflit récent a opposé le département de MG et le doyen. Ce dernier souhaitait former lui-même les enseignants de MG...

      Le but de mon billet est de revenir à la source du mépris.

    • Désolé pour le nous, j’ai pas assez bien relu mon commentaire. Je suis le spécialiste le plus proche de l’urologue quand même. Intéressant les PMGU, est ce qu’une possibilité de voir leur naissance ne serait pas au sein des maisons de santé multidisciplinaires ? Pour pouvoir faire de l’enseignement et de la recherche (surtout de la recherche) il faut une masse critique suffisante de personne, sinon c’est difficile. J’ai bien compris qu’il ne faut pas que la MG se fasse dans les hôpitaux, donc est que des maisons de santé multidisciplinaires universitaires ne pourraient pas être un moyen ? Ensuite, il faut trouver les financements, ce peut être un projet intéressant.
      Il est sur que ce ne pourra voir le jour que si les spécialistes non MG, voient plus loin que le bout de leur nez et perdent leur position paternaliste et condescendante sur la MG.
      Y a du boulot...
      Pour l’urologue président de l’amicale des joyeux internes parisiens, je viens de réaliser que c’est un spécialiste de l’incontinence, quand on voit son flot verbal, c’est étonnant.

    • Oui, les maisons de santé pluridisciplinaire, dotées de chefs de clinique et de PU, pourraient constituer un bon support pour des pôles universitaires de médecine générale.

      Mais il faudrait les doter d’un budget pérenne et les accompagner d’une vraie volonté politique avec une vision globale de la filière MG.

      Pour l’instant, les PUPH ont tout fait pour bloquer ce type de projet.

      Je me souviens d’un débat il y a 8 ans avec le doyen de Paris VI à qui je soumettais cette idée. Il a presque hurlé "De mon vivant, il n’y aura pas de chef de clinique en dehors de l’hôpital".

    • Cela s’appelle, pour paraphraser Alphonse Allais, construire des hôpitaux en médecine générale...
      Il suffirait que les médecins soient formés. Il y a autant d’universitaires qui ne connaissent rien aux essais cliniques que de médecins généralistes non universitaires dans le même cas.

    • Pas d’accord, le principe de l’hôpital, c’est que l’on sort de son milieu naturel pour dormir où au moins passer la journée dans un lieu extérieur. D’ailleurs, on y passe 95% de son temps à attendre, sauf quand on vient pour un soin précis.

    • ça y est, revoilà nos maisons de santé pluridisciplinaires, mâtinées d’une "masse critique" ....Certes, il faut des sous mais aussi de la matière grise (sens critique, Prescrire ......), avant tout de la matière grise et vouloir l’utiliser. Après, donner clés en main la solution des MSP (pas vous sur cette liste, mais nos autorités qui attendent une solution toute faite de carcan dans lequel les MG se retrouveraient) me semble dangereux dans la "rhétorique". Mais je me laisse aller, je ne suis qu’"officier de santé", je retourne au turbin ....Bon courage à tous.....tony lambert

  • bonjour,
    Notre confrère CHARTIER-KASTLER a eu la malchance de naître trop tôt,
    et n’a pu bénéficier d’une formation initiale plus complète, lui permettant de découvrir lors de l’externat, auprès de professionnels généralistes une pratique globale et humaniste centrée sur la personne.
    Dommage…

    C Legroux
    Médecin Généraliste 02

  • Avec un tel profil ce "confrère" urologue inspirerait à Molière un premier rôle dans le casting d’une autre pièce peu favorable au corps médical.n’en doutons pas. Sa vision figée de la médecine , conforme à un ordre établi une fois pour toute ,ne laisse place à aucune ouverture , aucune curiosité , bref l’opposé de ce que l’on doit attendre d’un chercheur alors qu’il revendique le monopole de la recherche pour sa caste.
    C’est assez désolant de le voir ramener la médecine à une technique , fut-elle d’un haut niveau. Il ne suffit pas de rendre au prostatique un jet puissant pour se glorifier d’être un vrai médecin digne de figurer dans le pantheon hippocratique.

