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IVG - La guerre des sites - Des clics ou des claques ?

Oui-oui fait de l’internet

Première publication : samedi 9 janvier 2016,
par Dominique Dupagne - Visites : 11150

Le web est devenu un canal d’information majeur, mais l’Administration peine toujours à comprendre son fonctionnement. Ce handicap face à ce nouveau média donne lieu à des situations désolantes, illustrées par la guerre des sites sur l’IVG : Marisol Touraine, Ministre de la Santé, s’est émue de voir un site pro-vie passer devant celui que son ministère à dédié à l’IVG sur Google :

Dans un tweet, la Ministre incite les internautes à cliquer sur l’adresse du site gouvernemental pour le faire remonter ivg.gouv.fr en première place sur Google.

Curieuse suggestion qui ne peut avoir l’effet escompté. Un bon classement dans Google est fondé sur des éléments de réputation et de satisfaction des visiteurs, et non sur la fréquentation :
- Le site doit être pointé par de nombreux liens issus d’autres sites dédiés à la santé ou à l’interruption volontaire de grossesse (IVG [1])
- Le site doit être souvent cité ou liké sur les réseaux sociaux.
- Après une recherche Google, le site doit être le dernier à avoir été cliqué dans les résultats par l’auteur de la recherche, ce qui laisse penser qu’il contient l’information recherchée.
- Enfin et surtout, ces comportements doivent être perçus comme spontanés par les algorithmes de Google, et surtout pas orchestrés par quiconque voudrait fausser les résultats naturels.

Se contenter de cliquer sur un lien n’a donc pas d’intérêt.

D’autres éléments entrent en jeu pour être bien classé dans Google

L’algorithme de classement de Google est secret, mais ses principes généraux sont bien connus des spécialistes du référencement :

- L’adresse du site doit être stable. Or ce n’est pas le cas du site officiel, qui non seulement a changé d’adresse, mais communique encore sur son ancienne adresse www.ivg.gouv.fr, ce qui est une très mauvaise idée. Il faut faire un choix, s’y tenir, et ne communiquer que sur l’adresse définitive, même si une redirection automatique a été mise en place.
- Le site doit apporter un contenu intéressant, original, et pertinent. Il doit donner la priorité aux besoins des visiteurs et non aux objectifs de son auteur. Ce n’est pas non plus le cas avec le site http://www.ivg.social-sante.gouv.fr/ .

Je vais me permettre, fort de mon expérience, de donner quelques conseils à Madame Touraine et à ses équipes.

Un site internet bien classé, c’est avant tout du contenu et de l’ergonomie

Par où commencer...

Peut-être par l’aspect du site sur un téléphone ? Dans la mesure où le mobile constitue un outil d’accès au web majeur pour les jeunes filles qui représentent la cible, voyons ce que donne le site sur un smartphone :

Comme vous le constatez, le site ne possède pas de version adaptée à sa consultation sur un petit écran.

Réaction probable de la visiteuse qui a tapé "IVG" dans Google : retourner sur la page de résultats et essayer un autre site, par exemple :

Hum... Le site des pro-vie semble plus au fait des standards du web [2]. Manifestement, les deux sites ne jouent pas dans la même catégorie.

Passons au contenu lui-même

Les deux premiers éléments visibles sur le site officiel sont
- Un bandeau pleine largeur sur la campagne d’information, chose dont se fichent les jeunes filles en quête d’information sur l’IVG.
- Une vidéo sur le making of de la campagne d’info. Même commentaire.

Comme à son habitude, l’Administration qui s’essaye au web cherche à se valoriser elle-même avant de remplir sa mission d’information. Echec assuré.

Vient ensuite une carte titrée "Où s’informer". Un clic sur une région aboutit à une page qui réalise la prouesse de ne proposer aucune adresse ni téléphone ; la visiteuse doit deviner que les titres marrons sont cliquables, alors qu’ils ne se modifient pas au survol de la souris (et pourquoi ne pas afficher directement les renseignements plutôt que d’imposer un clic supplémentaire ?)

On cherche en vain un moteur de recherche... Un site en 2016 dépourvu de moteur de recherche, il n’y a guère que l’Administration pour oser.

La partie FAQ est plutôt intéressante, bien que peu mise en valeur dans un petit cadre sur la droite. On regrettera juste de devoir revenir en arrière après avoir vu chaque vidéo, plutôt que de pouvoir les consulter sur une page unique. Les vidéos devraient d’ailleurs toutes être retranscrites en texte.

Enfin, il manque cruellement un forum d’échange, ou au moins un espace d’interactivité. Cet espace permettrait aux candidates à l’IVG de lire les témoignages d’autres jeunes femmes, et de poser une question qui n’aurait pas de réponse dans la FAQ. Le site officiel est très 1.0 !

