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Plaidoyer pour une reprise des activités sociales en extérieur
Première publication : lundi 15 février 2021,
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La communauté scientifique a progressivement acquis la certitude que le principal mode de contamination du SARS-CoV-2 est la transmission par aérosols en espace clos. Pourquoi ne pas utiliser cette donnée pour diminuer à la fois les contaminations et la souffrance sociale ?
Il n’y a plus guère que le Pr Raoult et quelques complotistes pour douter de la contamination majoritaire par l’inhalation de gouttelettes microscopiques émises par les sujets touchés par la COVID-19 : les aérosols. Ces gouttelettes peuvent persister longtemps dans l’air d’une pièce fermée, jusqu’à 20 minutes après le départ d’un sujet infecté. Il me semble que cette connaissance du mode de contamination pourrait faire évoluer la stratégie préventive.
ll ne s’est rien passé cet été
Retour en arrière : on s’attendait avec l’été 2020 et le brassage des vacances à une flambée de l’épidémie. Cette flambée n’a pas eu lieu. En revanche, la reprise de l’épidémie en septembre a coïncidé avec la rentrée des élèves dans des classes fermées, et au retour des employés dans des bureaux et des transports en commun tout aussi mal ventilés. Au contraire, pendant les mois de juillet et août, l’essentiel des activités a eu lieu en extérieur : baignades, rencontres et échanges en terrasse des restaurants et des cafés, déjeuners familiaux dans les jardins.
Il est très tentant de faire le lien entre cette accalmie épidémique estivale aussi surprenante que durable et la vie sociale concomitante majoritairement extérieure. Certes, cette association temporelle n’a pas force de preuve, mais le lien de cause à effet potentiel est renforcé par un autre élément : la reprise brutale de l’épidémie début octobre après une brève régression, à l’occasion d’une baisse tout aussi brutale des températures mettant fin aux activités sociales extérieures.
L’interdiction des activités publiques renforce les comportements clandestins à haut risque
Un autre constatation est tout aussi intéressante : la fermeture totale des bars, restaurants, cinémas et autres lieux habituels de rencontre n’a pas signé l’arrêt total des liens sociaux, loin de là : ils se sont poursuivis dans la clandestinité. Nous n’avons pas de statistiques, mais nous connaissons tous des exemples de comportements hautement contaminants induits à la fois par le froid et par la fermeture des lieux de convivialité : repas de dix personnes dans de petits appartements, réunions de familles nombreuses, fêtes clandestines réunissant des dizaines de participants dans des appartements exigus aux fenêtres fermées.
Enfin, le couvre-feu a conduit les irréductibles de la vie sociale à se réunir au déjeuner et dans l’après-midi, ou pire, à dormir sur le lieu de leur dîner en groupe pour repartir discrètement au matin.
Bref, le couvre-feu et la fermeture totale des bars et restaurants, parfaitement justifiés, pourraient avoir eu comme
effet de bord imprévu d’augmenter la fréquence les comportements clandestins à risque et des contaminations liées à ces comportements.
Réouvrons les terrasses !
J’en viens à mon plaidoyer : Les températures de février vont remonter fortement dès ce week-end, gagnant une quinzaine de degrés en quelques jours. Ce n’est pas le printemps pour autant, mais cela permettrait une réouverture anticipée des terrasses de cafés et restaurants, avec deux conséquences positives : une amélioration du moral des français, ce qui n’est pas un objectif mineur, et une diminution des comportements clandestins à risque. Cela permettrait aussi à certains restaurants ou bars de reprendre une activité économique.
Le risque lié à cette évolution stratégique est très faible : c’est celui de sous-estimer le risque de contamination lors de ces réunions extérieures. Or beaucoup de scientifiques considèrent que ce risque est infime, hors foule compacte et à condition bien sûr que ces terrasses soient complètement ouvertes.
Le bénéfice est en revanche certain !
Je suggère donc vivement aux autorités françaises de réfléchir à cette proposition et de peser son rapport bénéfice/risque.
Si vous adhérez à ce plaidoyer, vous pouvez signer ci-dessous.
Messages
15 février 2021, 17:20, par Bobinette
Bonjour Doc.
Ah comme j’aimerais retrouver au moins les terrasses !
Mais si je vois ce qui se passe notamment en Moselle, je ne sais pas trop que penser de votre proposition.