  • Les spécialistes arrogants et prétentieux de ce genre me font toujours bien rigoler. Ils seraient absolument incapables de survivre à une seule journée d’exercice dans un cabinet de MG. Au début des études de médecine, c’est "franchement, je ne veux pas faire médecine générale, il faut tout savoir faire, tout connaître, c’est bien trop dur". Et une fois qu’ils sont internes de spé ça devient "ouais de toute façon, les généralistes ne sont que des attardés mentaux, qui ne comprennent rien à la médecine".

    Bien au chaud derrière les murailles d’un CHU, loin de la ligne de front, à l’arrière des troupes (internes, externes, infirmières, secrétaires, assistantes sociales, aides soignants, ASH, kinés, addicto...) l’exercice est bien plus facile et tranquille. Il est surtout uniquement technique, dénué d’art et d’humanité.

    Un type brillant intellectuellement mais doté d’une telle petitesse d’esprit, ça me fait toujours hésiter entre mépris et pitié. Vu sa belle tête de vainqueur, je vais opter pour les deux !

    Les médecins généralistes commenceront à être respectés (et bien traités) lorsque la consultation sera à sa juste valeur : 50€.
    Electricien + déplacement (plein centre ville) + 7 minutes d’intervention (controle chaudière, aucun remplacement de pièce) : 105 € (et on est obligé de lui offrir le café...
    Médecin généraliste + déplacement + 30 minutes de consultation (mettant en jeu une réflexion acquise au cours de 9 années d’études parmi les plus difficiles au monde) = 33 €
    => CQFD.

    Sylvain D.
    Interne de MG, 4e semestre

    • Trois fois d’accord...d’un (presque) vieux médecin generaliste ...et thermal,soit le crapaud des crapauds dans l’esprit hospitalo-universitaire ! Malheureusement ; lorsque l’on est victime de la culture du mépris, subtil, glacé si urbain de nos maitre qui nous ont jeté comme des malpropre à la fin de nos étude « non spécialisées », on reproduit parfois ce même schéma qui nous a faire souffrir sur nos autres confrères …Freud le dit !
      Les médecins souffrent de manière organique d’un manque de fraternité, l’Ordre se charge de maintenir cet état de fait …prenons exemple sur les avocats (comportement collégial et honoraires), et l’espoir est permis.
      Dr Aquae Calidae

  • J’ai supprimé deux messages qui contenaient des insultes destinées à E. Chartier-Kasler. Quel que soit notre ressentiment pour ce confrère, l’insulte est sans intérêt et permettrait d’attaquer l’article et ses commentateurs.

  • Il ne faut pas généraliser... je me souviens de PUPH lors de mon externat plein d’humanisme et d’altruisme, plein de bon sens et d’admiration pour les médecins généralistes...

    Il y a malheureusement de l’ostracisme marginal. Plus sur Paris c’est vrai ! Où le comportement et les paroles de quelques individus nuisent à tous et alimentent les débats : MG/Spécialiste, Médical/Chirurgical, CHU/CHG, Libérale/Hospitalier...

    Il est dommage que la médecine générale devienne une spécialité car justement elle était générale !
    Mais l’évolution et les avancées techniques font que désormais mêmes les spécialistes se spécialisent.

    Et comment nier que la recherche se fait en CHU ?

    • j’ai pris bien soin de ne pas généraliser et de stigmatiser exclusivement E Chartier-Kastler. Cela dit, l’admiration pour les MG n’est pas (ou plus), au dire des externes, extraordinairement répandue chez les hospitaliers.

      Il n’est pas dommage que la médecine générale devienne une spécialité : elle dispose d’un corpus spécifique qui demande plusieurs années pour être enseigné. Soigner l’humain dans sa globalité, coordonner les soins, connaître les arcanes du système social, tout cela n’est pas une mince affaire.

      Votre dernière remarque est malheureusement le signe que les textes de Chartier-Kastler, soit ont fait mouche, soit traduisent une opinion partagée par les PUPH.