Le site pro-vie en revanche, l’a bien compris :

Quand je pense aux millions dépensés par les Agences régionales de santé pour des projets numériques sans intérêt et sans lendemain, je me dis que salarier deux ou trois médecins ou sages-femmes pour animer un forum et répondre aux questions de jeunes filles en détresse face à une grossesse serait un investissement judicieux. Voila ce qui aiderait le site http://www.ivg.social-sante.gouv.fr à atteindre la première place sur Google et à remplir son objectif. Dans sans état actuel, le site www.ivg.gouv.fr n’a aucune chance de dominer les résultats de Google sur le mot IVG, sauf en achetant des espaces publicitaires dans l’espace dédié aux annonces du moteur de recherche.

En résumé, si le site gouvernemental n’est pas classé premier dans Google, c’est pour une raison simple et fondamentale : c’est parce qu’il est nul.

Allez, au travail.


[1Comme je le fais dans cet article, sans indiquer l’adresse du site concurrent pour éviter d’annuler cette promotion du site officiel

[2Les plus fins observateurs auront constaté que beaucoup de reproches fait au site gouvernemental valent aussi pour Atoute.org La raison de ce paradoxe réside dans l’ancienneté du site (2000) et dans le maigre budget de son auteur, qui ne peut être comparé à celui d’un ministère. Les sites que j’ai créés depuis 5 ans sont conformes aux standards sur web. Par exemple http://www.leretourdeszappeurs.com/].

Il y a 21 messages sur ce forum.

Messages

  • Merci pour cette charge savoureuse qui paraît bien amère quand on en connaît les enjeux.

    Il est encore montré que les institutions centrent leur discours sur elles-mêmes (en français non soutenu : Moi et ma pomme) et le décryptage de cette campagne de publicité (le marketing, c’est un truc différent) est simple : Touraine pense à elle et n’en a rien à cirer des cibles.

    Tristesse.

    • Bien d’accord.

      En fait, j’ai un seul conseil à donner à notre Ministre : confier la réalisation et la gestion de ce site à une équipe extérieure au Ministère, avec des objectifs clairs et simples, et SURTOUT, SURTOUT ne plus s’en mêler, ne pas valider les contenus, ne pas donner d’avis ou de recommandations sur la forme et même sur le fond.
      Bref, laisser faire ceux qui savent.

      C’est exactement ce qu’ont fait les pro-vie, avec une perversité remarquable car le site paraît neutre. Je suis sûr que certains pro-vie ont hurlé en lisant des témoignages comme "je ne regrette rien", mais que les spécialistes qui ont monté le site leur ont expliqué qu’il fallait leur faire confiance, avec le résultat que l’on constate.

  • Juste une précision pour ceux qui connaîtraient le web et moins bien notre système de santé : l’approche du Ministère est exactement du même niveau, et c’est pour ça que les médecins sont furieux.

  • Essayant de me connecter aujourd’hui au site officiel IVG les adresses de 17h à 23h, voilà le message obtenu :

    "Erreur lors de la connexion à la base de données"

    Cela peut-il avoir un rapport avec la consigne donnée par la ministre ?

  • merci Dominique, je me suis donc laissé abuser par les conseils de Mme Touraine, assez inquiet de la tournure que prennent certaines affaires actuellement. Ton papier permet une nouvelle fois de mieux comprendre les rouages...

  • Bien sur DD que le site est nul et que l’on mesure toute la détresse de ceux qui comme nous essaient d’éclairer sur le sujet Santé au quotidien

    Avec la disparition actuelle et programmée du médiateur naturel ,le "Médecin praticien qui soigne au quotidien" qui peut maintenant éclairer le domaine de la Santé.... l’État ?
    A force de faire disparaitre les corps intermédiaires notre système sélectionne naturellement les idées par la peur et le totalitarisme comme avenir de plus en plus proche
    Le "Web est un canal d’information majeur" cela veut dire aussi que le Web c’est très dangereux car cela permet au vieux discours régressif revanchard et extrémiste de venir aux yeux et aux oreilles des gens anxieux en leur fournissant une "méthode d’engagement sectaire bon marché" .
    Je n’ai jamais vu ,lu et entendu autant de "fausses vérités argumentées" au quotidien dans la bouche de mes patients mais aussi dans les propos de mes confrères .
    Informer sur l’IVG sans faire peur et sans faire de propagande voila une belle mission en ces temps où on nous en expose les "effets secondaires" en oubliant de nous dire à quoi cela sert .Avons nous simplement le droit de rappeler ce qu’était la vie des femmes et des enfants avant l’IVG ?
    Au même moment ou presque en PACA une jeune femme politique inexpérimentée voulait couper les subventions au planning familial en employant la même dialectique :"le planning c’est de la propagande politique ...donc pas de subvention" bizarre ...bizarre que cette guerre des sites
    Tu as raison on aimerait bien choisir l’Etat comme lobby mais on peut pas ils sont trop nuls ...ils nous veulent engagés qu’à faire des économies

  • Globalement d’accord avec toi et je trouve que c’est une bonne analyse .