Bien que, certes, à force d’être comprimé le ressort saute et on voit que le remède provoque des dérapages, peut-être, parfois, pires que le mal initial, alors il faut sans doute doser les choses, l’acceptabilité est à prendre en compte, il faut aussi convaincre du bien fondé des mesures restrictives de liberté, sinon pourquoi seraient-elles acceptées ?
En tout cas, voici en vrac quelques bémols possibles à votre proposition et d’autres facteurs qui devraient être pris en considération je crois...
Cela m’a beaucoup marquée, j’ai même parfois été ébahie et incrédule, pendant les fêtes de fin d’année, lorsque j’ai constaté que beaucoup de gens faisaient, font encore, des "raccourcis" :
Quand ils entendaient les consignes (= protocole familial) de n’être pas plus de 6, beaucoup traduisaient en toute sincérité :
> recommandation de ne pas être plus de 6,
= permission d’être 6,
= sans danger à 6.
Ils ne saisissaient pas qu’il y a plusieurs réalités :
> limiter la propagation globale du virus dans la population pour ne pas submerger les structures de soin etc,
≠ réduction des risques individuels,
≠ suppression des risques individuels.
(je ne les juge pas : tellement la situation est complexe, perturbante et illisible)
C’est pareil pour tous les protocoles et consignes (Et il en faudra si on rouvre les terrasses etc).
Surtout lorsqu’on ne comprend pas vraiment le sens et la raison d’être des consignes.
Par ailleurs, certains débattaient sur les réseaux sociaux de la meilleure manière de jongler avec ces règles, en perdant totalement de vue leur objectif ! Comme s’il s’agissait de tricher intelligemment !
Quel est le risque de voir des agglutinations en terrasse comme celles qu’on a pu voir après le premier confinement...?
Oui, je constate au quotidien un tas de facteurs, de domaines d’incompréhension parmi des gens pourtant de bonne volonté.
Ces derniers jours dans mon zapping TV, j’ai encore remarqué des dérapages par incompréhension de la raison d’être des règles. Je m’explique : on propose généreusement (c’est plein de bonnes intentions et on comprend l’idée, certes) à des étudiants d’utiliser des places libres de co-working, ce qu’ils apprécient notamment à cause du contact humain... pendant qu’on demande aux gens de télétravailler... cherchez l’erreur !
Une de mes proches, dans cette même ligne d’incompréhension globale du phénomène, recevait une amie, puisqu’il n’y avait plus de risque étant donné que cette dernière "a déjà été bien malade du corona le mois dernier". CQFD.
Il faut un communication claire, notamment sur l’aérosolisation du virus, pas d’ambigüité, pas de contradictions... avec un vocabulaire clair, voire imagé, pas de ces termes qui passent par-dessus la tête des gens...
https://blogs.bmj.com/bmj/2021/02/10/abraar-karan-give-people-better-tools-to-stop-viral-transmission-and-trust-that-they-will-use-them/
https://www.journalofhospitalinfection.com/article/S0195-6701(21)00007-4/fulltext (désolée, je n’arrive pas à mettre un hyper-lien fonctionnel vers journalofhospitalinfection.com/article/S0195-6701(21)00007-4/fulltext )
https://ducotedelascience.org/wp-content/uploads/2021/02/Ventiler_C02_.pdf
Et je vois en parallèle avec le présent sujet, les débats récents et consignes de masquage en extérieur ... Est-ce bien fondé ? https://www.bmj.com/content/372/bmj.n432
Voir aussi quel est l’objectif : "zéro virus" c/ "vivre avec le virus".
15 février 2021, 17:29, par Dominique Dupagne
Bonjour
Oui, la limite est souvent perçue comme une limite "recommandée", l’humain est ainsi fait qu’il lit ce qui l’arrange.
Mais je fais partie de ceux qui croient que le risque en extérieur, même à plusieurs autour d’une table en terrasse, est proche de zéro. Le masque a l’extérieur a pour seul intérêt de faciliter le port du masque en intérieur puisqu’on le porte déjà avant de rentrer dans le lieu public...
16 février 2021, 07:05, par benattar
merci Dominique pour ton plaidoyer.
Il pourrait être couplé avec la recommandation de masque FFP2 en milieu clos notamment dans les salles de spectacles ( SudOuest.fr
le jeudi 7 janvier 2021
Une étude espagnole, réalisée en marge d’un concert, pourrait redonner de l’espoir au secteur culturel. Les auteurs préconisent, entre autres, de passer un test antigénique avant un spectacle et de porter un masque FFP2)
16 février 2021, 07:32, par LARRUMBE
D’accord à presque 100% avec votre article mais le Pr RAOULT ne doute pas de la contamination par gouttelettes, il pense en plus que beaucoup de contaminations se font par les mains.