      La recherche peut se faire facilement hors hôpital. Le CHU n’est pas exclusivement hospitalier et comporte des laboratoires de recherche hors murs de l’hôpital. Cela ne choque personne. De la même façon, la recherche en médecine générale peut se faire en ville, dans des structures adaptées, comme c’est le cas dans d’autres pays. Tout ce que demandent les généralistes, c’est d’être rattachés à l’Université comme n’importe quelle autre spécialité.

      L’hospitalocentrisme français est vraiment terrifiant. Sans doute un effet de la réforme de 1958.

    • De fait, si chacun s’inspire de cet urologue, on verra peut-être des chirurgiens spécialisés mépriser les chirurgiens généralistes (qui de toute façon disparaissent), les radiologues de pointe mépriser ceux qui font de l’arthrose presque toute la journée, etc.

  • Etape supplémentaire de l’humiliation cette semaine la participation financière des praticiens au DPC obligatoire sanctionnant
    La formation professionnelle obligatoire payante c’est pas un progrès ça ?
    Quand allons nous nous révolter ?

    • la révolte, c’était en 2002 ! maintenant c’est trop tard ;-)

    • Les lecteurs de la revue Prescrire, indépendante, financent leur formation continue, au contraire des revues financées par les labos, dont seule la page de FMC me semble réellement neutre..

  • Je suis tout à fait d’accord avec ce que pense DDupagne, mais je rajouterais quelquechose qui ne va faire plaisir à personne :

    j’ai quand même rencontré lors de mes remplacements , formations (et même pour ce qui est de mon stage auprés du généraliste....), des médecins généralistes vraiment pas brillants...

    D’accord, il y en a aussi chez les spécialistes : mais dans la mesure ou la masse des généralistes est plus importante que celle des médecins de telle ou telle spécialité, en tout cas, c’est plus apparent me semble t il.

    • étaient-ils moins "brillants" ou moins conformistes ? En médecine générale, le risque, à première vue, d’assimiler les 2 notions, est un pêché mignon dont se saisissent facilement ceux qui ne la pratiquent pas ou plus ....
      tony

    • Retraité actif après 40 ans d’exercice au delà des mers (coopération en Afrique et Madagascar) une activité libérale tout en étant maître de stage à plein temps, et non quelques minutes par jour, pendant deux ans, la lecture assidue de PRESCRIRE depuis 1989, et maintenant remplaçant occasionnel il y a effectivement des médecins généralistes qui s’encroutent mais autant de spécialistes y compris chez les hospitalo-universitaires, complètement désinformés sur le plan thérapeutiques. Il m’arrive souvent de leur renvoyer à la figure leurs incompétences sous forme d’extraits de PRESCRIRE sur tel ou tel traitement soit prescris directement, ce qui est parfaitement intolérable, soit sous forme de proposition, ce qui est exceptionnel.
      L’analyse de DEPAGNE est bien faite continuez.