    Je doute toutefois que des millions aient été dépensés parce que c’est le service de communication interne des ministères, plus rompu à la promotion institutionnelle, qui s’est chargé de la construction du site http://www.interieur.gouv.fr/Le-ministere/Secre .

    Les couleurs sont fades et l’information peu accessible. Pourtant, il eut été simple de faire un cahier des charges correct qui aurait garanti que le site soit adapté aux objectifs affichés, à savoir fournir l’information officielle aux femmes pour leur permettre d’accéder à leur droit à l’IVG, comme la loi les y autorise.

    Je m’étonne tout de même que tu adoptes le vocable des anti-IVG en qualifiant le mouvement de pro-vie. C’est une erreur, dans la mesure où ce vocable a été délibérément inventé par les mouvements anti-avortement et fait partie de leur stratégie globale de propagande.
    Ces mouvements ne se contentent pas de s’opposer au droit à l’avortement, mais s’opposent aux droits des femmes en général. Ce qu’ils prônent, c’est un retour au foyer des femmes qui seraient confinées aux tâches ménagères et à s’occuper des enfants, tandis que l’homme, patriarche familial, sustenterait la famille et aurait droit à une vie sociale et professionnelle.

    Entre parenthèses, anecdotique mais réel, il m’est déjà arrivé de rencontrer une de ces bonne catholiques, avec quatre enfants, naturellement confinée au foyer, comme on lui avait appris qu’elle devait l’être, que le mari sustantateur avait abandonnée pour une plus jeune et qui se trouvait dans un état de grande détresse.

    Ce qu’on peut reprocher au site IVG.net et à l’association CDMA (Centre de documentation médicale sur l’avortement) qui y est cité comme celui qui fournit l’information et en est garant, ce n’est pas d’exercer un droit d’expression mais de se présenter comme un site officiel et neutre d’information, alors qu’il est en fait rattaché à des mouvements catholiques intégristes d’extrême droite comme « la manif pour tous » ou « Civitas ».

    Ce en quoi il y a tromperie et tentative de manipulation du public mais aussi entrave à l’IVG, qui tombe sous le coup de la loi du 4 août 2014 sur l’égalité hommes-femmes [http://www.senat.fr/rap/a13-426/a13-4261.html L’article 5 quinquies complète le premier alinéa de l’article L. 2223-2 du code de la santé publique afin d’inclure dans le délit d’entrave le fait d’empêcher ou de tenter d’empêcher de s’informer sur l’IVG ou les actes préalables prévus par le code de la santé publique]

    Notons bien que le public qui accède à ce site n’a pas de moyen de savoir qui se trouve derrière car il n’y a pas de mentions légales sur le site, or, cette absence de mentions légales est punissable par un an d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende http://www.cgv-pro.fr/mentions-legales-explications , du moins lorsque les sites associatifs recueillent des informations personnelles sur les visiteurs ce qui semble bien être le cas de celui-ci.

    En consultant les mentions légales du CDMA, on apprend que le site a été fondé par Marie Philippe (tiens, n’y a-t-il pas un Philippe qui s’est manifesté pour critiquer le site du gouvernement quelques commentaires plus haut ?) et que celui-ci est rattaché à l’association SOS détresse http://www.avortement.net/mentions-legales .
    Voici la page d’accueil de SOS détresse : http://www.sos-detresse.org/index.htm .

    Des journalistes de l’AFP avaient enquêté sur les nouvelles stratégies des anti-avortement : http://www.afp.com/fr/node/822583/#.VpI0wFKSwxI . Il s’agit de stratégies insidieuses fondées sur la tromperie et sur la confusion générée par la présentation de leurs sites qui ressemblent à des sites officiels.