Relisez tout ce qu’il a dit depuis 1 an et vous verrez qu’il a été le premier à parler de tests, d’isolement, de non confinement, de variants et non pas de nouvelle vague (très démodé actuellement), de séquençage, de prélèvement d’égout, ...
16 février 2021, 08:12, par Annetin
Nous avons le droit d’être intelligents ..Cela suppose que nous accueillons le doute tous les jours et notre Art est un science des limites ...accompagner les gens dans le doute et les risques qui font la Vie c’est notre métier et celui ci ne peut se réduire à des algorithmes des recommandations des canevas des guide line ... bref emportés par des « outils » nous disparaissons à peine nous ont ils accordé le qualificatif de Spécialiste en Médecine Générale ...le Pr Raoult a raison sur un point :
la diminution de l’offre de soins n’a pas réduit les déficits elle a par contre précipité la Médecine française dans une machinerie absurde ...inhumaine ...et paralysante...
16 février 2021, 17:04, par JP AUFFRET
La conclusion d’abandonner le port du masque en extérieur et de reprendre une vie conviviale en prenant garde à la promiscuité ne nécessitait pas beaucoup d’analyse. La recommandation de terrasses complètement ouvertes est excessive : un bon renouvellement d’air (prôné et pratiqué de longue date dans tous les lieux recevant du public, dont les salles de classe, les ateliers, les avions, les trains…) suffit à garantir un air sain même sans viser la sécurité de salles d’opération et autres "salles blanches" ! Ce plaidoyer est somme toute bien timide.
L’explication d’une reprise de la transmission virale par la rentrée scolaire et la toute relative reprise de l’activité industrielle (et administrative en télétravail) est une approximation facile surtout en situant le "rebond" dès le début octobre. Je ne peux m’empêcher de faire plutôt un rapprochement avec la vaccination contre la grippe : cette campagne a débuté chez nous le 15 octobre et dès fin septembre dans certains pays voisins, qui plus est avec un certain accroissement de la demande vu le climat entretenu par les médias en ce qui concerne la Covid. Ce lien avec la vaccination anti-grippe a été suggéré dans une étude de l’armée américaine publiée en septembre 2019 et expliquerait non seulement la multiplication des cas sur certains porte-avions dans une population jeune et en général en bonne condition physique (nos militaires doivent être vaccinés contre la grippe au moins une fois tous les trois ans), mais aussi la diffusion rapide dans le monde alors même que les mouvements de voyageurs ont été considérablement réduits.
De plus la vaccination contre quelque maladie que ce soit durant une période de circulation intense d’un virus ne peut manquer de créer des risques, ne serait-ce que par le déplacement et souvent l’agglutination des sujets. L’observation vaut également pour la vaccination systématique et abondante des enfants !
16 février 2021, 21:48, par Dominique Dupagne
Bonjour
Le lien avec la vaccination antigrippale me paraît des plus fantaisistes.
Bien plus en tout cas que mes hypothèses qui sont déjà audacieuses.
16 février 2021, 19:36, par Jacques RITTER
Je rajouterais : terrasses autorisées aux moins de 60 ans (j’ai 67 ans).
25 février 2021, 02:30, par herve_02
Ce que je trouve ahurissant, c’est que nous sommes passé de la médecine par les preuves des labos à la médecine du hasard.
On fait, quoi qu’il en coûte, des trucs, pour avoir l’impression de faire des choses, on ne se soucie pas de l’efficacité, on ne regarde JAMAIS ce qui a déjà été essayé, on ne regarde pas ce qui marche ou pas, mais on fait. Lorsque on fait depuis 1 an et qu’on en est au même point, on cherche toujours à faire, toujours sans chercher la science, mais par talonnement. tiens si on ouvrait les terrasses. On ne se demande pas s’il y a des traitements, s’il y a des populations sensibles/fragiles, comment on se contamine, où on se contamine, mais on fait, au pif. A cheval entre le maximum de ce que les gens peuvent supporter et le minimum que je dois faire pour avoir l’impression de tenter de gérer, entre amis, entre gens de bonne compagnie. La science monsieur.
Ces gens ont tout raté depuis le début ? ce n’est pas très grave, comme disait le philosophe, plus on rate, plus on a de chance de réussir. Des études sortent qui ne nous plaisent pas ? il suffit de dire que c’est mal fait, pas la bonne méthode, pas assez certaine, pas assez vérifié, pas le bon magazine, pas les bonne personnes, pas le bon lieu... pas assez de personne, pas assez de données, pas assez longtemps, pas assez français... oui mais bon... en fait.. faut voir...