  • Excellente mise en parallèle de l’ancien et du nouveau système. Difficile de donner un avis sur le système de santé, organisme complexe et problématique dans tous les pays. Qq remarques en vrac.
    Etant de l’ancien système, et MG plus par indécision que par choix (mais ne pas décider d’une spécialité par les CES n’est-ce pas un choix ?), je vais d’abord appuyer les propos carrés de Charlier-kastier : il s’agit pour partie de hiérarchie mais aussi de reconnaissance financière, comme il le mentionne à la fin. De fait, si un chirurgien pourrait faire mon travail actuel après quelques mois, voire semaines de recyclage, de relecture, je me vois mal faire une thyroïdectomie dans un mois... Néanmoins ce serait possible pour une appendicectomie simple (les praticiens destinés aux régions isolées sont formés pour cela et pour les extractions dentaires). Le système de santé a besoin des deux, MG et haute technicité, dans une proportion variable mais il faudra toujours de nombreux MG. Quant à la reconnaissance financière, elle existe déjà : secteur 2, dépassements d’honoraires parfois musclés, consultations privées au CHU, etc., et le trio de tête est je crois radiologues, anesthésistes et chir, la technicité et la pénibilité sont donc reconnues, comme le sont depuis peu les astreintes de nuit et de WE en MG. Lesquels assurent toujours, hors des villes et banlieue, les urgences non vitales, fièvres, laryngites, sutures simples, voire urgences graves selon les circonstances et les conditions locales, même si on va vers une mutualisation de la nuit profonde.
    Quelques éléments pourraient modérer sa plaidoirie en faveur de l’ordre ancien : de nombreux brillants éléments n’ont pas eu leur place en CHU, faute de relations, de servilité devant un patron ou tout simplement de places d’agrégés, qui ne sont pas extensibles. L’avènement de la médecine basée sur les preuves a mis à mal la parole du mandarin : il ne suffit plus d’affirmer, il faut prouver (cf. le couchage des bébés, ventre ou dos...). Cette élite, comme le rappelle un message, a été trop aveuglément soumise à l’industrie pharmaceutique : plusieurs des grands scandales récents, Vioxx, glitazones, Médiator, intéressements aux prothèses, cadeaux..., déclarations de conflits d’intérêts, ont été anticipés et dénoncés par des mouvements et une revue indépendante, Prescrire, initiés surtout par des MG et des pharmaciens. La coopération est souvent la condition du progrès : pour que la réa ait moins de bactéries résistantes, il faut entre autres que nous les prescrivions à bon escient. Et pour coopérer, il est préférable de ne pas mépriser les autres ou, du moins, de mieux cacher son mépris !

    • Bonsoir

      Je ne peux pas laisser dire qu’un chirurgien pourrait faire un bon généraliste après quelques mois de mise à niveau. C’est insultant pour une médecine générale moderne qui dispose d’un troisième cycle spécifique dont la durée et la densité sont parfaitement justifiées par la complexité des tâches rencontrées par le médecine de famille.

    • Bonsoir aussi. Je n’ai pas dit "bon généraliste", alors pourquoi le rajouter ? Ma phrase serait-elle acceptable sans le "bon" ? L’activité des MG est très variable, certains font des sutures, d’autres non, idem pour la gynéco, les ECG, les gardes, etc., certains font dans l’homéopathie, voire la métaphysique. Dans un tel cas de figure, ledit chirurgien pourrait faire ce que chacun fait, une pratique généraliste selon ses goûts et ses aptitudes, et demander l’avis d’un confrère lorsqu’il ne le sentirait pas ou que cela relèverait clairement d’un avis spécialisé. J’ai volontairement pris une situation imaginaire provocatrice, mais elle a le mérite d’être parlante et directe. Je n’étais pas venu ici depuis longtemps, mais je crois me souvenir que votre blog ne fait pas dans le politiquement correct, permettez que je mette aussi un grain de sel.
      J’ignore ce que sont les super-généralistes actuels, aptes à la complexité de nos tâches, mais je sens que je vais faire un complexe - en sus de celui qui pouvait exister jadis, du "non-interne" ! J’ajoute que, sans défendre aucunement l’ancien système, du point de vue sémantique, faire de la médecine générale une spécialité n’a aucun sens, puisque l’opposition est entre générale et spécialisée - ça passe mieux avec médecine de famille, ou de premier recours, soins primaires.

    • Un chirurgien devenant généraliste en quelques mois sera forcement mauvais. Ce n’est pas le même métier et ce n’est justement pas connaître ce métier que d’affirmer l’inverse. J’ai connu des chirurgiens qui se sont recyclés en médecine générale : il faut rattraper les bourdes par la suite. S’il faut trois ans et plus pour arriver correctement à faire ce métier, ce n’est pas une vue de l’esprit. J’ai des amis chirurgiens qui en ont parfaitement conscience.