    Un des fondateurs de ces mouvements est le Pr Xavier Dor,qui a aussi fondé de SOS tout petits , et qui a récemment condamné pour des actions d’entrave à l’IVG http://legifrance.gouv.fr/affichJuriJudi.do?oldAction=rechJuriJudi&idTexte=JURITEXT000031134666&fastReqId=337007954&fastPos=1 .
    Le type d’actions menées par Xavier Dor est la même que celle décrite ici menée par un certain Cyriaque, membre de Civitas http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20150812.OBS4076/anti-ivg-sos-tout-petits-reprend-du-service.html .
    Comme indiqué dans l’enquête de l’AFP, les anti-avortement font aussi du lobbying auprès de la cour européenne des droits de l’Homme grâce à des juristes comme Grégor Puppinck.
    Plus concrètement, on trouve sur le site ivg.net des témoignages reconstruits ou purement et simplement inventés, difficile de le savoir qui vont tous dans le même sens : décourager les jf d’avorter en leur faisant peur et en les culpabilisant. Par exp celui-ci : « j’ai fait la pire chose qu’il soit, j’ai tué un petit ange que j’aimais déjà de tout mon cœur. Et cela jamais, au grand jamais je ne me le pardonnerai... ». Ou encore : Lola 20 ans. J’ai subi une IVG le 15 septembre dernier, par aspiration. Et je regrette »

    Beaucoup de jeunes-femmes ayant contacté le numéro vert d’ivg.net se plaignent également d’avoir été harcelées http://www.numerama.com/magazine/28111-editer-un-site-anti-ivg-pourrait-devenir-un-delit-penal.html .

    On peut aussi se demander d’où viennent les fonds pour financer 15 écoutants 7/7js et 24/24hs. Rien de tout cela n’est explicité.
    En réponse à Philippe, on peut dire que la question des complications est abordée dans le site officiel , dans la partie questions réponses. Et que, de plus, cette question sera à nouveau abordée lors des deux entretiens médicaux préalables à l’acte d’IVG.
    Depuis la loi autorisant l’IVG, le taux d’IVG a diminué, ce qui va à l’encontre des annonces alarmistes des anti-avortement https://www.ined.fr/fr/tout-savoir-population/chiffres/france/avortements-contraception/avortements/ .
    Le type d’IVG a aussi changé, les grossesses des mineures sont moins fréquentes mais ces mineures ont plus souvent recours à l’IVG, et le nombre global d’IVG s’explique d’avantage par des avortements répétés chez certaines femmes que par un recours de l’ensemble des femmes à l’IVG, ce qui indique une meilleure maîtrise de la contraception chez les femmes en général mais un échec de la prise en charge pour certaines d’entre elles http://www.ined.fr/fichier/s_rubrique/22860/population.societes.2015.518.ivg.fr.pdf .

    • Bonjour Claudina
      Je parlais des millions dont les ARS dotent des projets numériques à la con, et non du budget de ce site. S’il est développé en interne, c’est une très mauvaise idée. La nécessité de plaire à la Ministre aliène toutes les compétences ;-)

      Je ne souhaite pas développer le débat anti-IVG/Pro-vie. Je suis un supporter du droit à l’IVG et de la liberté de choisir, mais le site concurrent ne peut objectivement être qualifié d’Anti-IVG, même si entre les lignes, il l’est. Bien sûr, le terme Pro-vie contient une manipulation, mais il montre aussi que ces gens, comme tu le soulignes, vont bien au delà du rejet de l’IVG et sont imprégnés d’une morale religieuse qui, personnellement, me fait gerber.

      Encore une fois, ce n’est pas le débat. Ce billet concerne l’inculture hallucinante des politiques vis-à-vis du web.

  • "Enfin et surtout, ces comportements doivent être perçus comme spontanés par les algorithmes de Google, et surtout pas orchestrés par quiconque voudrait fausser les résultats naturels."

    Le 12 janvier à 23h30, le site gouvernemental est descendu à la 3° place, derrière wikipedia.

    Si c’est l’effet des nombreux clics non spontanés que tu signales comme contreproductifs, Dominique, la descente aux enfers de ce malheureux site devrait se poursuivre.

    Les fondus d’informatique que je connais, confrontés à ce challenge, mettraient un point d’honneur à trouver une solution et seraient capables de ne pas dormir jusqu’à l’avoir obtenue, ce qui compte tenu des délais de référencement de Google peut prendre quelques jours. Mais ces fondus-là ne travaillent pas dans les ministères.

    Et puisque de nombreux intervenants sur le forum détournent le sujet qui n’est pas celui de l’avortement mais celui du référencement des sites en parlant, je vais à mon tour détourner le sujet : La loi de santé a été écrite par des gens formés au même moule que les concepteurs de ce site Internet.

  • Pan sur le bec !

    Un lecteur me fait remarquer que le site pro-vie est également dépourvu de moteur de recherche ! La seule explication rationnelle est que tout est fait pour inciter la visiteuse à appeler le numéro vert, plutôt que de faire des recherches sur le site.