On veut justifier un truc ? la moindre étude merdique même frauduleuse est acceptée et portée aux nues comme preuve scientifique irréfutable qu’on fait bien les choses. L’étude de pasteur sur les bistrots lieu de contamination, réalisée pendant que les bistrots étaient fermés ! ! ! le scandale en allemagne sur les publications de scientifiques bidonnées pour justifier les mesures drastiques. il suffit de déconsidérer celui qui n’est pas d’accord, masquer ses commentaires, supprimer son compte, le bannir des médias, s’en remettre à l’ordre pour faire taire ceux qui l’ouvre en dehors du catéchisme de l’entre soi.
Une star mondiale de l’épidémiologie fait une étude qui montre que les mesures sociales ne servent à rien, qu’on enferme les "jeunes" et qu’on "pique" les vieux, c’est un charlatan, forcément il a tord. Une étude RCT n’arrive pas à montrer que le masque sert à qqchose ? c’est une étude merdique. forcément.
Il y a une conférence de ioanidis sur les différentes mesures et leurs effets ici :
https://www.youtube.com/watch?v=8KzZXvT1g-k
Mais remdesivir à tous les étages, même si cela crée les variants, même si ça soigne pas, même si ça bastonne les reins.. c’est de la vraie science monsieur. Aucune étude n’arrive à montrer que ca marche ? pas grave, nous on sauve des vies monsieur.
Les vieux qu’on pique tombent comme des mouches ? coïncidence, c’était leur heure. la semaine d’avant la vaccination, les même vieux c’était le covid. Pas besoin d’autopsie puisqu’on vous dit que c’était le covid. Mais on fait. monsieur, nous on sauve des vies.
Et 99% du monde médical qui suit. Le même monde médical qui il y a 2 ans demandait une étude RCT sur 50 000 personne pour dé-prescrire la 14ème molécule d’une ordonnance, accepte sur la mine enfarinée d’un bonhomme à la télé d’enfermer les gens, ne pas les soigner, piquer les vieux, puis vacciner avec un truc toujours en phase de test sans véritable étude reviewée des milliards de gens et nos vieux. Des vaccins que les soignants ne veulent pas sont envoyés aux généralistes pour vacciner la population non médicale.
Mais pas de soucis... nous on soigne monsieur...
28 février 2021, 09:13, par Lea m
Monsieur,
insulter les gens (même s’ils ont un gros melon et peuvent, comme vous, se tromper sur un nouveau virus) ne vous grandit pas.
bonne retraite.
2 mars 2021, 13:56, par nord man
Un generaliste qui se permet de se comparer a Raoult, ca fait doucement marrer.
Ca fait supporteur de foot dans son fauteuil de gros beauf ventru.
Surtout pour un virus dont la taux de mortalite est de 0.05%.
2 mars 2021, 14:35, par Dominique Dupagne
Merci à vous aussi pour vos encouragements !
J’étais un grand fan de Didier Raoult, avant la COVID19, et je suis tombé de haut.
Merci de confirmer par votre message la médiocrité intellectuelle de ses supporters actuels.
4 mars 2021, 12:56, par Bobinette
Il y a quelques heures, sur son compte twt, Anthony Costello, (ex directeur du Département de la santé maternelle, néonatale, infantile et adolescente de l’Organisation mondiale de la Santé) a dit :
"Aujourd’hui, le Royaume-Uni a enregistré 1820 décès par million" du Covid-19.
Si je compte bien, ça fait 1,82 / 1000 ou 0,182 % ? (suis un peu fâchée avec les maths)
Sur le net, quelqu’un m’a répondu qu’en France c’est plutôt de l’ordre de 0,13 %.
En tout cas, derrière ces chiffres il y a des gens, des humains. La plupart sont une grande perte, au moins pour leur entourage. Même quand ils sont gros ou ventrus.
Et j’ai même une pensée et une larme émue pour les beaufs maigres mal-aimés ou aimés de personne et qui n’ont pas gagné à la loterie du virus : requiescat in pace, eux aussi.
10 mars 2021, 00:09, par carlos
L’obesite et l’acoolisme sont de grands facteurs de comorbidite dans le Covid.
En terrace ou dans son bureau. Faites vous soigner.
17 juin 2021, 15:28, par smith
Même si les activité reviennent à la normale la prudence doit toujours rester de rigueur.