      Quelques autres remarques : si la recherche institutionnalisée était si efficace, pourquoi de si médiocres résultats en France (Nobel, publications dans les grandes revues internationnales,...) ?
      Nous voyons un mépris des "élites" spécialistes qui correspond à une génération où le concours de l’internat était considéré comme une étape obligatoire à la fin du deuxième cycle : nous sommes à son acmé. A mon sens, le stage d’externat obligatoire chez le généraliste changera la vision du futur pour ce type d’exercice, même si certains d’entre nous ont pu être perçu comme mauvais.

  • Merci pour cet article édifiant !
    J’ai quand même l’espoir qu’avec la disparition de l’internat ce type de raisonnement deviendra de plus en plus rare ...
    Mais quand cela sera le cas restera-t-il encore des Médecins Généralistes ?
    ON peut le penser mais les conséquences en terme de morbi-mortalité pour la population seront graves.
    Il faudra peut être que l’on soit comme certains animaux au bord de l’extinction pour que certains prennent conscience du rôle aussi important du MG (ni plus ni moins que nos confrères spécialistes d’organe).
    A moins que les politiques par démagogie et les ARS ne nous aient achevé avant .... alors tels les derniers des mohicans ....
    Un médecin rural picard

    • à la différence des espèces animales menacées, personne n’oserait croire qu’un MG put faire partie du patrimoine universel ;-)) D’où l’absence de deuxième chance !

    • Je suis plus optimiste que vous : regardez ce qui se passe ailleurs ! Au Canada par exemple où l’université McGill est en train d’investir sur le devellopement de la médecine générale (voir sur le site du journal "le devoir")
      Il faut garder l’espoir même si ça va être dur !

  • je suis étonné que le dr kastler n’aie pas été sanctionné par l’Ordre des médecins...

    • Peut être effectivement porter cette affaire devant le Conseil de l’ordre dont il dépends pour non respect d’articles du code de déontologie à bien choisir.....C’est une bonne piste.

  • MG, en 2013, j ai ouvert un cabinet en milieu rural mais proche d une grande ville, que j ai ferme au bout de 6 mois . Durant ces 6 mois j ai fait beaucoup de gardes sur la ville voisine . ma pratique lors des gardes de MG et sur le cabinet me laisse un gout amer. A aucun moment je n ai eu le sentiment d etre utile au sens medical du terme, demandes de consultations abusives pour prendre en charge des problemes que la nature, un peu de patience et une certaine autonomie du patient auraient parfaitement regle, passe mon temps lors des gardes a regler des problematiques sociales chronophages, desesperantes sur le plan humain pour un montant de consulttation ridicule ( je suis consciente du fait que le secteur I est largement subventionne mais quand meme, 33 euros, c’est presque humiliant .), je pense avoir gere 3 cas medicaux serieux, mais ceux ci sans mon intervention auraient finis au SAU de la ville voisine, en evitant perte de temps de ma visite . Certes j ai fait de la prevention, mais tres chronopahe et 22 euros la consult, faut avoir la foi . Pr certaines pathologies serieuses j ai oriente les patients vers specialistes, et je le reconnais etabli de bons contacts pour des prises en charge efficaces et interessantes sur le plan intellectuels, voila un point positif, mais le bilan de ces 6 mois me semble quqnd meme negatif . je ne parle pas des tracasseries administratives, c est un moindre mal . Je suis actuellement salarie, un salaire tres correct, je travaille en equipe, je pratique une medecine intellectuellement interessante, je participe a des commisions tres stimulantes,l echange avec confreres specialistes est enrichissant, et j ai le sentiment d etre .... utile .....

    Je pense qu une autonomisation des patients, une medecine generale d alerte et d orientation, de suivi de pathologies chroniques averees, ramener la medecine generale a ces missions et exclusivement a ces misssions serait plus sain sur le plan du cout de la sante pour notre societe . D ailleurs ... ou sont ces catastrophes sanitaires dues aux deserts medicaux ? On peut donc se passer de medecin generaliste a cote de chez soi ?
    Vous l aurez compris pour ma part je pense que le mepris a l encontre de notre exercice de medecine generale est en partie du au fait que nous ne servons pas a grand chose et que nous sommes trop nombreux pour un benefice sanitaire auquel je ne crois pas .

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