  • Un site internet bien classé, c’est avant tout du contenu et de l’ergonomie
    Totalement d’accord là dessus, surtout quand il s’agit d’un site institutionnel.

    Pour le reste, c’est à mon avis accorder beaucoup trop d’intérêt à un sujet quasiment marginal.
    Se préoccuper du classement du site dans une requête Google peut éventuellement être un sujet d’intérêt (mineur) pour un des informaticiens qui s’occupe du site, car malheureusement beaucoup de gens utilisent encore cette saloperie pour faire des recherches sur le web. La seule préoccupation par rapport à cela est à mon avis d’être sur la première page, pour être trouvé assez facilement.

    Il me semble qu’une recherche sur ce sujet (l’IVG) peut avoir 2 grandes catégories de motivations :
    - un intérêt documentaire.
    Dans ce cas on prendra normalement la peine de fouiller au-delà des premiers résultats, et même de la première page de résultats : M-M. Robin notamment met bien cela en scène dans ses documentaires
    - un besoin concret à court terme.
    Internet est vraisemblablement la "recherche du désespoir". Celles qui peuvent chercheront une réponse ailleurs (médecins, amis, ...), du moins par rapport à la question "qu’est-ce que je fais ?". Là encore, elles iront normalement au-delà du premier lien. Idem pour la présentation sur machin-phone : si ça leur semble utile, elle trouveront le moyen de lire l’article qui pourrait les aider.

    Les fachos n’ayant pas d’idée avouable, ils tentent d’entraîner les autres dans une course à l’audience, ce qui permet de déplacer le débat de société vers une confrontation technique. Laissons-les patauger dans leur boue.

    Quant à M. Touraine, pour une fois elle n’a pas sorti une idiotie : le nombre de clics influence la position d’un site : c’était déjà mentionné dans un article du Monde diplomatique (de mémoire Le monde selon Google), ce qui faisait dire à l’auteur que Google est un outil de reproduction des idées dominantes.
    C’était aussi cité dans un documentaire diffusé sur Arte puis LCP (Google, la machine à penser). Ce même documentaire montrait qu’on pouvait (à condition d’en avoir les moyens financiers) acheter une place dans les requêtes Google.
    Avons-nous envie que nos impôts servent à acheter des mots-clé dans Google ?
    Personnellement, je préférerais qu’ils servent à informer sur les moyens de se débarrasser de cet instrument du totalitarisme intellectuel qu’est Google.

    • Désolé, mais non, le nombre de clics sur un lien (hors recherche Google) n’influence pas le classement, ne serait-ce que parce que Google n’a pas la possibilité de les compter, à supposer qu’il accorde un intérêt à ce chiffre.

      Mais il est vrai que cette information erronée traîne un peu partout.

    • "le nombre de clics" :encore une information erronée ...le tri de l’information et l’analyse critique c’est tellement tributaire de nos fonctions supérieures que c’est chronophage ..donc pas dans l’air du temps du zapping ..ainsi les militants sectaires ont de l’avenir sur le web ,le slogan simple, le yaka, la radicalité, le poujadisme ,la démagogie ...dans tous les domaines et en ce qui concerne le notre ,la Santé c’est terrible ...on voit que dès tu fais une intervention sur "IVG" on a droit à la secte...
      le nombre de clics étant inefficient reste les claques ..

  • Au dernières nouvelles, le ministère aurait payé Google pour un référencement en haut de page.
    Pour la "Com" il y aura toujours de l’argent puisque c’est à eu près tout ce qui intéresse les politiques.

    PS : quant à moi j’utilise Qwant à la place de google.

    • Le Ministère a acheté de la publicité sur Google (des Adwords). Ces publicités arrivent en haut de page, car le budget que le Ministère leur a consacré est conséquent, mais elles sont annoncées comme telles par un bandeau jaune. De plus, elle n’apparaissent pas chez les internautes qui ont activé un bloqueur de pubs.

      Enfin, des milliers d’anti-ivg cliquent manifestement dès leur réveil sur ces pubs pour consommer le budget publicitaire quotidien du site officiel, et ces annonces en haut de résultat disparaissent avant 11h du matin. Pour voir ces annonces, il faut taper dans Google "ou faire une ivg" ou "ivg médicamenteuse" ou "centre d’IVG".

  • Je viens de supprimer trois commentaires qui portaient sur l’avortement lui-même. Ce n’est pas de la censure d’opinion, mais du hors sujet : ce billet porte uniquement sur la communication ministérielle sur le web, et je ne souhaite pas héberger dans les commentaires un débat pour/contre l’IVG.

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